Actualités de l'Urgence - APM

27/08 2021
Retour

LES MESURES BARRIÈRES, DONT LE PORT DU MASQUE, DOIVENT ÊTRE MAINTENUES DANS LES LIEUX SOUMIS AU PASSE SANITAIRE (CONSEIL SCIENTIFIQUE)

PARIS, 27 août 2021 (APMnews) - Les mesures barrières, parmi lesquelles le port du masque, doivent être maintenues, autant que possible dans les lieux soumis au passe sanitaire, y compris chez les personnes vaccinées et plus particulièrement si elles sont à risque de formes graves, souligne le conseil scientifique Covid-19, dans une "note d'alerte" mise en ligne vendredi.

Ce document, daté du vendredi 20 août et mis à jour le mercredi 25 août, aborde plusieurs sujets: le passe sanitaire et la couverture vaccinale, le "drame sanitaire" dans plusieurs territoires d'outre-mer, la rentrée scolaire, le rappel vaccinal chez les sujets âgés et les soignants.

Le conseil fait le point sur le variant delta dont la propagation rapide a été facilitée par des événements comme l'Euro de football au Royaume-Uni, "des rassemblements festifs avec des clusters de grande taille dans les discothèques", en France et dans d'autres pays européens. Il souligne sa haute transmissibilité, avec un R0 qui "pourrait atteindre 6", en lien avec des charges virales très élevées, son incubation courte (3,6 jours en moyenne), sa période de contagiosité plus longue et sa possible virulence accrue.

En métropole, le retentissement sur le système de soins est "élevé, durable, mais contenu, et pourrait le rester jusqu’à début septembre". Toutefois, le retour des habitants dans les grandes métropoles et la rentrée des classes pourraient conduire à une "nouvelle période de contaminations", décrit le conseil scientifique.

En termes de couverture vaccinale contre le Covid-19, la France se situe dans le "peloton des pays européens", avec une position "plus favorable" en ce qui concerne la vaccination des adolescents, mais "plus vulnérable" pour la vaccination des plus de 60 ans, note le conseil scientifique qui rappelle qu'elle est de 82% chez les 60-69 ans, 91% chez les 70-79 ans et 80% chez les plus de 80 ans et liée à l'indice de précarité sociale. Dans le décile le plus défavorisé, seulement 35% avaient reçu les deux doses au 11 juillet. Il revient également sur les "très faibles" couvertures observées dans certains territoires d'outre-mer.

Comme il l'avait fait dans de précédents avis, le conseil scientifique prône la stratégie d'"aller vers" vers les personnes les moins couvertes qui a permis à certains pays européens d'atteindre des couvertures vaccinales de quasiment 100% chez les plus de 60 ans. Pour atteindre les populations les plus défavorisées, il recommande une approche locale intégrant le milieu associatif.

Le conseil scientifique souligne que si la vaccination semble protéger "efficacement" contre les formes graves, son efficacité est limitée contre l'infection par ce variant, avec une protection contre les infections symptomatiques de l'ordre de 50%. Les personnes vaccinées qui sont infectées par ce variant sont capables d'infecter leur entourage, sur une durée plus courte par rapport aux non-vaccinés, pointe-t-il.

Pour le conseil scientifique, l'adhésion sociétale au passe sanitaire est "essentielle". Il qualifie le passe sanitaire de "mesure proportionnée à la gravité de la situation sur un plan de santé publique", "malgré les réserves légitimes soulevées par nombre d’organisations et citoyens" et demande aux autorités de faire preuve de "fermeté et de souplesse, pour [sa] mise en place à grande échelle, au retour des vacances, […] pour que les citoyens puissent progressivement s’approprier, au sens positif du terme, ce nouvel outil de prévention […], se familiariser avec son usage et en comprendre les bénéfices en termes de santé publique".

L'instance consultative met en avant le fait que "dans les conditions actuelles", le passe ne garantit pas, "à lui seul, l'absence de contamination entre les personnes" dans les lieux où il est exigible. "Chercher à atteindre son respect absolu pourrait faussement faire croire à ses utilisateurs qu’ils sont totalement protégés et nous paraît devoir être évité", ponctue-t-elle.

Le passe permet de réduire le risque de "contamination massive" dans ces lieux, mais en l'absence des mesures barrières, il ne permet pas de réduire à zéro le risque de transmission.

En raison de la grande transmissibilité du variant delta, de son incubation rapide (alors que, chez les non-vaccinés, un passe de moins de 72h est accepté), de sa capacité d'échappement vaccinal, le conseil scientifique souligne que "l'utilisation du passe sanitaire ne dispense en rien du respect partiel ou total des gestes barrières, selon les possibilités, dans les lieux où il est utilisé". Le conseil scientifique formule cette recommandation alors que le gouvernement a levé l'obligation du port du masque dans les établissements soumis au passe sanitaire par décret, rappelle-t-on (cf dépêche du 20/07/2021 à 14:57).

Lorsque les activités qui y sont pratiquées ne sont pas compatibles avec le port du masque et que la distance physique ne peut être respectée, il recommande "un respect des gestes barrières maintenu au maximum de ce qui peut être fait" et la mise en place d'une politique d'aération des locaux, d'utilisation de capteurs de CO2, de systèmes de ventilation, et de purificateurs d'air selon les cas.

Plus globalement, le conseil scientifique appelle au respect des mesures barrières "même pour les sujets complètement vaccinés, notamment à risque de formes graves ou ayant un membre de son entourage à risque de forme grave". Il estime que le port du masque reste "nécessaire" chez les personnes vaccinées à l'intérieur: pour limiter la transmission du virus à d’autres, et se protéger soi-même, notamment en cas de facteurs de risque de formes graves.

Le conseil scientifique déplore par ailleurs une baisse du nombre de contacts déclarés par les personnes récemment diagnostiquées depuis début juillet.

Rappel à moyen terme avec un nouveau vaccin

La Haute autorité de santé (HAS) a recommandé une dose de rappel chez toutes les personnes de plus de 65 ans (cf dépêche du 24/08/2021 à 11:13). La campagne devrait débuter les 12-13 septembre, avec des commandes possibles pour les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) et unités de soins de longue durée (USLD) dès lundi (cf dépêche du 27/08/2021 à 15:00).

Le conseil scientifique préconise de débuter la campagne de vaccination de rappel en priorité dans les Ehpad du fait de la "prévalence de sujets très vulnérables et l'impact de la vie en collectivité sur l'épidémie et la circulation virale". Pour le conseil scientifique, l'utilisation d’une troisième dose autologue "parait être une réponse opérationnelle à court terme". Toutefois, à moyen terme, dans un "contexte de circulation accrue de virus présentant des variations antigéniques", il préconise le recours à un nouveau vaccin contenant un "immunogène" actualisé, proche de celle du virus circulant.

"En aucun cas cette campagne de rappel ne doit faire oublier que tous les moyens doivent être mis pour vacciner les personnes âgées actuellement non vaccinées", pointe-t-il. Selon le conseil, cette vaccination "de rattrapage" est une "véritable urgence sanitaire". Il appelle à ce titre à soutenir les acteurs du soin primaire, notamment en transmettant aux médecins traitants les listes des patients non vaccinés.

Note d’alerte du conseil scientifique Covid-19 du 20 août 2021: fin de la période estivale et pass sanitaire, rentrée de septembre 2021

vib/ab/APMnews

Les données APM Santé sont la propriété de APM International. Toute copie, republication ou redistribution des données APM Santé, notamment via la mise en antémémoire, l'encadrement ou des moyens similaires, est expressément interdite sans l'accord préalable écrit de APM. APM ne sera pas responsable des erreurs ou des retards dans les données ou de toutes actions entreprises en fonction de celles-ci ou toutes décisions prises sur la base du service. APM, APM Santé et le logo APM International, sont des marques d'APM International dans le monde. Pour de plus amples informations sur les autres services d'APM, veuillez consulter le site Web public d'APM à l'adresse www.apmnews.com

Copyright © APM-Santé - Tous droits réservés.

Informations professionnelles

27/08 2021
Retour

LES MESURES BARRIÈRES, DONT LE PORT DU MASQUE, DOIVENT ÊTRE MAINTENUES DANS LES LIEUX SOUMIS AU PASSE SANITAIRE (CONSEIL SCIENTIFIQUE)

PARIS, 27 août 2021 (APMnews) - Les mesures barrières, parmi lesquelles le port du masque, doivent être maintenues, autant que possible dans les lieux soumis au passe sanitaire, y compris chez les personnes vaccinées et plus particulièrement si elles sont à risque de formes graves, souligne le conseil scientifique Covid-19, dans une "note d'alerte" mise en ligne vendredi.

Ce document, daté du vendredi 20 août et mis à jour le mercredi 25 août, aborde plusieurs sujets: le passe sanitaire et la couverture vaccinale, le "drame sanitaire" dans plusieurs territoires d'outre-mer, la rentrée scolaire, le rappel vaccinal chez les sujets âgés et les soignants.

Le conseil fait le point sur le variant delta dont la propagation rapide a été facilitée par des événements comme l'Euro de football au Royaume-Uni, "des rassemblements festifs avec des clusters de grande taille dans les discothèques", en France et dans d'autres pays européens. Il souligne sa haute transmissibilité, avec un R0 qui "pourrait atteindre 6", en lien avec des charges virales très élevées, son incubation courte (3,6 jours en moyenne), sa période de contagiosité plus longue et sa possible virulence accrue.

En métropole, le retentissement sur le système de soins est "élevé, durable, mais contenu, et pourrait le rester jusqu’à début septembre". Toutefois, le retour des habitants dans les grandes métropoles et la rentrée des classes pourraient conduire à une "nouvelle période de contaminations", décrit le conseil scientifique.

En termes de couverture vaccinale contre le Covid-19, la France se situe dans le "peloton des pays européens", avec une position "plus favorable" en ce qui concerne la vaccination des adolescents, mais "plus vulnérable" pour la vaccination des plus de 60 ans, note le conseil scientifique qui rappelle qu'elle est de 82% chez les 60-69 ans, 91% chez les 70-79 ans et 80% chez les plus de 80 ans et liée à l'indice de précarité sociale. Dans le décile le plus défavorisé, seulement 35% avaient reçu les deux doses au 11 juillet. Il revient également sur les "très faibles" couvertures observées dans certains territoires d'outre-mer.

Comme il l'avait fait dans de précédents avis, le conseil scientifique prône la stratégie d'"aller vers" vers les personnes les moins couvertes qui a permis à certains pays européens d'atteindre des couvertures vaccinales de quasiment 100% chez les plus de 60 ans. Pour atteindre les populations les plus défavorisées, il recommande une approche locale intégrant le milieu associatif.

Le conseil scientifique souligne que si la vaccination semble protéger "efficacement" contre les formes graves, son efficacité est limitée contre l'infection par ce variant, avec une protection contre les infections symptomatiques de l'ordre de 50%. Les personnes vaccinées qui sont infectées par ce variant sont capables d'infecter leur entourage, sur une durée plus courte par rapport aux non-vaccinés, pointe-t-il.

Pour le conseil scientifique, l'adhésion sociétale au passe sanitaire est "essentielle". Il qualifie le passe sanitaire de "mesure proportionnée à la gravité de la situation sur un plan de santé publique", "malgré les réserves légitimes soulevées par nombre d’organisations et citoyens" et demande aux autorités de faire preuve de "fermeté et de souplesse, pour [sa] mise en place à grande échelle, au retour des vacances, […] pour que les citoyens puissent progressivement s’approprier, au sens positif du terme, ce nouvel outil de prévention […], se familiariser avec son usage et en comprendre les bénéfices en termes de santé publique".

L'instance consultative met en avant le fait que "dans les conditions actuelles", le passe ne garantit pas, "à lui seul, l'absence de contamination entre les personnes" dans les lieux où il est exigible. "Chercher à atteindre son respect absolu pourrait faussement faire croire à ses utilisateurs qu’ils sont totalement protégés et nous paraît devoir être évité", ponctue-t-elle.

Le passe permet de réduire le risque de "contamination massive" dans ces lieux, mais en l'absence des mesures barrières, il ne permet pas de réduire à zéro le risque de transmission.

En raison de la grande transmissibilité du variant delta, de son incubation rapide (alors que, chez les non-vaccinés, un passe de moins de 72h est accepté), de sa capacité d'échappement vaccinal, le conseil scientifique souligne que "l'utilisation du passe sanitaire ne dispense en rien du respect partiel ou total des gestes barrières, selon les possibilités, dans les lieux où il est utilisé". Le conseil scientifique formule cette recommandation alors que le gouvernement a levé l'obligation du port du masque dans les établissements soumis au passe sanitaire par décret, rappelle-t-on (cf dépêche du 20/07/2021 à 14:57).

Lorsque les activités qui y sont pratiquées ne sont pas compatibles avec le port du masque et que la distance physique ne peut être respectée, il recommande "un respect des gestes barrières maintenu au maximum de ce qui peut être fait" et la mise en place d'une politique d'aération des locaux, d'utilisation de capteurs de CO2, de systèmes de ventilation, et de purificateurs d'air selon les cas.

Plus globalement, le conseil scientifique appelle au respect des mesures barrières "même pour les sujets complètement vaccinés, notamment à risque de formes graves ou ayant un membre de son entourage à risque de forme grave". Il estime que le port du masque reste "nécessaire" chez les personnes vaccinées à l'intérieur: pour limiter la transmission du virus à d’autres, et se protéger soi-même, notamment en cas de facteurs de risque de formes graves.

Le conseil scientifique déplore par ailleurs une baisse du nombre de contacts déclarés par les personnes récemment diagnostiquées depuis début juillet.

Rappel à moyen terme avec un nouveau vaccin

La Haute autorité de santé (HAS) a recommandé une dose de rappel chez toutes les personnes de plus de 65 ans (cf dépêche du 24/08/2021 à 11:13). La campagne devrait débuter les 12-13 septembre, avec des commandes possibles pour les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) et unités de soins de longue durée (USLD) dès lundi (cf dépêche du 27/08/2021 à 15:00).

Le conseil scientifique préconise de débuter la campagne de vaccination de rappel en priorité dans les Ehpad du fait de la "prévalence de sujets très vulnérables et l'impact de la vie en collectivité sur l'épidémie et la circulation virale". Pour le conseil scientifique, l'utilisation d’une troisième dose autologue "parait être une réponse opérationnelle à court terme". Toutefois, à moyen terme, dans un "contexte de circulation accrue de virus présentant des variations antigéniques", il préconise le recours à un nouveau vaccin contenant un "immunogène" actualisé, proche de celle du virus circulant.

"En aucun cas cette campagne de rappel ne doit faire oublier que tous les moyens doivent être mis pour vacciner les personnes âgées actuellement non vaccinées", pointe-t-il. Selon le conseil, cette vaccination "de rattrapage" est une "véritable urgence sanitaire". Il appelle à ce titre à soutenir les acteurs du soin primaire, notamment en transmettant aux médecins traitants les listes des patients non vaccinés.

Note d’alerte du conseil scientifique Covid-19 du 20 août 2021: fin de la période estivale et pass sanitaire, rentrée de septembre 2021

vib/ab/APMnews

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies pour réaliser des statistiques de visites.