Actualités de l'Urgence - APM

ILE-DE-FRANCE: L'activité de chirurgie de l'AP-HP marquée par les difficultés de recrutement d'Ibode

PARIS - L’activité de chirurgie de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) a été depuis 2020 fortement affectée par les vagues Covid, puis par les difficultés de recrutement d’infirmiers de bloc opératoire (Ibode), selon des données présentées en commission médicale d'établissement (CME) début juillet.

L'AP-HP a enregistré une baisse de 6% du nombre de ses interventions chirurgicales en 2021 (212.069 interventions) par rapport à 2019, avec une diminution de 9% pour les interventions programmées, selon la présentation faite par la direction en CME, diffusée sur le site de l'instance. Le taux d'ouverture des blocs a baissé de 4 points entre 2019 et 2021 (64%).

En 2021, l’activité programmée "a été moins touchée qu’en 2020 lors de la vague [de Covid] d’avril et en juin l’activité a retrouvé son niveau de 2019", selon la présentation de l'AP-HP. Au second semestre 2021, l'activité est "restée proche du niveau de 2020".

En fin d'année, elle a ainsi été marquée par le manque de personnel, avec un taux d'ouverture des blocs de 52%.

Pendant le premier semestre 2022, le taux d'ouverture des salles a fluctué, baissant jusqu'à 59% en mai, pour remonter à 66% en juin. Les courbes du taux d'ouverture et des effectifs d'Ibode (dont intérim, heures supplémentaires...) montrent une corrélation de leurs évolutions respectives à la hausse en juin.

Au 26 juin, l’activité programmée (adulte et pédiatrie) a dépassé, avec 12.935 interventions, son niveau de début 2021 en cumul, mais est restée inférieure de -7% à l’activité de 2019. "Après plusieurs mois où l’activité à dépassé son niveau 2021, on constate sur l’estimation de juin 2022 une légère baisse par rapport à juin 2021 seul", souligne l'AP-HP.

Un bilan des effectifs d'Ibode montre qu'ils sont passés de 494 en 2015 à 429 en 2022.

Selon une enquête réalisée auprès des élèves Ibode en février, il apparaît que les facteurs d'attractivité et de fidélisation sont liés à la rémunération, à la "réalisation des actes exclusifs", aux "horaires et plannings respectés", ainsi qu'à l'"esprit d'équipe", l'ambiance de travail et au dialogue entre les personnels médicaux et non médicaux, note l'AP-HP.

L'institution, qui précise vouloir affiner cette analyse et systématiser les enquêtes sur les départs, évoque plusieurs actions pour améliorer l'attractivité du métier. Elle mentionne notamment la réservation d'une partie du parc du logements et la création d'un contrat d'allocation d'études (CAE) "blocs".

AUVERGNE-RHONE-ALPES: Le CH Métropole Savoie lève son plan blanc

CHAMBÉRY - Le centre hospitalier Métropole Savoie (Chambéry/Aix-les-Bains) a annoncé mercredi qu'il levait son plan blanc.

L'établissement avait annoncé le 29 juillet qu'il déclenchait le plan blanc jusqu'au 2 août inclus, en raison d'un "pic d'activité" et de difficultés sur le plan des ressources humaines. Il avait précisé que concrètement, il allait reporter "les activités programmées non urgentes et non liées à la prise en charge du cancer prévues sur cette période".

Dans un nouveau communiqué, diffusé mercredi, il précise que les patients dont les interventions ont été reportées ont été contactés directement par les services. Joint par APMnews, l'établissement a indiqué qu'il avait, en réalité, "assez peu déprogrammé" et plutôt "modifié les modalités de prises en charge (ambulatoire et non hospitalisation complète)".

"La situation reste cependant particulièrement tendue", ajoute-t-il dans son communiqué, en rappelant qu'il faut contacter le centre 15 avant tout passage aux urgences afin de limiter l’activité aux cas les plus graves, et tout particulièrement la nuit entre 19h et 8h.

Le CHMS "remercie son personnel ainsi que les autres établissements de santé du territoire Savoie-Belley pour leurs efforts, qui ont permis de répondre aux demandes de prise en charge pendant cette dizaine de jours, malgré les difficultés rencontrées".

CENTRE-VAL DE LOIRE: Fermeture temporaire de la maternité de la clinique Saint-Coeur à Vendôme (Loir-et-Cher)

VENDÔME (Loir-et-Cher) - La maternité de la clinique Saint-Coeur à Vendôme (groupe Avec, ex-Doctegestio) est fermée pendant une semaine, faute d'effectifs suffisants, a-t-on appris mercredi auprès du groupe.

Le bloc obstétrical ferme du 7 août 8 heures au lundi 15 août 8 heures, a indiqué à APMnews le groupe Avec, précisant que "les suites de couche ont été assurées jusqu'au départ de la dernière parturiente [...] le lundi 8 août".

"Cette fermeture temporaire peut [...] être amenée à se reproduire puisque nous avons un manque d'effectif de sages-femmes à la suite de deux départs avant l'été que nous n'avons pas pu combler à ce jour", poursuit le groupe. Et d'ajouter: "La problématique porte essentiellement sur l'effectif manquant de sages-femmes."

La clinique a signé une convention "avec un autre établissement privé du territoire, situé à 30 km de Vendôme". Toutefois, "les patientes gardent le choix de leur maternité de repli en fonction de leur souhait et de leurs contraintes géographiques", avec un parcours de soins "organisé en concertation" avec l'agence régionale de santé (ARS). Par ailleurs, l'"ensemble des parturientes concernées ont été informées et entretenues par nos équipes en amont de leur accouchement", complète l'établissement.

L'équipe médicale de gynécologues obstétriciens est, elle, présente durant la période concernée et assure leurs consultations de suivi de grossesse et répond à toute demande éventuelle de leurs patientes.

A noter que Carine Raffin-Peyloz a succédé à Elise Contour à la tête de la clinique, en juillet.

AUVERGNE-RHONE-ALPES: Isère: le CH de Pont-de-Beauvoisin met en place à son tour une régulation des entrées aux urgences la nuit

PONT-DE-BEAUVOISIN (Isère) - Le centre hospitalier de Pont-de-Beauvoisin a annoncé mettre en place à son tour une régulation de l'accès à ses urgences la nuit, en août.

Dans un communiqué diffusé mercredi, il annonce qu'à "l’instar des autres centres hospitaliers de l’Isère", il "se retrouve contraint de basculer à son tour dans la régulation de ses urgences par le centre 15 de 20h à 8h pour pouvoir faire face aux flux de patients en ce mois d’août".

Cette régulation est mise en place à partir de jeudi à 20h.

Dans son communiqué, le CH (qui fait partie du GH Nord-Dauphiné) fournit une carte du territoire du Nord-Isère indiquant les dispositifs de permanence de soins ambulatoires.

Dans le territoire du Sud-Isère, une telle régulation existe depuis le 27 juin pour le service d'urgences adultes du CHU de Grenoble. L'hôpital de Voiron (fusionné avec le CHU) a mis aussi en place un accès adapté la nuit (cf dépêche du 23/06/2022 à 17:52). Le groupement hospitalier mutualiste de Grenoble indique sur son site que ses urgences sont fermées la nuit, de 20h à 8h.

HAUTS-DE-FRANCE: Création d’un centre de soins non programmés pour "désengorger les urgences" de Compiègne

COMPIÈGNE (Oise) - Un centre de soins non programmés a été ouvert le 8 août à Compiègne, à la demande du centre hospitalier (CH) intercommunal de Compiègne-Noyon, dont les urgences sont débordées, et grâce à la mobilisation de la communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) de Compiègne et sa région, a-t-on appris de sources concordantes.

Le projet a été financé par l'agence régionale de santé (ARS) Hauts-de-France, la caisse primaire d'assurance maladie (CPAM) de l’Oise et l’Agglomération de Compiègne, pour un coût total estimé à 50.000 euros.

En tout, ce sont un médecin généraliste et trois infirmiers qui seront mobilisés "3 à 4 jours par semaine, à partir de 14h et jusqu’à 18h ou 19h", a précisé mercredi auprès d’APMnews le président de la CPTS de Compiègne, le Dr Stéphane Lebois.

Situé dans deux salles du CH mises à disposition pour l’occasion, le centre de consultation est ouvert depuis lundi et devrait fonctionner jusqu’à fin septembre. La CPTS a en outre l'espoir de pérenniser le dispositif au-delà de cette date, selon son président.

Ce centre de soins non programmés n'est en revanche pas directement accessible, les patients devant préalablement joindre les urgences ou le centre 15 afin d'être redirigés si nécessaire, indique le CH.

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