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02/04 2020
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PAYS DE LA LOIRE: UNE "NON-ACCÉLÉRATION" DES CAS DE COVID-19 OBSERVÉE

NANTES, 2 avril 2020 (APMnews) - La région Pays de la Loire qui reçoit actuellement 55 patients en réanimation provenant d'Ile-de-France observe une "non-accélération" des cas qui pourrait refléter un effet du confinement si ce n'est pas contredit par un pic dans les jours prochains, a indiqué Jean-Jacques Coiplet, directeur général de l'agence régionale de santé (ARS), jeudi lors d'un point presse téléphonique.

Depuis la veille, 72 cas confirmés de plus ont été enregistrés jeudi, arrivant à un total de 1.093 cas contre une hausse de 105 cas mercredi (cf dépêche du 02/04/2020 à 16:12).

Dans cette région qui a dépassé le seuil des 1.000 cas depuis mercredi, "on reste avec un doublement du nombre de cas sur 5 jours. Il n'y a pas d'accélération du nombre de cas même s'il augmente toujours dans tous les départements, de façon variable", a rapporté le Dr Pierre Blaise de l'ARS Pays de la Loire.

"Nous sommes bien en phase épidémique, au-dessus de 10 cas confirmés pour 100.000 habitants et l'incidence reste croissante", a-t-il noté, tout en rappelant que cela ne reflète pas le nombre de cas réels étant donné la politique de tests.

Le nombre de patients hospitalisés jeudi est de 571, soit 22 de plus que la veille, sans "croissance exponentielle", mais "c'est plutôt stable depuis quelques jours".

"On ne sait pas si c'est le reflet que nous n'avons pas atteint une dynamique assez forte ou si on a des prémices de l'effet du confinement", a-t-il commenté.

Le nombre des patients en réanimation est jeudi de 141 (+8 par rapport à la veille), sans augmentation exponentielle, et avec une population majoritairement âgée de 60-80 ans. Moins de 5 personnes sont en réanimation en ayant moins de 40 ans.

Le nombre de décès s'élève à 92, soit 10 de plus que la veille. Le Dr Blaise a rapporté "une bonne nouvelle" avec 338 patients retournés à domicile (+40).

La surveillance syndromique semble stable depuis le 21 mars avec entre 50 et 130 actes par jour pour SOS Médecins (1.502 depuis le début) et entre 150 et 225 passages par jour aux urgences pour suspicion de Covid (2.928 depuis le début), sans croissance non plus, "mais c'est très variable d'un jour à l'autre".

"Comme toute la partie Ouest de la France, nous n'observons pas d'excès de mortalité dans la population générale", a-t-il ajouté.

Le nombre de décès recensés en établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) reste à 18 pour 167 établissements ayant rapporté des cas dont 66% concernent des Ehpad. Cependant, le recueil demande encore à être consolidé pour être significatif.

"Au total, nous avons une transmission active dans la région mais pas d'accélération majeure", a-t-il résumé.

La Normandie a aussi observé ces possibles prémices avec toute la prudence qui s'impose (cf dépêche du 02/04/2020 à 16:52).

"On sent des frémissements mais on ne peut pas en tirer des conclusions aujourd'hui", a commenté le DG d'ARS qui deux jours avant disait "se préparer au pire" (cf dépêche du 01/04/2020 à 17:36).

"Nous avons encore besoin de quelques jours pour voir si ce qu'on perçoit se confirme. Mais on préfère se préparer à une vague majeure et dire que nous nous sommes trompés. On a trop vu des régions se dire jusqu'ici tout va bien et qui ont été totalement déstabilisées. Il est beaucoup plus sage de se préparer à une vague intense plutôt que de relâcher", a ajouté Jean-Jacques Coiplet qui reste "vigilant et prudent".

"Nous pouvons encore être dans une phase d'accélération encore lente et il est tout à fait possible que la vague déferle."

"Le confinement est de mise quelle que soit la situation", a martelé le DG d'ARS.

Une opération d'envergure

Les services de réanimation de la région qui n'observent pas d'accélération qui les mettrait en difficulté se préparent à l'arrivée éventuelle d'un afflux de cas et sont disponibles pour participer à la solidarité envers les régions plus touchées.

Une "opération de grande envergure est en cours" avec le transfert de 55 patients en réanimation provenant d'Ile-de-France, tandis que la Normandie en reçoit 30 et Centre-Val de Loire 20, a indiqué Benoît James de l'ARS.

"Les premiers sont arrivés mercredi dans l'après-midi, au nombre de 13, une trentaine sont arrivés jeudi ou en cours de programmation", a-t-il ajouté. C'est le Samu 94 qui pilote l'opération. Les transports se font par voie aérienne (avions ou hélicoptères), avec une intervention de la sécurité civile, militaire, des Samu et Hélismur.

Ils seront acheminés vers les CHU de Nantes et Angers, le centre hospitalier (CH) de Cholet (Maine-et-Loire), le CH de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), le CH de Laval, le centre hospitalier départemental (CHD) de Vendée à La Roche-sur-Yon et le CH du Mans.

Sur les 20 patients accueillis du Grand Est jeudi 26 mars par le premier transfert en TGV sanitaire (cf dépêche du 26/03/2020 à 15:15), un patient a pu sortir de réanimation mais un autre est décédé, tandis que 18 restent en validation.

Explosion des téléconsultations

Pour la ville, 74 centres de santé Covid ont été préparés dont 55 sont ouverts avec une activité variable selon les départements. Au total, 7.895 consultations y ont été réalisées (6.248 dans le Maine-et-Loire, 611 en Mayenne, 401 dans la Sarthe et 635 en Vendée). Les 12 centres de Loire-Atlantique prévus ont été mis en stand-by car l'activité des cabinets libéraux et les urgences des établissements répondent à la demande jusqu'ici, avec SOS Médecins.

Et surtout, "le nombre de téléconsultations a littéralement explosé à 42.131 en mars contre 680 en février" toutes plateformes confondues, a indiqué le DG d'ARS, parlant "d'une évolution fondamentale qui pourrait être préfiguratrice" de nouveaux modes de soins.

sl/ab/APMnews

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NANTES, 2 avril 2020 (APMnews) - La région Pays de la Loire qui reçoit actuellement 55 patients en réanimation provenant d'Ile-de-France observe une "non-accélération" des cas qui pourrait refléter un effet du confinement si ce n'est pas contredit par un pic dans les jours prochains, a indiqué Jean-Jacques Coiplet, directeur général de l'agence régionale de santé (ARS), jeudi lors d'un point presse téléphonique.

Depuis la veille, 72 cas confirmés de plus ont été enregistrés jeudi, arrivant à un total de 1.093 cas contre une hausse de 105 cas mercredi (cf dépêche du 02/04/2020 à 16:12).

Dans cette région qui a dépassé le seuil des 1.000 cas depuis mercredi, "on reste avec un doublement du nombre de cas sur 5 jours. Il n'y a pas d'accélération du nombre de cas même s'il augmente toujours dans tous les départements, de façon variable", a rapporté le Dr Pierre Blaise de l'ARS Pays de la Loire.

"Nous sommes bien en phase épidémique, au-dessus de 10 cas confirmés pour 100.000 habitants et l'incidence reste croissante", a-t-il noté, tout en rappelant que cela ne reflète pas le nombre de cas réels étant donné la politique de tests.

Le nombre de patients hospitalisés jeudi est de 571, soit 22 de plus que la veille, sans "croissance exponentielle", mais "c'est plutôt stable depuis quelques jours".

"On ne sait pas si c'est le reflet que nous n'avons pas atteint une dynamique assez forte ou si on a des prémices de l'effet du confinement", a-t-il commenté.

Le nombre des patients en réanimation est jeudi de 141 (+8 par rapport à la veille), sans augmentation exponentielle, et avec une population majoritairement âgée de 60-80 ans. Moins de 5 personnes sont en réanimation en ayant moins de 40 ans.

Le nombre de décès s'élève à 92, soit 10 de plus que la veille. Le Dr Blaise a rapporté "une bonne nouvelle" avec 338 patients retournés à domicile (+40).

La surveillance syndromique semble stable depuis le 21 mars avec entre 50 et 130 actes par jour pour SOS Médecins (1.502 depuis le début) et entre 150 et 225 passages par jour aux urgences pour suspicion de Covid (2.928 depuis le début), sans croissance non plus, "mais c'est très variable d'un jour à l'autre".

"Comme toute la partie Ouest de la France, nous n'observons pas d'excès de mortalité dans la population générale", a-t-il ajouté.

Le nombre de décès recensés en établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) reste à 18 pour 167 établissements ayant rapporté des cas dont 66% concernent des Ehpad. Cependant, le recueil demande encore à être consolidé pour être significatif.

"Au total, nous avons une transmission active dans la région mais pas d'accélération majeure", a-t-il résumé.

La Normandie a aussi observé ces possibles prémices avec toute la prudence qui s'impose (cf dépêche du 02/04/2020 à 16:52).

"On sent des frémissements mais on ne peut pas en tirer des conclusions aujourd'hui", a commenté le DG d'ARS qui deux jours avant disait "se préparer au pire" (cf dépêche du 01/04/2020 à 17:36).

"Nous avons encore besoin de quelques jours pour voir si ce qu'on perçoit se confirme. Mais on préfère se préparer à une vague majeure et dire que nous nous sommes trompés. On a trop vu des régions se dire jusqu'ici tout va bien et qui ont été totalement déstabilisées. Il est beaucoup plus sage de se préparer à une vague intense plutôt que de relâcher", a ajouté Jean-Jacques Coiplet qui reste "vigilant et prudent".

"Nous pouvons encore être dans une phase d'accélération encore lente et il est tout à fait possible que la vague déferle."

"Le confinement est de mise quelle que soit la situation", a martelé le DG d'ARS.

Une opération d'envergure

Les services de réanimation de la région qui n'observent pas d'accélération qui les mettrait en difficulté se préparent à l'arrivée éventuelle d'un afflux de cas et sont disponibles pour participer à la solidarité envers les régions plus touchées.

Une "opération de grande envergure est en cours" avec le transfert de 55 patients en réanimation provenant d'Ile-de-France, tandis que la Normandie en reçoit 30 et Centre-Val de Loire 20, a indiqué Benoît James de l'ARS.

"Les premiers sont arrivés mercredi dans l'après-midi, au nombre de 13, une trentaine sont arrivés jeudi ou en cours de programmation", a-t-il ajouté. C'est le Samu 94 qui pilote l'opération. Les transports se font par voie aérienne (avions ou hélicoptères), avec une intervention de la sécurité civile, militaire, des Samu et Hélismur.

Ils seront acheminés vers les CHU de Nantes et Angers, le centre hospitalier (CH) de Cholet (Maine-et-Loire), le CH de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), le CH de Laval, le centre hospitalier départemental (CHD) de Vendée à La Roche-sur-Yon et le CH du Mans.

Sur les 20 patients accueillis du Grand Est jeudi 26 mars par le premier transfert en TGV sanitaire (cf dépêche du 26/03/2020 à 15:15), un patient a pu sortir de réanimation mais un autre est décédé, tandis que 18 restent en validation.

Explosion des téléconsultations

Pour la ville, 74 centres de santé Covid ont été préparés dont 55 sont ouverts avec une activité variable selon les départements. Au total, 7.895 consultations y ont été réalisées (6.248 dans le Maine-et-Loire, 611 en Mayenne, 401 dans la Sarthe et 635 en Vendée). Les 12 centres de Loire-Atlantique prévus ont été mis en stand-by car l'activité des cabinets libéraux et les urgences des établissements répondent à la demande jusqu'ici, avec SOS Médecins.

Et surtout, "le nombre de téléconsultations a littéralement explosé à 42.131 en mars contre 680 en février" toutes plateformes confondues, a indiqué le DG d'ARS, parlant "d'une évolution fondamentale qui pourrait être préfiguratrice" de nouveaux modes de soins.

sl/ab/APMnews

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