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25/02 2019
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CONCERTATION GRAND ÂGE ET AUTONOMIE: L'ATELIER PRÉVENTION PRÉCONISE 3 RENDEZ-VOUS À PARTIR DE LA QUARANTAINE

PARIS, 25 février 2019 (APMnews) - L'atelier "Prévention de la perte d'autonomie et bien vivre son avancée en âge", qui s'est réuni dans le cadre de la concertation grand âge et autonomie, propose, dans son rapport dont APMnews a eu copie, de mettre en place 3 rendez-vous de la prévention à 45-50 ans, 62-67 ans et 75-80 ans.

La concertation "grand âge et autonomie" a été lancée en octobre 2018 par la ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn (cf dépêche du 01/10/2018 à 15:30).

Son pilotage a été confié à Dominique Libault, dont le rapport est attendu courant mars (cf dépêche du 11/12/2018 à 10:27). Il est censé s'inspirer des conclusions des ateliers nationaux installés en octobre 2018 (cf dépêche du 27/09/2018 à 19:16).

Celui sur la "prévention de la perte d'autonomie et bien vivre son avancée en âge" était coprésidé par le Pr Jean-Pierre Aquino, gériatre, ex-collaborateur des ministres Michèle Delaunay et Laurence Rossignol et auteur du plan national de prévention de la perte d'autonomie, et par Stéphane Corbin, directeur de la compensation à la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA).

Dans son rapport d'une vingtaine de pages comportant 25 propositions, l'atelier promeut l'idée d'un "droit universel à la prévention".

Ce dernier reste à affirmer, estiment les auteurs, et devrait se concrétiser "par territoire par une offre maillée et garantissant l'accès aux professionnels de santé".

La prévention doit selon eux impliquer la personne âgée elle-même, des "organisations performantes mises en place par les pouvoirs publics" et plus généralement "la société tout entière", afin de la rendre plus "inclusive".

Il suggère donc d'agir dès la quarantaine, avec un premier rendez-vous focalisé sur la prévention cardiovasculaire puis un second lors du départ en retraite "avec une approche médico-psycho-sociale" afin d' "inciter, donner envie de modifier ses comportements individuels pour renforcer ses facteurs protecteurs et réduire ses facteurs de risque", et ce "en se basant sur le profil santé précis et sur les priorités et choix de vie de la personne".

Ce second rendez-vous concernerait entre 3,2 millions et 3,5 millions de personnes par tranche de 5 ans, alors qu' "en l'état actuel des dispositifs [...] un volume annuel de 150.000 personnes serait possible [...] Ainsi à enveloppe financière constante, l'engagement dans une démarche active de prévention permettrait de modifier significativement les comportements", estime l'atelier, qui ajoute qu'une politique de prévention ambitieuse implique nécessairement un coût pour le système de santé et de protection sociale, même si des économies (hospitalisations, consommations de soins et de médicaments évitées) peuvent être attendues.

Le 3e rendez-vous aurait lieu entre 75 et 80 ans. "Il existe déjà une offre d'accompagnement principalement portée par les caisses de retraite, laquelle pourrait être utilement complétée par l'approche Icope [integrated care for older people conçu par l'organisation mondiale pour la santé, OMS, pour maintenir la locomotion, la cognition, le sensoriel, le psycho-social et la vitalité] ainsi que les propositions de l'atelier n°4 relatif au parcours des personnes âgées".

"Ce rendez-vous prévention n'est pas un dépistage des pathologies, un rendez-vous avec un 'spécialiste', une action collective de prévention [ni] un rendez-vous annuel", précisent les membres de l'atelier, qui estiment qu'un référentiel définissant son contenu sera nécessaire.

Il doit "résulter d'un ciblage en amont" selon la géographie, les caractéristiques socio-économiques ou encore la consommation de soins d'un territoire, poursuivent-ils.

Renforcer la formation des professionnels

Ils estiment qu'il reste également "beaucoup à faire" en termes de sensibilisation au vieillissement et à la perte d'autonomie, de reconnaissance des personnes âgées, de lisibilité des priorités et stratégies d'action, de coordination des acteurs, de tarification des interventions médico-sociales en prévention et de formation des professionnels.

Ils proposent ainsi d'étendre l'exercice infirmier en pratique avancée à la gériatrie-gérontologie afin que ces professionnels puissent s'impliquer dans le dépistage des risques de perte d'autonomie et pour fluidifier les parcours de santé des personnes âgées, grâce à une meilleure coordination des intervenants.

Dans la même optique, ils souhaitent développer la formation continue transversale pour "favoriser une acculturation commune partagée et décloisonnée" des différents professionnels impliqués et inscrire dans leur formation initiale des modules relatifs à la prévention de la perte d'autonomie et au "repérage des fragilités".

Les auteurs proposent également des mesures visant le renforcement et la coordination de l'offre préventive sur les territoires, telles que le rapprochement des services de prévention des Caisses nationales d'assurance vieillesse (Cnav) et d'assurance maladie (Cnam), la définition d'orientations prioritaires dans le cadre d'un plan pluriannuel de financement suivant les recommandations de l'OMS, ou encore la simplification du fonctionnement des conférences de financeurs et de l'utilisation de leurs moyens.

Synthèse Atelier 5 Prévention de la perte d'autonomie et bien vivre son avancée en âge

bd/ab/APMnews

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PARIS, 25 février 2019 (APMnews) - L'atelier "Prévention de la perte d'autonomie et bien vivre son avancée en âge", qui s'est réuni dans le cadre de la concertation grand âge et autonomie, propose, dans son rapport dont APMnews a eu copie, de mettre en place 3 rendez-vous de la prévention à 45-50 ans, 62-67 ans et 75-80 ans.

La concertation "grand âge et autonomie" a été lancée en octobre 2018 par la ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn (cf dépêche du 01/10/2018 à 15:30).

Son pilotage a été confié à Dominique Libault, dont le rapport est attendu courant mars (cf dépêche du 11/12/2018 à 10:27). Il est censé s'inspirer des conclusions des ateliers nationaux installés en octobre 2018 (cf dépêche du 27/09/2018 à 19:16).

Celui sur la "prévention de la perte d'autonomie et bien vivre son avancée en âge" était coprésidé par le Pr Jean-Pierre Aquino, gériatre, ex-collaborateur des ministres Michèle Delaunay et Laurence Rossignol et auteur du plan national de prévention de la perte d'autonomie, et par Stéphane Corbin, directeur de la compensation à la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA).

Dans son rapport d'une vingtaine de pages comportant 25 propositions, l'atelier promeut l'idée d'un "droit universel à la prévention".

Ce dernier reste à affirmer, estiment les auteurs, et devrait se concrétiser "par territoire par une offre maillée et garantissant l'accès aux professionnels de santé".

La prévention doit selon eux impliquer la personne âgée elle-même, des "organisations performantes mises en place par les pouvoirs publics" et plus généralement "la société tout entière", afin de la rendre plus "inclusive".

Il suggère donc d'agir dès la quarantaine, avec un premier rendez-vous focalisé sur la prévention cardiovasculaire puis un second lors du départ en retraite "avec une approche médico-psycho-sociale" afin d' "inciter, donner envie de modifier ses comportements individuels pour renforcer ses facteurs protecteurs et réduire ses facteurs de risque", et ce "en se basant sur le profil santé précis et sur les priorités et choix de vie de la personne".

Ce second rendez-vous concernerait entre 3,2 millions et 3,5 millions de personnes par tranche de 5 ans, alors qu' "en l'état actuel des dispositifs [...] un volume annuel de 150.000 personnes serait possible [...] Ainsi à enveloppe financière constante, l'engagement dans une démarche active de prévention permettrait de modifier significativement les comportements", estime l'atelier, qui ajoute qu'une politique de prévention ambitieuse implique nécessairement un coût pour le système de santé et de protection sociale, même si des économies (hospitalisations, consommations de soins et de médicaments évitées) peuvent être attendues.

Le 3e rendez-vous aurait lieu entre 75 et 80 ans. "Il existe déjà une offre d'accompagnement principalement portée par les caisses de retraite, laquelle pourrait être utilement complétée par l'approche Icope [integrated care for older people conçu par l'organisation mondiale pour la santé, OMS, pour maintenir la locomotion, la cognition, le sensoriel, le psycho-social et la vitalité] ainsi que les propositions de l'atelier n°4 relatif au parcours des personnes âgées".

"Ce rendez-vous prévention n'est pas un dépistage des pathologies, un rendez-vous avec un 'spécialiste', une action collective de prévention [ni] un rendez-vous annuel", précisent les membres de l'atelier, qui estiment qu'un référentiel définissant son contenu sera nécessaire.

Il doit "résulter d'un ciblage en amont" selon la géographie, les caractéristiques socio-économiques ou encore la consommation de soins d'un territoire, poursuivent-ils.

Renforcer la formation des professionnels

Ils estiment qu'il reste également "beaucoup à faire" en termes de sensibilisation au vieillissement et à la perte d'autonomie, de reconnaissance des personnes âgées, de lisibilité des priorités et stratégies d'action, de coordination des acteurs, de tarification des interventions médico-sociales en prévention et de formation des professionnels.

Ils proposent ainsi d'étendre l'exercice infirmier en pratique avancée à la gériatrie-gérontologie afin que ces professionnels puissent s'impliquer dans le dépistage des risques de perte d'autonomie et pour fluidifier les parcours de santé des personnes âgées, grâce à une meilleure coordination des intervenants.

Dans la même optique, ils souhaitent développer la formation continue transversale pour "favoriser une acculturation commune partagée et décloisonnée" des différents professionnels impliqués et inscrire dans leur formation initiale des modules relatifs à la prévention de la perte d'autonomie et au "repérage des fragilités".

Les auteurs proposent également des mesures visant le renforcement et la coordination de l'offre préventive sur les territoires, telles que le rapprochement des services de prévention des Caisses nationales d'assurance vieillesse (Cnav) et d'assurance maladie (Cnam), la définition d'orientations prioritaires dans le cadre d'un plan pluriannuel de financement suivant les recommandations de l'OMS, ou encore la simplification du fonctionnement des conférences de financeurs et de l'utilisation de leurs moyens.

Synthèse Atelier 5 Prévention de la perte d'autonomie et bien vivre son avancée en âge

bd/ab/APMnews

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