Actualités de l'Urgence - APM

27/08 2021
Retour

LE CONSEIL SCIENTIFIQUE APPELLE À ANTICIPER LA VAGUE DU VARIANT DELTA EN GUYANE, À LA RÉUNION ET À MAYOTTE

PARIS, 27 août 2021 (APMnews) - Alors que la situation sanitaire est dramatique aux Antilles et en Polynésie, le conseil scientifique appelle le gouvernement à anticiper la vague de variant delta en Guyane, à La Réunion et à Mayotte, dans une note d'alerte publiée vendredi.

"Un véritable drame sanitaire a lieu actuellement aux Antilles ainsi qu’en Polynésie, en
relation avec un niveau très bas de vaccination", pointe le conseil scientifique dans cette note qui aborde plusieurs sujets, notamment le passe sanitaire (cf dépêche du 27/08/2021 à 15:49) et la rentrée scolaire (cf dépêche du 27/08/2021 à 16:29).

"Il faut anticiper la vague du variant delta en Guyane, à La Réunion et à Mayotte, pour limiter son impact sur le système de santé, quitte à reprendre précocement des mesures de freinage à titre transitoire, compte tenu du niveau bas de vaccination", prône-t-il.

Le conseil scientifique rappelle qu'il avait alerté début juillet sur la situation à risque en outre-mer du fait d'une couverture vaccinale trop faible chez les sujets âgés et d'une prévalence élevée de facteurs de risque de formes graves dans la population. Il constate que le niveau de vaccination reste extrêmement bas aux Antilles, ainsi qu'en Guyane (24% au 18 août), à Mayotte (31% à la même date), et "encore bien trop faible à La Réunion (48%) pour espérer limiter les hospitalisations".

Il souligne que les hôpitaux sont "complétement saturés" aux Antilles et même dépassés, malgré une augmentation des lits de réanimation, les évacuations sanitaires et l'envoi de renforts. "La situation est tellement grave que l’accès aux lits de soins critiques est dorénavant limité aux patients de moins de 60 ans avec tous les enjeux éthiques que cela représente", décrit le conseil qui pointe "la souffrance des personnels soignants qui y sont confrontés".

En Polynésie, où tous les lits de réanimation sont occupés, la situation est également jugée "extrêmement préoccupante" avec une incidence ayant atteint plus de 2.600/100.000 le 17 août, contre 1.000/100.000 le 6 août et 10/100.000 le 16 juillet.

En Guyane, l'incidence remonte fortement et environ 60% des échantillons analysés présentaient la mutation caractéristique du variant delta le 9 août, alors qu'on recensait seulement quelques cas le 14 juillet.

A La Réunion, le variant delta représente 58% des tests positifs et ce chiffre continue de progresser.

A Mayotte, l’incidence reste très faible (25/100 000) mais en "croissance constante depuis quelques semaines" avec un taux de dépistage faible. Il existe donc une "vraie préoccupation". L’arrivée du variant delta "pourrait aggraver rapidement la situation, sachant que les capacités hospitalières y sont limitées", estime le conseil scientifique. Il juge la situation "maîtrisée" en Nouvelle-Calédonie et à Saint-Pierre-et-Miquelon.

Face à cette situation, le conseil scientifique préconise d'anticiper "le plus possible" les mesures de freinage à La Réunion et en Guyane en attendant une meilleure couverture vaccinale. Il souligne que la circulation passée du virus n'est pas gage de protection contre delta étant donné que c'étaient les variants beta et gamma qui avaient circulé. Or ces derniers ne semblent pas conférer de protection contre delta.

A Mayotte et à La Réunion, la population est nettement plus jeune qu’en métropole, mais certains facteurs de risque de formes graves y sont plus prévalents. Le conseil scientifique prône une "politique active d’information ciblée sur ces personnes à risque" sur l’intérêt de la vaccination et l’importance des mesures barrières.

Réflexion de fond sur le système hospitalier

Le conseil scientifique consacre un chapitre de sa note à l'épuisement du personnel soignant, en particulier hospitalier.

Il considère "nécessaire" un management adapté, anticipé, et non "en réaction comme c’est encore souvent le cas". "L’anticipation des plans de montée en charge, leur lisibilité et leur respect, de même que le soutien et l’incitation (sous toute forme) à la solidarité soignante sont des éléments essentiels", selon le conseil scientifique.

Il qualifie l'impact de la pandémie sur le fonctionnement hospitalier de "lourd": le meilleur soin pour les patients Covid comme non Covid étant "de plus en plus difficile à garantir".

Selon lui, la durée de la pandémie impose une "réflexion de fond sur le fonctionnement hospitalier, en lien avec un fort soutien aux soins primaires". Il préconise des sorties précoces, la limitation des hospitalisations en médecine grâce à une coordination avec les soins primaires et de suite. Il appelle aussi à un meilleur suivi des malades chroniques et à la reconnaissance du rappel des patients au domicile, en tant qu'acte médical. Il recommande également des "moyens conséquents" aux soins critiques.

Note d’alerte du conseil scientifique Covid-19 du 20 août 2021: fin de la période estivale et pass sanitaire, rentrée de septembre 2021

vib/ab/APMnews

Les données APM Santé sont la propriété de APM International. Toute copie, republication ou redistribution des données APM Santé, notamment via la mise en antémémoire, l'encadrement ou des moyens similaires, est expressément interdite sans l'accord préalable écrit de APM. APM ne sera pas responsable des erreurs ou des retards dans les données ou de toutes actions entreprises en fonction de celles-ci ou toutes décisions prises sur la base du service. APM, APM Santé et le logo APM International, sont des marques d'APM International dans le monde. Pour de plus amples informations sur les autres services d'APM, veuillez consulter le site Web public d'APM à l'adresse www.apmnews.com

Copyright © APM-Santé - Tous droits réservés.

Informations professionnelles

27/08 2021
Retour

LE CONSEIL SCIENTIFIQUE APPELLE À ANTICIPER LA VAGUE DU VARIANT DELTA EN GUYANE, À LA RÉUNION ET À MAYOTTE

PARIS, 27 août 2021 (APMnews) - Alors que la situation sanitaire est dramatique aux Antilles et en Polynésie, le conseil scientifique appelle le gouvernement à anticiper la vague de variant delta en Guyane, à La Réunion et à Mayotte, dans une note d'alerte publiée vendredi.

"Un véritable drame sanitaire a lieu actuellement aux Antilles ainsi qu’en Polynésie, en
relation avec un niveau très bas de vaccination", pointe le conseil scientifique dans cette note qui aborde plusieurs sujets, notamment le passe sanitaire (cf dépêche du 27/08/2021 à 15:49) et la rentrée scolaire (cf dépêche du 27/08/2021 à 16:29).

"Il faut anticiper la vague du variant delta en Guyane, à La Réunion et à Mayotte, pour limiter son impact sur le système de santé, quitte à reprendre précocement des mesures de freinage à titre transitoire, compte tenu du niveau bas de vaccination", prône-t-il.

Le conseil scientifique rappelle qu'il avait alerté début juillet sur la situation à risque en outre-mer du fait d'une couverture vaccinale trop faible chez les sujets âgés et d'une prévalence élevée de facteurs de risque de formes graves dans la population. Il constate que le niveau de vaccination reste extrêmement bas aux Antilles, ainsi qu'en Guyane (24% au 18 août), à Mayotte (31% à la même date), et "encore bien trop faible à La Réunion (48%) pour espérer limiter les hospitalisations".

Il souligne que les hôpitaux sont "complétement saturés" aux Antilles et même dépassés, malgré une augmentation des lits de réanimation, les évacuations sanitaires et l'envoi de renforts. "La situation est tellement grave que l’accès aux lits de soins critiques est dorénavant limité aux patients de moins de 60 ans avec tous les enjeux éthiques que cela représente", décrit le conseil qui pointe "la souffrance des personnels soignants qui y sont confrontés".

En Polynésie, où tous les lits de réanimation sont occupés, la situation est également jugée "extrêmement préoccupante" avec une incidence ayant atteint plus de 2.600/100.000 le 17 août, contre 1.000/100.000 le 6 août et 10/100.000 le 16 juillet.

En Guyane, l'incidence remonte fortement et environ 60% des échantillons analysés présentaient la mutation caractéristique du variant delta le 9 août, alors qu'on recensait seulement quelques cas le 14 juillet.

A La Réunion, le variant delta représente 58% des tests positifs et ce chiffre continue de progresser.

A Mayotte, l’incidence reste très faible (25/100 000) mais en "croissance constante depuis quelques semaines" avec un taux de dépistage faible. Il existe donc une "vraie préoccupation". L’arrivée du variant delta "pourrait aggraver rapidement la situation, sachant que les capacités hospitalières y sont limitées", estime le conseil scientifique. Il juge la situation "maîtrisée" en Nouvelle-Calédonie et à Saint-Pierre-et-Miquelon.

Face à cette situation, le conseil scientifique préconise d'anticiper "le plus possible" les mesures de freinage à La Réunion et en Guyane en attendant une meilleure couverture vaccinale. Il souligne que la circulation passée du virus n'est pas gage de protection contre delta étant donné que c'étaient les variants beta et gamma qui avaient circulé. Or ces derniers ne semblent pas conférer de protection contre delta.

A Mayotte et à La Réunion, la population est nettement plus jeune qu’en métropole, mais certains facteurs de risque de formes graves y sont plus prévalents. Le conseil scientifique prône une "politique active d’information ciblée sur ces personnes à risque" sur l’intérêt de la vaccination et l’importance des mesures barrières.

Réflexion de fond sur le système hospitalier

Le conseil scientifique consacre un chapitre de sa note à l'épuisement du personnel soignant, en particulier hospitalier.

Il considère "nécessaire" un management adapté, anticipé, et non "en réaction comme c’est encore souvent le cas". "L’anticipation des plans de montée en charge, leur lisibilité et leur respect, de même que le soutien et l’incitation (sous toute forme) à la solidarité soignante sont des éléments essentiels", selon le conseil scientifique.

Il qualifie l'impact de la pandémie sur le fonctionnement hospitalier de "lourd": le meilleur soin pour les patients Covid comme non Covid étant "de plus en plus difficile à garantir".

Selon lui, la durée de la pandémie impose une "réflexion de fond sur le fonctionnement hospitalier, en lien avec un fort soutien aux soins primaires". Il préconise des sorties précoces, la limitation des hospitalisations en médecine grâce à une coordination avec les soins primaires et de suite. Il appelle aussi à un meilleur suivi des malades chroniques et à la reconnaissance du rappel des patients au domicile, en tant qu'acte médical. Il recommande également des "moyens conséquents" aux soins critiques.

Note d’alerte du conseil scientifique Covid-19 du 20 août 2021: fin de la période estivale et pass sanitaire, rentrée de septembre 2021

vib/ab/APMnews

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies pour réaliser des statistiques de visites.