Actualités de l'Urgence - APM

Le GHT Léman Mont-Blanc comprend 7 établissements parties implantés dans la moitié Nord de la Haute-Savoie et couvrant un bassin de 450.000 habitants.

Il regroupe le centre hospitalier Alpes Léman (Chal) qui est l’établissement support, les hôpitaux du Pays du Mont-Blanc (HPMB, Sallanches et Chamonix), les hôpitaux du Léman (HDL, Thonon-les-Bains et Evian), l’établissement public de santé mentale (EPSM) de la Vallée de l’Arve à la Roche-sur-Foron, l’hôpital local d’Andrevetan, l’hôpital départemental Dufresne Sommelier et l'hôpital départemental de Reignier.

Il représente 2.764 lits et places, un effectif de 480 médecins et près de 5.000 agents non médicaux, et un budget d'exploitation consolidé de 549 millions d'euros.

Après avoir adopté fin juin 2017 un projet médical partagé comprenant 13 filières, qui a été validé par l’ARS, il a souhaité en septembre 2018 renforcer la démarche (méthode et calendrier) de ce projet pour identifier fin 2018-début 2019 "des actions concrètes et opérationnelles relatives à trois thématiques à forts enjeux: la cancérologie, la chirurgie, les urgences", explique-t-il dans sa première lettre d'information, baptisée "Les actualités du GHT Léman Mont-Blanc".

Dans le domaine des urgences, il a été décidé de renforcer les coopérations entre les trois services concernés (présents aux hôpitaux du Pays du Mont-Blanc, hôpitaux du Léman et au centre hospitalier Alpes Léman) en créant une fédération médicale interhospitalière (FMIH) dont la convention constitutive a été signée le 15 février.

Elle vise à la fois à renforcer les coopérations, au bénéfice de la qualité, de la sécurité et de la fluidité des prises en charge des patients, à promouvoir une organisation et un management homogènes des services d’urgence tout en favorisant la dynamique médicale commune et l’entraide entre eux.

Ces services, qui sont situés dans un bassin de population "dynamique" et doivent faire face à des activités saisonnières importantes -hiver comme été- connaissent une augmentation continue de leur activité dans ce domaine, explique Didier Renaut, directeur du Chal, interrogé jeudi par APMnews. En 2018, le nombre total de passages a atteint les 130.000 dont 56.000 au Chal et entre 35.000 et 40.000 pour les 2 autres.

La FMIH a sa tête un conseil de fédération qui sera présidé à tour de rôle par un des chefs d'établissement et comprend 4 médecins urgentistes. C'est une véritable "task force qui est à la manoeuvre", souligne Didier Renaut.

Le GHT espère que la création de cette fédération favorisera les recrutements de médecins urgentistes. C'est d'ailleurs pour cette raison que la FMIH "Urgences GHT Léman Mont-Blanc" disposera d'un stand au congrès Urgences 2019 qui se tiendra à Paris du mercredi 5 au vendredi 7 juin.

La "chasseuse de tête" que le GHT a recrutée récemment pour renforcer leur capacité à embaucher, en particulier dans les spécialités jugées prioritaires (urgences, oncologie médicale, hématologie, chirurgie vasculaire, chirurgie ophtalmologie), sera présente sur ce stand, précise le directeur du Chal.

En cancérologie, les établissements du GHT ont décidé de créer un groupement de coopération sanitaire (GCS). Ce GCS "Pôle de cancérologie Léman Mont-Blanc" a été constitué le 14 février.

La formation de ce groupement vise là aussi à obtenir une "dynamique commune au sein des équipes médicales" et "fluidifier les parcours". Elle permet aussi d'associer un acteur privé à but non lucratif, la Fondation des villages de santé et d'hospitalisation en altitude (VSHA) qui a des établissements effectuant notamment des activités de chimiothérapie et de soins de suite et de réadaptation (SSR) oncologiques (cf dépêche du 19/10/2018 à 14:57).

"Nous avons souhaité aller au-delà des établissements du GHT et associer ces établissements. Dans le cadre du GCS, dont la convention constitutive vient d'être approuvée par l'agence régionale de santé [ARS], nous allons pouvoir promouvoir des directives communes, de mettre en oeuvre des RCP [réunions de concertation pluridisciplinaires] territoriales et de garantir la fluidité des parcours pour les patients", se félicite Didier Renaut.

En chirurgie, le GHT traite les sujets "par spécialité", explique-t-il.

Par exemple, pour la chirurgie ortho-traumatologique, qui est très forte l'hiver aux hôpitaux du Pays du Mont-Blanc et aux hôpitaux du Léman, le GHT a mis en place un protocole de prise en charge pour mieux répondre aux besoins en traumatologie pendant la saison hivernale 2019 entre les 3 établissements de MCO.

En chirurgie urologique, "nous avons mis en place le 2 avril une astreinte commune sur le territoire qui est financée par l'ARS", cite également Didier Renaut qui indique qu'une astreinte commune est en préparation en chirurgie vasculaire.

Des évolutions dans d'autres domaines, notamment sur la santé mentale

Outre ces 3 domaines considérés comme prioritaires, le GHT cherche à améliorer l’organisation d'autres filières médicales, comme dans le domaine femme-mère-enfant (présence de 3 maternités de niveau 2A, 4.818 naissances en 2018), en "SSR et dépendance" (notamment pour améliorer la prise en charge des urgences gériatriques et limiter les hospitalisations répétées des personnes âgées en renforçant les collaborations entre les acteurs du territoire) ou en psychiatrie.

Une évolution "importante" est déjà prévue dans le domaine de la santé mentale puisque le secteur de Thonon-Evian qui est actuellement géré par les hôpitaux du Léman va être rattaché à l'EPSM de la Vallée de l'Arve au 1er janvier 2020.

"Le dispositif de prise en charge des patients restera sur place mais il n'y aura plus qu'un seul acteur qui gérera l'ensemble de la psychiatrie sur la Haute-Savoie Nord", annonce le directeur du Chal.

Le GHT, qui mène toutes ses actions "avec le soutien des élus", a aussi un projet de création d'une fédération interhospitalière pour les soins de palliatifs.

Cette fédération coordonnera les lits de soins palliatifs qui existent dans les services de plusieurs établissements, les équipes mobiles et la future unité de soins palliatifs d'une dizaine de lits. Cette nouvelle unité sera créée d'ici fin 2019 et localisée à l'hôpital départemental Dufresne Sommelier, annonce Didier Renaut. Cet établissement sera officiellement en direction commune avec le centre hospitalier Alpes Léman à compter du samedi 1er juin.

Le lien ville-hôpital: un "enjeu important"

Le lien ville-hôpital étant également "un enjeu important pour le GHT", les hôpitaux mènent plusieurs actions en ce sens, notamment pour favoriser le partage d'informations médicales sécurisées et permettre que les résultats médicaux et les comptes rendus d’hospitalisation soient directement accessibles aux libéraux via un portail informatique sécurisé.

Le lien ville-hôpital se traduit aussi par le fonctionnement de maisons médicales de garde, à l'intérieur ou à proximité des urgences des hôpitaux du Léman et des hôpitaux du Pays du Mont-Blanc. Dans le cadre du développement des relations avec la médecine libérale, le centre hospitalier Alpes Léman accueille, depuis le 3 septembre 2018 dans son service d'urgences, un médecin répartiteur libéral, le soir du lundi au vendredi, et propose un rendez-vous auprès de l’un de ses confrères de garde en ville aux patients se présentant aux urgences mais relevant d’une prise en charge par la médecine générale de ville, rappelle-t-on.

Interrogé par APMnews, sur la préparation d'un projet médical commun avec le GHT Haute-Savoie Pays-de-Gex, qui a comme établissement support le CH d'Annecy et est l'autre GHT de Haute-Savoie, Didier Renaut indique que le travail est "en cours". "Des groupes de travail vont se réunir d'ici l'été sur différentes spécialités, comme la cardiologie et la neurologie pour définir un projet commun qui renforcera nos articulations."

san/ab/APMnews