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07/09 2021
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IMPACT DU COVID: 260.000 SÉJOURS HOSPITALIERS EN MOINS AU 1ER SEMESTRE 2021 (FHF)

PARIS, 7 septembre 2021 (APMnews) - L'impact du Covid-19 et des déprogrammations d'activité au cours du 1er semestre 2021 ont provoqué une diminution de 260.000 séjours hospitaliers par rapport au 1er semestre 2019, soit une baisse de 3%, a indiqué mardi la Fédération hospitalière de France (FHF) lors d'une conférence de presse de rentrée.

La crise Covid "est encore là et la contribution hospitalière est encore forte": "70% des soignants envoyés en renfort en outre-mer depuis plusieurs semaines sont des hospitaliers publics" (cf dépêche du 03/09/2021 à 18:34) et "83% des patients Covid actuellement hospitalisés le sont dans le public", a souligné en préambule Fréderic Valletoux.

Les déprogrammations d'activité conduites ces derniers mois dans les établissements est une "réalité qu'il ne faut pas oublier".

"Ce n'est pas forcément" la conséquence de la crise "la plus regardée" ni "la plus facilement mesurable" mais elle a des répercussions importantes sur la santé publique, sachant que ces déprogrammations lors des vagues successives n'ont pas été rattrapées par les établissements publics, a-t-il continué.

En 2020, il y avait eu une baisse de 2,3 millions de séjours hospitaliers par rapport à 2019, soit -12% en médecine et -15% en chirurgie, d'après les données collectées par la FHF à partir du programme de médicalisation des systèmes d'information (PMSI) (cf dépêche du 23/03/2021 à 17:18, dépêche du 23/03/2021 à 17:18 et dépêche du 30/03/2021 à 16:40), a rappelé Fréderic Valletoux.

Cette baisse est essentiellement la conséquence des déprogrammations mais aussi du renoncement aux soins de certains patients, rappelle-t-on.

Les estimations pour le premier semestre 2021 ont été présentées par Cécile Chevance, responsable du pôle finances et data de la FHF.

S'il s'agit encore de "tendances", les ajustements qui seront réalisés avec l'ensemble des données consolidées ne changeront pas "drastiquement" ces chiffres, a-t-elle précisé.

Tous secteurs confondus, la diminution est de l'ordre de 260.000 séjours au cours du 1er semestre 2021 par rapport au 1er semestre 2019 (9,48 vs 9,74 millions de séjours), soit une baisse de 3%.

Les "impacts" de la baisse sont "différents et variables" selon les activités et le mode de prise en charge, a expliqué Cécile Chevance.

La comparaison n'a pas été faite avec 2020 du fait de l'importante chute d'activité pendant cet exercice. Il fallait comparer avec "une année normale", a-t-elle indiqué.

Hausse de l'activité au premier semestre 2021 pour les établissements privés

Pour le secteur public, la baisse des séjours (tous secteurs confondus) est de 6% au 1er semestre 2021 par rapport au 1er semestre 2019 (5,19 contre 5,5 millions de séjours), tandis que les établissements privés ont vu leur activité augmenter sur cette période.

La hausse est de 2% pour le privé lucratif (3,6 contre 3,55 millions de séjours) et de 4% pour les établissements de santé privés d'intérêt collectif (Espic) (720.000 contre 691.000 séjours).

La diminution de l'activité est plus importante en chirurgie (tous types d'établissements confondus) avec -4% de séjours (3,44 millions vs 3,58 millions), contre -2% en médecine (5,48 millions vs 5,58 millions).

En chirurgie, la baisse est de 10% pour le secteur public alors que des hausses de 2% sont enregistrées pour le privé lucratif et les Espic.

En médecine, le nombre de séjours a diminué de 4% pour le secteur public, contre +3% pour le privé lucratif et +7% pour les Espic.

Le secteur privé a certes connu des déprogrammations au cours du premier semestre 2021 (essentiellement de mars à avril) mais l'activité perdue a été "plus que rattrapée" au cours de la seconde moitié du semestre, a expliqué Cécile Chevance.

En outre, le secteur public prend en charge la grande majorité des cas de Covid en hospitalisation complète notamment lourds, sur le long terme et pas seulement au pic de la crise, et donc les déprogrammations entraînant des pertes d'activités y sont plus importantes, a-t-elle commenté.

Par ailleurs, il y a eu plus d'impact sur l'hospitalisation complète que sur l'ambulatoire à partir de la 2e vague. "Lors de la 1re vague de Covid, l'ambulatoire a été davantage déprogrammé car il était plus facile à arrêter", a-t-elle précisé.

En réanimation, 83,6% des patients Covid ont été pris en charge dans un lit public de janvier à mai 2021, contre 82,9% en 2020.

Baisse d'activité des hôpitaux et surcoûts Covid: la FHF demande une rectification de l'Ondam 2021

Comme la FHF l'avait exprimé en avril (cf dépêche du 22/04/2021 à 18:00), son président Frédéric Valletoux a pointé une nouvelle fois la question de la situation financière des hôpitaux publics pour 2021. "La baisse d'activité constatée au premier semestre 2021, qui aura des répercussions qui ne pourront être rattrapées au second semestre, devra être accompagnée, c'est-à-dire qu'il ne devra pas y avoir en fin d'année une régulation de l'Ondam [objectif national de dépenses d'assurance maladie] qui viendrait pénaliser les établissements publics", a-t-il affirmé.

"Il faut que la sous-exécution que l'on va constater à la fin de l'année ne soit pas soustraite du budget des hôpitaux mais au contraire qu'elle soit rendue intégralement", a-t-il ajouté.

Comme l'ont montré les données sur les déprogrammations, la crise a plus d'impact sur l'hôpital public, a expliqué Cécile Chevance, cheffe du pôle finances de la FHF.

Alors qu'il apparaît, au vu des tendances en termes d'activité, que "les cliniques privées sont en fort dépassement de leur enveloppe", à un montant qui sera plus élevé qu'en 2020 (80 M€), "on pressent que les hôpitaux vont être en sous-exécution car ils auront du mal à rattraper l'activité du premier semestre", a-t-elle confirmé.

Or, en 2020, la sous-exécution qui était de l'ordre de 200 millions à 250 millions d'euros, avait servi à compenser des dépassements d’autres enveloppes du fait de la crise, a-t-elle constaté.

Pour 2021, la FHF observe que la sous-exécution comprend aussi "un solde de financements des mesures RH des accords du Ségur qui n'ont pas été déléguées". "Il est donc fondamental d'avoir une restitution intégrale de cette sous-exécution et qu'on ne fasse pas comme en 2020 où on avait neutralisé le dépassement des cliniques par la sous-exécution du public", a insisté Cécile Chevance. Elle a prévenu que la FHF sera vigilante à ce que les hôpitaux publics, en particulier ceux qui ont beaucoup participé à la prise en charge des patients Covid, ne soient pas pénalisés.

Interrogée sur l'impact de la reconduction de la garantie de financement jusqu'à fin 2021 (cf dépêche du 01/09/2021 à 12:39), elle a rappelé que cette garantie servait "à éviter d'être trop pénalisé par les baisses d'activité" en assurant un minimum de recettes aux établissements. Mais cette garantie ne tient pas compte d'un effet volume et ne vise pas à couvrir les surcoûts du Covid, a-t-elle souligné.

Interrogée sur le montant des surcoûts attendus en 2021, Cécile Chevance a précisé qu'ils seraient d'au moins 3 milliards d'euros, hors impact des contrôles liés au passe sanitaire et à ceux dus à la vaccination.

Une "avance", comprise entre 900 millions et 1 milliard d'euros, a été déléguée pour couvrir les surcoûts Covid des établissements de santé du premier quadrimestre. "Mais c'est une avance sur l'Ondam initial, sans pour le moment d'abondement", a-t-elle dit en espérant que l'Ondam 2021 sera rectifié dans le cadre du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2022.

syl-san/ab/APMnews

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PARIS, 7 septembre 2021 (APMnews) - L'impact du Covid-19 et des déprogrammations d'activité au cours du 1er semestre 2021 ont provoqué une diminution de 260.000 séjours hospitaliers par rapport au 1er semestre 2019, soit une baisse de 3%, a indiqué mardi la Fédération hospitalière de France (FHF) lors d'une conférence de presse de rentrée.

La crise Covid "est encore là et la contribution hospitalière est encore forte": "70% des soignants envoyés en renfort en outre-mer depuis plusieurs semaines sont des hospitaliers publics" (cf dépêche du 03/09/2021 à 18:34) et "83% des patients Covid actuellement hospitalisés le sont dans le public", a souligné en préambule Fréderic Valletoux.

Les déprogrammations d'activité conduites ces derniers mois dans les établissements est une "réalité qu'il ne faut pas oublier".

"Ce n'est pas forcément" la conséquence de la crise "la plus regardée" ni "la plus facilement mesurable" mais elle a des répercussions importantes sur la santé publique, sachant que ces déprogrammations lors des vagues successives n'ont pas été rattrapées par les établissements publics, a-t-il continué.

En 2020, il y avait eu une baisse de 2,3 millions de séjours hospitaliers par rapport à 2019, soit -12% en médecine et -15% en chirurgie, d'après les données collectées par la FHF à partir du programme de médicalisation des systèmes d'information (PMSI) (cf dépêche du 23/03/2021 à 17:18, dépêche du 23/03/2021 à 17:18 et dépêche du 30/03/2021 à 16:40), a rappelé Fréderic Valletoux.

Cette baisse est essentiellement la conséquence des déprogrammations mais aussi du renoncement aux soins de certains patients, rappelle-t-on.

Les estimations pour le premier semestre 2021 ont été présentées par Cécile Chevance, responsable du pôle finances et data de la FHF.

S'il s'agit encore de "tendances", les ajustements qui seront réalisés avec l'ensemble des données consolidées ne changeront pas "drastiquement" ces chiffres, a-t-elle précisé.

Tous secteurs confondus, la diminution est de l'ordre de 260.000 séjours au cours du 1er semestre 2021 par rapport au 1er semestre 2019 (9,48 vs 9,74 millions de séjours), soit une baisse de 3%.

Les "impacts" de la baisse sont "différents et variables" selon les activités et le mode de prise en charge, a expliqué Cécile Chevance.

La comparaison n'a pas été faite avec 2020 du fait de l'importante chute d'activité pendant cet exercice. Il fallait comparer avec "une année normale", a-t-elle indiqué.

Hausse de l'activité au premier semestre 2021 pour les établissements privés

Pour le secteur public, la baisse des séjours (tous secteurs confondus) est de 6% au 1er semestre 2021 par rapport au 1er semestre 2019 (5,19 contre 5,5 millions de séjours), tandis que les établissements privés ont vu leur activité augmenter sur cette période.

La hausse est de 2% pour le privé lucratif (3,6 contre 3,55 millions de séjours) et de 4% pour les établissements de santé privés d'intérêt collectif (Espic) (720.000 contre 691.000 séjours).

La diminution de l'activité est plus importante en chirurgie (tous types d'établissements confondus) avec -4% de séjours (3,44 millions vs 3,58 millions), contre -2% en médecine (5,48 millions vs 5,58 millions).

En chirurgie, la baisse est de 10% pour le secteur public alors que des hausses de 2% sont enregistrées pour le privé lucratif et les Espic.

En médecine, le nombre de séjours a diminué de 4% pour le secteur public, contre +3% pour le privé lucratif et +7% pour les Espic.

Le secteur privé a certes connu des déprogrammations au cours du premier semestre 2021 (essentiellement de mars à avril) mais l'activité perdue a été "plus que rattrapée" au cours de la seconde moitié du semestre, a expliqué Cécile Chevance.

En outre, le secteur public prend en charge la grande majorité des cas de Covid en hospitalisation complète notamment lourds, sur le long terme et pas seulement au pic de la crise, et donc les déprogrammations entraînant des pertes d'activités y sont plus importantes, a-t-elle commenté.

Par ailleurs, il y a eu plus d'impact sur l'hospitalisation complète que sur l'ambulatoire à partir de la 2e vague. "Lors de la 1re vague de Covid, l'ambulatoire a été davantage déprogrammé car il était plus facile à arrêter", a-t-elle précisé.

En réanimation, 83,6% des patients Covid ont été pris en charge dans un lit public de janvier à mai 2021, contre 82,9% en 2020.

Baisse d'activité des hôpitaux et surcoûts Covid: la FHF demande une rectification de l'Ondam 2021

Comme la FHF l'avait exprimé en avril (cf dépêche du 22/04/2021 à 18:00), son président Frédéric Valletoux a pointé une nouvelle fois la question de la situation financière des hôpitaux publics pour 2021. "La baisse d'activité constatée au premier semestre 2021, qui aura des répercussions qui ne pourront être rattrapées au second semestre, devra être accompagnée, c'est-à-dire qu'il ne devra pas y avoir en fin d'année une régulation de l'Ondam [objectif national de dépenses d'assurance maladie] qui viendrait pénaliser les établissements publics", a-t-il affirmé.

"Il faut que la sous-exécution que l'on va constater à la fin de l'année ne soit pas soustraite du budget des hôpitaux mais au contraire qu'elle soit rendue intégralement", a-t-il ajouté.

Comme l'ont montré les données sur les déprogrammations, la crise a plus d'impact sur l'hôpital public, a expliqué Cécile Chevance, cheffe du pôle finances de la FHF.

Alors qu'il apparaît, au vu des tendances en termes d'activité, que "les cliniques privées sont en fort dépassement de leur enveloppe", à un montant qui sera plus élevé qu'en 2020 (80 M€), "on pressent que les hôpitaux vont être en sous-exécution car ils auront du mal à rattraper l'activité du premier semestre", a-t-elle confirmé.

Or, en 2020, la sous-exécution qui était de l'ordre de 200 millions à 250 millions d'euros, avait servi à compenser des dépassements d’autres enveloppes du fait de la crise, a-t-elle constaté.

Pour 2021, la FHF observe que la sous-exécution comprend aussi "un solde de financements des mesures RH des accords du Ségur qui n'ont pas été déléguées". "Il est donc fondamental d'avoir une restitution intégrale de cette sous-exécution et qu'on ne fasse pas comme en 2020 où on avait neutralisé le dépassement des cliniques par la sous-exécution du public", a insisté Cécile Chevance. Elle a prévenu que la FHF sera vigilante à ce que les hôpitaux publics, en particulier ceux qui ont beaucoup participé à la prise en charge des patients Covid, ne soient pas pénalisés.

Interrogée sur l'impact de la reconduction de la garantie de financement jusqu'à fin 2021 (cf dépêche du 01/09/2021 à 12:39), elle a rappelé que cette garantie servait "à éviter d'être trop pénalisé par les baisses d'activité" en assurant un minimum de recettes aux établissements. Mais cette garantie ne tient pas compte d'un effet volume et ne vise pas à couvrir les surcoûts du Covid, a-t-elle souligné.

Interrogée sur le montant des surcoûts attendus en 2021, Cécile Chevance a précisé qu'ils seraient d'au moins 3 milliards d'euros, hors impact des contrôles liés au passe sanitaire et à ceux dus à la vaccination.

Une "avance", comprise entre 900 millions et 1 milliard d'euros, a été déléguée pour couvrir les surcoûts Covid des établissements de santé du premier quadrimestre. "Mais c'est une avance sur l'Ondam initial, sans pour le moment d'abondement", a-t-elle dit en espérant que l'Ondam 2021 sera rectifié dans le cadre du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2022.

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