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27/11 2020
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COVID-19 EN PAYS DE LA LOIRE: "LES EFFORTS COMMENCENT À PAYER" (ARS)

NANTES, 27 novembre 2020 (APMnews) - Le confinement et autres mesures de prévention de la transmission du coronavirus Sars-CoV-2 commencent à porter leurs fruits en Pays de la Loire avec une baisse des hospitalisations, mais les consignes de déprogrammation restent en vigueur, a insisté jeudi après-midi le directeur général de l'agence régionale de santé (ARS), Jean-Jacques Coiplet, lors d'un point presse hebdomadaire tenu en visioconférence.

"Force est de constater que l'équipe ligérienne joue bien. Les efforts commencent à payer et à bien payer", a déclaré le directeur général de l'ARS, qui aime filer la métaphore sportive.

"Les indicateurs épidémiologiques depuis plus de 10 jours sont tendanciellement à la baisse. Le taux d'incidence régional est passé sous le seuil de 100 cas pour 100.000 habitants à 93,8 et le taux de positivité sous les 10% à 9,5%", s'est réjoui le DG. Une semaine auparavant, il était de 171,6 avec un taux de positivité de 12,9%.

"La circulation du virus est moins prégnante", a-t-il indiqué.

"Cependant, restons attentifs. Le taux d'incidence chez les plus de 65 ans reste encore assez élevé en Pays de la Loire à 118,2 cas/100.000 et le taux de positivité dans cette tranche d'âge s'établit à 10,4%", a-t-il poursuivi.

"En Mayenne et en Sarthe, les taux restent forts (Mayenne: 135,9 et 12%; Sarthe: 116,6 et 11,5%) tandis que la baisse est spectaculaire en Loire-Atlantique (77,1 cas/100.000 et 8,4%)", a-t-il rapporté.

Les taux d'incidence ont bien baissé dans les grandes villes: 67 à Nantes, 89 à Angers, 94 à Laval, 106 au Mans et 70 à La Roche-sur-Yon.

En outre, le taux de reproduction R zéro est estimé à 0,65 (contre 0,9 une semaine auparavant).

Selon des estimations fournies aux ARS par l'Institut Pasteur, 5,8% de la population ligérienne aurait été infectée par le coronavirus, 3e région la moins affectée après la Bretagne (3,6%) et la Nouvelle-Aquitaine (4,2%), tandis que l'Ile-de-France afficherait un taux de séroprévalence de 20,7%, le Grand Est 14,6% et Auvergne-Rhône-Alpes 13,6%, a indiqué Benoît James.

Moins de 1.000 patients hospitalisés

La baisse d'incidence a des effets maintenant sur l'offre de soins avec une diminution des personnes admises en réanimation et hospitalisées. Jeudi, 948 patients étaient hospitalisés pour Covid dans la région dont 123 en réanimation (128 la veille et 141 le 30 novembre) et 586 en médecine (630 la veille). Le nombre de patients en soins critiques (réanimation, soins intensifs et surveillance continue) est de 128 vendredi sur le site gouvernement.fr.

La région a reçu au total 26 patients d'Auvergne-Rhône-Alpes mais plus aucun depuis le 11 novembre. "On a commencé certains retours: deux patients sont repartis chez eux ou en hospitalisation", a précisé Benoît James, conseiller auprès de la direction générale de l'ARS.

Cependant, "nous avons encore un grand nombre de clusters et le nombre de décès moyen à l'hôpital est de 12 par jour toujours", a pointé le DG d'ARS. Le nombre de décès à l'hôpital depuis mars s'établit à 949.

"La déprogrammation à ce jour reste maintenue. Nous avons travaillé avec le G5 [réunissant les 5 établissements supports de la région] et évoqué la perspective d'une reprogrammation, mais ce n'est pas encore décidé", a-t-il indiqué. L'ARS avait demandé à tous les établissements de déprogrammer au moins 20% de leur activité (cf dépêche du 13/11/2020 à 13:19).

Dans les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), après avoir culminé à 117 patients contaminés par jour, le taux régional est redescendu à un peu plus de 100 patients/j. L'effet confinement a fonctionné: passé un pic à 58 salariés contaminés par jour dans ces structures, on observe un plateau à 50 environ. Sur les décès, le confinement n'a pas encore eu d'effet et la tendance est à la hausse.

"Il est impératif de respecter les gestes barrières et pas seulement le port du masque, notamment lors des fêtes de fin d'année avec nos proches, il ne faudra pas baisser la garde", a insisté le DG d'ARS.

"Pendant ces deux vagues, les digues ont plutôt bien tenu mais l'enjeu reste absolument essentiel", a-t-il ajouté.

"Cette 2e vague s'est déclenchée parce que le froid est arrivé avec une chute rapide des températures la 1re semaine d'octobre, nous ramenant tous à l'intérieur. Il faut absolument éviter un redémarrage épidémique semblable après les fêtes car il ne fera pas plus chaud en janvier. Il va falloir protéger les plus vulnérables, porter le masque à domicile et éviter des brassages trop importants. Ce ne sera pas un Noël comme les autres", a commenté le Dr Pierre Blaise, directeur scientifique de l'ARS.

"Il faut profiter du confinement pour amener le taux d’incidence le plus bas possible. Ensuite, préparer un possible déconfinement mi-décembre si les indicateurs le permettent pour tenir le virus en respect jusqu’à l’arrivée du vaccin et éviter une 3e vague après les fêtes", écrit-il dans sa chronique mise en ligne jeudi.

Déjà 350 ambassadeurs

L'ARS Pays de la Loire mise notamment sur le dispositif de sensibilisation "Ambassadeurs Covid-19" qui permet de conseiller et d'accompagner les professionnels et les bénévoles en contact avec un public au regard des mesures mises en place dans le contexte épidémique actuel.

Afin d’accompagner les populations qui pourraient avoir davantage de difficultés à adopter les gestes barrières, les mesures d’isolement et le bon usage du dépistage, une dynamique s’appuyant sur des "ambassadeurs" se déploie sur les territoires depuis août.

Déjà 350 sont formés et ils devraient être 1.000 à la fin de l'année. Jean-Jacques Coiplet a souligné le volume important d'ambassadeurs dans cette région.

Tout professionnel ou bénévole en charge d’accompagner ou d’accueillir un public peut devenir ambassadeur (représentants d'associations communautaires, de structures sportives, bénévoles d'associations caritatives, représentants de collectivités territoriales…). Leur rôle est d’aller vers les personnes et d’engager la discussion, de rappeler l’importance de la prévention, du dépistage et de l’isolement pour combattre l’épidémie, d’écouter, de répondre aux questions et d’orienter vers des sources fiables.

Ces formations reposent sur une présentation du Centre régional d'appui pour la prévention des infections associées aux soins (Cpias) sur les gestes barrières, l’isolement, les tests et l'Instance régionale d’éducation et de promotion de la santé (Ireps) sur les ressources en éducation pour la santé.

L'objectif est aujourd’hui de déployer ces temps de sensibilisation sur l’ensemble de la région à plus grande échelle. 14 sessions en distanciel sont programmées entre jeudi 26 novembre et le 18 décembre dans les 5 départements.

Les objectifs de la sensibilisation sont de dispenser une information fiable et actualisée sur le Covid et les mesures protectrices, d'outiller les ambassadeurs Covid pour intervenir à leur niveau auprès de leurs publics, réseaux, proches… et de donner accès à des sources d'information validées et à des ressources d'intervention.

L'ARS travaille par ailleurs sur une organisation pour la vaccination avec les établissements de santé qui offrira "un moyen supplémentaire de se protéger et de casser les chaînes de transmission mais il ne faudra pas relâcher les efforts" pour autant, a terminé Jean-Jacques Coiplet.

sl/nc/APMnews

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COVID-19 EN PAYS DE LA LOIRE: "LES EFFORTS COMMENCENT À PAYER" (ARS)

NANTES, 27 novembre 2020 (APMnews) - Le confinement et autres mesures de prévention de la transmission du coronavirus Sars-CoV-2 commencent à porter leurs fruits en Pays de la Loire avec une baisse des hospitalisations, mais les consignes de déprogrammation restent en vigueur, a insisté jeudi après-midi le directeur général de l'agence régionale de santé (ARS), Jean-Jacques Coiplet, lors d'un point presse hebdomadaire tenu en visioconférence.

"Force est de constater que l'équipe ligérienne joue bien. Les efforts commencent à payer et à bien payer", a déclaré le directeur général de l'ARS, qui aime filer la métaphore sportive.

"Les indicateurs épidémiologiques depuis plus de 10 jours sont tendanciellement à la baisse. Le taux d'incidence régional est passé sous le seuil de 100 cas pour 100.000 habitants à 93,8 et le taux de positivité sous les 10% à 9,5%", s'est réjoui le DG. Une semaine auparavant, il était de 171,6 avec un taux de positivité de 12,9%.

"La circulation du virus est moins prégnante", a-t-il indiqué.

"Cependant, restons attentifs. Le taux d'incidence chez les plus de 65 ans reste encore assez élevé en Pays de la Loire à 118,2 cas/100.000 et le taux de positivité dans cette tranche d'âge s'établit à 10,4%", a-t-il poursuivi.

"En Mayenne et en Sarthe, les taux restent forts (Mayenne: 135,9 et 12%; Sarthe: 116,6 et 11,5%) tandis que la baisse est spectaculaire en Loire-Atlantique (77,1 cas/100.000 et 8,4%)", a-t-il rapporté.

Les taux d'incidence ont bien baissé dans les grandes villes: 67 à Nantes, 89 à Angers, 94 à Laval, 106 au Mans et 70 à La Roche-sur-Yon.

En outre, le taux de reproduction R zéro est estimé à 0,65 (contre 0,9 une semaine auparavant).

Selon des estimations fournies aux ARS par l'Institut Pasteur, 5,8% de la population ligérienne aurait été infectée par le coronavirus, 3e région la moins affectée après la Bretagne (3,6%) et la Nouvelle-Aquitaine (4,2%), tandis que l'Ile-de-France afficherait un taux de séroprévalence de 20,7%, le Grand Est 14,6% et Auvergne-Rhône-Alpes 13,6%, a indiqué Benoît James.

Moins de 1.000 patients hospitalisés

La baisse d'incidence a des effets maintenant sur l'offre de soins avec une diminution des personnes admises en réanimation et hospitalisées. Jeudi, 948 patients étaient hospitalisés pour Covid dans la région dont 123 en réanimation (128 la veille et 141 le 30 novembre) et 586 en médecine (630 la veille). Le nombre de patients en soins critiques (réanimation, soins intensifs et surveillance continue) est de 128 vendredi sur le site gouvernement.fr.

La région a reçu au total 26 patients d'Auvergne-Rhône-Alpes mais plus aucun depuis le 11 novembre. "On a commencé certains retours: deux patients sont repartis chez eux ou en hospitalisation", a précisé Benoît James, conseiller auprès de la direction générale de l'ARS.

Cependant, "nous avons encore un grand nombre de clusters et le nombre de décès moyen à l'hôpital est de 12 par jour toujours", a pointé le DG d'ARS. Le nombre de décès à l'hôpital depuis mars s'établit à 949.

"La déprogrammation à ce jour reste maintenue. Nous avons travaillé avec le G5 [réunissant les 5 établissements supports de la région] et évoqué la perspective d'une reprogrammation, mais ce n'est pas encore décidé", a-t-il indiqué. L'ARS avait demandé à tous les établissements de déprogrammer au moins 20% de leur activité (cf dépêche du 13/11/2020 à 13:19).

Dans les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), après avoir culminé à 117 patients contaminés par jour, le taux régional est redescendu à un peu plus de 100 patients/j. L'effet confinement a fonctionné: passé un pic à 58 salariés contaminés par jour dans ces structures, on observe un plateau à 50 environ. Sur les décès, le confinement n'a pas encore eu d'effet et la tendance est à la hausse.

"Il est impératif de respecter les gestes barrières et pas seulement le port du masque, notamment lors des fêtes de fin d'année avec nos proches, il ne faudra pas baisser la garde", a insisté le DG d'ARS.

"Pendant ces deux vagues, les digues ont plutôt bien tenu mais l'enjeu reste absolument essentiel", a-t-il ajouté.

"Cette 2e vague s'est déclenchée parce que le froid est arrivé avec une chute rapide des températures la 1re semaine d'octobre, nous ramenant tous à l'intérieur. Il faut absolument éviter un redémarrage épidémique semblable après les fêtes car il ne fera pas plus chaud en janvier. Il va falloir protéger les plus vulnérables, porter le masque à domicile et éviter des brassages trop importants. Ce ne sera pas un Noël comme les autres", a commenté le Dr Pierre Blaise, directeur scientifique de l'ARS.

"Il faut profiter du confinement pour amener le taux d’incidence le plus bas possible. Ensuite, préparer un possible déconfinement mi-décembre si les indicateurs le permettent pour tenir le virus en respect jusqu’à l’arrivée du vaccin et éviter une 3e vague après les fêtes", écrit-il dans sa chronique mise en ligne jeudi.

Déjà 350 ambassadeurs

L'ARS Pays de la Loire mise notamment sur le dispositif de sensibilisation "Ambassadeurs Covid-19" qui permet de conseiller et d'accompagner les professionnels et les bénévoles en contact avec un public au regard des mesures mises en place dans le contexte épidémique actuel.

Afin d’accompagner les populations qui pourraient avoir davantage de difficultés à adopter les gestes barrières, les mesures d’isolement et le bon usage du dépistage, une dynamique s’appuyant sur des "ambassadeurs" se déploie sur les territoires depuis août.

Déjà 350 sont formés et ils devraient être 1.000 à la fin de l'année. Jean-Jacques Coiplet a souligné le volume important d'ambassadeurs dans cette région.

Tout professionnel ou bénévole en charge d’accompagner ou d’accueillir un public peut devenir ambassadeur (représentants d'associations communautaires, de structures sportives, bénévoles d'associations caritatives, représentants de collectivités territoriales…). Leur rôle est d’aller vers les personnes et d’engager la discussion, de rappeler l’importance de la prévention, du dépistage et de l’isolement pour combattre l’épidémie, d’écouter, de répondre aux questions et d’orienter vers des sources fiables.

Ces formations reposent sur une présentation du Centre régional d'appui pour la prévention des infections associées aux soins (Cpias) sur les gestes barrières, l’isolement, les tests et l'Instance régionale d’éducation et de promotion de la santé (Ireps) sur les ressources en éducation pour la santé.

L'objectif est aujourd’hui de déployer ces temps de sensibilisation sur l’ensemble de la région à plus grande échelle. 14 sessions en distanciel sont programmées entre jeudi 26 novembre et le 18 décembre dans les 5 départements.

Les objectifs de la sensibilisation sont de dispenser une information fiable et actualisée sur le Covid et les mesures protectrices, d'outiller les ambassadeurs Covid pour intervenir à leur niveau auprès de leurs publics, réseaux, proches… et de donner accès à des sources d'information validées et à des ressources d'intervention.

L'ARS travaille par ailleurs sur une organisation pour la vaccination avec les établissements de santé qui offrira "un moyen supplémentaire de se protéger et de casser les chaînes de transmission mais il ne faudra pas relâcher les efforts" pour autant, a terminé Jean-Jacques Coiplet.

sl/nc/APMnews

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