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21/05 2022
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DÉSERTS MÉDICAUX, PRÉVENTION, ÉVOLUTION DU SYSTÈME DE SOINS: POUR BRIGITTE BOURGUIGNON, LA FEUILLE DE ROUTE EST "CLAIRE"

PARIS, 21 mai 2022 (APMnews) - La nouvelle ministre de la santé et de la prévention, Brigitte Bourguignon, a présenté succinctement ses priorités samedi matin, à savoir la lutte contre les déserts médicaux, le renforcement de la prévention et la consolidation et l'adaptation du système de soins.

Elle s'est exprimée lors de la cérémonie de passation de pouvoir avec Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé sortant, d'une part, et Damien Abad, nouveau ministre des solidarités, de l'autonomie et des personnes handicapés, d'autre part.

Brigitte Bourguignon, jusqu'à présent ministre déléguée à l'autonomie, a été nommée vendredi ministre de la santé et de la prévention (cf dépêche du 20/05/2022 à 17:09 et dépêche du 20/05/2022 à 19:56). Le député LR Damien Abad (Ain) a été nommé ministre des solidarités, de l'autonomie et des personnes handicapées (cf dépêche du 20/05/2022 à 18:21).

Après avoir rendu hommage à son prédécesseur tant pour sa "gestion emblématique de la crise Covid" que pour son "soutien constant dans le beau chantier de l'autonomie et des personnes âgées", complété d'un hommage à l'ancienne ministre Agnès Buzyn, Brigitte Bourguignon a déclaré avoir été "passionnée" durant ses deux années en tant que ministre déléguée à l'autonomie, auprès de "personnes extraordinaires d'engagement, d'inventivité".

Premier discours de Brigitte Bourguignon en tant que ministre de la santé et de la prévention, entourée d'Olivier Véran, Damien Abad, Sophie Cluzel et Adrien Taquet. Photo: Bruno Decottignies
Premier discours de Brigitte Bourguignon en tant que ministre de la santé et de la prévention, entourée d'Olivier Véran, Damien Abad, Sophie Cluzel et Adrien Taquet. Photo: Bruno Decottignies

"Vous ne connaissez peut-être pas encore toutes mes convictions anciennes et fortes en matière d'une santé de proximité, d'une santé accessible à tous. C'est mon combat depuis des années sur le terrain" a-t-elle poursuivi.

"J'ai appris aussi à connaître les professionnels de santé, en particulier les médecins et les étudiants en médecine [...] Je sais aussi que les solutions miracles n'existent pas face à des problèmes accumulés depuis des décennies. Jusqu'à ce que la suppression du numerus clausus produise ses effets, nous allons en particulier devoir gérer cette pénurie de médecins accélérée par une pyramide des âges vieillissante et une évolution des mentalités", a ajouté la ministre.

"Ma feuille de route est claire, c'est celle du président: poursuivre nos efforts pour la prévention. Consolider, adapter le système de soins, en ville, à l'hôpital, avec l'enjeu particulier de cette lutte contre les déserts médicaux. L'objectif qu'a fixé le président est clair […] assurer l'accès aux soins pour tous. Nous devons inventer une nouvelle méthode, dans l'écoute, dans la co-construction, avec les territoires, avec les citoyens, avec les soignants, pour trouver de nouvelles solutions", s'est-elle engagée.

"C'est une tâche difficile à un moment où nous sortons d'une crise qui a fatigué et qui a éprouvé tous ces professionnels", a-t-elle reconnu, ajoutant que la politique de prévention porterait en particulier sur l'enfance, les femmes et les chutes de personnes âgées.

Brigitte Bourguignon se rend samedi après-midi dans le Pas-de-Calais pour son premier déplacement dans ses nouvelles fonctions, pour une visite de maison de santé à Gauchin-Verloingt, sur le thème de "l'accès aux soins en milieu rural et de la lutte contre les déserts médicaux".

"Le ministre des plus fragiles"

Damien Abad a également salué le travail d'Olivier Véran et de ses équipes lors de "la plus grande crise sanitaire de l'histoire moderne".

Il s'est satisfait de diriger un ministère "de plein exercice" sur les thématiques des solidarités, y voyant un "symbole fort". "Je sais aussi le rôle indispensable de la concertation, en particulier dans ce ministère", a ajouté celui qui se présente comme un "homme de dialogue", appelant à "l'engagement total" des partenaires associatifs pour prendre avec lui les mesures les plus pertinentes.

La secrétaire d'Etat chargée des personnes handicapées sortante, Sophie Cluzel, rattachée à Matignon, avait préalablement pris la parole pour enjoindre son successeur à s'appuyer sur l"écosystème" associatif et à travailler en interministérialité.

"Nous sommes très attendus sur le déploiement des droits, sur l'accessibilité", a-t-elle prévenu, tout en rappelant le rôle de "chefs de file" des départements sur "la compensation, les ressources des personnes handicapées". "L'accès aux droits, la simplification, la dignité et la citoyenneté des personnes handicapées doivent être au coeur de notre feuille de route" a-t-elle considéré, avant de saluer une "administration extrêmement sérieuse et engagée, au premier rang desquels la Caisse nationale pour la solidarité pour l'autonomie [CNSA]".

"Je serai le ministre des plus fragiles, de ceux qui ont besoin de nous peut-être encore plus que les autres, qui ont besoin encore plus que les autres d'attention, de reconnaissance et de solidarité de la nation", a assuré le nouveau ministre Damien Abad.

Parmi ses priorités figure sans surprise la question du "financement pérenne de la cinquième branche" et du développement de l'"approche domiciliaire" pour les personnes âgées dépendantes.

Il a insisté sur la nécessité de faire de l'inclusion une réalité concrète dans tous les domaines de la vie. "Le handicap peut potentiellement concerner chacun d'entre nous […] il faut que tout le monde se sente concerné par cette bataille".

"Ce ministère sera aussi le ministère de la reconnaissance des différences, et ça sera bien sûr un enjeu très important", a-t-il conclu.

Hommage appuyé d'Olivier Véran aux agents et professionnels engagés dans la crise sanitaire

Olivier Véran, Damien Abad, Brigitte Bourguignon, Adrien Taquet, Charlotte Caubel et Sophie Cluzel. Photo: Bruno Decottignies
Olivier Véran, Damien Abad, Brigitte Bourguignon, Adrien Taquet, Charlotte Caubel et Sophie Cluzel. Photo: Bruno Decottignies

"On ne laisse pas derrière soi un navire de cette envergure sans avoir la gorge un peu serrée, mais je ressens surtout de la fierté, d'avoir été sur le pont 24 heures sur 24, sept jours sur sept, pour protéger ce que les français ont de plus précieux", a déclaré Olivier Véran en début de cérémonie.

Il a rendu un hommage appuyé à son cabinet et au personnel du ministère et des agences régionales de santé (ARS) pour son "niveau d'engagement absolument hors normes" durant la crise sanitaire.

"Des êtres humains qui ont transformé leurs vies, qui ont transformé leurs missions, qui ont tout sacrifié lorsque l'appel a été fait de venir en découdre. Cette guerre sanitaire, c'est à elles et à eux que nous en devons la victoire" a-t-il ajouté, reconnaissant que sa mission n'avait pas été "de tout repos".

"Ma reconnaissance, mes salutations confraternelles, amicales, familiales aux blouses blanches, aux soignants, aux hussards blancs de la République, qui ont rappelé qu'ils étaient un pilier de notre pacte social", a-t-il poursuivi, tout en rendant hommage au "courage et à la résilience des français dans cette épreuve".

"Nous pensions que les épidémies appartenaient aux grands périls du passé, il n'en est rien, mais je crois qu'un autre péril est bien présent, c'est celui d'une science qui n'échappe pas elle non plus aux soupçons, à la suspicion. Nous devons nous atteler à ré-enchanter la science, à ré-enchanter la médecine" a jugé le nouveau ministre délégué aux relations avec le Parlement et à la vie démocratique.

"Le grand soir ne se décrète pas dans un meeting, il se construit patiemment dans des réunions qui demandent de l'exigence, de l'énergie, de l'enthousiasme, mais aussi du pragmatisme, parce que les effets d'annonce, les effets de manche, sapent la confiance et abîment la démocratie", a-t-il jugé.

"Ce ministère a été le ministère de la crise mais il n'a jamais cessé d'être le ministère du quotidien des français", a-t-il estimé.

bd/rm/APMnews polsan-une

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PARIS, 21 mai 2022 (APMnews) - La nouvelle ministre de la santé et de la prévention, Brigitte Bourguignon, a présenté succinctement ses priorités samedi matin, à savoir la lutte contre les déserts médicaux, le renforcement de la prévention et la consolidation et l'adaptation du système de soins.

Elle s'est exprimée lors de la cérémonie de passation de pouvoir avec Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé sortant, d'une part, et Damien Abad, nouveau ministre des solidarités, de l'autonomie et des personnes handicapés, d'autre part.

Brigitte Bourguignon, jusqu'à présent ministre déléguée à l'autonomie, a été nommée vendredi ministre de la santé et de la prévention (cf dépêche du 20/05/2022 à 17:09 et dépêche du 20/05/2022 à 19:56). Le député LR Damien Abad (Ain) a été nommé ministre des solidarités, de l'autonomie et des personnes handicapées (cf dépêche du 20/05/2022 à 18:21).

Après avoir rendu hommage à son prédécesseur tant pour sa "gestion emblématique de la crise Covid" que pour son "soutien constant dans le beau chantier de l'autonomie et des personnes âgées", complété d'un hommage à l'ancienne ministre Agnès Buzyn, Brigitte Bourguignon a déclaré avoir été "passionnée" durant ses deux années en tant que ministre déléguée à l'autonomie, auprès de "personnes extraordinaires d'engagement, d'inventivité".

Premier discours de Brigitte Bourguignon en tant que ministre de la santé et de la prévention, entourée d'Olivier Véran, Damien Abad, Sophie Cluzel et Adrien Taquet. Photo: Bruno Decottignies
Premier discours de Brigitte Bourguignon en tant que ministre de la santé et de la prévention, entourée d'Olivier Véran, Damien Abad, Sophie Cluzel et Adrien Taquet. Photo: Bruno Decottignies

"Vous ne connaissez peut-être pas encore toutes mes convictions anciennes et fortes en matière d'une santé de proximité, d'une santé accessible à tous. C'est mon combat depuis des années sur le terrain" a-t-elle poursuivi.

"J'ai appris aussi à connaître les professionnels de santé, en particulier les médecins et les étudiants en médecine [...] Je sais aussi que les solutions miracles n'existent pas face à des problèmes accumulés depuis des décennies. Jusqu'à ce que la suppression du numerus clausus produise ses effets, nous allons en particulier devoir gérer cette pénurie de médecins accélérée par une pyramide des âges vieillissante et une évolution des mentalités", a ajouté la ministre.

"Ma feuille de route est claire, c'est celle du président: poursuivre nos efforts pour la prévention. Consolider, adapter le système de soins, en ville, à l'hôpital, avec l'enjeu particulier de cette lutte contre les déserts médicaux. L'objectif qu'a fixé le président est clair […] assurer l'accès aux soins pour tous. Nous devons inventer une nouvelle méthode, dans l'écoute, dans la co-construction, avec les territoires, avec les citoyens, avec les soignants, pour trouver de nouvelles solutions", s'est-elle engagée.

"C'est une tâche difficile à un moment où nous sortons d'une crise qui a fatigué et qui a éprouvé tous ces professionnels", a-t-elle reconnu, ajoutant que la politique de prévention porterait en particulier sur l'enfance, les femmes et les chutes de personnes âgées.

Brigitte Bourguignon se rend samedi après-midi dans le Pas-de-Calais pour son premier déplacement dans ses nouvelles fonctions, pour une visite de maison de santé à Gauchin-Verloingt, sur le thème de "l'accès aux soins en milieu rural et de la lutte contre les déserts médicaux".

"Le ministre des plus fragiles"

Damien Abad a également salué le travail d'Olivier Véran et de ses équipes lors de "la plus grande crise sanitaire de l'histoire moderne".

Il s'est satisfait de diriger un ministère "de plein exercice" sur les thématiques des solidarités, y voyant un "symbole fort". "Je sais aussi le rôle indispensable de la concertation, en particulier dans ce ministère", a ajouté celui qui se présente comme un "homme de dialogue", appelant à "l'engagement total" des partenaires associatifs pour prendre avec lui les mesures les plus pertinentes.

La secrétaire d'Etat chargée des personnes handicapées sortante, Sophie Cluzel, rattachée à Matignon, avait préalablement pris la parole pour enjoindre son successeur à s'appuyer sur l"écosystème" associatif et à travailler en interministérialité.

"Nous sommes très attendus sur le déploiement des droits, sur l'accessibilité", a-t-elle prévenu, tout en rappelant le rôle de "chefs de file" des départements sur "la compensation, les ressources des personnes handicapées". "L'accès aux droits, la simplification, la dignité et la citoyenneté des personnes handicapées doivent être au coeur de notre feuille de route" a-t-elle considéré, avant de saluer une "administration extrêmement sérieuse et engagée, au premier rang desquels la Caisse nationale pour la solidarité pour l'autonomie [CNSA]".

"Je serai le ministre des plus fragiles, de ceux qui ont besoin de nous peut-être encore plus que les autres, qui ont besoin encore plus que les autres d'attention, de reconnaissance et de solidarité de la nation", a assuré le nouveau ministre Damien Abad.

Parmi ses priorités figure sans surprise la question du "financement pérenne de la cinquième branche" et du développement de l'"approche domiciliaire" pour les personnes âgées dépendantes.

Il a insisté sur la nécessité de faire de l'inclusion une réalité concrète dans tous les domaines de la vie. "Le handicap peut potentiellement concerner chacun d'entre nous […] il faut que tout le monde se sente concerné par cette bataille".

"Ce ministère sera aussi le ministère de la reconnaissance des différences, et ça sera bien sûr un enjeu très important", a-t-il conclu.

Hommage appuyé d'Olivier Véran aux agents et professionnels engagés dans la crise sanitaire

Olivier Véran, Damien Abad, Brigitte Bourguignon, Adrien Taquet, Charlotte Caubel et Sophie Cluzel. Photo: Bruno Decottignies
Olivier Véran, Damien Abad, Brigitte Bourguignon, Adrien Taquet, Charlotte Caubel et Sophie Cluzel. Photo: Bruno Decottignies

"On ne laisse pas derrière soi un navire de cette envergure sans avoir la gorge un peu serrée, mais je ressens surtout de la fierté, d'avoir été sur le pont 24 heures sur 24, sept jours sur sept, pour protéger ce que les français ont de plus précieux", a déclaré Olivier Véran en début de cérémonie.

Il a rendu un hommage appuyé à son cabinet et au personnel du ministère et des agences régionales de santé (ARS) pour son "niveau d'engagement absolument hors normes" durant la crise sanitaire.

"Des êtres humains qui ont transformé leurs vies, qui ont transformé leurs missions, qui ont tout sacrifié lorsque l'appel a été fait de venir en découdre. Cette guerre sanitaire, c'est à elles et à eux que nous en devons la victoire" a-t-il ajouté, reconnaissant que sa mission n'avait pas été "de tout repos".

"Ma reconnaissance, mes salutations confraternelles, amicales, familiales aux blouses blanches, aux soignants, aux hussards blancs de la République, qui ont rappelé qu'ils étaient un pilier de notre pacte social", a-t-il poursuivi, tout en rendant hommage au "courage et à la résilience des français dans cette épreuve".

"Nous pensions que les épidémies appartenaient aux grands périls du passé, il n'en est rien, mais je crois qu'un autre péril est bien présent, c'est celui d'une science qui n'échappe pas elle non plus aux soupçons, à la suspicion. Nous devons nous atteler à ré-enchanter la science, à ré-enchanter la médecine" a jugé le nouveau ministre délégué aux relations avec le Parlement et à la vie démocratique.

"Le grand soir ne se décrète pas dans un meeting, il se construit patiemment dans des réunions qui demandent de l'exigence, de l'énergie, de l'enthousiasme, mais aussi du pragmatisme, parce que les effets d'annonce, les effets de manche, sapent la confiance et abîment la démocratie", a-t-il jugé.

"Ce ministère a été le ministère de la crise mais il n'a jamais cessé d'être le ministère du quotidien des français", a-t-il estimé.

bd/rm/APMnews polsan-une

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