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13/04 2021
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JEAN CASTEX ANNONCE LA SUSPENSION DES VOLS ENTRE LA FRANCE ET LE BRÉSIL JUSQU'À NOUVEL ORDRE

PARIS, 13 avril 2021 (APMnews) - Le premier ministre a annoncé mardi la suspension des vols entre la France et le Brésil "jusqu'à nouvel ordre" pour prévenir la circulation des souches brésiliennes du Covid-19, lors de la séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale.

Il était interrogé par Patrick Hetzel (LR, Bas-Rhin), qui demandait une telle suspension des vols face au variant "plus contagieux et plus mortel" qui "menace la France avec des voyageurs en provenance du Brésil sans aucun contrôle spécifique".

Citant les exemples du Portugal, qui a suspendu les vols avec le Brésil, et du Royaume-Uni qui "met ses citoyens à l'isolement pendant au moins une semaine", Patrick Hetzel a reproché au gouvernement son "impuissance politique" face à ce risque.

"Cette incapacité [...] menace d'anéantir 13 mois d'efforts remarquables à la fois des soignants et des Français pour lutter contre le virus", a commenté le député.

"Pour ne pas faire échouer notre politique vaccinale, la France doit temporairement fermer ses frontières et ses lignes aériennes avec le Brésil. Pour nos ressortissants, nous devons a minima mettre en place un isolement strict des personnes qui viennent des pays où il y a désormais un variant dangereux, comme vous le réclament déjà de nombreux scientifiques", a-t-il ajouté.

Depuis le 29 janvier, "toute personne qui veut se rendre en France à partir du Brésil ne peut le faire que pour des motifs impérieux" a rappelé en réponse le premier ministre.

"Toute personne qui veut du Brésil venir en France doit présenter un test négatif à l'embarquement, un test négatif à l'arrivée et une période de 10 jours d'isolement [...]. Cependant nous constatons que la situation s'aggrave et nous avons donc décidé de suspendre jusqu'à nouvel ordre tous les vols entre le Brésil et la France", a-t-il conclu.

Dans une interview publiée mardi matin dans Le Parisien, le virologue et membre du conseil scientifique Bruno Lina estime que suspendre les vols est "une façon de mettre une pression sur les pays jusqu'à ce qu'ils prouvent qu'ils mettent des mesures en place". Il estime à 5% la part de variant brésilien en France, "tellement 'gavée de souches anglaises que le brésilien n'arrive pas à
s'installer".

Capacités de séquençage

Boris Vallaud (PS, Landes) a ensuite qualifié cette "très bonne décision" de "nécessité".

"Certains pays cependant, depuis plusieurs mois, ont décidé de massifier leurs capacités de séquençage du virus pour détecter les variants les plus contagieux, pour identifier les événements de sur-propagation, pour suivre au plus près l'évolution de l'épidémie, mais la France connaît en la matière un très grand retard", a-t-il par ailleurs déploré.

"Le séquençage s'avère essentiel dans la lutte contre le coronavirus [...] 500.000 génomes ont été partagés, la France en a produit 5.000, 40 fois moins que la Grande-Bretagne. Les Britanniques ont investi dès mai 2020 20 millions de livres [M£] pour créer leur consortium de génomique du Covid-19, ça n'est pas un effort qui pour l'instant a été accompli par la France", a-t-il continué, interrogeant Olivier Véran sur l'action de la France en la matière.

Le ministre des solidarités et de la santé, Olivier Véran, a répondu que les méthodes du "criblage, un test PCR équipé de réactif qui permet d'identifier s'il s'agit des variants connus" et du séquençage étaient "pratiquées massivement en France".

La première méthode permet de "piloter au jour le jour, heure par heure, région par région, ville par ville, bassin de vie par bassin de vie, la répartition des différents variants, 80% de variant britannique et maintenant un peu moins de 4% de variants brésiliens et sud-africains", a-t-il affirmé.

"On voit proportionnellement un recul de ces variants parce qu'ils sont moins contagieux que l'anglais, qui lui s'étend sur tout le territoire."

"Nous réalisons plusieurs milliers de séquençages par semaine" a-t-il évalué, pour détecter l'apparition d'éventuels nouveaux variants, tel le variant "du Trégor [Côtes-d'Armor]" détecté il y a quelques semaines.

"Nous continuons de développer le séquençage et le criblage. En la matière la France n'a pas a rougir, nous faisons certes moins de séquençage que nos voisins anglais, mais comparativement avec les voisins européens, il n'y a pas photo", a-t-il conclu.

bd/ab/APMnews

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JEAN CASTEX ANNONCE LA SUSPENSION DES VOLS ENTRE LA FRANCE ET LE BRÉSIL JUSQU'À NOUVEL ORDRE

PARIS, 13 avril 2021 (APMnews) - Le premier ministre a annoncé mardi la suspension des vols entre la France et le Brésil "jusqu'à nouvel ordre" pour prévenir la circulation des souches brésiliennes du Covid-19, lors de la séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale.

Il était interrogé par Patrick Hetzel (LR, Bas-Rhin), qui demandait une telle suspension des vols face au variant "plus contagieux et plus mortel" qui "menace la France avec des voyageurs en provenance du Brésil sans aucun contrôle spécifique".

Citant les exemples du Portugal, qui a suspendu les vols avec le Brésil, et du Royaume-Uni qui "met ses citoyens à l'isolement pendant au moins une semaine", Patrick Hetzel a reproché au gouvernement son "impuissance politique" face à ce risque.

"Cette incapacité [...] menace d'anéantir 13 mois d'efforts remarquables à la fois des soignants et des Français pour lutter contre le virus", a commenté le député.

"Pour ne pas faire échouer notre politique vaccinale, la France doit temporairement fermer ses frontières et ses lignes aériennes avec le Brésil. Pour nos ressortissants, nous devons a minima mettre en place un isolement strict des personnes qui viennent des pays où il y a désormais un variant dangereux, comme vous le réclament déjà de nombreux scientifiques", a-t-il ajouté.

Depuis le 29 janvier, "toute personne qui veut se rendre en France à partir du Brésil ne peut le faire que pour des motifs impérieux" a rappelé en réponse le premier ministre.

"Toute personne qui veut du Brésil venir en France doit présenter un test négatif à l'embarquement, un test négatif à l'arrivée et une période de 10 jours d'isolement [...]. Cependant nous constatons que la situation s'aggrave et nous avons donc décidé de suspendre jusqu'à nouvel ordre tous les vols entre le Brésil et la France", a-t-il conclu.

Dans une interview publiée mardi matin dans Le Parisien, le virologue et membre du conseil scientifique Bruno Lina estime que suspendre les vols est "une façon de mettre une pression sur les pays jusqu'à ce qu'ils prouvent qu'ils mettent des mesures en place". Il estime à 5% la part de variant brésilien en France, "tellement 'gavée de souches anglaises que le brésilien n'arrive pas à
s'installer".

Capacités de séquençage

Boris Vallaud (PS, Landes) a ensuite qualifié cette "très bonne décision" de "nécessité".

"Certains pays cependant, depuis plusieurs mois, ont décidé de massifier leurs capacités de séquençage du virus pour détecter les variants les plus contagieux, pour identifier les événements de sur-propagation, pour suivre au plus près l'évolution de l'épidémie, mais la France connaît en la matière un très grand retard", a-t-il par ailleurs déploré.

"Le séquençage s'avère essentiel dans la lutte contre le coronavirus [...] 500.000 génomes ont été partagés, la France en a produit 5.000, 40 fois moins que la Grande-Bretagne. Les Britanniques ont investi dès mai 2020 20 millions de livres [M£] pour créer leur consortium de génomique du Covid-19, ça n'est pas un effort qui pour l'instant a été accompli par la France", a-t-il continué, interrogeant Olivier Véran sur l'action de la France en la matière.

Le ministre des solidarités et de la santé, Olivier Véran, a répondu que les méthodes du "criblage, un test PCR équipé de réactif qui permet d'identifier s'il s'agit des variants connus" et du séquençage étaient "pratiquées massivement en France".

La première méthode permet de "piloter au jour le jour, heure par heure, région par région, ville par ville, bassin de vie par bassin de vie, la répartition des différents variants, 80% de variant britannique et maintenant un peu moins de 4% de variants brésiliens et sud-africains", a-t-il affirmé.

"On voit proportionnellement un recul de ces variants parce qu'ils sont moins contagieux que l'anglais, qui lui s'étend sur tout le territoire."

"Nous réalisons plusieurs milliers de séquençages par semaine" a-t-il évalué, pour détecter l'apparition d'éventuels nouveaux variants, tel le variant "du Trégor [Côtes-d'Armor]" détecté il y a quelques semaines.

"Nous continuons de développer le séquençage et le criblage. En la matière la France n'a pas a rougir, nous faisons certes moins de séquençage que nos voisins anglais, mais comparativement avec les voisins européens, il n'y a pas photo", a-t-il conclu.

bd/ab/APMnews

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