Actualités de l'Urgence - APM

23/05 2022
Retour

OCCITANIE: "L'ENJEU EST DE FAIRE TENIR LE SYSTÈME DE SANTÉ À L'APPROCHE DE L'ÉTÉ" (DIDIER JAFFRE, ARS)

MONTPELLIER, 23 mai 2022 (APMnews) - L'Occitanie est confrontée à d'importantes difficultés sur les ressources humaines et "l'enjeu" aujourd'hui est de "faire tenir le système de santé à l'approche de l'été", a expliqué vendredi Didier Jaffre, le nouveau directeur général de l'agence régionale de santé (ARS) lors d'une conférence de presse.

Didier Jaffre a été nommé à la tête de l'ARS Occitanie le 20 avril (cf dépêche du 20/04/2022 à 15:39).

Il a expliqué en début de conférence de presse avoir consacré son premier mois "à la rencontre des équipes de l'ARS", au siège et dans les 13 directions départementales, qui "sortent de deux années de crise Covid [...] et ont fourni un travail formidable".

Le Dr Jean-Jacques Morfoisse, directeur général adjoint, va quitter prochainement ses fonctions pour devenir "conseiller spécial" de Didier Jaffre, notamment en charge de l'élaboration du prochain projet régional de santé (PRS) dans sa "version 3". Une "nouvelle directrice générale adjointe" doit "prendre ses fonctions dans les prochaines semaines", a indiqué le directeur général.

Comme dans les autres régions, l'Occitanie rencontre des "difficultés dans l'accès aux soins". Les "difficultés RH [ressources humaines] concernent tous les départements et les établissements", a-t-il déclaré.

Beaucoup d'établissements sont actuellement "amenés à fermer des lits, à supprimer une ligne de garde ou bien même un service".

"Nous sortons de deux années de crise Covid, avec des équipes très épuisées [...], les personnels sont fatigués et dans un nombre moindre". "Effectivement", certains professionnels ont quitté leur poste "du fait de la crise et d'autres situations".

"Nous restons convaincus à l'ARS que nous y arriverons seulement si tout le monde est solidaire les uns des autres: les établissements publics et privés, le médico-social, les professionnels libéraux, et au sein même d'un établissement entre les services", a poursuivi Didier Jaffre.

"J'ai demandé aux 13 directeurs de délégation départementale de l'ARS de réunir l'ensemble de ces acteurs" afin de trouver des solutions à la crise RH. "La 'main invisible' [du marché] n'existe pas", le rôle de l'ARS est justement "de faire en sorte que les acteurs se réunissent".

Le public, le privé et les libéraux doivent partager leurs "forces vives"

Il faut "activer tous les leviers possibles et imaginables pour éviter, tant que faire se peut, la fermeture de services faute de ressources humaines". L'"enjeu" est de "faire tenir le système [de santé] à l'approche de la période estivale", a insisté Didier Jaffre.

Parmi les moyens d'action pour résorber la crise RH, "nous faisons tout pour que pour la diplomation des aides-soignants et infirmiers soit la plus rapide possible, pour que les Padhue [praticiens à diplôme hors Union européenne] restent présents dans les établissements et puissent garder leur poste", a expliqué le directeur général.

Par ailleurs, "nous faisons en sorte que tous les professionnels ne prennent pas leurs congés en même temps cet été, y compris parmi les libéraux" et l'ARS lance une campagne de communication sur les urgences avec le message "les urgences c'est pas automatique".

"Si on embolise les urgences, on embolise le système de santé et on met à mal la prise en charge des urgences vitales", a-t-il complété.

Parmi les autres leviers, il y a la possibilité de réorganiser les services, la majoration des heures supplémentaires, le recours à l'intérim et "surtout le partage des forces vives".

"L'objectif est d'arriver dans un département, avec les libéraux, le privé et le public", à déterminer "qu'il y aura tant de médecins telle semaine et comment on s'organise", a poursuivi le directeur général.

Didier Jaffre a précisé que l'ARS va essayer autant que possible que les établissements aient recours aux plans blancs car le dispositif permet de rappeler des personnels. "Ils ont beaucoup été utilisés pendant la période de crise et l'on sait qu'ils peuvent être très démobilisants pour les équipes."

Il "n'y a pas de fatalité" à la crise RH et "nous devons être très pragmatiques", a-t-il commenté.

Il manque environ 150 ETP d'urgentistes

Le manque de médecins dans les différents services d'urgence privés et publics d'Occitanie est estimé à environ 150 équivalents temps plein (ETP), a indiqué vendredi Pascal Durand, directeur des projets et directeur du premier recours à l'ARS.

Or "entre 45 et 55 urgentistes sortent chaque année diplômés des facultés de médecine de Toulouse et Montpellier", "donc pour résorber le déficit de 150 ETP il va nous falloir entre quatre et cinq ans, sachant qu'il y aura des départs d'urgentistes dans l'intervalle", a-t-il déclaré.

En ville, il n'y a pas le "nombre de médecins généralistes qu'il conviendrait pour que tout le monde puisse accéder aux soins comme il le faudrait", a déclaré Didier Jaffre.

L'ARS a défini des "zones d'interventions prioritaires", comme des zones de montagne ou des départements entiers, afin de "fidéliser les médecins qui sont en poste et en attirer de nouveaux" grâce à des aides de l'assurance maladie pour ces zones.

Un tiers des médecins généralistes ont plus de 60 ans et doivent partir à la retraite d'ici cinq ans, a souligné Pascal Durand.

Face à cela, l'ARS explique encourager notamment le développement des exercices coordonnés sous différentes formes (maisons de santé, CPTS, etc.) ainsi que les aides à l'installation pour augmenter "l'attractivité" dans les territoires.

syl/ab/APMnews

Les données APM Santé sont la propriété de APM International. Toute copie, republication ou redistribution des données APM Santé, notamment via la mise en antémémoire, l'encadrement ou des moyens similaires, est expressément interdite sans l'accord préalable écrit de APM. APM ne sera pas responsable des erreurs ou des retards dans les données ou de toutes actions entreprises en fonction de celles-ci ou toutes décisions prises sur la base du service. APM, APM Santé et le logo APM International, sont des marques d'APM International dans le monde. Pour de plus amples informations sur les autres services d'APM, veuillez consulter le site Web public d'APM à l'adresse www.apmnews.com

Copyright © APM-Santé - Tous droits réservés.

Informations professionnelles

23/05 2022
Retour

OCCITANIE: "L'ENJEU EST DE FAIRE TENIR LE SYSTÈME DE SANTÉ À L'APPROCHE DE L'ÉTÉ" (DIDIER JAFFRE, ARS)

MONTPELLIER, 23 mai 2022 (APMnews) - L'Occitanie est confrontée à d'importantes difficultés sur les ressources humaines et "l'enjeu" aujourd'hui est de "faire tenir le système de santé à l'approche de l'été", a expliqué vendredi Didier Jaffre, le nouveau directeur général de l'agence régionale de santé (ARS) lors d'une conférence de presse.

Didier Jaffre a été nommé à la tête de l'ARS Occitanie le 20 avril (cf dépêche du 20/04/2022 à 15:39).

Il a expliqué en début de conférence de presse avoir consacré son premier mois "à la rencontre des équipes de l'ARS", au siège et dans les 13 directions départementales, qui "sortent de deux années de crise Covid [...] et ont fourni un travail formidable".

Le Dr Jean-Jacques Morfoisse, directeur général adjoint, va quitter prochainement ses fonctions pour devenir "conseiller spécial" de Didier Jaffre, notamment en charge de l'élaboration du prochain projet régional de santé (PRS) dans sa "version 3". Une "nouvelle directrice générale adjointe" doit "prendre ses fonctions dans les prochaines semaines", a indiqué le directeur général.

Comme dans les autres régions, l'Occitanie rencontre des "difficultés dans l'accès aux soins". Les "difficultés RH [ressources humaines] concernent tous les départements et les établissements", a-t-il déclaré.

Beaucoup d'établissements sont actuellement "amenés à fermer des lits, à supprimer une ligne de garde ou bien même un service".

"Nous sortons de deux années de crise Covid, avec des équipes très épuisées [...], les personnels sont fatigués et dans un nombre moindre". "Effectivement", certains professionnels ont quitté leur poste "du fait de la crise et d'autres situations".

"Nous restons convaincus à l'ARS que nous y arriverons seulement si tout le monde est solidaire les uns des autres: les établissements publics et privés, le médico-social, les professionnels libéraux, et au sein même d'un établissement entre les services", a poursuivi Didier Jaffre.

"J'ai demandé aux 13 directeurs de délégation départementale de l'ARS de réunir l'ensemble de ces acteurs" afin de trouver des solutions à la crise RH. "La 'main invisible' [du marché] n'existe pas", le rôle de l'ARS est justement "de faire en sorte que les acteurs se réunissent".

Le public, le privé et les libéraux doivent partager leurs "forces vives"

Il faut "activer tous les leviers possibles et imaginables pour éviter, tant que faire se peut, la fermeture de services faute de ressources humaines". L'"enjeu" est de "faire tenir le système [de santé] à l'approche de la période estivale", a insisté Didier Jaffre.

Parmi les moyens d'action pour résorber la crise RH, "nous faisons tout pour que pour la diplomation des aides-soignants et infirmiers soit la plus rapide possible, pour que les Padhue [praticiens à diplôme hors Union européenne] restent présents dans les établissements et puissent garder leur poste", a expliqué le directeur général.

Par ailleurs, "nous faisons en sorte que tous les professionnels ne prennent pas leurs congés en même temps cet été, y compris parmi les libéraux" et l'ARS lance une campagne de communication sur les urgences avec le message "les urgences c'est pas automatique".

"Si on embolise les urgences, on embolise le système de santé et on met à mal la prise en charge des urgences vitales", a-t-il complété.

Parmi les autres leviers, il y a la possibilité de réorganiser les services, la majoration des heures supplémentaires, le recours à l'intérim et "surtout le partage des forces vives".

"L'objectif est d'arriver dans un département, avec les libéraux, le privé et le public", à déterminer "qu'il y aura tant de médecins telle semaine et comment on s'organise", a poursuivi le directeur général.

Didier Jaffre a précisé que l'ARS va essayer autant que possible que les établissements aient recours aux plans blancs car le dispositif permet de rappeler des personnels. "Ils ont beaucoup été utilisés pendant la période de crise et l'on sait qu'ils peuvent être très démobilisants pour les équipes."

Il "n'y a pas de fatalité" à la crise RH et "nous devons être très pragmatiques", a-t-il commenté.

Il manque environ 150 ETP d'urgentistes

Le manque de médecins dans les différents services d'urgence privés et publics d'Occitanie est estimé à environ 150 équivalents temps plein (ETP), a indiqué vendredi Pascal Durand, directeur des projets et directeur du premier recours à l'ARS.

Or "entre 45 et 55 urgentistes sortent chaque année diplômés des facultés de médecine de Toulouse et Montpellier", "donc pour résorber le déficit de 150 ETP il va nous falloir entre quatre et cinq ans, sachant qu'il y aura des départs d'urgentistes dans l'intervalle", a-t-il déclaré.

En ville, il n'y a pas le "nombre de médecins généralistes qu'il conviendrait pour que tout le monde puisse accéder aux soins comme il le faudrait", a déclaré Didier Jaffre.

L'ARS a défini des "zones d'interventions prioritaires", comme des zones de montagne ou des départements entiers, afin de "fidéliser les médecins qui sont en poste et en attirer de nouveaux" grâce à des aides de l'assurance maladie pour ces zones.

Un tiers des médecins généralistes ont plus de 60 ans et doivent partir à la retraite d'ici cinq ans, a souligné Pascal Durand.

Face à cela, l'ARS explique encourager notamment le développement des exercices coordonnés sous différentes formes (maisons de santé, CPTS, etc.) ainsi que les aides à l'installation pour augmenter "l'attractivité" dans les territoires.

syl/ab/APMnews

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies pour réaliser des statistiques de visites.