Actualités de l'Urgence - APM
LES DÉPLACEMENTS EN PROVENANCE DU ROYAUME-UNI SUSPENDUS EN RAISON D'UN NOUVEAU VARIANT DU SARS-COV-2
Cette décision a été prise à l'issue d'un conseil de défense et de sécurité nationale (CDSN) présidé par le président de la République, Emmanuel Macron, dans le contexte de l’accélération de l’épidémie depuis quelques jours au Royaume-Uni, à la suite de l'apparition de ce variant du Sars-CoV-2.
"Les autorités sanitaires britanniques ont notifié à l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) l'information selon laquelle cette mutation pourrait possiblement être plus contagieuse que les autres variantes du Sars-CoV-2", rapporte le chef du gouvernement, Jean Castex, dans le communiqué.
De fait, "il a été décidé la suspension à compter de ce soir 20 décembre à minuit (heure de Paris), et pour une durée de 48 heures, de tous les déplacements de personnes, y compris liés aux transports de marchandises, par voie routière, aérienne, maritime ou ferroviaire en provenance du Royaume-Uni".
La souche virale VUI-2020-12-01 (également nommée B.1.1.7) est "connue depuis le mois de septembre parmi environ 12.000 mutations enregistrées" et "n’avait jusqu'ici pas fait l’objet d’alerte particulière de la part des virologues qui suivent les évolutions du virus", a indiqué Matignon.
Les Centres nationaux de référence (CNR) pour la lutte contre les maladies transmissibles, saisis mardi par le ministère des solidarités et de la santé "dès les premières alertes émises par le gouvernement britannique", ont établi que la souche VUI-2020-12-01 "ne sembl[ait] pas entraîner, à ce stade des connaissances, une gravité accrue ou une résistance au vaccin", et qu'il n'était "pas clairement établi à ce stade que la diffusion dite 'rapide' de cette mutation au Royaume-Uni serait liée à une propriété intrinsèque de ce virus".
Les CNR ont également indiqué que "le fait que cette souche soit plus contagieuse n’a pas été démontré à ce stade".
Application du "principe de précaution"
Interviewé lundi matin sur Europe 1, le ministre des solidarités et de la santé, Olivier Véran, a mis en avant le "principe de précaution", assurant que même s'il n'y avait "pas de preuve" à ce stade d'une contagiosité accrue du nouveau variant, "on doit prendre toutes les dispositions nécessaires".
"L’idée n’est pas de faire peur, mais de constater que nous prenons les décisions au bon moment pour protéger les populations tant qu’il y a un doute", a-t-il déclaré.
Le risque que cette souche accélère l'épidémie de Covid-19 n'est à ce stade que "théorique", a insisté le ministre. Il a aussi souligné que les mutations présentées par le VUI-2020-12-01 n'altéraient pas les performances des RT-PCR de diagnostic et qu'elles n'avaient pas d'impact sur l'efficacité des deux premiers vaccins mis sur le marché (ceux de Pfizer/BioNTech et de Moderna) car "les anticorps développés [après la vaccination] ne ciblent pas la zone mutée du virus".
Il a rappelé à ce titre que la France débuterait les premières injections de vaccins "en fin de week-end prochain".
Olivier Véran a par ailleurs indiqué qu'il était "tout à fait possible que le [nouveau variant] circule en France", même s'il n'a "pas été retrouvé" parmi les "500 souches virales identifiées et analysées" par séquençage "sur les derniers jours" -ce qui "ne veut pas dire qu'il ne circule pas".
Dans un rapport d'évaluation du risque diffusé lundi, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) indique que "quelques cas" d'infection avec le nouveau variant -qui est porteur de "multiples mutations" sur la protéine spike- ont été recensés en Islande, au Danemark et aux Pays-Bas, ainsi que, "selon des médias, en Belgique et en Italie".
"Les analyses préliminaires menées au Royaume-Uni suggèrent que ce variant est significativement plus transmissible que les variants qui circulaient jusqu'à présent, avec, selon les estimations, une capacité d'augmenter le taux de reproduction R de 0,4 ou plus et une transmissibilité accrue pouvant atteindre 70%", écrit l'ECDC.
Cité dans un article de Sciencemag diffusé dimanche, le virologue allemand Christian Drosten de l'université de la Charité à Berlin s'est montré prudent sur ce point, estimant qu'il était "prématuré" de conclure quant aux capacités d'infection du nouveau variant, d'autant que ce dernier est aussi porteur d'une délétion dans un autre gène (ORF8) qui, selon certaines études, pourrait conduire à une baisse des capacités du virus à se diffuser.
Par ailleurs, comme les CNR, l'ECDC n'a pas identifié d'éléments pour dire que le nouveau variant augmentait la sévérité des infections. L'agence européenne souligne que des études sont en cours pour évaluer l'effet du nouveau variant sur le risque de réinfection et sur l'efficacité vaccinale.
Test obligatoire pour les personnes venant du Royaume-Uni et d'Afrique du Sud
Matignon indique par ailleurs que la suspension des déplacements en provenance du Royaume-Uni a pour objectif de permettre d'une part, aux Etats membres de l'Union européenne "de définir une doctrine commune sur la régulation et le contrôle des flux en provenance du Royaume-Uni", et d'autre part, de "préparer opérationnellement une réouverture sécurisée des flux en provenance du Royaume-Uni à partir du [mardi] 22 décembre".
La reprise des déplacements de personnes en provenance du Royaume-Uni s'accompagnera toutefois d'un "dispositif de test obligatoire au départ".
"Nous veillerons particulièrement à la situation spécifique des ressortissants français qui ont prévu de rentrer en France pour passer les fêtes de fin d’année en famille", a assuré Jean Castex, en les incitant toutefois "à prendre leurs dispositions pour réaliser un test PCR dans les prochains jours".
Matignon a ajouté que compte-tenu de la forte circulation de la souche VUI-2020-12-01 en Afrique du Sud, le pays avait également été classé "dans la catégorie de ceux soumis à un test obligatoire avant embarquement".
gl-sb/ab/APMnews
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LES DÉPLACEMENTS EN PROVENANCE DU ROYAUME-UNI SUSPENDUS EN RAISON D'UN NOUVEAU VARIANT DU SARS-COV-2
Cette décision a été prise à l'issue d'un conseil de défense et de sécurité nationale (CDSN) présidé par le président de la République, Emmanuel Macron, dans le contexte de l’accélération de l’épidémie depuis quelques jours au Royaume-Uni, à la suite de l'apparition de ce variant du Sars-CoV-2.
"Les autorités sanitaires britanniques ont notifié à l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) l'information selon laquelle cette mutation pourrait possiblement être plus contagieuse que les autres variantes du Sars-CoV-2", rapporte le chef du gouvernement, Jean Castex, dans le communiqué.
De fait, "il a été décidé la suspension à compter de ce soir 20 décembre à minuit (heure de Paris), et pour une durée de 48 heures, de tous les déplacements de personnes, y compris liés aux transports de marchandises, par voie routière, aérienne, maritime ou ferroviaire en provenance du Royaume-Uni".
La souche virale VUI-2020-12-01 (également nommée B.1.1.7) est "connue depuis le mois de septembre parmi environ 12.000 mutations enregistrées" et "n’avait jusqu'ici pas fait l’objet d’alerte particulière de la part des virologues qui suivent les évolutions du virus", a indiqué Matignon.
Les Centres nationaux de référence (CNR) pour la lutte contre les maladies transmissibles, saisis mardi par le ministère des solidarités et de la santé "dès les premières alertes émises par le gouvernement britannique", ont établi que la souche VUI-2020-12-01 "ne sembl[ait] pas entraîner, à ce stade des connaissances, une gravité accrue ou une résistance au vaccin", et qu'il n'était "pas clairement établi à ce stade que la diffusion dite 'rapide' de cette mutation au Royaume-Uni serait liée à une propriété intrinsèque de ce virus".
Les CNR ont également indiqué que "le fait que cette souche soit plus contagieuse n’a pas été démontré à ce stade".
Application du "principe de précaution"
Interviewé lundi matin sur Europe 1, le ministre des solidarités et de la santé, Olivier Véran, a mis en avant le "principe de précaution", assurant que même s'il n'y avait "pas de preuve" à ce stade d'une contagiosité accrue du nouveau variant, "on doit prendre toutes les dispositions nécessaires".
"L’idée n’est pas de faire peur, mais de constater que nous prenons les décisions au bon moment pour protéger les populations tant qu’il y a un doute", a-t-il déclaré.
Le risque que cette souche accélère l'épidémie de Covid-19 n'est à ce stade que "théorique", a insisté le ministre. Il a aussi souligné que les mutations présentées par le VUI-2020-12-01 n'altéraient pas les performances des RT-PCR de diagnostic et qu'elles n'avaient pas d'impact sur l'efficacité des deux premiers vaccins mis sur le marché (ceux de Pfizer/BioNTech et de Moderna) car "les anticorps développés [après la vaccination] ne ciblent pas la zone mutée du virus".
Il a rappelé à ce titre que la France débuterait les premières injections de vaccins "en fin de week-end prochain".
Olivier Véran a par ailleurs indiqué qu'il était "tout à fait possible que le [nouveau variant] circule en France", même s'il n'a "pas été retrouvé" parmi les "500 souches virales identifiées et analysées" par séquençage "sur les derniers jours" -ce qui "ne veut pas dire qu'il ne circule pas".
Dans un rapport d'évaluation du risque diffusé lundi, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) indique que "quelques cas" d'infection avec le nouveau variant -qui est porteur de "multiples mutations" sur la protéine spike- ont été recensés en Islande, au Danemark et aux Pays-Bas, ainsi que, "selon des médias, en Belgique et en Italie".
"Les analyses préliminaires menées au Royaume-Uni suggèrent que ce variant est significativement plus transmissible que les variants qui circulaient jusqu'à présent, avec, selon les estimations, une capacité d'augmenter le taux de reproduction R de 0,4 ou plus et une transmissibilité accrue pouvant atteindre 70%", écrit l'ECDC.
Cité dans un article de Sciencemag diffusé dimanche, le virologue allemand Christian Drosten de l'université de la Charité à Berlin s'est montré prudent sur ce point, estimant qu'il était "prématuré" de conclure quant aux capacités d'infection du nouveau variant, d'autant que ce dernier est aussi porteur d'une délétion dans un autre gène (ORF8) qui, selon certaines études, pourrait conduire à une baisse des capacités du virus à se diffuser.
Par ailleurs, comme les CNR, l'ECDC n'a pas identifié d'éléments pour dire que le nouveau variant augmentait la sévérité des infections. L'agence européenne souligne que des études sont en cours pour évaluer l'effet du nouveau variant sur le risque de réinfection et sur l'efficacité vaccinale.
Test obligatoire pour les personnes venant du Royaume-Uni et d'Afrique du Sud
Matignon indique par ailleurs que la suspension des déplacements en provenance du Royaume-Uni a pour objectif de permettre d'une part, aux Etats membres de l'Union européenne "de définir une doctrine commune sur la régulation et le contrôle des flux en provenance du Royaume-Uni", et d'autre part, de "préparer opérationnellement une réouverture sécurisée des flux en provenance du Royaume-Uni à partir du [mardi] 22 décembre".
La reprise des déplacements de personnes en provenance du Royaume-Uni s'accompagnera toutefois d'un "dispositif de test obligatoire au départ".
"Nous veillerons particulièrement à la situation spécifique des ressortissants français qui ont prévu de rentrer en France pour passer les fêtes de fin d’année en famille", a assuré Jean Castex, en les incitant toutefois "à prendre leurs dispositions pour réaliser un test PCR dans les prochains jours".
Matignon a ajouté que compte-tenu de la forte circulation de la souche VUI-2020-12-01 en Afrique du Sud, le pays avait également été classé "dans la catégorie de ceux soumis à un test obligatoire avant embarquement".
gl-sb/ab/APMnews