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08/08 2022
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MISSION FLASH URGENCES ET SOINS NON PROGRAMMÉS: UN PREMIER COMITÉ DE SUIVI DES MESURES QUI LAISSE SUDF SUR SA FAIM

PARIS, 8 août 2022 (APMnews) - Le comité de suivi et d'évaluation des mesures de la mission "flash", qui a réuni jeudi près de 70 représentants des professionnels de santé, des usagers et des associations d'élus, n'a pas permis d'apporter de réponse aux "besoins encore présents ou non couverts par les mesures actuelles", a rapporté le président de Samu-Urgences de France (SUdF), le Dr Marc Noizet, contacté lundi par APMnews.

Un "premier comité de suivi et d'évaluation des mesures de la mission 'flash'" a été organisé jeudi en distanciel par le ministre de la santé et de la prévention, François Braun, comme l'a rapporté ce dernier sur Twitter.

Si le ministre a mis en avant ces "trois heures d'écoute et d'échanges directs" avec "70 acteurs engagés autour de la table", ce premier état des lieux, un mois après l'annonce des mesures retenues à l'issue de la mission flash sur les urgences et les soins non programmés (cf dépêche du 01/07/2022 à 20:27), n'a pas apporté un panorama de la situation des urgences hospitalières au coeur de l'été, a expliqué le Dr Noizet: "On n'était pas vraiment dans un comité de suivi mais plutôt dans une phase préalable à la concertation."

"M. Braun a rappelé qu'il souhaitait un changement dans la méthode de travail, et qu'il souhaitait une concertation large qui associe le terrain, avec une composante nouvelle qui était qu'il voulait une présence des représentants des usagers et des territoires par le biais des élus", a indiqué le Dr Noizet au sujet de la réunion. Celle-ci a rassemblé "des représentants des usagers, des élus aux différents niveaux de l'état (associations des maires ruraux, des départements...), des représentations syndicales conventionnelles (CGT, FO, CFDT...), les fédérations hospitalières, représentants des conférences de présidents de commission médicale d'établissement (CME), des représentants des urgentistes et médecins libéraux".

"Il y a eu un état des lieux très bref sur les grandes lignes de la mise en application de la mission flash sur lequel la DGOS [direction générale de l'offre de soins] ne s'est pas appesantie", a-t-il poursuivi, en évoquant également un retour d'expérience sur la mise en oeuvre de la mission flash par le directeur général de l'agence régionale de santé (ARS) Occitanie, Didier Jaffre.

Si le tour de table opéré par les différents participants a permis d'évoquer "les besoins encore présents ou non couverts par les mesures actuelles", il n'a pas non plus fait émerger de problématiques largement partagées ou de solutions transversales, a fait remarquer le Dr Noizet: "On n'est pas dans la construction aujourd'hui, comme il n'y a pas de réponse derrière on ne peut pas dire qu'on construise la suite."

"Le ministre a rappelé que dans les mesures proposées, il faudra arbitrer en septembre sur ce qui a lieu d'être prolongé parce qu'ayant du sens, ou abandonné pour les mesures qui n'auraient pas du tout été utilisées ou qui n'auraient pas marché", a enchaîné le président de Samu-Urgences de France.

Pas d'aperçu chiffré côté ministère

"Hormis les données chiffrées que nous avons données, il n'y a aucune donnée chiffrée qui a été donnée [par le ministère]", a -t-il regretté. "On aurait pu s'attendre à avoir un tableau d'indicateurs alors que derrière chacune des mesures il y avait un indicateur."

Tandis que Samu-Urgences de France avait alerté une semaine plus tôt sur la hausse de 21% du nombre d'appels aux Samu au cours du mois de juillet et les difficultés qu'engendrait cette hausse d'activité "non anticipée" pour 83% des centres 15 (cf dépêche du 03/08/2022 à 15:48), le président du syndicat d'urgentistes a fait état de difficultés persistantes des Samu pour renforcer leurs effectifs en assistants de régulation médicale (ARM), en dépit des mesures de la "mission flash". "Embaucher des ARM en plein été, c'est de l'ordre de la mission impossible; c'est un métier peu connu, qui demande de s'engager dans une qualification aujourd'hui, et en plein milieu on n'a pas des volontaires qui viennent taper à la porte."

"Ce qui a permis à certains centres 15 d'avancer, c'est la possibilité de prendre temporairement des étudiants en médecine pour les établissements qui sont à proximité de CHU", a-t-il nuancé, "c'est une ressource supplémentaire qu'on a pu mobiliser dans certains centres 15, mais en dehors de ça, on est vraiment en difficulté".

"On espère qu'à la sortie de l'été la pression va retomber parce que l'offre de soins va rouvrir progressivement", a soufflé le président de SUdF.

Deux autres réunions du comité de suivi et d'évaluation des mesures de la mission "flash" devraient avoir lieu sous le même format d'ici la fin de l'été, fin août et fin septembre.

gl/ab/APMnews

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PARIS, 8 août 2022 (APMnews) - Le comité de suivi et d'évaluation des mesures de la mission "flash", qui a réuni jeudi près de 70 représentants des professionnels de santé, des usagers et des associations d'élus, n'a pas permis d'apporter de réponse aux "besoins encore présents ou non couverts par les mesures actuelles", a rapporté le président de Samu-Urgences de France (SUdF), le Dr Marc Noizet, contacté lundi par APMnews.

Un "premier comité de suivi et d'évaluation des mesures de la mission 'flash'" a été organisé jeudi en distanciel par le ministre de la santé et de la prévention, François Braun, comme l'a rapporté ce dernier sur Twitter.

Si le ministre a mis en avant ces "trois heures d'écoute et d'échanges directs" avec "70 acteurs engagés autour de la table", ce premier état des lieux, un mois après l'annonce des mesures retenues à l'issue de la mission flash sur les urgences et les soins non programmés (cf dépêche du 01/07/2022 à 20:27), n'a pas apporté un panorama de la situation des urgences hospitalières au coeur de l'été, a expliqué le Dr Noizet: "On n'était pas vraiment dans un comité de suivi mais plutôt dans une phase préalable à la concertation."

"M. Braun a rappelé qu'il souhaitait un changement dans la méthode de travail, et qu'il souhaitait une concertation large qui associe le terrain, avec une composante nouvelle qui était qu'il voulait une présence des représentants des usagers et des territoires par le biais des élus", a indiqué le Dr Noizet au sujet de la réunion. Celle-ci a rassemblé "des représentants des usagers, des élus aux différents niveaux de l'état (associations des maires ruraux, des départements...), des représentations syndicales conventionnelles (CGT, FO, CFDT...), les fédérations hospitalières, représentants des conférences de présidents de commission médicale d'établissement (CME), des représentants des urgentistes et médecins libéraux".

"Il y a eu un état des lieux très bref sur les grandes lignes de la mise en application de la mission flash sur lequel la DGOS [direction générale de l'offre de soins] ne s'est pas appesantie", a-t-il poursuivi, en évoquant également un retour d'expérience sur la mise en oeuvre de la mission flash par le directeur général de l'agence régionale de santé (ARS) Occitanie, Didier Jaffre.

Si le tour de table opéré par les différents participants a permis d'évoquer "les besoins encore présents ou non couverts par les mesures actuelles", il n'a pas non plus fait émerger de problématiques largement partagées ou de solutions transversales, a fait remarquer le Dr Noizet: "On n'est pas dans la construction aujourd'hui, comme il n'y a pas de réponse derrière on ne peut pas dire qu'on construise la suite."

"Le ministre a rappelé que dans les mesures proposées, il faudra arbitrer en septembre sur ce qui a lieu d'être prolongé parce qu'ayant du sens, ou abandonné pour les mesures qui n'auraient pas du tout été utilisées ou qui n'auraient pas marché", a enchaîné le président de Samu-Urgences de France.

Pas d'aperçu chiffré côté ministère

"Hormis les données chiffrées que nous avons données, il n'y a aucune donnée chiffrée qui a été donnée [par le ministère]", a -t-il regretté. "On aurait pu s'attendre à avoir un tableau d'indicateurs alors que derrière chacune des mesures il y avait un indicateur."

Tandis que Samu-Urgences de France avait alerté une semaine plus tôt sur la hausse de 21% du nombre d'appels aux Samu au cours du mois de juillet et les difficultés qu'engendrait cette hausse d'activité "non anticipée" pour 83% des centres 15 (cf dépêche du 03/08/2022 à 15:48), le président du syndicat d'urgentistes a fait état de difficultés persistantes des Samu pour renforcer leurs effectifs en assistants de régulation médicale (ARM), en dépit des mesures de la "mission flash". "Embaucher des ARM en plein été, c'est de l'ordre de la mission impossible; c'est un métier peu connu, qui demande de s'engager dans une qualification aujourd'hui, et en plein milieu on n'a pas des volontaires qui viennent taper à la porte."

"Ce qui a permis à certains centres 15 d'avancer, c'est la possibilité de prendre temporairement des étudiants en médecine pour les établissements qui sont à proximité de CHU", a-t-il nuancé, "c'est une ressource supplémentaire qu'on a pu mobiliser dans certains centres 15, mais en dehors de ça, on est vraiment en difficulté".

"On espère qu'à la sortie de l'été la pression va retomber parce que l'offre de soins va rouvrir progressivement", a soufflé le président de SUdF.

Deux autres réunions du comité de suivi et d'évaluation des mesures de la mission "flash" devraient avoir lieu sous le même format d'ici la fin de l'été, fin août et fin septembre.

gl/ab/APMnews

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