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29/05 2020
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LA CRISE DU COVID-19 A DÉMONTRÉ L'EFFICACITÉ DU MODÈLE DU SERVICE D'ACCÈS AUX SOINS (SFMU)

(Par Geoffroy LANG)

PARIS, 29 mai 2020 (APMnews) - La crise sanitaire du Covid-19 a démontré la pertinence et l'efficacité du service d'accès aux soins (SAS) pour assurer la régulation médicale, a souligné jeudi le Dr Agnès Ricard-Hibon, présidente de la Société française de médecine d'urgence (SFMU), lors d'un entretien accordé à APMnews.

"Pendant la crise du coronavirus, on a été capable de se mettre en mode SAS, très rapidement avec un partenariat ville-hôpital qui a extrêmement bien fonctionné", a mis en avant Agnès Ricard-Hibon, contactée jeudi par APMnews, en faisant écho au constat déjà avancé par le Dr François Braun, président de Samu-Urgences de France début mars (cf dépêche du 05/03/2020 à 14:09).

"Le Samu-Centre 15 a pu absorber une activité qui a été multipliée par 5 en l’espace de très peu de temps, réussir à prendre en charge tout patient, mais aussi et surtout réussir à protéger l’hôpital et la médecine de ville le temps qu’ils s’organisent et qu’ils aient les équipements de protection", a développé la présidente de la SFMU.

La mise en place d'une régulation médicale renforcée pendant la crise sanitaire a permis d'éviter "cet afflux aux urgences qu’on a vu en Italie, en Espagne, en Chine" et "de gagner du temps pour qu’il [l'hôpital] s'organise, notamment pour cette montée en puissance progressive sur les lits de réanimation".

"Les médecins généralistes se sont mobilisés de façon extraordinaire au Samu-centre 15 pour qu’on soit en capacité de faire ça", a salué la présidente de la société savante, "ils n’étaient pas en cabinet faute d’équipements de protection, mais par contre ils ont été extrêmement présents au niveau de la régulation médicale".

Dans le cadre du "Ségur de la santé" ouvert en début de semaine par le gouvernement, le Dr Ricard-Hibon espère que le SAS, initialement annoncé pour l'été 2020 lors du "pacte de refondation des urgences" (cf dépêche du 09/09/2019 à 20:11), sera confirmé et mis en place à l'échelle nationale: "C’est la démonstration pure et simple de ce qu’on avait préconisé".

"On a démontré que lorsqu’on desserrait l’étau [financier], on a obtenu des indicateurs qualité de décrochés comme on n’a jamais eu, malgré la crise", a-t-elle ajouté, en faisant état de taux d'appels aux Samu décrochés par un assistant de régulation médicale (ARM) en moins d'une minute (conformément aux recommandations de Samu-Urgences de France) "supérieurs à 98% sur au moins trois départements interrogés début avril".

Le déploiement du BJML pour faire face au Covid-19 dans la durée

La présidente de la SFMU a également souligné que la déprogrammation de toute l'activité non urgente et en conséquence la disponibilité de lits dans les hôpitaux avaient démontré l’importance de l'indicateur de besoin journalier minimum en lits (BJML) pour les services d'urgence, "qui n'ont jamais été engorgés" pendant la crise.

"Avec le Covid qui va rester, il faut s'y faire, il est exclu d’avoir des engorgements des urgences et des patients qui attendent en brancard", a-t-elle prévenu.

La présidente de la SFMU a fait remarquer que le déploiement du BJML (cf dépêche du 12/11/2019 à 18:59) était d'autant plus nécessaire que "la gestion de l’aval des urgences va se complexifier avec l’épidémie de Covid".

"Notre contribution va être essentiellement sur le pacte de refondation des urgences", a indiqué de son côté François Braun, président de Samu-Urgences de France (SUdF), joint lundi par APMnews, en citant le SAS pour l'amélioration de l'organisation de l'amont des urgences, les infirmiers en pratique avancée (IPA) en médecine d’urgence au niveau des services eux-mêmes, et le BJML pour fluidifier l'hospitalisation des patients en aval.

"Le SAS est une évidence tant il symbolise la coordination territoriale public-privé", a-t-il insisté.

Présent lors de l'ouverture du Ségur de la santé lundi, le Dr Braun a ajouté qu'il souhaitait mettre à profit l'ouverture de ces négociations pour obtenir la "reconnaissance comme profession de santé des ARM et des ambulanciers Smur", ainsi que "la part à donner aux associatifs dans la régulation, comme effecteurs du SAS".

"Que ce soit la Croix-Rouge ou la protection civile, ils ont été très présents pendant la crise et ça permet aux pompiers, qui sont déjà en grande difficulté, de ne pas saturer", a-t-il expliqué.

gl/ab/APMnews

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LA CRISE DU COVID-19 A DÉMONTRÉ L'EFFICACITÉ DU MODÈLE DU SERVICE D'ACCÈS AUX SOINS (SFMU)

(Par Geoffroy LANG)

PARIS, 29 mai 2020 (APMnews) - La crise sanitaire du Covid-19 a démontré la pertinence et l'efficacité du service d'accès aux soins (SAS) pour assurer la régulation médicale, a souligné jeudi le Dr Agnès Ricard-Hibon, présidente de la Société française de médecine d'urgence (SFMU), lors d'un entretien accordé à APMnews.

"Pendant la crise du coronavirus, on a été capable de se mettre en mode SAS, très rapidement avec un partenariat ville-hôpital qui a extrêmement bien fonctionné", a mis en avant Agnès Ricard-Hibon, contactée jeudi par APMnews, en faisant écho au constat déjà avancé par le Dr François Braun, président de Samu-Urgences de France début mars (cf dépêche du 05/03/2020 à 14:09).

"Le Samu-Centre 15 a pu absorber une activité qui a été multipliée par 5 en l’espace de très peu de temps, réussir à prendre en charge tout patient, mais aussi et surtout réussir à protéger l’hôpital et la médecine de ville le temps qu’ils s’organisent et qu’ils aient les équipements de protection", a développé la présidente de la SFMU.

La mise en place d'une régulation médicale renforcée pendant la crise sanitaire a permis d'éviter "cet afflux aux urgences qu’on a vu en Italie, en Espagne, en Chine" et "de gagner du temps pour qu’il [l'hôpital] s'organise, notamment pour cette montée en puissance progressive sur les lits de réanimation".

"Les médecins généralistes se sont mobilisés de façon extraordinaire au Samu-centre 15 pour qu’on soit en capacité de faire ça", a salué la présidente de la société savante, "ils n’étaient pas en cabinet faute d’équipements de protection, mais par contre ils ont été extrêmement présents au niveau de la régulation médicale".

Dans le cadre du "Ségur de la santé" ouvert en début de semaine par le gouvernement, le Dr Ricard-Hibon espère que le SAS, initialement annoncé pour l'été 2020 lors du "pacte de refondation des urgences" (cf dépêche du 09/09/2019 à 20:11), sera confirmé et mis en place à l'échelle nationale: "C’est la démonstration pure et simple de ce qu’on avait préconisé".

"On a démontré que lorsqu’on desserrait l’étau [financier], on a obtenu des indicateurs qualité de décrochés comme on n’a jamais eu, malgré la crise", a-t-elle ajouté, en faisant état de taux d'appels aux Samu décrochés par un assistant de régulation médicale (ARM) en moins d'une minute (conformément aux recommandations de Samu-Urgences de France) "supérieurs à 98% sur au moins trois départements interrogés début avril".

Le déploiement du BJML pour faire face au Covid-19 dans la durée

La présidente de la SFMU a également souligné que la déprogrammation de toute l'activité non urgente et en conséquence la disponibilité de lits dans les hôpitaux avaient démontré l’importance de l'indicateur de besoin journalier minimum en lits (BJML) pour les services d'urgence, "qui n'ont jamais été engorgés" pendant la crise.

"Avec le Covid qui va rester, il faut s'y faire, il est exclu d’avoir des engorgements des urgences et des patients qui attendent en brancard", a-t-elle prévenu.

La présidente de la SFMU a fait remarquer que le déploiement du BJML (cf dépêche du 12/11/2019 à 18:59) était d'autant plus nécessaire que "la gestion de l’aval des urgences va se complexifier avec l’épidémie de Covid".

"Notre contribution va être essentiellement sur le pacte de refondation des urgences", a indiqué de son côté François Braun, président de Samu-Urgences de France (SUdF), joint lundi par APMnews, en citant le SAS pour l'amélioration de l'organisation de l'amont des urgences, les infirmiers en pratique avancée (IPA) en médecine d’urgence au niveau des services eux-mêmes, et le BJML pour fluidifier l'hospitalisation des patients en aval.

"Le SAS est une évidence tant il symbolise la coordination territoriale public-privé", a-t-il insisté.

Présent lors de l'ouverture du Ségur de la santé lundi, le Dr Braun a ajouté qu'il souhaitait mettre à profit l'ouverture de ces négociations pour obtenir la "reconnaissance comme profession de santé des ARM et des ambulanciers Smur", ainsi que "la part à donner aux associatifs dans la régulation, comme effecteurs du SAS".

"Que ce soit la Croix-Rouge ou la protection civile, ils ont été très présents pendant la crise et ça permet aux pompiers, qui sont déjà en grande difficulté, de ne pas saturer", a-t-il expliqué.

gl/ab/APMnews

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