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14/10 2021
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OBLIGATION VACCINALE AUX ANTILLES: DÉBUT D'UNE MISE EN OEUVRE TRÈS PROGRESSIVE CHEZ LES PROFESSIONNELS DE SANTÉ

FORT-DE-FRANCE, POINTE-A-PITRE, 14 octobre 2021 (APMnews) - La mise en oeuvre de l'obligation de vaccination contre le Covid pour les professionnels de santé débute très progressivement en Martinique et en Guadeloupe au vu des réticences rencontrées, ont rapporté à APMnews Benjamin Garel, directeur général du CHU de Martinique, et Gérard Cotellon, directeur général du CHU de Guadeloupe.

Au CHU de Martinique, la mise en oeuvre du passe sanitaire a commencé lundi "de manière pédagogique", avec l'objectif de l'appliquer selon les dispositions légales à partir de ce jeudi, a expliqué Benjamin Garel mardi à APMnews.

L'établissement a fait savoir dans un communiqué diffusé en fin de semaine dernière qu'a "été déployé un dispositif d'accueil, d'information et de contrôle d'accès aux entrées des bâtiments pour informer patients, visiteurs et personnels, et les orienter, si nécessaire, vers le dépistage ou la vaccination".

À partir du 24 octobre, les professionnels de santé exerçant en Martinique devront justifier d'une première injection pour exercer, et à partir du 14 novembre d'un schéma vaccinal complet.

La mise en oeuvre se fait progressivement et avec difficulté, sur fond de mobilisation intersyndicale (notamment de la CGT -CGTM-, de l'Union générale des travailleurs de Martinique -UGTM-, de FO et de la Centrale démocratique martiniquaise des travailleurs -CDMT) contre l'obligation vaccinale, a expliqué Benjamin Garel.

"Pour l'instant, il y a des mobilisations dans les établissements tous les jours, et beaucoup d'interventions de syndicats empêchent le contrôle du passe sanitaire", a-t-il rapporté. Mais "on maintient notre position de respecter la loi".

À partir du dimanche 24 octobre, les contrôles auprès des personnels devraient débuter de façon progressive, "à commencer par la direction et les médecins". Pour l'heure, parmi les soignants, "on a beaucoup de mal à connaître le taux de vaccination, car beaucoup de gens ne se déclarent pas", a souligné Benjamin Garel. "On sait que le taux est supérieur à 25% en tenant compte de ceux qui viennent dans nos vaccinodromes."

Des difficultés sur les effectifs sont donc à craindre dans la perspective des suspensions en cas de non-respect de l'obligation vaccinale. D'autant que "les arrêts maladie augmentent", a relevé Benjamin Garel, soulignant que les tensions sont encore importantes sur les capacités hospitalières en raison du Covid. Au CHU, il y avait mardi "environ 100 patients Covid, dont une trentaine en réanimation, ce qui est beaucoup" au vu de la capacité initiale de 26 lits.

Dans une note d'information au personnel, la direction du CHU précise le calendrier prévu, que la présentation d'un passe sanitaire valide peut inclure un test de moins de 72 heures, et la possibilité d'effectuer un test antigénique au sein de l'établissement. "Ces tests seront gratuits jusqu'au 15 novembre 2021", soit jusqu'au moment de l'obligation d'avoir un schéma vaccinal complet, souligne-t-elle.

Selon les informations diffusées par l'agence régionale de santé (ARS) Martinique mardi soir, 24,9% de la population de 12 ans et plus avaient reçu une 1re injection de vaccin contre le Covid au 8 octobre, soit une progression de 9,7 points depuis le 3 septembre.

L'obligation vaccinale concerne en Martinique 15.920 professionnels de santé, dont 9.895 personnels des établissements de santé, 2.895 dans les établissements et services médico-sociaux et 2.900 soignants libéraux. Parmi ces derniers, la part des professionnels vaccinés était de 71% au 30 septembre. Le taux le plus bas est enregistré pour les sages-femmes et les infirmiers (58%), le plus haut pour les dentistes et les médecins (89%).

70 personnels suspendus depuis mercredi au CHU de la Guadeloupe

En Guadeloupe, le CHU a commencé mercredi à suspendre des personnels au sein du "groupe 1", qui est composé de l'ensemble des personnels médicaux et sages-femmes, ainsi que des personnels administratifs, techniques et logistiques "ne concourant pas à la prise en charge directe des patients du CHU", a expliqué jeudi à APMnews Gérard Cotellon, directeur général de l'hôpital universitaire.

Ce groupe 1 compte 896 personnes dont "91%" étaient vaccinées mercredi. Le taux de vaccination était de 100% parmi les cadres de santé, les directeurs et les directeurs adjoints. En revanche, il était de 98,5% chez les médecins.

Ainsi, 70 suspensions de médecins ont été effectivement prononcées depuis mercredi dans le cadre de l'obligation vaccinale, a annoncé le directeur général.

Le reste des personnels hospitaliers, répartis dans les "groupes 2 et 3", ne font pas encore l'objet de mesures effectives de suspension.

Tous les autres hôpitaux de Guadeloupe ont mis en place ce système de répartition des personnels entre groupe 1, 2 et ", a-t-il indiqué.

"Nous sommes passés le 15 septembre de 75% de personnels non vaccinés au CHU, à 56% de vaccinés" actuellement, a souligné Gérard Cotellon.

mlb-syl/ab/APMnews

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OBLIGATION VACCINALE AUX ANTILLES: DÉBUT D'UNE MISE EN OEUVRE TRÈS PROGRESSIVE CHEZ LES PROFESSIONNELS DE SANTÉ

FORT-DE-FRANCE, POINTE-A-PITRE, 14 octobre 2021 (APMnews) - La mise en oeuvre de l'obligation de vaccination contre le Covid pour les professionnels de santé débute très progressivement en Martinique et en Guadeloupe au vu des réticences rencontrées, ont rapporté à APMnews Benjamin Garel, directeur général du CHU de Martinique, et Gérard Cotellon, directeur général du CHU de Guadeloupe.

Au CHU de Martinique, la mise en oeuvre du passe sanitaire a commencé lundi "de manière pédagogique", avec l'objectif de l'appliquer selon les dispositions légales à partir de ce jeudi, a expliqué Benjamin Garel mardi à APMnews.

L'établissement a fait savoir dans un communiqué diffusé en fin de semaine dernière qu'a "été déployé un dispositif d'accueil, d'information et de contrôle d'accès aux entrées des bâtiments pour informer patients, visiteurs et personnels, et les orienter, si nécessaire, vers le dépistage ou la vaccination".

À partir du 24 octobre, les professionnels de santé exerçant en Martinique devront justifier d'une première injection pour exercer, et à partir du 14 novembre d'un schéma vaccinal complet.

La mise en oeuvre se fait progressivement et avec difficulté, sur fond de mobilisation intersyndicale (notamment de la CGT -CGTM-, de l'Union générale des travailleurs de Martinique -UGTM-, de FO et de la Centrale démocratique martiniquaise des travailleurs -CDMT) contre l'obligation vaccinale, a expliqué Benjamin Garel.

"Pour l'instant, il y a des mobilisations dans les établissements tous les jours, et beaucoup d'interventions de syndicats empêchent le contrôle du passe sanitaire", a-t-il rapporté. Mais "on maintient notre position de respecter la loi".

À partir du dimanche 24 octobre, les contrôles auprès des personnels devraient débuter de façon progressive, "à commencer par la direction et les médecins". Pour l'heure, parmi les soignants, "on a beaucoup de mal à connaître le taux de vaccination, car beaucoup de gens ne se déclarent pas", a souligné Benjamin Garel. "On sait que le taux est supérieur à 25% en tenant compte de ceux qui viennent dans nos vaccinodromes."

Des difficultés sur les effectifs sont donc à craindre dans la perspective des suspensions en cas de non-respect de l'obligation vaccinale. D'autant que "les arrêts maladie augmentent", a relevé Benjamin Garel, soulignant que les tensions sont encore importantes sur les capacités hospitalières en raison du Covid. Au CHU, il y avait mardi "environ 100 patients Covid, dont une trentaine en réanimation, ce qui est beaucoup" au vu de la capacité initiale de 26 lits.

Dans une note d'information au personnel, la direction du CHU précise le calendrier prévu, que la présentation d'un passe sanitaire valide peut inclure un test de moins de 72 heures, et la possibilité d'effectuer un test antigénique au sein de l'établissement. "Ces tests seront gratuits jusqu'au 15 novembre 2021", soit jusqu'au moment de l'obligation d'avoir un schéma vaccinal complet, souligne-t-elle.

Selon les informations diffusées par l'agence régionale de santé (ARS) Martinique mardi soir, 24,9% de la population de 12 ans et plus avaient reçu une 1re injection de vaccin contre le Covid au 8 octobre, soit une progression de 9,7 points depuis le 3 septembre.

L'obligation vaccinale concerne en Martinique 15.920 professionnels de santé, dont 9.895 personnels des établissements de santé, 2.895 dans les établissements et services médico-sociaux et 2.900 soignants libéraux. Parmi ces derniers, la part des professionnels vaccinés était de 71% au 30 septembre. Le taux le plus bas est enregistré pour les sages-femmes et les infirmiers (58%), le plus haut pour les dentistes et les médecins (89%).

70 personnels suspendus depuis mercredi au CHU de la Guadeloupe

En Guadeloupe, le CHU a commencé mercredi à suspendre des personnels au sein du "groupe 1", qui est composé de l'ensemble des personnels médicaux et sages-femmes, ainsi que des personnels administratifs, techniques et logistiques "ne concourant pas à la prise en charge directe des patients du CHU", a expliqué jeudi à APMnews Gérard Cotellon, directeur général de l'hôpital universitaire.

Ce groupe 1 compte 896 personnes dont "91%" étaient vaccinées mercredi. Le taux de vaccination était de 100% parmi les cadres de santé, les directeurs et les directeurs adjoints. En revanche, il était de 98,5% chez les médecins.

Ainsi, 70 suspensions de médecins ont été effectivement prononcées depuis mercredi dans le cadre de l'obligation vaccinale, a annoncé le directeur général.

Le reste des personnels hospitaliers, répartis dans les "groupes 2 et 3", ne font pas encore l'objet de mesures effectives de suspension.

Tous les autres hôpitaux de Guadeloupe ont mis en place ce système de répartition des personnels entre groupe 1, 2 et ", a-t-il indiqué.

"Nous sommes passés le 15 septembre de 75% de personnels non vaccinés au CHU, à 56% de vaccinés" actuellement, a souligné Gérard Cotellon.

mlb-syl/ab/APMnews

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