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06/12 2021
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LE SYNDICAT DE PÉDIATRES HOSPITALIERS DÉNONCE UNE SITUATION "AU BORD DE LA RUPTURE"

SECLIN (Nord), 6 décembre 2021 (APMnews) - Le Syndicat national des pédiatres des établissements hospitaliers (SNPEH) dénonce une situation "au bord de la rupture" pour l'accueil des enfants aux urgences et dans les services d'hospitalisations avec les épidémies hivernales.

"La pédiatrie rencontre une crise sans précédent", écrit le Dr Emmanuel Cixous, président du SNPEH dans un communiqué diffusé vendredi. Il était dans le cortège de la manifestation samedi à Paris pour défendre l'hôpital public et demander plus d'effectifs (cf dépêche du 04/12/2021 à 18:35).

"La situation n'a jamais été si tendue. Notre angoisse c'est de se retrouver un jour prochain sans pouvoir transférer des enfants qui auraient besoin d'oxygénothérapie, de perfusion, après avoir fait le tour des autres établissements. À un moment, on ne saura plus où mettre les enfants", a-t-il déclaré à APMnews.

Le SNPEH, seul syndicat de pédiatres hospitaliers, a quitté l'INPH pour rejoindre en mai l'intersyndicale Avenir hospitalier. Il fait partie du conseil national professionnel de pédiatrie et déclare 22 adhérents, a précisé son président à APMnews.

"Chaque année, sauf la dernière, 'grâce' au Covid, les services de pédiatrie subissent de plein fouet les épidémies automno-hivernales, déstabilisant les services de nombreux mois avec urgences et unités d'hospitalisation débordées", rappelle-t-il dans son communiqué.

"De maigres moyens supplémentaires sont accordés mais sont nettement insuffisants. Nous croisons les doigts à chaque fois, faute d'écoute et de mise à disposition de moyens adaptés", rapporte le président qui exerce au groupe hospitalier de Seclin-Carvin (Nord et Pas-de-Calais).

"En 2019, la rupture a été atteinte pour les bronchiolites nécessitant des services de réanimation en région parisienne. Avant les transferts interrégionaux d'adultes atteints de Covid et nécessitant des soins de réanimation, il y a eu ceux des nourrissons atteints de bronchiolite nécessitant, de même, des soins de réanimation", poursuit le Dr Cixous.

"Depuis le début de l'automne, nous assistons à une conjonction de plusieurs épidémies virales respiratoires et digestives plus précoces et intenses que jamais, alors que des lits d'hospitalisation ont dû être fermés par insuffisance numérique de soignants et que nous ne pouvons utiliser certains lits en chambre double à cause du Covid", rapporte-t-il. La bronchiolite de cette année semble "plus méchante", estime-t-il.

De plus, "un nouveau pic de consultations et d'hospitalisations d'enfants et d'adolescents en grande souffrance psychologique est venu aggraver la situation", pointe-t-il.

"L'ouverture de lits supplémentaires lors d'épidémies avait été actée. Or rien ne se passe", dénonce-t-il. Dans sa région, 8 lits ont été ouverts au CHU de Lille, mais cela ne suffit pas.

"Nous sommes au bord de la rupture et des accidents graves touchant des enfants risquent de survenir si rien n'est fait", met-il en garde.

"On laisse repartir des 'vomisseurs' chez eux en priant pour que cela ne s'aggrave pas car nous ne pouvons les garder", déclare-t-il.

Il dénonce "l'allongement du temps d'attente aux urgences bien pire que les autres hivers (à cause de l'afflux et du manque de places) avec tout le danger et l'inconfort que cela induit". "Ces derniers jours, des enfants ont attendu 16 heures aux urgences", déplore-t-il.

Les conditions de travail deviennent "insupportables" et cela conduit à des départs comme au CH de Douai où l'équipe qui avait été recrutée s'est délitée, selon le médecin. Les urgences pédiatriques de cet établissement ont dû fermer la nuit en novembre, rappelle-t-on (cf dépêche du 15/11/2021 à 17:47).

Le président du SNPEH rapporte "l'impression que les autorités ne réagissent pas". Le rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas), publié en juin sur l'organisation des soins en pédiatrie, "n'a finalement pas servi à grand-chose", le secteur libéral "ne peut pas nous aider dans les déserts médicaux" et il cite aussi "la nouvelle loi de financement des urgences qui va mettre en difficulté de nombreux services de pédiatrie (services de pédiatrie beaucoup financés par les urgences)".

Fin octobre, le Collectif Inter-Hôpitaux avait déjà alerté sur le fait que la pénurie de soignants mettait en danger la santé des enfants, rappelle-t-on (cf dépêche du 28/10/2021 à 16:20).

sl/ab/APMnews

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LE SYNDICAT DE PÉDIATRES HOSPITALIERS DÉNONCE UNE SITUATION "AU BORD DE LA RUPTURE"

SECLIN (Nord), 6 décembre 2021 (APMnews) - Le Syndicat national des pédiatres des établissements hospitaliers (SNPEH) dénonce une situation "au bord de la rupture" pour l'accueil des enfants aux urgences et dans les services d'hospitalisations avec les épidémies hivernales.

"La pédiatrie rencontre une crise sans précédent", écrit le Dr Emmanuel Cixous, président du SNPEH dans un communiqué diffusé vendredi. Il était dans le cortège de la manifestation samedi à Paris pour défendre l'hôpital public et demander plus d'effectifs (cf dépêche du 04/12/2021 à 18:35).

"La situation n'a jamais été si tendue. Notre angoisse c'est de se retrouver un jour prochain sans pouvoir transférer des enfants qui auraient besoin d'oxygénothérapie, de perfusion, après avoir fait le tour des autres établissements. À un moment, on ne saura plus où mettre les enfants", a-t-il déclaré à APMnews.

Le SNPEH, seul syndicat de pédiatres hospitaliers, a quitté l'INPH pour rejoindre en mai l'intersyndicale Avenir hospitalier. Il fait partie du conseil national professionnel de pédiatrie et déclare 22 adhérents, a précisé son président à APMnews.

"Chaque année, sauf la dernière, 'grâce' au Covid, les services de pédiatrie subissent de plein fouet les épidémies automno-hivernales, déstabilisant les services de nombreux mois avec urgences et unités d'hospitalisation débordées", rappelle-t-il dans son communiqué.

"De maigres moyens supplémentaires sont accordés mais sont nettement insuffisants. Nous croisons les doigts à chaque fois, faute d'écoute et de mise à disposition de moyens adaptés", rapporte le président qui exerce au groupe hospitalier de Seclin-Carvin (Nord et Pas-de-Calais).

"En 2019, la rupture a été atteinte pour les bronchiolites nécessitant des services de réanimation en région parisienne. Avant les transferts interrégionaux d'adultes atteints de Covid et nécessitant des soins de réanimation, il y a eu ceux des nourrissons atteints de bronchiolite nécessitant, de même, des soins de réanimation", poursuit le Dr Cixous.

"Depuis le début de l'automne, nous assistons à une conjonction de plusieurs épidémies virales respiratoires et digestives plus précoces et intenses que jamais, alors que des lits d'hospitalisation ont dû être fermés par insuffisance numérique de soignants et que nous ne pouvons utiliser certains lits en chambre double à cause du Covid", rapporte-t-il. La bronchiolite de cette année semble "plus méchante", estime-t-il.

De plus, "un nouveau pic de consultations et d'hospitalisations d'enfants et d'adolescents en grande souffrance psychologique est venu aggraver la situation", pointe-t-il.

"L'ouverture de lits supplémentaires lors d'épidémies avait été actée. Or rien ne se passe", dénonce-t-il. Dans sa région, 8 lits ont été ouverts au CHU de Lille, mais cela ne suffit pas.

"Nous sommes au bord de la rupture et des accidents graves touchant des enfants risquent de survenir si rien n'est fait", met-il en garde.

"On laisse repartir des 'vomisseurs' chez eux en priant pour que cela ne s'aggrave pas car nous ne pouvons les garder", déclare-t-il.

Il dénonce "l'allongement du temps d'attente aux urgences bien pire que les autres hivers (à cause de l'afflux et du manque de places) avec tout le danger et l'inconfort que cela induit". "Ces derniers jours, des enfants ont attendu 16 heures aux urgences", déplore-t-il.

Les conditions de travail deviennent "insupportables" et cela conduit à des départs comme au CH de Douai où l'équipe qui avait été recrutée s'est délitée, selon le médecin. Les urgences pédiatriques de cet établissement ont dû fermer la nuit en novembre, rappelle-t-on (cf dépêche du 15/11/2021 à 17:47).

Le président du SNPEH rapporte "l'impression que les autorités ne réagissent pas". Le rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas), publié en juin sur l'organisation des soins en pédiatrie, "n'a finalement pas servi à grand-chose", le secteur libéral "ne peut pas nous aider dans les déserts médicaux" et il cite aussi "la nouvelle loi de financement des urgences qui va mettre en difficulté de nombreux services de pédiatrie (services de pédiatrie beaucoup financés par les urgences)".

Fin octobre, le Collectif Inter-Hôpitaux avait déjà alerté sur le fait que la pénurie de soignants mettait en danger la santé des enfants, rappelle-t-on (cf dépêche du 28/10/2021 à 16:20).

sl/ab/APMnews

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