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17/07 2019
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HAUT-RHIN: LES MATERNITÉS DE THANN ET ALTKIRCH TRANSFORMÉES EN CENTRES PÉRINATAUX DE PROXIMITÉ EN NOVEMBRE

(Par Geoffroy LANG)

NANCY, MULHOUSE, 17 juillet 2019 (APMnews) - Les maternités des sites de Thann et d'Altkirch (Haut-Rhin) vont être transformées en centres périnataux de proximité à compter de novembre, a-t-on appris mardi auprès de l'agence régionale de santé (ARS) Grand Est et de la direction du groupe hospitalier de la région de Mulhouse et Sud-Alsace (GHRMSA).

"A compter du 4 novembre 2019, les maternités de Thann et d'Altkirch évolueront chacune vers un centre périnatal de proximité [CPP]", ont ainsi annoncé l'ARS Grand Est et le GHRMSA dans un communiqué commun diffusé lundi.

Ces centres périnataux de proximité "prendr[ont] en charge, comme la maternité le fait actuellement, le suivi complet des femmes durant leur grossesse, puis après leur retour au domicile", tandis que pour "l'acte d'accouchement, les femmes seront désormais orientées vers l'hôpital femme-mère-enfant de Mulhouse".

L'ARS a cependant souhaité soutenir la constitution d'une équipe territoriale d'urgentistes pour "pérenniser le fonctionnement du service d'urgence d'Altkirch".

"J'en ai d'abord informé les représentants du personnel et les cadres concernés hier [lundi], puis l'équipe de directeurs est allée sur les sites concernés pour relayer cette information avant la réception des élus avec lesquels nous avons eu plusieurs réunions depuis le début de l'année pour leur donner l'information sur l'évolution vers laquelle on allait, le calendrier et l'offre de soins qu'on déployait sur les deux sites", a rapporté Corinne Krencker, la directrice du GHRMSA, contactée mardi par APMnews.

"On devait suivre une logique de qualité et de sécurité de notre offre de soins", a contextualisé Corinne Krencker, en soulignant que "les explications fournies par le corps médical ont permis de faire comprendre ces évolutions-là".

La directrice a également rappelé que la Haute autorité de santé (HAS) avait décidé, fin mai, de surseoir à statuer sur la certification du groupe hospitalier en raison de la "fragilité de ses équipes de pédiatres et d'anesthésistes" sur ces deux maternités (cf dépêche du 29/05/2019 à 16:39).

Contacté mardi par APMnews, le directeur général de l'ARS Grand Est, Christophe Lannelongue, a confirmé que l'annonce de la transformation des maternités avait finalement été "plutôt approuvée" par les élus. "On a pu s'appuyer sur l'exemple du CPP de Guebwiller [un des 8 sites du GHRMSA], qui est une réussite alsacienne", a-t-il commenté.

Une équipe médicale unique de gynéco-obstétrique

"On n'a pas la capacité de garantir tous les jours qu'on est capable d'aligner deux équipes complètes", a poursuivi Corinne Krencker. "Pour des raisons de sécurité, on a préféré capitaliser à partir du site mulhousien les ressources médicales afin de garantir un environnement sécurisé pour l'accouchement, et assurer l'avant et l'après accouchement sur les sites, en travaillant sur une seule équipe médicale."

Cette équipe médicale de territoire de gynéco-obstétrique pourra s'appuyer sur 21 équivalents temps pleins (ETP) en gynéco-obstétrique, 16 ETP en pédiatrie et près de 25 ETP en anesthésie.

Des mesures d'accompagnement personnalisées ont été lancées en avril pour les 45 professionnels travaillant au sein des deux maternités "de façon à ce qu'au mois d'octobre, tous les professionnels sachent se positionner dans cet ensemble réorganisé", a-t-elle précisé.

"Nous avons mis en place deux modalités d'accompagnement, avec un accompagnement psychologique et des entretiens pour chaque agent concerné avec son encadrement, la direction des soins, la direction des ressources humaines et un consultant extérieur", a également développé Corinne Krencker.

"Nous avons déployé un dossier informatisé obstétrical unique, M-Obstétrique* un module du dossier patient informatisé (DPI) M-CrossWay* (McKesson), qui sera accessible d'un site à l'autre, ce qui signifie qu'on n'aura pas de rupture dans la transmission de l'information", a-t-elle souligné.

Si les deux maternités représentaient plus de 750 naissances annuelles, les prévisions du GHRMSA font état d'un report de près de 600 naissances sur le site de Mulhouse. "Cela fait près de 1,6 naissance en plus par jour, ce qui est parfaitement acceptable pour les équipes de Mulhouse, d'autant qu'il s'agit d'une maternité de niveau III qui participe aux programmes d'accompagnement du retour à domicile Prado", a assuré la directrice.

Cette évolution de l'activité pourrait renforcer l'attractivité du pôle maternité-gynécologie et le pôle pédiatrie du GHRMSA, qui ont emménagé dans un bâtiment neuf en avril 2018 (cf dépêche du 05/04/2018 à 11:59).

"J'aurais moins de difficulté à renforcer l'équipe d'obstétriciens, j'ai donné mon feu vert pour recruter au moins deux obstétriciens, car nous avons deux médecins proches de la retraite et je ne veux pas me retrouver prise au dépourvu", a annoncé la directrice.

Les urgences du GHRMSA menacées par de nombreux départs

Par ailleurs, à l'issue de la concertation territoriale menée au printemps sur l'évolution de l'organisation des soins de cet établissement multi sites (cf dépêche du 14/06/2019 à 12:25), l'ARS Grand Est a décidé d'apporter son soutien au groupement hospitalier pour maintenir les urgences d'Altkirch.

"Dans le cadre d'un travail qu'on va conduire d'ici septembre avec l'élaboration d'un plan d'actions, on a pris la décision, avec la directrice, de maintenir les urgences sur la période 2019-2022", a rapporté Christophe Lannelongue.

"Ce plan comprendra le maintien et le développement des urgences d'Altkirch dans le cadre d'une équipe de territoire qui sera montée sur l'ensemble du GHRMSA", a-t-il poursuivi.

"C'est un pari qu'on ne peut pas perdre parce qu'on rencontre d'énormes difficultés sur les urgences de Mulhouse", a souligné le directeur général de l'ARS, indiquant qu'une quinzaine des 25 urgentistes actuellement en poste pourrait quitter l'établissement.

"À l'horizon de septembre, on va perdre neuf ou 10 praticiens et il y a potentiellement deux autres départs d'ici novembre", a confirmé Corinne Krencker, tout en indiquant qu'elle avait demandé le recrutement de 14,8 ETP médicaux pour les urgences.

Un établissement préfigurateur pour la mission Carli?

La directrice du GHRMSA et le directeur général de l'ARS ont annoncé qu'ils devaient s'entretenir dès mercredi avec le Pr Pierre Carli afin de discuter des possibilités de mise en oeuvre des premières mesures issues de la mission sur les urgences confiée par la ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn, au président du Conseil national de l'urgence hospitalière (CNUH) et au député Thomas Mesnier (LREM, Charente) (cf dépêche du 06/06/2019 à 15:12).

"On va essayer d'utiliser le site de Mulhouse comme banc d'essai de la mission Carli, en travaillant sur l'amont et l'aval des urgences, sur le renforcement des ressources humaines", a expliqué Christophe Lannelongue.

L'ARS s'est engagée à supporter "le coût financier des renforcements d'effectif et indemnitaires" à hauteur de 1M€ en année pleine (400.000€ dès 2019), dont 193.000€ issus de l'enveloppe exceptionnelle allouée mi-juin (cf dépêche du 14/06/2019 à 16:16) et plus de 800.000€ apportés par le Fonds d'intervention régional (FIR).

"Pour maintenir le site d'Altkirch, il faut qu'on arrive à maintenir le site de Mulhouse et à redynamiser l'ensemble", a résumé le directeur général de l'ARS.

La réorganisation arrêtée par l'agence et le GHRMSA prévoit par ailleurs le développement de l'activité de chirurgie ambulatoire sur les deux sites, la consolidation des activités de cardiologie, de pneumologie et de chimiothérapie et de la filière accident vasculaire cérébral (AVC).

L'offre en gériatrie devrait également être étoffée avec la création d'une équipe mobile de gériatrie, d'une unité de court séjour gériatrique à Thann et l'attribution de la spécialisation gériatrique au service de soins de suite et de réadaptation (SSR) d'Altkirch.

gl/vl/APMnews

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(Par Geoffroy LANG)

NANCY, MULHOUSE, 17 juillet 2019 (APMnews) - Les maternités des sites de Thann et d'Altkirch (Haut-Rhin) vont être transformées en centres périnataux de proximité à compter de novembre, a-t-on appris mardi auprès de l'agence régionale de santé (ARS) Grand Est et de la direction du groupe hospitalier de la région de Mulhouse et Sud-Alsace (GHRMSA).

"A compter du 4 novembre 2019, les maternités de Thann et d'Altkirch évolueront chacune vers un centre périnatal de proximité [CPP]", ont ainsi annoncé l'ARS Grand Est et le GHRMSA dans un communiqué commun diffusé lundi.

Ces centres périnataux de proximité "prendr[ont] en charge, comme la maternité le fait actuellement, le suivi complet des femmes durant leur grossesse, puis après leur retour au domicile", tandis que pour "l'acte d'accouchement, les femmes seront désormais orientées vers l'hôpital femme-mère-enfant de Mulhouse".

L'ARS a cependant souhaité soutenir la constitution d'une équipe territoriale d'urgentistes pour "pérenniser le fonctionnement du service d'urgence d'Altkirch".

"J'en ai d'abord informé les représentants du personnel et les cadres concernés hier [lundi], puis l'équipe de directeurs est allée sur les sites concernés pour relayer cette information avant la réception des élus avec lesquels nous avons eu plusieurs réunions depuis le début de l'année pour leur donner l'information sur l'évolution vers laquelle on allait, le calendrier et l'offre de soins qu'on déployait sur les deux sites", a rapporté Corinne Krencker, la directrice du GHRMSA, contactée mardi par APMnews.

"On devait suivre une logique de qualité et de sécurité de notre offre de soins", a contextualisé Corinne Krencker, en soulignant que "les explications fournies par le corps médical ont permis de faire comprendre ces évolutions-là".

La directrice a également rappelé que la Haute autorité de santé (HAS) avait décidé, fin mai, de surseoir à statuer sur la certification du groupe hospitalier en raison de la "fragilité de ses équipes de pédiatres et d'anesthésistes" sur ces deux maternités (cf dépêche du 29/05/2019 à 16:39).

Contacté mardi par APMnews, le directeur général de l'ARS Grand Est, Christophe Lannelongue, a confirmé que l'annonce de la transformation des maternités avait finalement été "plutôt approuvée" par les élus. "On a pu s'appuyer sur l'exemple du CPP de Guebwiller [un des 8 sites du GHRMSA], qui est une réussite alsacienne", a-t-il commenté.

Une équipe médicale unique de gynéco-obstétrique

"On n'a pas la capacité de garantir tous les jours qu'on est capable d'aligner deux équipes complètes", a poursuivi Corinne Krencker. "Pour des raisons de sécurité, on a préféré capitaliser à partir du site mulhousien les ressources médicales afin de garantir un environnement sécurisé pour l'accouchement, et assurer l'avant et l'après accouchement sur les sites, en travaillant sur une seule équipe médicale."

Cette équipe médicale de territoire de gynéco-obstétrique pourra s'appuyer sur 21 équivalents temps pleins (ETP) en gynéco-obstétrique, 16 ETP en pédiatrie et près de 25 ETP en anesthésie.

Des mesures d'accompagnement personnalisées ont été lancées en avril pour les 45 professionnels travaillant au sein des deux maternités "de façon à ce qu'au mois d'octobre, tous les professionnels sachent se positionner dans cet ensemble réorganisé", a-t-elle précisé.

"Nous avons mis en place deux modalités d'accompagnement, avec un accompagnement psychologique et des entretiens pour chaque agent concerné avec son encadrement, la direction des soins, la direction des ressources humaines et un consultant extérieur", a également développé Corinne Krencker.

"Nous avons déployé un dossier informatisé obstétrical unique, M-Obstétrique* un module du dossier patient informatisé (DPI) M-CrossWay* (McKesson), qui sera accessible d'un site à l'autre, ce qui signifie qu'on n'aura pas de rupture dans la transmission de l'information", a-t-elle souligné.

Si les deux maternités représentaient plus de 750 naissances annuelles, les prévisions du GHRMSA font état d'un report de près de 600 naissances sur le site de Mulhouse. "Cela fait près de 1,6 naissance en plus par jour, ce qui est parfaitement acceptable pour les équipes de Mulhouse, d'autant qu'il s'agit d'une maternité de niveau III qui participe aux programmes d'accompagnement du retour à domicile Prado", a assuré la directrice.

Cette évolution de l'activité pourrait renforcer l'attractivité du pôle maternité-gynécologie et le pôle pédiatrie du GHRMSA, qui ont emménagé dans un bâtiment neuf en avril 2018 (cf dépêche du 05/04/2018 à 11:59).

"J'aurais moins de difficulté à renforcer l'équipe d'obstétriciens, j'ai donné mon feu vert pour recruter au moins deux obstétriciens, car nous avons deux médecins proches de la retraite et je ne veux pas me retrouver prise au dépourvu", a annoncé la directrice.

Les urgences du GHRMSA menacées par de nombreux départs

Par ailleurs, à l'issue de la concertation territoriale menée au printemps sur l'évolution de l'organisation des soins de cet établissement multi sites (cf dépêche du 14/06/2019 à 12:25), l'ARS Grand Est a décidé d'apporter son soutien au groupement hospitalier pour maintenir les urgences d'Altkirch.

"Dans le cadre d'un travail qu'on va conduire d'ici septembre avec l'élaboration d'un plan d'actions, on a pris la décision, avec la directrice, de maintenir les urgences sur la période 2019-2022", a rapporté Christophe Lannelongue.

"Ce plan comprendra le maintien et le développement des urgences d'Altkirch dans le cadre d'une équipe de territoire qui sera montée sur l'ensemble du GHRMSA", a-t-il poursuivi.

"C'est un pari qu'on ne peut pas perdre parce qu'on rencontre d'énormes difficultés sur les urgences de Mulhouse", a souligné le directeur général de l'ARS, indiquant qu'une quinzaine des 25 urgentistes actuellement en poste pourrait quitter l'établissement.

"À l'horizon de septembre, on va perdre neuf ou 10 praticiens et il y a potentiellement deux autres départs d'ici novembre", a confirmé Corinne Krencker, tout en indiquant qu'elle avait demandé le recrutement de 14,8 ETP médicaux pour les urgences.

Un établissement préfigurateur pour la mission Carli?

La directrice du GHRMSA et le directeur général de l'ARS ont annoncé qu'ils devaient s'entretenir dès mercredi avec le Pr Pierre Carli afin de discuter des possibilités de mise en oeuvre des premières mesures issues de la mission sur les urgences confiée par la ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn, au président du Conseil national de l'urgence hospitalière (CNUH) et au député Thomas Mesnier (LREM, Charente) (cf dépêche du 06/06/2019 à 15:12).

"On va essayer d'utiliser le site de Mulhouse comme banc d'essai de la mission Carli, en travaillant sur l'amont et l'aval des urgences, sur le renforcement des ressources humaines", a expliqué Christophe Lannelongue.

L'ARS s'est engagée à supporter "le coût financier des renforcements d'effectif et indemnitaires" à hauteur de 1M€ en année pleine (400.000€ dès 2019), dont 193.000€ issus de l'enveloppe exceptionnelle allouée mi-juin (cf dépêche du 14/06/2019 à 16:16) et plus de 800.000€ apportés par le Fonds d'intervention régional (FIR).

"Pour maintenir le site d'Altkirch, il faut qu'on arrive à maintenir le site de Mulhouse et à redynamiser l'ensemble", a résumé le directeur général de l'ARS.

La réorganisation arrêtée par l'agence et le GHRMSA prévoit par ailleurs le développement de l'activité de chirurgie ambulatoire sur les deux sites, la consolidation des activités de cardiologie, de pneumologie et de chimiothérapie et de la filière accident vasculaire cérébral (AVC).

L'offre en gériatrie devrait également être étoffée avec la création d'une équipe mobile de gériatrie, d'une unité de court séjour gériatrique à Thann et l'attribution de la spécialisation gériatrique au service de soins de suite et de réadaptation (SSR) d'Altkirch.

gl/vl/APMnews

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