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25/02 2019
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CONCERTATION GRAND ÂGE ET AUTONOMIE: PORTRAIT DE L'HÔPITAL "IDÉAL" POUR LES PERSONNES ÂGÉES

PARIS, 25 février 2019 (APMnews) - L'atelier "Hôpital et personne âgée", réuni dans le cadre de la concertation grand âge et autonomie dresse, dans sa contribution dont APMnews a eu copie, le portrait d'un hôpital "idéal" pour les personnes âgées, qui ne les accueillerait pas souvent, pas longtemps, et ferait preuve de "bienveillance" à leur égard.

La concertation "grand âge et autonomie" a été lancée en octobre 2018 par la ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn (cf dépêche du 01/10/2018 à 15:30).

Son pilotage a été confié à Dominique Libault, dont le rapport est attendu courant mars (cf dépêche du 11/12/2018 à 10:27). Il doit s'inspirer, notamment, des conclusions des ateliers nationaux installés en octobre 2018 (cf dépêche du 27/09/2018 à 19:16).

Celui intitulé "Hôpital et personnes âgées", coprésidé par Sylvie Escalon, sous-directrice adjointe de la régulation de l’offre de soins à la direction générale de l’offre de soins (DGOS), et Philippe Vigouroux, directeur général du CHU de Bordeaux, part du principe que "l'hôpital du futur idéal pour la personne âgée" est "l’hôpital où elle ne va pas. Si elle y va, c'est l’hôpital où elle ne reste pas. Si elle y reste, c’est l’hôpital qui sait prendre en compte ses besoins les plus spécifiques."

Dans son rapport de 37 pages, il liste en préambule trois "exigences":

  • "Contribuer au soutien au domicile de la personne âgée et limiter les hospitalisations évitables"
  • "Dès lors que l’hospitalisation est nécessaire, faire en sorte que le parcours en établissement de santé soit fluide, fasse appel aux compétences appropriées et soit inscrit dans le parcours global de la personne âgée"
  • "Adapter l’établissement de santé dans son ensemble à l’accueil et à la prise en charge de la personne âgée".

L'idée-maîtresse est que "c'est à l'hôpital de s’adapter à la personne âgée et non l’inverse".

Si la première des propositions de l'atelier vise à éviter l'hôpital aux personnes âgées, elle met néanmoins à contribution les établissements de santé pour participer au soutien à domicile "dans le cadre de l'organisation territoriale des soins de proximité grâce à la mobilité des équipes hospitalières expertes et par le développement du numérique".

Pour cela, il faut développer les interventions des équipes mobiles de gériatrie, de gérontopsychiatrie, et de rééducation, "généraliser et rendre lisibles les permanences téléphoniques ou numériques gériatriques et développer les outils numériques (télémédecine, messageries sécurisées et téléexpertises) au sein de l’établissement de santé", et "permettre au système de santé de capitaliser sur l’expertise médicale, soignante et organisationnelle de l’HAD [hospitalisation à domicile]", en "l'intégrant systématiquement dans les filières gériatriques et les projets médicaux de territoire et en élargissant [ses] activités".

L'atelier propose ensuite de "tendre vers zéro passage aux urgences évitable", en organisant dans les établissements "une filière d’admissions directes des personnes âgées polypathologiques", en particulier dans les services de gériatrie, médecine interne, médecine post-urgence, et de soins et de réadaptation (SSR), et en "outill[ant] les personnels des Samu", mais aussi les pompiers et les ambulanciers régulés par le Samu, "dans le repérage des urgences psycho-sociales des personnes âgées à domicile et l’orientation vers les dispositifs pertinents des champs sanitaire, social et médico-social".

Il préconise aussi, dans ce cadre, de former les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) "à un recours optimal au Samu et services des urgences en créant des liens et des interactions avec la filière gériatrique hospitalière".

Limiter l'attente aux urgences

Si la personne âgée doit être hospitalisée, l'atelier propose dans un premier temps de limiter son attente aux urgences, en systématisant "une organisation de gestion des lits en interne et intégrée à une organisation territoriale", en favorisant, au sein des urgences, le repérage et l'évaluation, avec par exemple l'intervention d'un gériatre ou d'une équipe mobile de gériatrie (cf dépêche du 24/11/2017 à 16:06).

Il s'agit aussi de faciliter les admissions directes en SSR polyvalents ou gériatriques de personnes venant du domicile, des Ehpad ou des urgences. Pour cela, il est notamment demandé aux agences régionales de santé (ARS) de repérer les SSR "en capacité d’assurer des accueils non programmés". Il faut aussi, estime l'atelier, "préciser les critères d’orientation pour un accueil direct non programmé en SSR, les situations cliniques éligibles, ainsi que les conditions d’accueil en situation non programmée dans le cadre des travaux menés sur le SSR".

En lien avec le plan "Ma santé 2022", l'atelier demande à ce que soit "affirm[ée] et organis[ée] une responsabilité territoriale des hôpitaux de proximité nouvellement labellisés à l’égard de la personne âgée".

"Renforcer le recours à l'expertise gériatrique dans les services de spécialité (notamment chirurgie, cancérologie, neurologie, psychiatrie) et renforcer l’offre de gériatrie" fait aussi partie des desiderata de l'atelier. Il appelle, là encore, à développer le repérage des personnes à risque. Il propose également de "développer au sein des établissements de santé disposant d’un service d’urgences et d’une activité suffisante (urgence et chirurgie) des organisations alliant des compétences de chirurgie orthopédique et de gériatrie dans le cadre d’un parcours spécifique aux personne âgées avec comorbidités".

Toujours dans cet esprit, il veut "renforcer et rendre visible des organisations associant des compétences en psychiatrie et en gériatrie", et associer des compétences gériatriques (médicales ou paramédicales) avec celles de masseurs-kinésithérapeutes, ergothérapeutes, psychomotriciens, orthophonistes, etc. "ou assurer leur accès dans les services de spécialité recevant des personnes âgées à risque de perte d’autonomie". Il insiste aussi sur "la place importante des assistantes sociales".

En cas d'hospitalisation, il faut aussi "anticiper, préparer et organiser la sortie d’hospitalisation afin de limiter les réadmissions évitables".

L'atelier propose ainsi dans ce cadre de "mettre en place des échanges entre des professionnels de santé de l’hôpital et de ville et les professionnels de santé des services médico-sociaux pour analyse des réadmissions des personnes âgées à 7 jours et à 30 jours".

Il souhaite aussi voir "diversifier les transitions avant le retour à domicile des personnes âgées", par une protocolisation du recours à l'hébergement temporaire en Ehpad, "en y ajoutant la possibilité d’y recourir en urgence, en y incluant l’HAD" et en "repens[ant] la prise en charge temporaire en hôpital de proximité après une hospitalisation en établissement de recours ou de référence avant son retour à domicile".

Développer la culture de la bienveillance

"L’hôpital tout entier est concerné par la qualité des soins et du prendre-soin des personnes âgées", insiste aussi l'atelier.

Pour cela, il faut "généraliser l'évaluation de l’autonomie des personnes âgées par les aides-soignants [et] infirmiers dans les services de médecine et de chirurgie au travers de l’échelle-grille Activities Daily Living (ADL) en récupérant les évaluations éventuelles avant l’admission à J-15 (à l’admission et à la sortie de l'établissement et recueillir l'ADL évalué sur le lieu de vie de la personne)".

Les équipes hospitalières doivent par ailleurs pouvoir faire appel à des "professionnels référents/ressources formés sur la prise en charge adaptée des personnes âgées" et les équipements hospitaliers être adaptés à ces patients.

La formation et la diffusion des outils de pratiques cliniques, ainsi que de la culture de la bienveillance à l’égard des personnes âgées sont à privilégier.

L'atelier estime enfin qu'il faut "mieux évaluer la qualité des prises en charge des personnes âgées dans les établissements de santé, en faisant notamment évoluer la certification en ce sens.

Synthèse atelier 10 "Hôpital et personne âgée"

vl/nc/APMnews

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PARIS, 25 février 2019 (APMnews) - L'atelier "Hôpital et personne âgée", réuni dans le cadre de la concertation grand âge et autonomie dresse, dans sa contribution dont APMnews a eu copie, le portrait d'un hôpital "idéal" pour les personnes âgées, qui ne les accueillerait pas souvent, pas longtemps, et ferait preuve de "bienveillance" à leur égard.

La concertation "grand âge et autonomie" a été lancée en octobre 2018 par la ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn (cf dépêche du 01/10/2018 à 15:30).

Son pilotage a été confié à Dominique Libault, dont le rapport est attendu courant mars (cf dépêche du 11/12/2018 à 10:27). Il doit s'inspirer, notamment, des conclusions des ateliers nationaux installés en octobre 2018 (cf dépêche du 27/09/2018 à 19:16).

Celui intitulé "Hôpital et personnes âgées", coprésidé par Sylvie Escalon, sous-directrice adjointe de la régulation de l’offre de soins à la direction générale de l’offre de soins (DGOS), et Philippe Vigouroux, directeur général du CHU de Bordeaux, part du principe que "l'hôpital du futur idéal pour la personne âgée" est "l’hôpital où elle ne va pas. Si elle y va, c'est l’hôpital où elle ne reste pas. Si elle y reste, c’est l’hôpital qui sait prendre en compte ses besoins les plus spécifiques."

Dans son rapport de 37 pages, il liste en préambule trois "exigences":

  • "Contribuer au soutien au domicile de la personne âgée et limiter les hospitalisations évitables"
  • "Dès lors que l’hospitalisation est nécessaire, faire en sorte que le parcours en établissement de santé soit fluide, fasse appel aux compétences appropriées et soit inscrit dans le parcours global de la personne âgée"
  • "Adapter l’établissement de santé dans son ensemble à l’accueil et à la prise en charge de la personne âgée".

L'idée-maîtresse est que "c'est à l'hôpital de s’adapter à la personne âgée et non l’inverse".

Si la première des propositions de l'atelier vise à éviter l'hôpital aux personnes âgées, elle met néanmoins à contribution les établissements de santé pour participer au soutien à domicile "dans le cadre de l'organisation territoriale des soins de proximité grâce à la mobilité des équipes hospitalières expertes et par le développement du numérique".

Pour cela, il faut développer les interventions des équipes mobiles de gériatrie, de gérontopsychiatrie, et de rééducation, "généraliser et rendre lisibles les permanences téléphoniques ou numériques gériatriques et développer les outils numériques (télémédecine, messageries sécurisées et téléexpertises) au sein de l’établissement de santé", et "permettre au système de santé de capitaliser sur l’expertise médicale, soignante et organisationnelle de l’HAD [hospitalisation à domicile]", en "l'intégrant systématiquement dans les filières gériatriques et les projets médicaux de territoire et en élargissant [ses] activités".

L'atelier propose ensuite de "tendre vers zéro passage aux urgences évitable", en organisant dans les établissements "une filière d’admissions directes des personnes âgées polypathologiques", en particulier dans les services de gériatrie, médecine interne, médecine post-urgence, et de soins et de réadaptation (SSR), et en "outill[ant] les personnels des Samu", mais aussi les pompiers et les ambulanciers régulés par le Samu, "dans le repérage des urgences psycho-sociales des personnes âgées à domicile et l’orientation vers les dispositifs pertinents des champs sanitaire, social et médico-social".

Il préconise aussi, dans ce cadre, de former les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) "à un recours optimal au Samu et services des urgences en créant des liens et des interactions avec la filière gériatrique hospitalière".

Limiter l'attente aux urgences

Si la personne âgée doit être hospitalisée, l'atelier propose dans un premier temps de limiter son attente aux urgences, en systématisant "une organisation de gestion des lits en interne et intégrée à une organisation territoriale", en favorisant, au sein des urgences, le repérage et l'évaluation, avec par exemple l'intervention d'un gériatre ou d'une équipe mobile de gériatrie (cf dépêche du 24/11/2017 à 16:06).

Il s'agit aussi de faciliter les admissions directes en SSR polyvalents ou gériatriques de personnes venant du domicile, des Ehpad ou des urgences. Pour cela, il est notamment demandé aux agences régionales de santé (ARS) de repérer les SSR "en capacité d’assurer des accueils non programmés". Il faut aussi, estime l'atelier, "préciser les critères d’orientation pour un accueil direct non programmé en SSR, les situations cliniques éligibles, ainsi que les conditions d’accueil en situation non programmée dans le cadre des travaux menés sur le SSR".

En lien avec le plan "Ma santé 2022", l'atelier demande à ce que soit "affirm[ée] et organis[ée] une responsabilité territoriale des hôpitaux de proximité nouvellement labellisés à l’égard de la personne âgée".

"Renforcer le recours à l'expertise gériatrique dans les services de spécialité (notamment chirurgie, cancérologie, neurologie, psychiatrie) et renforcer l’offre de gériatrie" fait aussi partie des desiderata de l'atelier. Il appelle, là encore, à développer le repérage des personnes à risque. Il propose également de "développer au sein des établissements de santé disposant d’un service d’urgences et d’une activité suffisante (urgence et chirurgie) des organisations alliant des compétences de chirurgie orthopédique et de gériatrie dans le cadre d’un parcours spécifique aux personne âgées avec comorbidités".

Toujours dans cet esprit, il veut "renforcer et rendre visible des organisations associant des compétences en psychiatrie et en gériatrie", et associer des compétences gériatriques (médicales ou paramédicales) avec celles de masseurs-kinésithérapeutes, ergothérapeutes, psychomotriciens, orthophonistes, etc. "ou assurer leur accès dans les services de spécialité recevant des personnes âgées à risque de perte d’autonomie". Il insiste aussi sur "la place importante des assistantes sociales".

En cas d'hospitalisation, il faut aussi "anticiper, préparer et organiser la sortie d’hospitalisation afin de limiter les réadmissions évitables".

L'atelier propose ainsi dans ce cadre de "mettre en place des échanges entre des professionnels de santé de l’hôpital et de ville et les professionnels de santé des services médico-sociaux pour analyse des réadmissions des personnes âgées à 7 jours et à 30 jours".

Il souhaite aussi voir "diversifier les transitions avant le retour à domicile des personnes âgées", par une protocolisation du recours à l'hébergement temporaire en Ehpad, "en y ajoutant la possibilité d’y recourir en urgence, en y incluant l’HAD" et en "repens[ant] la prise en charge temporaire en hôpital de proximité après une hospitalisation en établissement de recours ou de référence avant son retour à domicile".

Développer la culture de la bienveillance

"L’hôpital tout entier est concerné par la qualité des soins et du prendre-soin des personnes âgées", insiste aussi l'atelier.

Pour cela, il faut "généraliser l'évaluation de l’autonomie des personnes âgées par les aides-soignants [et] infirmiers dans les services de médecine et de chirurgie au travers de l’échelle-grille Activities Daily Living (ADL) en récupérant les évaluations éventuelles avant l’admission à J-15 (à l’admission et à la sortie de l'établissement et recueillir l'ADL évalué sur le lieu de vie de la personne)".

Les équipes hospitalières doivent par ailleurs pouvoir faire appel à des "professionnels référents/ressources formés sur la prise en charge adaptée des personnes âgées" et les équipements hospitaliers être adaptés à ces patients.

La formation et la diffusion des outils de pratiques cliniques, ainsi que de la culture de la bienveillance à l’égard des personnes âgées sont à privilégier.

L'atelier estime enfin qu'il faut "mieux évaluer la qualité des prises en charge des personnes âgées dans les établissements de santé, en faisant notamment évoluer la certification en ce sens.

Synthèse atelier 10 "Hôpital et personne âgée"

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