Actualités de l'Urgence - APM

Sur les travaux de modernisation (cf dépêche du 31/01/2020 à 17:18), "on a pris trois mois de retard" au niveau des plannings en 2020 avec le premier confinement, mais ils "n'ont pas été interrompus : dès que la situation est revenue à la normale, on a pu reprendre les projets tels qu'on les avait laissés", a expliqué le directeur, contacté par APMnews.

Sur les 20 millions d'euros (M€) d'investissements prévus en 2020, le CH en a dépensé 13 M€.

Parmi les projets qui se sont poursuivis figure l'humanisation du centre de gériatrie "qui va arriver en phase de livraison du dernier bâtiment en 2021". Il est prévu que le nouvel hôpital de jour de médecine soit "occupé" d'ici fin janvier. Il s'agit de l'une des dernières opérations concernant le rez-de-chaussée du site de médecine, chirurgie et obstétrique (MCO) de l'établissement.

L'extension du bloc opératoire a également "démarré" pour aboutir en 2021.

Parmi les autres opérations importantes, le directeur a cité la construction d'un bunker de radiothérapie, un nouveau service de réanimation, une hélistation, la restructuration des urgences avec la construction d'un nouveau bâtiment et la restructuration de la surveillance continue. L'ensemble de ces opérations devraient aboutir dans les deux-trois ans à venir.

Pour 2021, l'investissement prévu est de 20 M€, conforme aux prévisions dans le plan global de financement pluriannuel (PGFP) du CH, a ajouté le directeur.

"Une partie des opérations sont reportées de 2021 à 2022", avec environ "six mois de retard" sur le calendrier initial pour plusieurs d'entre elles, a expliqué Jean-Pierre Cazenave.

Le CH n'a pas pu rattraper le fort recul de l'activité lors du premier confinement

Le directeur note que l'activité "s'est écroulée" pendant le premier confinement, avec une hospitalisation divisée par deux "à certains moment", un nombre de passages aux urgences divisé par trois. Egalement, un mois d'activité a été perdu pour le bloc opératoire.

Il a estimé à environ 6% le recul du nombre de séjours en 2020. "L'activité a pu reprendre de façon soutenue" sans "être en capacité de rattraper" les baisses enregistrées pendant le premier confinement.

Concernant le bilan financier, Jean-Pierre Cazenave a indiqué être dans l'attente de savoir "comment les différents soutiens financiers vont être affectés" pour pallier les dépenses liées au Covid, dont celles dues à l'absentéisme des personnels, les pertes de recettes de l'activité, mais aussi les recettes subsidiaires faisant défaut alors qu'elles représentent environ 17% des revenus l'établissement habituellement.

Parmi ces revenus subsidiaires, il a évoqué les prestations de la blanchisserie extérieure qui a dû fermer pendant le premier confinement, ou encore l'activité de conception de repas qui a décliné avec les fermetures des établissements scolaires.

Le directeur a souligné avoir obtenu de premières aides financières, mais "on est loin du solde de tout compte pour parvenir à l'équilibre au niveau de l'exercice".

L'établissement encore aujourd'hui très touché par l'épidémie de Covid-19

Il a souligné que l'établissement a été "très peu" touché par la première vague de Covid-19, ayant même pu envoyer des personnels pour venir en aide aux établissements d'Île-de-France, mais l'a été beaucoup plus pendant la seconde vague. Or, cette situation perdure.

Le directeur déplore des clusters qui impactent plusieurs services dans l'établissement, dont la gériatrie. Il dénombre 300 personnels infectés par le Covid-19 au total depuis la deuxième vague.

Jean-Pierre Cazenave a souligné avoir demandé des séquençages des tests pour déterminer si ces "transmissions très importantes" chez les patients et personnels sont dues à la présence d'un variant du Covid-19 (cf dépêche du 18/01/2021 à 12:26).

Le CH est en "difficulté", car "des lits ne peuvent pas être ouverts en raison du Covid-19 [présent] dans ces unités et du manque de personnels pour armer les lits Covid-19".

"On est en tension encore au niveau de l'hôpital, probablement car dans notre environnement, il y a beaucoup de structures SSR [soins de suite et de réadaptation] qui ont du Covid. Les sorties de l'hôpital se font de manière beaucoup plus difficile qu'habituellement."

L'établissement dacquois a ainsi "beaucoup" recours à l'intérim et à des rappels de personnels en repos pour des mission rémunérées en heures supplémentaires.

L'établissement disposait lundi de 16 lits de réanimation (contre 8 habituellement) accueillant 10 patients, dont 8 atteints de Covid-19. Au total, il compte actuellement une soixantaine de patients touchés par le Covid-19. "Depuis le début de l'année, on est à un niveau élevé de Covid-19."

Le CH doit encore déprogrammer des activités en chirurgie, a expliqué Jean-Pierre Cazenave, soulignant que c'est une situation "atypique" dans la région.

Concernant la campagne de vaccination contre le Covid-19, le CH a mis en place un centre ouvert pour les professionnels de l'hôpital, les structures médico-sociales, les libéraux et les pompiers, entre autres. Il est accessible depuis lundi aux personnes de plus de 75 ans.

A terme, "le relais sera pris par un centre de vaccination qui sera géré par les médecins libéraux en ville", a précisé le directeur.

Le directeur précise qu'il est également prévu de vacciner les patients à risques de l'hôpital, dont ceux soignés en cancérologie notamment.

jyp/ab/APMnews