Actualités de l'Urgence - APM

25/05 2021
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PRÈS DE 250 ÉLUS ET PERSONNALITÉS DU MONDE LA SANTÉ PROTESTENT CONTRE UNE EXPÉRIMENTATION D'UN NUMÉRO UNIQUE D'URGENCE (PRESSE)

PARIS, 25 mai 2021 (APMnews) - De nombreuses personnalités ont signé une tribune parue dans le Journal du dimanche (JDD) pour s'élever contre l'article autorisant une "expérimentation visant à instituer un numéro unique d'appel d'urgence" de la proposition de loi "visant à consolider notre modèle de sécurité civile et valoriser le volontariat des sapeurs-pompiers", portée par le député Fabien Matras (LREM, Var).

Cet article 31, inscrit mi-mai dans la proposition de loi lors de son passage à la commission des lois de l'Assemblée nationale, dispose que pour une durée de 3 ans "est mise en place une expérimentation visant à instituer un numéro unique d’appel d’urgence" à l'échelle d'une zone de défense et de sécurité, "sous la responsabilité conjointe du préfet de zone et du directeur général de l'agence régionale de santé [ARS] du département chef-lieu de zone, qui en définissent le champ et les conditions de mise en oeuvre" (cf dépêche du 12/05/2021 à 18:29).

Les signataires de la tribune accessible sur le site du JDD s'insurgent contre un dispositif qui aurait pour conséquence "[d']instaurer un système imposant au patient d'évaluer seul la gravité de son état", en dissociant les appels relevant d'une urgence vitale des autres appels.

"En appelant un numéro unique, pour parer à toute éventualité, la réponse la plus probable sera l'envoi d'une ambulance, conduisant par précaution la personne aux urgences de l'hôpital le plus proche", expliquent les auteurs de cette tribune, qui craignent de voir ce dispositif aggraver plus encore l'engorgement des urgences hospitalières.

Une mesure "incompatible" avec la mise en oeuvre du SAS

Cette expérimentation leur paraît également "incompatible" avec la mise en oeuvre progressive du service d'accès aux soins (SAS), dont les premiers sites pilotes sont en cours de déploiement depuis janvier (cf dépêche du 23/11/2020 à 14:00 et dépêche du 24/03/2021 à 11:35).

"Une meilleure voie existe pour améliorer la réponse aux appels sur le territoire, d'ailleurs envisagée par la PPL Matras", argumentent-ils, à savoir "la mise en place d'un numéro commun destiné au Samu et à la médecine de ville pour toutes les demandes de santé urgentes".

Les signataires de la tribune appellent donc à "la généralisation des plateformes santé SAS sur tout le territoire national pour recevoir les appels 'urgences santé' au plus tard en 2022", "l'attribution d'un numéro de téléphone commun 'urgences santé' pour toutes les urgences médicales et les demandes de soins non programmés, distinct du numéro pour les secours 'police-gendarmerie' et 'sapeurs-pompiers'" et "l'interconnexion de la plateforme 'service d'accès aux soins' et de la plateforme 'secours'".

Parmi les signataires de la tribune, on retrouve notamment:

  • François Braun, président de Samu-Urgences de France (SUdF)
  • Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France (FHF)
  • Pr Karim Tazarourte, chef du service d'urgence du groupement hospitalier Edouard-Herriot aux Hospices civils de Lyon (HCL) et président de la Société française de médecine d'urgence (SFMU)
  • Patrick Diot, président de la Conférence nationale des doyens de médecine
  • Pr Pierre Carli, chef du service du Samu-Smur de l'hôpital Necker (AP-HP) et président du Conseil national de l'urgence hospitalière (CNUH)
  • Pr Bruno Riou, directeur médical de crise de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP)
  • Pr Rémi Salomon, président de la commission médicale d'établissement (CME) de l'AP-HP
  • Marie-Noëlle Gérain-Breuzard, directrice générale (DG) du CHU de Tours et présidente de de la conférence nationale des DG de CHU
  • Dr Thierry Godeau, président de la conférence des présidents de commission médicale d'établissement (PCME) de centres hospitaliers (CH)
  • Pr François-René Pruvot, président de la conférence des présidents de CME de CHU
  • Dr Christian Müller, président de la conférence des présidents de CME de centres hospitaliers spécialisés (CHS)
  • Dr Jean-François Cibien, président d'Action praticiens hôpital (APH)
  • Dr Yves Rébufat, président de l'intersyndicale Avenir hospitalier
  • Anne Wernet, présidente du Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes-réanimateurs élargi (SNPHAR-E)
  • Bertrand de Rochambeau, président du Syndicat des gynécologues et obstétriciens de France (Syngof)
  • Patrick Goldstein, chef du service d'urgence du CHU de Lille et président honoraire de la SFMU.

SOS Médecins s'élève aussi contre l'expérimentation d'un numéro unique d'urgence

L'association SOS Médecins avait déjà fait part de ses inquiétudes sur l'expérimentation d'un numéro unique d'urgence dans un communiqué paru jeudi, en craignant de voir l'apparition "d'une file d’attente où tout se mêlera".

"SOS Médecins s’est déjà prononcé contre l’idée d’un numéro unique, lui préférant la notion de numéro santé commun", avait expliqué le Dr Jean-Christophe Masseron, président de SOS Médecins cité dans le communiqué.

"Le système de santé est déjà en train d'expérimenter le SAS […] et voici une nouvelle expérimentation qui va tout percuter", a ajouté le Dr Serge Smadja, secrétaire général de l'association, également cité dans le communiqué. "On voudrait installer la pagaille générale, on ne s'y prendrait pas autrement."

L'association SOS Médecins a donc demandé de travailler plutôt vers "une meilleure interconnexion des acteurs dans les territoires", "l'amélioration du délai de réponse aux patients" et "une construction du SAS plus respectueuse des acteurs qui effectuent le travail aujourd’hui".

gl/ab/APMnews

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PARIS, 25 mai 2021 (APMnews) - De nombreuses personnalités ont signé une tribune parue dans le Journal du dimanche (JDD) pour s'élever contre l'article autorisant une "expérimentation visant à instituer un numéro unique d'appel d'urgence" de la proposition de loi "visant à consolider notre modèle de sécurité civile et valoriser le volontariat des sapeurs-pompiers", portée par le député Fabien Matras (LREM, Var).

Cet article 31, inscrit mi-mai dans la proposition de loi lors de son passage à la commission des lois de l'Assemblée nationale, dispose que pour une durée de 3 ans "est mise en place une expérimentation visant à instituer un numéro unique d’appel d’urgence" à l'échelle d'une zone de défense et de sécurité, "sous la responsabilité conjointe du préfet de zone et du directeur général de l'agence régionale de santé [ARS] du département chef-lieu de zone, qui en définissent le champ et les conditions de mise en oeuvre" (cf dépêche du 12/05/2021 à 18:29).

Les signataires de la tribune accessible sur le site du JDD s'insurgent contre un dispositif qui aurait pour conséquence "[d']instaurer un système imposant au patient d'évaluer seul la gravité de son état", en dissociant les appels relevant d'une urgence vitale des autres appels.

"En appelant un numéro unique, pour parer à toute éventualité, la réponse la plus probable sera l'envoi d'une ambulance, conduisant par précaution la personne aux urgences de l'hôpital le plus proche", expliquent les auteurs de cette tribune, qui craignent de voir ce dispositif aggraver plus encore l'engorgement des urgences hospitalières.

Une mesure "incompatible" avec la mise en oeuvre du SAS

Cette expérimentation leur paraît également "incompatible" avec la mise en oeuvre progressive du service d'accès aux soins (SAS), dont les premiers sites pilotes sont en cours de déploiement depuis janvier (cf dépêche du 23/11/2020 à 14:00 et dépêche du 24/03/2021 à 11:35).

"Une meilleure voie existe pour améliorer la réponse aux appels sur le territoire, d'ailleurs envisagée par la PPL Matras", argumentent-ils, à savoir "la mise en place d'un numéro commun destiné au Samu et à la médecine de ville pour toutes les demandes de santé urgentes".

Les signataires de la tribune appellent donc à "la généralisation des plateformes santé SAS sur tout le territoire national pour recevoir les appels 'urgences santé' au plus tard en 2022", "l'attribution d'un numéro de téléphone commun 'urgences santé' pour toutes les urgences médicales et les demandes de soins non programmés, distinct du numéro pour les secours 'police-gendarmerie' et 'sapeurs-pompiers'" et "l'interconnexion de la plateforme 'service d'accès aux soins' et de la plateforme 'secours'".

Parmi les signataires de la tribune, on retrouve notamment:

  • François Braun, président de Samu-Urgences de France (SUdF)
  • Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France (FHF)
  • Pr Karim Tazarourte, chef du service d'urgence du groupement hospitalier Edouard-Herriot aux Hospices civils de Lyon (HCL) et président de la Société française de médecine d'urgence (SFMU)
  • Patrick Diot, président de la Conférence nationale des doyens de médecine
  • Pr Pierre Carli, chef du service du Samu-Smur de l'hôpital Necker (AP-HP) et président du Conseil national de l'urgence hospitalière (CNUH)
  • Pr Bruno Riou, directeur médical de crise de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP)
  • Pr Rémi Salomon, président de la commission médicale d'établissement (CME) de l'AP-HP
  • Marie-Noëlle Gérain-Breuzard, directrice générale (DG) du CHU de Tours et présidente de de la conférence nationale des DG de CHU
  • Dr Thierry Godeau, président de la conférence des présidents de commission médicale d'établissement (PCME) de centres hospitaliers (CH)
  • Pr François-René Pruvot, président de la conférence des présidents de CME de CHU
  • Dr Christian Müller, président de la conférence des présidents de CME de centres hospitaliers spécialisés (CHS)
  • Dr Jean-François Cibien, président d'Action praticiens hôpital (APH)
  • Dr Yves Rébufat, président de l'intersyndicale Avenir hospitalier
  • Anne Wernet, présidente du Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes-réanimateurs élargi (SNPHAR-E)
  • Bertrand de Rochambeau, président du Syndicat des gynécologues et obstétriciens de France (Syngof)
  • Patrick Goldstein, chef du service d'urgence du CHU de Lille et président honoraire de la SFMU.

SOS Médecins s'élève aussi contre l'expérimentation d'un numéro unique d'urgence

L'association SOS Médecins avait déjà fait part de ses inquiétudes sur l'expérimentation d'un numéro unique d'urgence dans un communiqué paru jeudi, en craignant de voir l'apparition "d'une file d’attente où tout se mêlera".

"SOS Médecins s’est déjà prononcé contre l’idée d’un numéro unique, lui préférant la notion de numéro santé commun", avait expliqué le Dr Jean-Christophe Masseron, président de SOS Médecins cité dans le communiqué.

"Le système de santé est déjà en train d'expérimenter le SAS […] et voici une nouvelle expérimentation qui va tout percuter", a ajouté le Dr Serge Smadja, secrétaire général de l'association, également cité dans le communiqué. "On voudrait installer la pagaille générale, on ne s'y prendrait pas autrement."

L'association SOS Médecins a donc demandé de travailler plutôt vers "une meilleure interconnexion des acteurs dans les territoires", "l'amélioration du délai de réponse aux patients" et "une construction du SAS plus respectueuse des acteurs qui effectuent le travail aujourd’hui".

gl/ab/APMnews

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