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08/06 2021
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DON DE SANG: L'EFS APPELLE À LA MOBILISATION DANS UN CONTEXTE DE REPRISE DES ACTIVITÉS HOSPITALIÈRES

PARIS, 8 juin 2021 (APMnews) - Le président de l'Etablissement français du sang (EFS), François Toujas, a pointé mardi lors d'une conférence de presse le "niveau préoccupant" des stocks de poches de concentré de globules rouges (CGR), "proche des 80.000", et lancé une campagne de mobilisation avec l'objectif de collecter 40.000 dons "pour passer l'été" et faire face à la reprise des activités hospitalières.

"Nous sommes relativement inquiets puisque les réserves de sang ont atteint un niveau préoccupant proche des 80.000 stocks de CGR, avec une pression très forte sur certains groupes, notamment O et B", a déclaré le président de l'EFS.

Il a pointé l'impact des reprogrammations à l'hôpital, avec la baisse de la pression épidémique liée au Covid-19, faisant état d'un niveau ce cession de produits "particulièrement élevé, d'environ 48.000 produits sanguins la semaine dernière". Il s'agit "quasiment d'un record et cela signifie qu'on est en plein rattrapage avec la reprogrammation de beaucoup d'interventions qui avaient sûrement dues être reportées pendant la période de confinement", a affirmé François Toujas.

A titre de comparaison, le nombre moyen de produits cédés par semaine en 2019 était légèrement supérieur à 44.000, a complété Hervé Meinrad, directeur de la collecte à l'EFS, relevant les impacts sur l'activité de l'établissement mais aussi la difficulté à avoir de la visibilité sur les besoins dans les prochaines semaines.

Du côté de la collecte, l'EFS subit encore les effets de la crise sanitaire, avec une année "2020/2021 extrêmement particulière" et "très compliquée", a relaté François Toujas. Il a fait état d'une "très légère baisse" de la collecte sur 2020, "de l'ordre de 60.000 à 70.000 prélèvements en moins", avec des activités en dents de scie, tant du point de vue de la collecte que des besoins en approvisionnement des établissements de santé.

Hervé Meinrad a rappelé qu'au-delà de la baisse des prélèvements en 2020,"l'important, c'est l'équilibre entre les cessions et les prélèvements" pour répondre aux besoins des établissement de santé.

Après un "écroulement des dons" à l'annonce du premier confinement en mars 2020, l'appel à la mobilisation relayé par le ministère de la santé et la direction générale de la santé (DGS) en juin (cf dépêche du 03/06/2020 à 21:11) a permis une forte augmentation des stocks, alors que la consommation de produits sanguins a diminué de "20% à 25%" au pic épidémique du fait des déprogrammations.

La baisse de la demande hospitalière a été moins marquée lors du deuxième confinement, à l'automne 2020, et "quasi-nulle" lors du troisième confinement qui a débuté début avril, avec des niveaux de cessions "supérieurs à ce qu'ils étaient en 2020, mais aussi en 2019", a souligné François Toujas.

Il a estimé l'impact négatif du Covid-19 sur le chiffre d'affaires de l'EFS à 25 millions d'euros (cf dépêche du 08/06/2021 à 12:50).

La collecte de dons a connu en parallèle des baisses à chaque "déconfinement", avec à nouveau une baisse de la fréquentation des points de collecte depuis début mai et la levée progressive des restrictions de déplacement. La collecte mobile, qui représente 80% de la collecte totale de l'EFS, a été frappée de plein fouet par la moindre fréquentation des entreprises, des universités et des écoles, alors que ces établissements représentent "25% à 30% de notre offre totale de collecte", a observé le président de l'EFS.

Il a aussi mentionné "l'impact des fake news", toutefois "difficile à quantifier", et rappelé que le don de sang était possible "sans délai après la vaccination contre le Covid-19". La directrice médicale de l'EFS, Pascale Richard, a pour sa part assuré qu'"aucun cas de transmission transfusionnelle de la Covid" n'a été enregistré, et rappelé que le don était possible "dans un délai de 14 jours" après avoir été atteint par la maladie.

Campagne de communication tournée vers les plus jeunes

Dans ce contexte, l'EFS lance à partir de mercredi et jusqu'au 9 juillet la campagne "Prenez le relais, un mois pour tous donner", avec l'objectif d'atteindre un stock de 120.000 poches de CGR. Elle prendra cette année la forme d'un clip publicitaire diffusé à la télévision et "encouragera les donneurs à passer la main à un proche pour être un ambassadeur du don".

Des "personnalités" et des "influenceurs" ont été mobilisés pour "jouer le jeu sur les réseaux sociaux" et soutenir la campagne, a expliqué François Toujas, qui a fait de la "sensibilisation de la jeunesse" l'un des "axes principaux de cette année".

Si les moins de 30 ans sont "déjà mobilisés" et représentent un peu moins d'un tiers des donneurs, il est "essentiel" de leur parler. "Nous devons nous adresser un peu spécifiquement à eux comme nous devons leur rappeler qu'ils sont la nouvelle génération des ambassadeurs du don de sang", a déclaré le président de l'EFS, notant l'importance des réseaux sociaux chez ces profils pour "s'informer, réagir et se mobiliser".

Le directeur de la collecte, Hervé Meinrad, a expliqué que si l'on constate un "pic de donneurs" chez les 18-24 ans, il y a ensuite une "période de creux jusque vers l'âge de 35 ans" et une nombre moyen de dons par an qui "augmente avec les années".

La crise sanitaire a aussi eu un impact sur cette mobilisation des plus jeunes. "Une des conséquences de la crise épidémique et du confinement a bien été de fermer cette capacité que nous avions à nous adresser aux jeunes dans les universités, les écoles", a constaté François Toujas.

Il a expliqué avoir voulu "approfondir" les travaux sur les plus jeunes, notamment avec l'aide de spécialistes des sciences humaines et sociales, au sein d'un "espace de réflexion prospective" intitulé "EFS social lab".

Il a enfin rappelé que l'EFS avait lancé cette année un "observatoire de l'expérience donneur" avec un premier sondage réalisé en mars. Ses résultats ont notamment montré une amélioration du parcours des donneurs, qui ont poursuivi leurs dons lors de la pandémie du fait de la situation sanitaire mais aussi "par habitude".

Lors du confinement du printemps 2020, 22% des donneurs ont effectué leur premier don, "ce qui est beaucoup" selon François Toujas, avec un taux qui monte à 30% chez les 19-24 ans. "Cela veut dire que la crise a impacté de façon extrêmement faible l'intention des donneurs, dont 96% se disent prêts à revenir dans les mois qui arrivent", a-t-il conclu.

rm/eh/APMnews

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PARIS, 8 juin 2021 (APMnews) - Le président de l'Etablissement français du sang (EFS), François Toujas, a pointé mardi lors d'une conférence de presse le "niveau préoccupant" des stocks de poches de concentré de globules rouges (CGR), "proche des 80.000", et lancé une campagne de mobilisation avec l'objectif de collecter 40.000 dons "pour passer l'été" et faire face à la reprise des activités hospitalières.

"Nous sommes relativement inquiets puisque les réserves de sang ont atteint un niveau préoccupant proche des 80.000 stocks de CGR, avec une pression très forte sur certains groupes, notamment O et B", a déclaré le président de l'EFS.

Il a pointé l'impact des reprogrammations à l'hôpital, avec la baisse de la pression épidémique liée au Covid-19, faisant état d'un niveau ce cession de produits "particulièrement élevé, d'environ 48.000 produits sanguins la semaine dernière". Il s'agit "quasiment d'un record et cela signifie qu'on est en plein rattrapage avec la reprogrammation de beaucoup d'interventions qui avaient sûrement dues être reportées pendant la période de confinement", a affirmé François Toujas.

A titre de comparaison, le nombre moyen de produits cédés par semaine en 2019 était légèrement supérieur à 44.000, a complété Hervé Meinrad, directeur de la collecte à l'EFS, relevant les impacts sur l'activité de l'établissement mais aussi la difficulté à avoir de la visibilité sur les besoins dans les prochaines semaines.

Du côté de la collecte, l'EFS subit encore les effets de la crise sanitaire, avec une année "2020/2021 extrêmement particulière" et "très compliquée", a relaté François Toujas. Il a fait état d'une "très légère baisse" de la collecte sur 2020, "de l'ordre de 60.000 à 70.000 prélèvements en moins", avec des activités en dents de scie, tant du point de vue de la collecte que des besoins en approvisionnement des établissements de santé.

Hervé Meinrad a rappelé qu'au-delà de la baisse des prélèvements en 2020,"l'important, c'est l'équilibre entre les cessions et les prélèvements" pour répondre aux besoins des établissement de santé.

Après un "écroulement des dons" à l'annonce du premier confinement en mars 2020, l'appel à la mobilisation relayé par le ministère de la santé et la direction générale de la santé (DGS) en juin (cf dépêche du 03/06/2020 à 21:11) a permis une forte augmentation des stocks, alors que la consommation de produits sanguins a diminué de "20% à 25%" au pic épidémique du fait des déprogrammations.

La baisse de la demande hospitalière a été moins marquée lors du deuxième confinement, à l'automne 2020, et "quasi-nulle" lors du troisième confinement qui a débuté début avril, avec des niveaux de cessions "supérieurs à ce qu'ils étaient en 2020, mais aussi en 2019", a souligné François Toujas.

Il a estimé l'impact négatif du Covid-19 sur le chiffre d'affaires de l'EFS à 25 millions d'euros (cf dépêche du 08/06/2021 à 12:50).

La collecte de dons a connu en parallèle des baisses à chaque "déconfinement", avec à nouveau une baisse de la fréquentation des points de collecte depuis début mai et la levée progressive des restrictions de déplacement. La collecte mobile, qui représente 80% de la collecte totale de l'EFS, a été frappée de plein fouet par la moindre fréquentation des entreprises, des universités et des écoles, alors que ces établissements représentent "25% à 30% de notre offre totale de collecte", a observé le président de l'EFS.

Il a aussi mentionné "l'impact des fake news", toutefois "difficile à quantifier", et rappelé que le don de sang était possible "sans délai après la vaccination contre le Covid-19". La directrice médicale de l'EFS, Pascale Richard, a pour sa part assuré qu'"aucun cas de transmission transfusionnelle de la Covid" n'a été enregistré, et rappelé que le don était possible "dans un délai de 14 jours" après avoir été atteint par la maladie.

Campagne de communication tournée vers les plus jeunes

Dans ce contexte, l'EFS lance à partir de mercredi et jusqu'au 9 juillet la campagne "Prenez le relais, un mois pour tous donner", avec l'objectif d'atteindre un stock de 120.000 poches de CGR. Elle prendra cette année la forme d'un clip publicitaire diffusé à la télévision et "encouragera les donneurs à passer la main à un proche pour être un ambassadeur du don".

Des "personnalités" et des "influenceurs" ont été mobilisés pour "jouer le jeu sur les réseaux sociaux" et soutenir la campagne, a expliqué François Toujas, qui a fait de la "sensibilisation de la jeunesse" l'un des "axes principaux de cette année".

Si les moins de 30 ans sont "déjà mobilisés" et représentent un peu moins d'un tiers des donneurs, il est "essentiel" de leur parler. "Nous devons nous adresser un peu spécifiquement à eux comme nous devons leur rappeler qu'ils sont la nouvelle génération des ambassadeurs du don de sang", a déclaré le président de l'EFS, notant l'importance des réseaux sociaux chez ces profils pour "s'informer, réagir et se mobiliser".

Le directeur de la collecte, Hervé Meinrad, a expliqué que si l'on constate un "pic de donneurs" chez les 18-24 ans, il y a ensuite une "période de creux jusque vers l'âge de 35 ans" et une nombre moyen de dons par an qui "augmente avec les années".

La crise sanitaire a aussi eu un impact sur cette mobilisation des plus jeunes. "Une des conséquences de la crise épidémique et du confinement a bien été de fermer cette capacité que nous avions à nous adresser aux jeunes dans les universités, les écoles", a constaté François Toujas.

Il a expliqué avoir voulu "approfondir" les travaux sur les plus jeunes, notamment avec l'aide de spécialistes des sciences humaines et sociales, au sein d'un "espace de réflexion prospective" intitulé "EFS social lab".

Il a enfin rappelé que l'EFS avait lancé cette année un "observatoire de l'expérience donneur" avec un premier sondage réalisé en mars. Ses résultats ont notamment montré une amélioration du parcours des donneurs, qui ont poursuivi leurs dons lors de la pandémie du fait de la situation sanitaire mais aussi "par habitude".

Lors du confinement du printemps 2020, 22% des donneurs ont effectué leur premier don, "ce qui est beaucoup" selon François Toujas, avec un taux qui monte à 30% chez les 19-24 ans. "Cela veut dire que la crise a impacté de façon extrêmement faible l'intention des donneurs, dont 96% se disent prêts à revenir dans les mois qui arrivent", a-t-il conclu.

rm/eh/APMnews

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