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19/10 2020
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COVID-19: TRÈS INQUIETS, DES RESPONSABLES MÉDICAUX D'AUVERGNE-RHÔNE-ALPES APPELLENT LEURS CONFRÈRES À SIGNER UN APPEL À LA POPULATION

LYON, 19 octobre 2020 (APMnews) - Très inquiets de l'évolution de l'épidémie de Covid-19, des représentants de médecins, hospitaliers et libéraux d'Auvergne-Rhône-Alpes appellent les médecins à signer une pétition lançant un appel à la population.

Cette pétition a été élaborée sur proposition du Pr Olivier Claris, président de la commission médicale d’établissement (CME) des Hospices civils de Lyon (HCL), est-il indiqué dans un communiqué diffusé par les HCL.

Intitulée "Appel à nos concitoyens: nous avons besoin d’union nationale", elle indique qu'"ensemble, médecins des centres hospitalo-universitaires et centres hospitaliers publics, médecins des établissements privés et cliniques, des Ehpad et établissements médico-sociaux, médecins généralistes et spécialistes de ville, lançons un appel".

"Nous accueillons chaque jour un déferlement de patients atteints de la Covid-19 dans nos cabinets et nos hôpitaux", "accompagnons [...] des patients dont l’état de santé se dégrade", "constatons [...] la fatigue et l’inquiétude de nos collègues et des équipes paramédicales malgré leur engagement et leur volonté de faire face", indique le texte de la pétition.

"Nous cherchons chaque jour des solutions de prise en charge pour les patients atteints d’autres pathologies, qui ont aussi besoin de nous et de la mobilisation du système de santé", ajoutent les signataires.

"La situation est grave. Il faut nous croire", insistent-ils.

"Nous sommes prêts. Prêts à nous mobiliser de nouveau, avec les équipes qui nous entourent, pour relever le défi de cette deuxième vague épidémique".

Mais "dans cette période difficile, nous n’avons pas besoin de polémiques sur les mesures gouvernementales", affirment les signataires. "Nous n’avons pas besoin de clivages et de propos haineux qui sèment le doute dans l’esprit de nos concitoyens" et "nous n’avons pas besoin de tribunes bien-pensantes opposant indûment la liberté et la science [...]".

"Malgré les impacts difficiles des mesures de protection pour nombre d’entre vous, nous avons besoin de pouvoir compter sur tous pour respecter les mesures de protection et les gestes barrières, seuls moyens de stopper la diffusion rapide de ce virus mortel dans la population", affirment-ils.

"Malgré la lourdeur de certaines contraintes, qui s’imposeront encore à nous durant des mois, nous avons besoin de votre mobilisation pour protéger les plus fragiles d’entre nous et éviter à d’autres milliers de familles la douleur de la maladie ou du deuil", insistent-ils.

"Nous avons besoin d’union nationale. Est-ce si difficile?", demandent-ils en conclusion de la pétition.

Outre le Pr Claris, les premiers signataires de la liste: Pr Carole Burillon, doyen de la faculté de médecine Lyon-Sud, Pr Gilles Rode, doyen de la faculté de médecine Lyon-Est, Pr Marie-Thérèse Leccia, présidente de la commission médicale d'établissement (CME) du CHU de Grenoble, Pr Patrice Morand, doyen de la faculté de médecine de Grenoble, Pr Eric Alamartine, président de la CME du CHU de Saint-Etienne, Pr Philippe Berthelot, doyen de la faculté de médecine de Saint-Etienne, Dr Pierre-Jean Ternamian, président de l'union régionale des professionnels de santé (URPS) Médecins Auvergne-Rhône-Alpes, Dr Vincent Rebeille-Borgella, secrétaire général de l'URPS Médecins, Dr Didier Storme, président de la conférence des présidents de CME des centres hospitaliers d'Auvergne-Rhône-Alpes, Dr Sylvie Feillet, représentante des présidents de CME d'établissements des établissements privés et Dr Emmanuel Vivier, représentant des présidents de CME des établissements de santé privés d'intérêt collectif (Espic).

"Nous sommes inquiets de la situation sanitaire de notre pays", explique le Pr Claris, cité dans le communiqué. "Nous pouvons témoigner de la souffrance que nous prenons en charge tous les jours. Mais nous sommes aussi inquiets de la désunion qui semble s’installer parmi nos concitoyens", souligne-t-il.

"Je suis attristé de certaines prises de parole de personnalités publiques qui semblent ne pas vouloir comprendre la gravité de la situation", poursuit-il en ajoutant: "Je sais que les mesures sont difficiles pour beaucoup de nos concitoyens. Mais si nous ne luttons pas tous ensemble, ce sera pire".

Des indicateurs très élevés

La diffusion de cette pétition intervient alors que plusieurs départements et plusieurs métropoles d'Auvergne-Rhône-Alpes enregistrent les taux d'incidence les plus élevés de France.

Le département de la Loire est en tête des départements français avec un taux de 580/100.000 habitants, au 15 octobre, sur une semaine glissante. Vient ensuite celui du Rhône avec un taux de 509. L'Isère arrive en cinquième position avec un taux de 384, selon les données publiées par Santé publique France.

Au 15 octobre, sur une semaine glissante, la métropole de Saint-Etienne enregistrait elle-même un taux très élevé, à 700, celle de Lyon un taux de 542 et celle de Grenoble un taux de 487.

Ces trois métropoles font partie des métropoles concernées par le couvre-feu ayant débuté samedi, rappelle-t-on (cf dépêche du 14/10/2020 à 22:38). En outre, dans ces trois départements, l'agence régionale de santé (ARS) a demandé aux établissements, publics et privés, d'engager un programme de déprogrammation des opérations non urgentes "pour 15 jours", à partir de vendredi dernier (cf dépêche du 16/10/2020 à 19:14).

La métropole de Clermont-Ferrand montre pour sa part un taux assez élevé, à 313,8. mercredi dernier, le CHU a activé le niveau 1 du plan blanc (cf dépêche du 15/10/2020 à 10:01).

Des patients de réanimation transférés dans d'autres départements de la région

Le 18 octobre, 1.929 patients Covid+ étaient hospitalisés dans toute la région, dont 289 en réanimation. Le nombre de décès à l'hôpital depuis mars s'élève à 2.151 et le nombre de retours à domicile à 10.657.

Afin de faire face à l'augmentation du nombre de patients devant être hospitalisés en réanimation tout en gardant quelques lits disponibles, certains hôpitaux ont fait transférer des patients vers d'autres établissements de la région.

Ces transferts ont commencé le 13 octobre, a indiqué l'ARS à APMnews lundi.

Parmi eux, 8 patients ont été transférés de Saint-Etienne (CHU, Hôpital privé de la Loire et clinique mutualiste de la Loire) vers le CHU de Clermont-Ferrand. Ce dernier a également annoncé avoir reçu un patient du CH du Puy-en-Velay, rappelle-t-on.

Deux autres transferts ont eu lieu du CH d'Annonay (Ardèche) vers le CH de Valence, a-t-on appris auprès de l'ARS.

Vendredi, 4 patients hospitalisés en réanimation aux HCL ont été transférés au centre hospitalier Métropole Savoie (CHMS), à Chambéry. Deux autres transferts, toujours au CHMS, ont eu lieu ce lundi, ont précisé les HCL et le CHMS à APMnews.

De tels transferts entre départements n'avaient pas été nécessaires en Auvergne-Rhône-Alpes lors de la première vague épidémique. "Nous n'avions pas eu besoin d'en faire car il avait été demandé à tous les établissements de déprogrammer leur activité", rappelle l'ARS, interrogée par APMnews. Dans le cas présent, "certains établissements déprogramment progressivement et modulent ces déprogrammations". En outre, à Lyon, la volonté est de "ne pas saturer les capacités de réanimation et de garder un peu de marge de manoeuvre", explique l'agence.

Vendredi, l'ARS avait indiqué que 671 lits de réanimation étaient ouverts dans la région contre 559 habituellement avec une possibilité d’armer jusqu’à 1.300 lits.

san/ab/APMnews

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LYON, 19 octobre 2020 (APMnews) - Très inquiets de l'évolution de l'épidémie de Covid-19, des représentants de médecins, hospitaliers et libéraux d'Auvergne-Rhône-Alpes appellent les médecins à signer une pétition lançant un appel à la population.

Cette pétition a été élaborée sur proposition du Pr Olivier Claris, président de la commission médicale d’établissement (CME) des Hospices civils de Lyon (HCL), est-il indiqué dans un communiqué diffusé par les HCL.

Intitulée "Appel à nos concitoyens: nous avons besoin d’union nationale", elle indique qu'"ensemble, médecins des centres hospitalo-universitaires et centres hospitaliers publics, médecins des établissements privés et cliniques, des Ehpad et établissements médico-sociaux, médecins généralistes et spécialistes de ville, lançons un appel".

"Nous accueillons chaque jour un déferlement de patients atteints de la Covid-19 dans nos cabinets et nos hôpitaux", "accompagnons [...] des patients dont l’état de santé se dégrade", "constatons [...] la fatigue et l’inquiétude de nos collègues et des équipes paramédicales malgré leur engagement et leur volonté de faire face", indique le texte de la pétition.

"Nous cherchons chaque jour des solutions de prise en charge pour les patients atteints d’autres pathologies, qui ont aussi besoin de nous et de la mobilisation du système de santé", ajoutent les signataires.

"La situation est grave. Il faut nous croire", insistent-ils.

"Nous sommes prêts. Prêts à nous mobiliser de nouveau, avec les équipes qui nous entourent, pour relever le défi de cette deuxième vague épidémique".

Mais "dans cette période difficile, nous n’avons pas besoin de polémiques sur les mesures gouvernementales", affirment les signataires. "Nous n’avons pas besoin de clivages et de propos haineux qui sèment le doute dans l’esprit de nos concitoyens" et "nous n’avons pas besoin de tribunes bien-pensantes opposant indûment la liberté et la science [...]".

"Malgré les impacts difficiles des mesures de protection pour nombre d’entre vous, nous avons besoin de pouvoir compter sur tous pour respecter les mesures de protection et les gestes barrières, seuls moyens de stopper la diffusion rapide de ce virus mortel dans la population", affirment-ils.

"Malgré la lourdeur de certaines contraintes, qui s’imposeront encore à nous durant des mois, nous avons besoin de votre mobilisation pour protéger les plus fragiles d’entre nous et éviter à d’autres milliers de familles la douleur de la maladie ou du deuil", insistent-ils.

"Nous avons besoin d’union nationale. Est-ce si difficile?", demandent-ils en conclusion de la pétition.

Outre le Pr Claris, les premiers signataires de la liste: Pr Carole Burillon, doyen de la faculté de médecine Lyon-Sud, Pr Gilles Rode, doyen de la faculté de médecine Lyon-Est, Pr Marie-Thérèse Leccia, présidente de la commission médicale d'établissement (CME) du CHU de Grenoble, Pr Patrice Morand, doyen de la faculté de médecine de Grenoble, Pr Eric Alamartine, président de la CME du CHU de Saint-Etienne, Pr Philippe Berthelot, doyen de la faculté de médecine de Saint-Etienne, Dr Pierre-Jean Ternamian, président de l'union régionale des professionnels de santé (URPS) Médecins Auvergne-Rhône-Alpes, Dr Vincent Rebeille-Borgella, secrétaire général de l'URPS Médecins, Dr Didier Storme, président de la conférence des présidents de CME des centres hospitaliers d'Auvergne-Rhône-Alpes, Dr Sylvie Feillet, représentante des présidents de CME d'établissements des établissements privés et Dr Emmanuel Vivier, représentant des présidents de CME des établissements de santé privés d'intérêt collectif (Espic).

"Nous sommes inquiets de la situation sanitaire de notre pays", explique le Pr Claris, cité dans le communiqué. "Nous pouvons témoigner de la souffrance que nous prenons en charge tous les jours. Mais nous sommes aussi inquiets de la désunion qui semble s’installer parmi nos concitoyens", souligne-t-il.

"Je suis attristé de certaines prises de parole de personnalités publiques qui semblent ne pas vouloir comprendre la gravité de la situation", poursuit-il en ajoutant: "Je sais que les mesures sont difficiles pour beaucoup de nos concitoyens. Mais si nous ne luttons pas tous ensemble, ce sera pire".

Des indicateurs très élevés

La diffusion de cette pétition intervient alors que plusieurs départements et plusieurs métropoles d'Auvergne-Rhône-Alpes enregistrent les taux d'incidence les plus élevés de France.

Le département de la Loire est en tête des départements français avec un taux de 580/100.000 habitants, au 15 octobre, sur une semaine glissante. Vient ensuite celui du Rhône avec un taux de 509. L'Isère arrive en cinquième position avec un taux de 384, selon les données publiées par Santé publique France.

Au 15 octobre, sur une semaine glissante, la métropole de Saint-Etienne enregistrait elle-même un taux très élevé, à 700, celle de Lyon un taux de 542 et celle de Grenoble un taux de 487.

Ces trois métropoles font partie des métropoles concernées par le couvre-feu ayant débuté samedi, rappelle-t-on (cf dépêche du 14/10/2020 à 22:38). En outre, dans ces trois départements, l'agence régionale de santé (ARS) a demandé aux établissements, publics et privés, d'engager un programme de déprogrammation des opérations non urgentes "pour 15 jours", à partir de vendredi dernier (cf dépêche du 16/10/2020 à 19:14).

La métropole de Clermont-Ferrand montre pour sa part un taux assez élevé, à 313,8. mercredi dernier, le CHU a activé le niveau 1 du plan blanc (cf dépêche du 15/10/2020 à 10:01).

Des patients de réanimation transférés dans d'autres départements de la région

Le 18 octobre, 1.929 patients Covid+ étaient hospitalisés dans toute la région, dont 289 en réanimation. Le nombre de décès à l'hôpital depuis mars s'élève à 2.151 et le nombre de retours à domicile à 10.657.

Afin de faire face à l'augmentation du nombre de patients devant être hospitalisés en réanimation tout en gardant quelques lits disponibles, certains hôpitaux ont fait transférer des patients vers d'autres établissements de la région.

Ces transferts ont commencé le 13 octobre, a indiqué l'ARS à APMnews lundi.

Parmi eux, 8 patients ont été transférés de Saint-Etienne (CHU, Hôpital privé de la Loire et clinique mutualiste de la Loire) vers le CHU de Clermont-Ferrand. Ce dernier a également annoncé avoir reçu un patient du CH du Puy-en-Velay, rappelle-t-on.

Deux autres transferts ont eu lieu du CH d'Annonay (Ardèche) vers le CH de Valence, a-t-on appris auprès de l'ARS.

Vendredi, 4 patients hospitalisés en réanimation aux HCL ont été transférés au centre hospitalier Métropole Savoie (CHMS), à Chambéry. Deux autres transferts, toujours au CHMS, ont eu lieu ce lundi, ont précisé les HCL et le CHMS à APMnews.

De tels transferts entre départements n'avaient pas été nécessaires en Auvergne-Rhône-Alpes lors de la première vague épidémique. "Nous n'avions pas eu besoin d'en faire car il avait été demandé à tous les établissements de déprogrammer leur activité", rappelle l'ARS, interrogée par APMnews. Dans le cas présent, "certains établissements déprogramment progressivement et modulent ces déprogrammations". En outre, à Lyon, la volonté est de "ne pas saturer les capacités de réanimation et de garder un peu de marge de manoeuvre", explique l'agence.

Vendredi, l'ARS avait indiqué que 671 lits de réanimation étaient ouverts dans la région contre 559 habituellement avec une possibilité d’armer jusqu’à 1.300 lits.

san/ab/APMnews

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