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09/04 2021
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LA NORMANDIE CONTINUE À DÉPROGRAMMER POUR OUVRIR PLUS DE LITS DE RÉANIMATION FACE À LA FORTE PRESSION ÉPIDÉMIQUE

CAEN, 9 avril 2021 (APMnews) - La Normandie étend ses consignes de déprogrammation pour armer plus de lits de réanimation afin de faire face à la forte pression épidémique, a indiqué Thomas Deroche, directeur général de l'agence régionale de santé (ARS), vendredi lors d'une visioconférence de presse.

Thomas Deroche a décrit une incidence "qui reste très élevée" avec un taux régional de 352 cas pour 100.000 contre 345 cas il y a une semaine, soit une évolution de +2%. "Le taux continue d'augmenter mais beaucoup plus faiblement que la semaine précédente", a-t-il noté. L'Eure est à 418, la Seine-Maritime à 411, l'Orne à 334, le Calvados à 270 et la Manche à 248.

La variété des situations départementales semble corrélée à "une efficacité qui commence à se faire sentir des premières mesures de freinage" avec "un ralentissement assez important, voire une baisse dans les départements soumis plus tôt à des mesures de freinage comme la Seine-Maritime (+1,7%) et l'Eure (-9,5%)", qui faisaient partie des 16 départements où des mesures de contrôle renforcées ont été instaurées plus tôt, en complément du couvre-feu à 18h. L'Orne observe une baisse de 2% tandis que l'incidence a pris 15,2% dans le Calvados et 18,1% dans la Manche.

C'est aussi ce que constate Santé publique France dans son bulletin vendredi, note-t-on (cf dépêche du 09/04/2021 à 14:02).

"Nous espérons que cette tendance va s'observer dans la durée. Le taux de positivité est aussi en baisse de 7,8% à 6,7%. Ce sont des facteurs d'espoir sur une moindre circulation virale et ils doivent inciter à maintenir le respect des gestes barrières pour éviter tout retournement de situation. Nous ne sommes pas à l'abri d'un ressaut de l'incidence qui serait très préjudiciable car l'impact sur les établissements de santé est bien réel avec une hausse constante du flux d'entrée à l'hôpital pour Covid depuis 3 semaines", a ajouté le DG d'ARS.

Mercredi soir, 1.624 personnes étaient hospitalisées pour Covid en Normandie (156 de plus que la semaine précédente). "En réanimation, elles étaient 215 (+30), ce qui est tout proche du pic de la première vague du printemps 2020 (225) quand nous avions 50 patients d'Ile-de-France", a-t-il souligné.

La consigne de déprogrammation de 30% pour tous les établissements de la Seine-Maritime et de l'Eure a été étendue mardi au Calvados et à la Manche. Le CHU de Rouen est à 50%, les hôpitaux de la Manche à 50% aussi, de même que le centre hospitalier (CH) Eure-Seine. Le CHU de Caen qui vient d'entrer dans cette phase est déjà à 30% de déprogrammation, a détaillé Thomas Deroche.

La région est passée de 238 lits initiaux -occupés à 89,6% (215) pour le Covid- à 335 aujourd'hui. "En une semaine, on est encore montés de 25 lits et la semaine prochaine, encore 20 lits", a-t-il précisé. La Normandie peut aller jusqu'à 200 lits de plus (438) en théorie dans le scénario où tout est déprogrammé.

L'ARS cherche à répartir l'effort avec des cliniques qui montent leurs lits de réanimation comme la clinique du Parc à Caen (Elsan), en soins critiques à l'Hôpital privé Saint-Martin à Caen (Ramsay Santé), la clinique de l'Europe à Rouen (Vivalto Santé) qui a ouvert 12 lits de réanimation (contre aucun en temps normal) et d'autres qui contribuent à la crise en accueillant des programmes chirurgicaux du public -au Havre entre le groupe hospitalier et la clinique des Ormeaux- ou en libérant du personnel médecins-réanimateurs et infirmiers de bloc qui rejoignent les réanimations pour les renforcer. Thomas Deroche a parlé "d'une réponse collective territoriale à la crise".

Des transferts sont régulièrement effectués au sein de la région pour soulager les hôpitaux les plus touchés.

Appel aux renforts RH

L'appel au volontariat de soignants disponibles est renouvelé. La plateforme RH a reçu 1.042 inscriptions dont 373 pour rejoindre les hôpitaux et 669 pour la vaccination. "Cette semaine, on a pu placer 15 de ces personnes dans les établissements", a-t-il cité.

Le DG a relevé l'effort important consenti par les étudiants en santé qui contribuent pendant leurs stages et sur leurs congés -étudiants en soins infirmiers, élèves Iade (infirmiers anesthésistes), externes. Une réflexion est aussi en cours pour faire appel aux internes en médecine générale pour qu'ils viennent à l'hôpital dans le cadre de leurs stages "sans préjudice pour leur formation", a mentionné Thomas Deroche.

L'absentéisme dû au Covid a diminué dans les établissements de santé grâce au vaccin qui permet aux personnes cas contact vaccinées sans symptômes de continuer à travailler, depuis l'avis du Haut conseil de la santé publique (HCSP) et avec la baisse des clusters (11 aujourd'hui sur un total de 105).

L'effort de vaccination s'accentue toujours. En Normandie, 534.597 personnes ont reçu une première dose et la région enregistre au total 719.765 injections: 5% de la population a eu deux doses (4,94% en France), à mercredi. En ville, 140.000 injections du vaccin d'AstraZeneca ont été faites par plus de 2.500 professionnels mobilisés et sans signe d'une réticence (pas de patients qui décommandent). Les livraisons augmentent et toutes les doses reçues sont administrées, a-t-il assuré.

"En avril, on fera 191.000 premières injections de vaccins Pfizer et Moderna contre 146.000 en mars dans les centres de vaccination. On passe de 15.000 injections par jour en mars à 24.000 en avril", a-t-il détaillé. Les trois centres de grande capacité ont ouvert cette semaine à Rouen, au Havre et à Dieppe (Seine-Maritime).

sl/ab/APMnews

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CAEN, 9 avril 2021 (APMnews) - La Normandie étend ses consignes de déprogrammation pour armer plus de lits de réanimation afin de faire face à la forte pression épidémique, a indiqué Thomas Deroche, directeur général de l'agence régionale de santé (ARS), vendredi lors d'une visioconférence de presse.

Thomas Deroche a décrit une incidence "qui reste très élevée" avec un taux régional de 352 cas pour 100.000 contre 345 cas il y a une semaine, soit une évolution de +2%. "Le taux continue d'augmenter mais beaucoup plus faiblement que la semaine précédente", a-t-il noté. L'Eure est à 418, la Seine-Maritime à 411, l'Orne à 334, le Calvados à 270 et la Manche à 248.

La variété des situations départementales semble corrélée à "une efficacité qui commence à se faire sentir des premières mesures de freinage" avec "un ralentissement assez important, voire une baisse dans les départements soumis plus tôt à des mesures de freinage comme la Seine-Maritime (+1,7%) et l'Eure (-9,5%)", qui faisaient partie des 16 départements où des mesures de contrôle renforcées ont été instaurées plus tôt, en complément du couvre-feu à 18h. L'Orne observe une baisse de 2% tandis que l'incidence a pris 15,2% dans le Calvados et 18,1% dans la Manche.

C'est aussi ce que constate Santé publique France dans son bulletin vendredi, note-t-on (cf dépêche du 09/04/2021 à 14:02).

"Nous espérons que cette tendance va s'observer dans la durée. Le taux de positivité est aussi en baisse de 7,8% à 6,7%. Ce sont des facteurs d'espoir sur une moindre circulation virale et ils doivent inciter à maintenir le respect des gestes barrières pour éviter tout retournement de situation. Nous ne sommes pas à l'abri d'un ressaut de l'incidence qui serait très préjudiciable car l'impact sur les établissements de santé est bien réel avec une hausse constante du flux d'entrée à l'hôpital pour Covid depuis 3 semaines", a ajouté le DG d'ARS.

Mercredi soir, 1.624 personnes étaient hospitalisées pour Covid en Normandie (156 de plus que la semaine précédente). "En réanimation, elles étaient 215 (+30), ce qui est tout proche du pic de la première vague du printemps 2020 (225) quand nous avions 50 patients d'Ile-de-France", a-t-il souligné.

La consigne de déprogrammation de 30% pour tous les établissements de la Seine-Maritime et de l'Eure a été étendue mardi au Calvados et à la Manche. Le CHU de Rouen est à 50%, les hôpitaux de la Manche à 50% aussi, de même que le centre hospitalier (CH) Eure-Seine. Le CHU de Caen qui vient d'entrer dans cette phase est déjà à 30% de déprogrammation, a détaillé Thomas Deroche.

La région est passée de 238 lits initiaux -occupés à 89,6% (215) pour le Covid- à 335 aujourd'hui. "En une semaine, on est encore montés de 25 lits et la semaine prochaine, encore 20 lits", a-t-il précisé. La Normandie peut aller jusqu'à 200 lits de plus (438) en théorie dans le scénario où tout est déprogrammé.

L'ARS cherche à répartir l'effort avec des cliniques qui montent leurs lits de réanimation comme la clinique du Parc à Caen (Elsan), en soins critiques à l'Hôpital privé Saint-Martin à Caen (Ramsay Santé), la clinique de l'Europe à Rouen (Vivalto Santé) qui a ouvert 12 lits de réanimation (contre aucun en temps normal) et d'autres qui contribuent à la crise en accueillant des programmes chirurgicaux du public -au Havre entre le groupe hospitalier et la clinique des Ormeaux- ou en libérant du personnel médecins-réanimateurs et infirmiers de bloc qui rejoignent les réanimations pour les renforcer. Thomas Deroche a parlé "d'une réponse collective territoriale à la crise".

Des transferts sont régulièrement effectués au sein de la région pour soulager les hôpitaux les plus touchés.

Appel aux renforts RH

L'appel au volontariat de soignants disponibles est renouvelé. La plateforme RH a reçu 1.042 inscriptions dont 373 pour rejoindre les hôpitaux et 669 pour la vaccination. "Cette semaine, on a pu placer 15 de ces personnes dans les établissements", a-t-il cité.

Le DG a relevé l'effort important consenti par les étudiants en santé qui contribuent pendant leurs stages et sur leurs congés -étudiants en soins infirmiers, élèves Iade (infirmiers anesthésistes), externes. Une réflexion est aussi en cours pour faire appel aux internes en médecine générale pour qu'ils viennent à l'hôpital dans le cadre de leurs stages "sans préjudice pour leur formation", a mentionné Thomas Deroche.

L'absentéisme dû au Covid a diminué dans les établissements de santé grâce au vaccin qui permet aux personnes cas contact vaccinées sans symptômes de continuer à travailler, depuis l'avis du Haut conseil de la santé publique (HCSP) et avec la baisse des clusters (11 aujourd'hui sur un total de 105).

L'effort de vaccination s'accentue toujours. En Normandie, 534.597 personnes ont reçu une première dose et la région enregistre au total 719.765 injections: 5% de la population a eu deux doses (4,94% en France), à mercredi. En ville, 140.000 injections du vaccin d'AstraZeneca ont été faites par plus de 2.500 professionnels mobilisés et sans signe d'une réticence (pas de patients qui décommandent). Les livraisons augmentent et toutes les doses reçues sont administrées, a-t-il assuré.

"En avril, on fera 191.000 premières injections de vaccins Pfizer et Moderna contre 146.000 en mars dans les centres de vaccination. On passe de 15.000 injections par jour en mars à 24.000 en avril", a-t-il détaillé. Les trois centres de grande capacité ont ouvert cette semaine à Rouen, au Havre et à Dieppe (Seine-Maritime).

sl/ab/APMnews

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