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24/08 2021
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COVID: L'AP-HM EST DÉSORMAIS "UN DES CHU LES PLUS IMPACTÉS" DE FRANCE MÉTROPOLITAINE

MARSEILLE, 24 août 2021 (APMnews) - L'Assistance publique-hôpitaux de Marseille (AP-HM) est "un des CHU les plus impactés de France métropolitaine" et les prévisions font craindre une saturation des capacités dans les semaines à venir, a déclaré lundi soir le directeur général, François Crémieux, lors d'une conférence de presse.

Lundi soir, le CHU prenait en charge 246 patients Covid dont 61 en réanimation, contre 226 mercredi dont 59 en réanimation.

En réanimation, 67 lits Covid ont été ouverts et les perspectives d'évolution des admissions dans les Bouches-du-Rhône font craindre une saturation prochaine, a alerté Pr Lionel Velly, chef du service réanimation de la Timone et directeur médical de crise.

"Il y a 14 jours, nous avions 50 patients de moins en réanimation dans les Bouches-du-Rhône" avec 207 patients lundi et cette évolution de "25 patients hebdomadaires supplémentaires" doit se poursuivre encore "dans les deux semaines à venir". "C'est excessivement important et l'on sait que l'on va être en difficulté", a-t-il continué.

Afin "d'avoir toujours un temps d'avance" et "garantir l'accès aux soins" des futurs patients, les évacuations sanitaires depuis la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca) vont se poursuivre, a annoncé Lionel Velly.

Deux nouveaux patients de la Timone ont été évacués mardi matin vers les Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS), a-t-on appris mardi auprès de l'agence régionale de santé (ARS) Paca.

Six patients en réanimation sont "potentiellement éligibles" à une évacuation dont aucun n'est vacciné, a précisé François Crémieux.

De nouvelles "Evasan" devraient être réalisées mercredi. Quatre premiers patients Covid en réanimation avaient été transférés vendredi de Paca vers Reims (cf dépêche du 20/08/2021 à 19:15).

Le CHU marseillais "est au coeur d'une nouvelle vague qui a commencé en juillet" et actuellement la "pression est énorme", également en médecine, a complété le Pr Jean-Claude Deharo, coordonnateur des hospitalisations Covid conventionnelles.

Les urgences font face "à une hausse extrêmement sensible de leur activité" en août, liée à une activité Covid "extrêmement intense". Les deux services de l'AP-HM à la Timone et à l'hôpital Nord ont atteint des "niveaux jamais connus jusqu'à présent". Il y a eu des pics d'activité atteignant jusqu'à 380 passages en 24 heures à l'hôpital Nord, et 220 passages à la Timone, soit une hausse de 40% par rapport à août 2020, a rapporté Dr Aurélia Bordais, médecin aux urgences de l'hôpital Nord.

Certains patients Covid sont transférés quotidiennement depuis les urgences de l'AP-HM vers des établissements privés grâce à un "partenariat" et à une gestion "collégiale", a-t-elle ajouté.

Au Samu 13, il y a une "montée en puissance très rapide des appels", avec actuellement "3.000 appels par jour" contre 2.000 habituellement, dont 250 appels pour Covid, "ce qui est au-dessus des autres vagues", a rapporté le Dr André Puget, directeur médical du Samu. "A cette difficulté s'ajoute le fait que les médecins libéraux sont partis en vacances, qu'il y a des touristes, et qu'il y a beaucoup de polytraumatologie."

En chirurgie, la 4e vague n'a pour l'instant pas impacté l'activité programmée. Cependant, "compte tenu des prévisions [de l'activité Covid en soins critiques], nous ne pourrons probablement pas assurer la réouverture" fin août des salles de bloc opératoire fermées comme chaque été, a indiqué le Dr Françoise Gaillat, coordonnatrice des blocs opératoires.

L'AP-HM a par ailleurs "beaucoup" investi dans l'oxygénation à haut débit pour limiter les admissions en réanimation et 20 patients étaient pris en charge lundi soir avec le système Optiflow*, a précisé le directeur général.

Un faible taux de vaccination parmi les professionnels de l'AP-HM

La vaccination des professionnels est l'un des enjeux "majeurs des toutes prochaines semaines", a souligné François Crémieux.

Neuf centres de vaccination sont ouverts à l'AP-HM pour les professionnels. Lundi, 11.396 personnels étaient vaccinés, ce qui représente "62,4% des salariés" (18.000 au total) mais "ces données sont en cours de consolidation puisque nous avons organisé le recueil des certificats de vaccination auprès des professionnels" vaccinés en dehors des points du CHU, a indiqué l'établissement.

La loi relative à la gestion de la crise sanitaire du 5 août 2021 (cf dépêche du 06/08/2021 à 10:40) prévoit qu'au 15 septembre, les professionnels concernés devront avoir présenté au moins une injection, et au 15 octobre un schéma vaccinal complet, sous peine de ne plus pouvoir exercer leur activité, a rappelé la direction de l'AP-HM.

"Dans ce cadre, nous avons multiplié les actions pour faciliter la vaccination des professionnels", notamment par une campagne de communication, et par un travail de "dialogue" mené par les responsables de proximité pour promouvoir la vaccination auprès des membres de leurs équipes.

Le "travail de pédagogie marche" dans les services "quand on passe du temps avec les personnes sceptiques", a assuré le directeur général. Il est "difficile de dire où l'on en sera dans 15 jours" mais "il est probable qu'il y ait encore un certain nombre de professionnels" non vaccinés.

"On peut à la fois être un peu pessimistes par rapport à ce faible taux de vaccination des professionnels aujourd'hui", mais "on peut avoir de l'optimisme" au regard du travail de pédagogie qui est mené avec certains services où le taux de vaccination "atteint 100%", a-t-il continué.

Si "au bout du bout" de la mise en place progressive de l'interdiction d'exercer il reste des professionnels non vaccinés, "nous appliquerons la loi" quoi qu'il arrive, a prévenu François Crémieux.

Pas d’incident lors des contrôles des passes sanitaires

Depuis le 9 août le dispositif de contrôle du passe sanitaire est en place pour les patients, visiteurs et accompagnants (cf dépêche du 13/08/2021 à 13:47), a rappelé l'AP-HM.

Plus de 10.000 personnes viennent chaque jour sur les différents sites du CHU via 15 entrées. Le contrôle de la validité du passe sanitaire est assuré par la société de filtrage et de sécurité habituelle de l'AP-HM.

Aucun incident lors des opérations de contrôle du passe sanitaire n'a été recensé, a assuré la direction l'établissement. "Il faut faire preuve à la fois de pragmatisme, de progressivité et surtout de pédagogie."

Pour les patients attendus en hospitalisation, "nous avions déjà pris l'habitude de leur demander de venir avec un test PCR négatif et ces patients-là ne sont pas bloqués à l'entrée de l'hôpital" car "ils doivent montrer la validité de leur passe sanitaire une fois dans le service". "Si besoin", il y a la possibilité de réaliser des tests Covid sur place.

Pour les patients attendus en consultation, le contrôle se fait à l'entrée de l'hôpital. Si le passe n'est pas valide, "alors on propose au patient d'aller vers un point de test. S'il refuse ce test, il y a un échange avec l'équipe médicale qui le prend en charge pour savoir" si l'accès lui est refusé ou non, "en fonction de son statut" pour éviter les renoncements aux soins, a expliqué la direction de l'AP-HM.

Les patients non programmés, par exemple aux urgences et en maternité, sont pris en charge même sans passe sanitaire valide, ainsi que la loi le prévoit.

Le président de la CME justifie la non-reconduction de Didier Raoult

Le Pr Didier Raoult, 69 ans, directeur de l'institut hospitalo-universitaire (IHU) marseillais Méditerranée Infection, à l'âge de la retraite, ne devrait plus exercer ses fonctions de professeur des universités-praticien hospitalier (PU-PH) à partir de septembre. L'AP-HM n'a pas répondu favorablement à sa demande de bénéficier, après le mardi 31 août, d'un cumul emploi-retraite de PU-PH (cf dépêche du 19/08/2021 à 11:33).

Si le directeur général n'a pas souhaité commenter le sujet, le nouveau président de la commission médicale d'établissement (CME), le Pr Jean-Luc Jouve, a déclaré que le Pr Raoult a tenu des propos inacceptables récemment sur la vaccination, au regard notamment du nombre actuel de patients non vaccinés en réanimation. "Il y a une incompréhension actuellement du corps médical de l'AP-HM" vis-à-vis de l'intéressé "parce qu'autant nous avons suivi Didier Raoult comme référence en infectiologie" lorsqu'il a promu l'hydroxychloroquine (Plaquenil*, Sanofi) car elle aurait pu, au départ, être efficace contre le Covid, mais ce n'est plus le cas lorsque celui-ci émet des réserves sur la vaccination, a-t-il dit.

syl/ab/APMnews

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MARSEILLE, 24 août 2021 (APMnews) - L'Assistance publique-hôpitaux de Marseille (AP-HM) est "un des CHU les plus impactés de France métropolitaine" et les prévisions font craindre une saturation des capacités dans les semaines à venir, a déclaré lundi soir le directeur général, François Crémieux, lors d'une conférence de presse.

Lundi soir, le CHU prenait en charge 246 patients Covid dont 61 en réanimation, contre 226 mercredi dont 59 en réanimation.

En réanimation, 67 lits Covid ont été ouverts et les perspectives d'évolution des admissions dans les Bouches-du-Rhône font craindre une saturation prochaine, a alerté Pr Lionel Velly, chef du service réanimation de la Timone et directeur médical de crise.

"Il y a 14 jours, nous avions 50 patients de moins en réanimation dans les Bouches-du-Rhône" avec 207 patients lundi et cette évolution de "25 patients hebdomadaires supplémentaires" doit se poursuivre encore "dans les deux semaines à venir". "C'est excessivement important et l'on sait que l'on va être en difficulté", a-t-il continué.

Afin "d'avoir toujours un temps d'avance" et "garantir l'accès aux soins" des futurs patients, les évacuations sanitaires depuis la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca) vont se poursuivre, a annoncé Lionel Velly.

Deux nouveaux patients de la Timone ont été évacués mardi matin vers les Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS), a-t-on appris mardi auprès de l'agence régionale de santé (ARS) Paca.

Six patients en réanimation sont "potentiellement éligibles" à une évacuation dont aucun n'est vacciné, a précisé François Crémieux.

De nouvelles "Evasan" devraient être réalisées mercredi. Quatre premiers patients Covid en réanimation avaient été transférés vendredi de Paca vers Reims (cf dépêche du 20/08/2021 à 19:15).

Le CHU marseillais "est au coeur d'une nouvelle vague qui a commencé en juillet" et actuellement la "pression est énorme", également en médecine, a complété le Pr Jean-Claude Deharo, coordonnateur des hospitalisations Covid conventionnelles.

Les urgences font face "à une hausse extrêmement sensible de leur activité" en août, liée à une activité Covid "extrêmement intense". Les deux services de l'AP-HM à la Timone et à l'hôpital Nord ont atteint des "niveaux jamais connus jusqu'à présent". Il y a eu des pics d'activité atteignant jusqu'à 380 passages en 24 heures à l'hôpital Nord, et 220 passages à la Timone, soit une hausse de 40% par rapport à août 2020, a rapporté Dr Aurélia Bordais, médecin aux urgences de l'hôpital Nord.

Certains patients Covid sont transférés quotidiennement depuis les urgences de l'AP-HM vers des établissements privés grâce à un "partenariat" et à une gestion "collégiale", a-t-elle ajouté.

Au Samu 13, il y a une "montée en puissance très rapide des appels", avec actuellement "3.000 appels par jour" contre 2.000 habituellement, dont 250 appels pour Covid, "ce qui est au-dessus des autres vagues", a rapporté le Dr André Puget, directeur médical du Samu. "A cette difficulté s'ajoute le fait que les médecins libéraux sont partis en vacances, qu'il y a des touristes, et qu'il y a beaucoup de polytraumatologie."

En chirurgie, la 4e vague n'a pour l'instant pas impacté l'activité programmée. Cependant, "compte tenu des prévisions [de l'activité Covid en soins critiques], nous ne pourrons probablement pas assurer la réouverture" fin août des salles de bloc opératoire fermées comme chaque été, a indiqué le Dr Françoise Gaillat, coordonnatrice des blocs opératoires.

L'AP-HM a par ailleurs "beaucoup" investi dans l'oxygénation à haut débit pour limiter les admissions en réanimation et 20 patients étaient pris en charge lundi soir avec le système Optiflow*, a précisé le directeur général.

Un faible taux de vaccination parmi les professionnels de l'AP-HM

La vaccination des professionnels est l'un des enjeux "majeurs des toutes prochaines semaines", a souligné François Crémieux.

Neuf centres de vaccination sont ouverts à l'AP-HM pour les professionnels. Lundi, 11.396 personnels étaient vaccinés, ce qui représente "62,4% des salariés" (18.000 au total) mais "ces données sont en cours de consolidation puisque nous avons organisé le recueil des certificats de vaccination auprès des professionnels" vaccinés en dehors des points du CHU, a indiqué l'établissement.

La loi relative à la gestion de la crise sanitaire du 5 août 2021 (cf dépêche du 06/08/2021 à 10:40) prévoit qu'au 15 septembre, les professionnels concernés devront avoir présenté au moins une injection, et au 15 octobre un schéma vaccinal complet, sous peine de ne plus pouvoir exercer leur activité, a rappelé la direction de l'AP-HM.

"Dans ce cadre, nous avons multiplié les actions pour faciliter la vaccination des professionnels", notamment par une campagne de communication, et par un travail de "dialogue" mené par les responsables de proximité pour promouvoir la vaccination auprès des membres de leurs équipes.

Le "travail de pédagogie marche" dans les services "quand on passe du temps avec les personnes sceptiques", a assuré le directeur général. Il est "difficile de dire où l'on en sera dans 15 jours" mais "il est probable qu'il y ait encore un certain nombre de professionnels" non vaccinés.

"On peut à la fois être un peu pessimistes par rapport à ce faible taux de vaccination des professionnels aujourd'hui", mais "on peut avoir de l'optimisme" au regard du travail de pédagogie qui est mené avec certains services où le taux de vaccination "atteint 100%", a-t-il continué.

Si "au bout du bout" de la mise en place progressive de l'interdiction d'exercer il reste des professionnels non vaccinés, "nous appliquerons la loi" quoi qu'il arrive, a prévenu François Crémieux.

Pas d’incident lors des contrôles des passes sanitaires

Depuis le 9 août le dispositif de contrôle du passe sanitaire est en place pour les patients, visiteurs et accompagnants (cf dépêche du 13/08/2021 à 13:47), a rappelé l'AP-HM.

Plus de 10.000 personnes viennent chaque jour sur les différents sites du CHU via 15 entrées. Le contrôle de la validité du passe sanitaire est assuré par la société de filtrage et de sécurité habituelle de l'AP-HM.

Aucun incident lors des opérations de contrôle du passe sanitaire n'a été recensé, a assuré la direction l'établissement. "Il faut faire preuve à la fois de pragmatisme, de progressivité et surtout de pédagogie."

Pour les patients attendus en hospitalisation, "nous avions déjà pris l'habitude de leur demander de venir avec un test PCR négatif et ces patients-là ne sont pas bloqués à l'entrée de l'hôpital" car "ils doivent montrer la validité de leur passe sanitaire une fois dans le service". "Si besoin", il y a la possibilité de réaliser des tests Covid sur place.

Pour les patients attendus en consultation, le contrôle se fait à l'entrée de l'hôpital. Si le passe n'est pas valide, "alors on propose au patient d'aller vers un point de test. S'il refuse ce test, il y a un échange avec l'équipe médicale qui le prend en charge pour savoir" si l'accès lui est refusé ou non, "en fonction de son statut" pour éviter les renoncements aux soins, a expliqué la direction de l'AP-HM.

Les patients non programmés, par exemple aux urgences et en maternité, sont pris en charge même sans passe sanitaire valide, ainsi que la loi le prévoit.

Le président de la CME justifie la non-reconduction de Didier Raoult

Le Pr Didier Raoult, 69 ans, directeur de l'institut hospitalo-universitaire (IHU) marseillais Méditerranée Infection, à l'âge de la retraite, ne devrait plus exercer ses fonctions de professeur des universités-praticien hospitalier (PU-PH) à partir de septembre. L'AP-HM n'a pas répondu favorablement à sa demande de bénéficier, après le mardi 31 août, d'un cumul emploi-retraite de PU-PH (cf dépêche du 19/08/2021 à 11:33).

Si le directeur général n'a pas souhaité commenter le sujet, le nouveau président de la commission médicale d'établissement (CME), le Pr Jean-Luc Jouve, a déclaré que le Pr Raoult a tenu des propos inacceptables récemment sur la vaccination, au regard notamment du nombre actuel de patients non vaccinés en réanimation. "Il y a une incompréhension actuellement du corps médical de l'AP-HM" vis-à-vis de l'intéressé "parce qu'autant nous avons suivi Didier Raoult comme référence en infectiologie" lorsqu'il a promu l'hydroxychloroquine (Plaquenil*, Sanofi) car elle aurait pu, au départ, être efficace contre le Covid, mais ce n'est plus le cas lorsque celui-ci émet des réserves sur la vaccination, a-t-il dit.

syl/ab/APMnews

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