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20/01 2022
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L'IMPACT D'OMICRON SUR LE SYSTÈME DE SOINS "VA SE POURSUIVRE DURABLEMENT" JUSQU'À MI-MARS (CONSEIL SCIENTIFIQUE)

PARIS, 20 janvier 2022 (APMnews) - La vague épidémique liée au variant omicron du Sars-CoV-2 "n'est pas terminée" et son impact sur le système de soins "va se poursuivre durablement" jusqu'à la mi-mars, même si la situation devrait rester "en partie gérable", estime le conseil scientifique dans un avis diffusé jeudi.

Cet avis, intitulé "La vague omicron: une vague très différente des précédentes", a été diffusé deux heures avant la tenue d'un point presse par le gouvernement. Ce dernier doit notamment détailler le calendrier d'allégement des restrictions sanitaires déployées depuis début janvier dans le cadre de la lutte contre le Covid-19.

Le conseil scientifique insiste, dans son avis transmis mercredi aux autorités nationales, sur le fait que la 5e vague épidémique liée au variant omicron "n'est pas terminée", d'autant qu'une "remontée importante du nombre de cas a été notifiée le [mardi] 18 janvier avec environ 460.000 cas déclarés en 24h".

C'était aussi le cas mercredi, avec quelque 436.000 cas d'infection rapportés, de même que ce jeudi, où plus de 425.000 cas ont été détectés, note-t-on.

"Il semble que cette remontée s'explique par un regain de l'épidémie chez les moins de 15 ans et chez les 30-44 ans, suggérant un effet important de la rentrée des classes: le virus circule de façon intense chez les plus jeunes et se propage ensuite aux parents", rapporte le conseil scientifique.

Il chiffre à 4,5 millions le nombre d'infections à omicron depuis que ce variant a émergé en France, sur la base "des données de criblage et des données sur les cas". "Cela correspond à 9-14 millions d'infections par omicron [...] sous l'hypothèse que 33-50% des infections sont détectées comme étant des cas positifs", commente le conseil scientifique, qualifiant ce niveau d'infections d'"exceptionnel sur une si courte période".

Sur le plan hospitalier, le nombre d'admissions quotidiennes "se situe actuellement à un niveau intermédiaire entre le pic de la troisième vague d'avril 2021 et celui plus élevé de la deuxième vague de novembre 2020".

Le retentissement d'omicron sur le système de soins "va rester élevé mais en partie gérable, et ce jusqu'à mi-mars", estime le conseil scientifique.

Il pointe que les modélisations de l'Institut Pasteur, qui prévoyaient un pic des hospitalisations pour la 2e moitié de janvier, ne tient pas compte du rebond lié à la rentrée scolaire. Elles pourraient donc "sous-estimer l'impact de cette vague sur l'hôpital si le rebond lié à la rentrée scolaire se traduit par un regain des infections chez les plus fragiles".

"Il est nécessaire de limiter le niveau de circulation virale"

Le conseil scientifique estime que "globalement, sauf surprise ou modifications majeures des comportements des citoyens, le système hospitalier devrait tenir durant les semaines qui viennent malgré les problèmes liés aux absences du personnel", du fait de la moindre gravité d'omicron et de l'effet des vaccins.

En outre, "le retentissement sera un peu moins marqué sur l'occupation des lits de soins critiques, mais restera marqué sur les lits d'hospitalisation classique".

Mais il s'inquiète particulièrement pour les patients non-Covid qui vont subir des déprogrammations de soins, estimant qu'il s'agit là d'un "enjeu majeur pour les 2 mois qui viennent".

Car si la déprogrammation de malades chirurgicaux "sera peut-être plus limitée que prévu en raison d'une moindre tension sur les soins critiques", elle pourrait affecter les malades médicaux de façon "plus marquée que lors des vagues précédentes, car les lits d'hospitalisation classique seront plus mobilisés par la vague omicron malgré une baisse significative de la durée de séjour de ces patients".

"Le partenariat public/privé est un élément important de la réponse", pointe de fait le conseil scientifique.

Il estime par ailleurs que "l'absentéisme des soignants, lié à un statut de cas ou de contact, devrait diminuer assez rapidement début février".

Sur les tests, il recommande de "garder le système actuel (PCR, antigénique, autotest) durant les semaines qui viennent".

Il pointe aussi que si le vaccin "est un élément majeur de la réponse", la stratégie de lutte contre l'épidémie "ne peut être exclusivement basée sur la vaccination, en tout cas avec les vaccins actuels". Il appelle à attendre des "données scientifiques solides" avant de décider d'une "éventuelle 4e dose" chez les populations à risque.

Le conseil scientifique insiste également sur la nécessité de "limiter le niveau de circulation virale, en s'appuyant sur une baisse limitée mais significative des contacts et une optimisation individuelle des mesures de protection". Il pointe que cela peut aussi "contribuer à limiter l'émergence de nouveaux variants".

Par ailleurs, il estime que "des moyens supplémentaires pourraient être alloués afin de renforcer les protocoles sanitaires de prévention et dépistage des infections en milieu scolaire et dans les crèches", compte tenu du fait que la "reprise/poursuite épidémique observée mi-janvier" est en partie "liée à une circulation très active du virus dans les écoles primaires, les maternelles, et les crèches".

Il recommande également de "prioriser la prise en charge des immunodéprimés, en particulier au niveau des traitements", d'"optimiser la mise en place des antiviraux par voie orale, qui peuvent profondément modifier la gestion de crise pour non-vaccinés", et de poursuivre "sur le même rythme" la politique de vaccination pour la dose de rappel.

Avis du conseil scientifique sur la vague omicron, "une vague très différente des précédentes"

sb/ab/APMnews

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L'IMPACT D'OMICRON SUR LE SYSTÈME DE SOINS "VA SE POURSUIVRE DURABLEMENT" JUSQU'À MI-MARS (CONSEIL SCIENTIFIQUE)

PARIS, 20 janvier 2022 (APMnews) - La vague épidémique liée au variant omicron du Sars-CoV-2 "n'est pas terminée" et son impact sur le système de soins "va se poursuivre durablement" jusqu'à la mi-mars, même si la situation devrait rester "en partie gérable", estime le conseil scientifique dans un avis diffusé jeudi.

Cet avis, intitulé "La vague omicron: une vague très différente des précédentes", a été diffusé deux heures avant la tenue d'un point presse par le gouvernement. Ce dernier doit notamment détailler le calendrier d'allégement des restrictions sanitaires déployées depuis début janvier dans le cadre de la lutte contre le Covid-19.

Le conseil scientifique insiste, dans son avis transmis mercredi aux autorités nationales, sur le fait que la 5e vague épidémique liée au variant omicron "n'est pas terminée", d'autant qu'une "remontée importante du nombre de cas a été notifiée le [mardi] 18 janvier avec environ 460.000 cas déclarés en 24h".

C'était aussi le cas mercredi, avec quelque 436.000 cas d'infection rapportés, de même que ce jeudi, où plus de 425.000 cas ont été détectés, note-t-on.

"Il semble que cette remontée s'explique par un regain de l'épidémie chez les moins de 15 ans et chez les 30-44 ans, suggérant un effet important de la rentrée des classes: le virus circule de façon intense chez les plus jeunes et se propage ensuite aux parents", rapporte le conseil scientifique.

Il chiffre à 4,5 millions le nombre d'infections à omicron depuis que ce variant a émergé en France, sur la base "des données de criblage et des données sur les cas". "Cela correspond à 9-14 millions d'infections par omicron [...] sous l'hypothèse que 33-50% des infections sont détectées comme étant des cas positifs", commente le conseil scientifique, qualifiant ce niveau d'infections d'"exceptionnel sur une si courte période".

Sur le plan hospitalier, le nombre d'admissions quotidiennes "se situe actuellement à un niveau intermédiaire entre le pic de la troisième vague d'avril 2021 et celui plus élevé de la deuxième vague de novembre 2020".

Le retentissement d'omicron sur le système de soins "va rester élevé mais en partie gérable, et ce jusqu'à mi-mars", estime le conseil scientifique.

Il pointe que les modélisations de l'Institut Pasteur, qui prévoyaient un pic des hospitalisations pour la 2e moitié de janvier, ne tient pas compte du rebond lié à la rentrée scolaire. Elles pourraient donc "sous-estimer l'impact de cette vague sur l'hôpital si le rebond lié à la rentrée scolaire se traduit par un regain des infections chez les plus fragiles".

"Il est nécessaire de limiter le niveau de circulation virale"

Le conseil scientifique estime que "globalement, sauf surprise ou modifications majeures des comportements des citoyens, le système hospitalier devrait tenir durant les semaines qui viennent malgré les problèmes liés aux absences du personnel", du fait de la moindre gravité d'omicron et de l'effet des vaccins.

En outre, "le retentissement sera un peu moins marqué sur l'occupation des lits de soins critiques, mais restera marqué sur les lits d'hospitalisation classique".

Mais il s'inquiète particulièrement pour les patients non-Covid qui vont subir des déprogrammations de soins, estimant qu'il s'agit là d'un "enjeu majeur pour les 2 mois qui viennent".

Car si la déprogrammation de malades chirurgicaux "sera peut-être plus limitée que prévu en raison d'une moindre tension sur les soins critiques", elle pourrait affecter les malades médicaux de façon "plus marquée que lors des vagues précédentes, car les lits d'hospitalisation classique seront plus mobilisés par la vague omicron malgré une baisse significative de la durée de séjour de ces patients".

"Le partenariat public/privé est un élément important de la réponse", pointe de fait le conseil scientifique.

Il estime par ailleurs que "l'absentéisme des soignants, lié à un statut de cas ou de contact, devrait diminuer assez rapidement début février".

Sur les tests, il recommande de "garder le système actuel (PCR, antigénique, autotest) durant les semaines qui viennent".

Il pointe aussi que si le vaccin "est un élément majeur de la réponse", la stratégie de lutte contre l'épidémie "ne peut être exclusivement basée sur la vaccination, en tout cas avec les vaccins actuels". Il appelle à attendre des "données scientifiques solides" avant de décider d'une "éventuelle 4e dose" chez les populations à risque.

Le conseil scientifique insiste également sur la nécessité de "limiter le niveau de circulation virale, en s'appuyant sur une baisse limitée mais significative des contacts et une optimisation individuelle des mesures de protection". Il pointe que cela peut aussi "contribuer à limiter l'émergence de nouveaux variants".

Par ailleurs, il estime que "des moyens supplémentaires pourraient être alloués afin de renforcer les protocoles sanitaires de prévention et dépistage des infections en milieu scolaire et dans les crèches", compte tenu du fait que la "reprise/poursuite épidémique observée mi-janvier" est en partie "liée à une circulation très active du virus dans les écoles primaires, les maternelles, et les crèches".

Il recommande également de "prioriser la prise en charge des immunodéprimés, en particulier au niveau des traitements", d'"optimiser la mise en place des antiviraux par voie orale, qui peuvent profondément modifier la gestion de crise pour non-vaccinés", et de poursuivre "sur le même rythme" la politique de vaccination pour la dose de rappel.

Avis du conseil scientifique sur la vague omicron, "une vague très différente des précédentes"

sb/ab/APMnews

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