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19/08 2021
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PSYCHIATRIE: LE PROJET D'ÉTABLISSEMENT DU CH LABORIT DE POITIERS SERA ACHEVÉ D'ICI LA FIN DE L'ANNÉE

(Par Aurélie FRANC)

POITIERS, 19 août 2021 (APMnews) - Le projet d'établissement 2021-2025 du centre hospitalier (CH) spécialisé en santé mentale Henri-Laborit de Poitiers sera achevé d'ici la fin de l'année, a annoncé son directeur, Christophe Verduzier, à APMnews mercredi.

A la fin du mois de juin, le projet médico-soignant, qui s'inscrira dans le futur projet d'établissement, a été présenté à la commission médicale d'établissement (CME), qui l'a "approuvé à l'unanimité", a rapporté Christophe Verduzier. Le dernier projet d'établissement courait jusqu'en 2019, note-t-on.

Dans ce projet médico-soignant, cinq thématiques transversales ont été retenues, a détaillé le directeur du CH.

Le premier axe porte sur les droits des patients. Christophe Verduzier a précisé que l'établissement allait par exemple "travailler sur l'harmonisation" du règlement intérieur en ce qui concerne cette thématique et améliorer la participation des usagers et de leurs représentants dans un certain nombre d'instances, "pour créer un partenariat plus fort que cela n'est le cas aujourd'hui, même s'il y a des choses qui existent [déjà]".

Un autre axe porte sur les urgences et les soins non programmés. S'agissant des urgences, le CH veut créer, "à terme, une unité d'hospitalisation de courte durée psychiatrique au sein du CHU" de Poitiers. Les deux établissements sont sur un site partagé, a précisé le directeur.

Actuellement, le CH Henri-Laborit "est présent aux urgences" avec "une activité ambulatoire de consultation". "Ce qu'on souhaiterait, c'est avoir des lits dédiés à la psychiatrie pour de l'hospitalisation de courte durée, afin de favoriser l'alliance thérapeutique", pour limiter les hospitalisations sous contrainte et "éviter certaines hospitalisations de très courte durée", a détaillé Christophe Verduzier.

En parallèle, concernant les soins non programmés, l'établissement "organise et développe une manière de mieux traiter les soins non programmés dans les centres médico-psychologiques [CMP]".

Le troisième sujet transversal est "l'organisation d'un service de soins somatiques". Alors qu'aujourd'hui, des médecins généralistes "sont rattachés à chaque secteur", l'établissement ne dispose pas "d'unité transversale" dévolue aux soins somatiques, a souligné Christophe Verduzier.

Le projet est donc de créer ce service, "dans lequel chaque secteur donnera un peu de temps médical", et la présence de médecins généralistes sera renforcée "de manière globale" pour "mieux prendre en charge les problématiques somatiques des patients psychiatriques".

Les deux dernières thématiques concernent les "soins au long cours" et la "coordination des parcours", par exemple entre la "psychiatrie sectorisée" et les "filières spécialisées" (addictologie, psychiatrie de la personne âgée, réhabilitation psychosociale, etc.).

Des projets par pôles

Outre ces thématiques transversales, le projet médico-soignant aborde des thématiques "plus spécialisées", a expliqué le directeur du CH.

L'établissement dispose de deux pôles de psychiatrie adultes (chacun regroupant deux secteurs) et un pôle de pédopsychiatrie, a-t-il rappelé.

Pour le premier pôle de psychiatrie adulte (universitaire), plusieurs dispositifs sont abordés dans le projet médico-soignant: le déploiement de "sevrage en ambulatoire" en addictologie, la mise en place d'une unité de neuromodulation, le développement d'un hôpital de jour pour les personnes sous main de justice, qui viendrait "compléter le dispositif" déjà existant dans l'établissement, et la création d'un centre ressource en psychiatrie du sujet âgé, "qui pourrait avoir une vocation interdépartementale sur la subdivision Poitou-Charentes", liste le directeur de l'établissement.

Dans le deuxième pôle de psychiatrie adulte, les projets "concernent un public plutôt jeune". L'établissement prévoit ainsi un travail sur la question des troubles du comportement alimentaire (TCA), le développement d'un "partenariat encore plus actif" avec l'université de Poitiers pour les étudiants et la mise en place d'un projet sur la détection des psychoses émergentes.

Dans le pôle de pédopsychiatrie, les thématiques sont le développement d'équipes mobiles, la "création d'une filière complète de psychiatrie périnatale" et le "développement de la médiation animale" dans les différents services.

A côté du projet médico-soignant, Christophe Verduzier a rappelé que le CH participe au déploiement du numéro national contre le suicide avec, à Poitiers, la mise en place d'un centre d'écoute diurne (cf dépêche du 28/07/2021 à 16:40). Il a aussi annoncé que l'établissement allait "défendre ses demandes d'aides" dans le cadre du Ségur de l'investissement (cf dépêche du 09/03/2021 à 13:11), pour réinstaller l'addictologie "dans des locaux dédiés à cette activité" et pour créer "un pavillon dédié à la psychiatrie périnatale".

Ségur de la santé: une insuffisance de financement

Sur le plan budgétaire, la situation de l'établissement "a été rééquilibrée" (cf dépêche du 20/03/2018 à 12:39) et est désormais "légèrement excédentaire".

A horizon de cinq ans cependant, la "dynamique de dépenses" est "supérieure à la dynamique des recettes" et il y a "un effet ciseau qui va se produire assez vite", a averti le directeur, pointant notamment les "effets du Ségur de la santé" qui ne sont "pas totalement financés à ce stade".

Il a en effet expliqué avoir, à l'heure actuelle, "une insuffisance de financement de l'ordre de 600.000 euros" pour soutenir les mesures de revalorisation pour les personnels médicaux et non médicaux, dans le cadre du Ségur de la santé.

Il anticipe donc "un rétrécissement très fort des marges de manoeuvre", précisant que des "incertitudes" demeurent aussi concernant la future réforme du financement de la psychiatrie, qui devrait débuter au 1er janvier 2022 (cf dépêche du 02/06/2021 à 18:29).



Le CH Henri-Laborit de Poitiers en chiffres

Selon les chiffres, datant de novembre 2020, transmis par le directeur de l'établissement, jeudi, le CH Henri-Laborit de Poitiers dispose de:

  • 297 lits d'hospitalisation à temps complet pour les adultes et 28 pour les adolescents
  • 123 places d'hospitalisation de jour pour les adultes et 104 en pédopsychiatrie
  • 79 places d'accueil familial thérapeutique pour les adultes et 22 pour les enfants
  • 181 places d'établissements et services d'aide par le travail (Esat)
  • 48 lits en maison d'accueil spécialisée (MAS)
  • 35 places en foyer de vie
  • 10 places en foyer d'accueil médicalisé (FAM).

    Le CH a un budget d'exploitation de 76,3 millions d'euros et une enveloppe d'investissement de 7,7 millions.

af/nc/APMnews

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(Par Aurélie FRANC)

POITIERS, 19 août 2021 (APMnews) - Le projet d'établissement 2021-2025 du centre hospitalier (CH) spécialisé en santé mentale Henri-Laborit de Poitiers sera achevé d'ici la fin de l'année, a annoncé son directeur, Christophe Verduzier, à APMnews mercredi.

A la fin du mois de juin, le projet médico-soignant, qui s'inscrira dans le futur projet d'établissement, a été présenté à la commission médicale d'établissement (CME), qui l'a "approuvé à l'unanimité", a rapporté Christophe Verduzier. Le dernier projet d'établissement courait jusqu'en 2019, note-t-on.

Dans ce projet médico-soignant, cinq thématiques transversales ont été retenues, a détaillé le directeur du CH.

Le premier axe porte sur les droits des patients. Christophe Verduzier a précisé que l'établissement allait par exemple "travailler sur l'harmonisation" du règlement intérieur en ce qui concerne cette thématique et améliorer la participation des usagers et de leurs représentants dans un certain nombre d'instances, "pour créer un partenariat plus fort que cela n'est le cas aujourd'hui, même s'il y a des choses qui existent [déjà]".

Un autre axe porte sur les urgences et les soins non programmés. S'agissant des urgences, le CH veut créer, "à terme, une unité d'hospitalisation de courte durée psychiatrique au sein du CHU" de Poitiers. Les deux établissements sont sur un site partagé, a précisé le directeur.

Actuellement, le CH Henri-Laborit "est présent aux urgences" avec "une activité ambulatoire de consultation". "Ce qu'on souhaiterait, c'est avoir des lits dédiés à la psychiatrie pour de l'hospitalisation de courte durée, afin de favoriser l'alliance thérapeutique", pour limiter les hospitalisations sous contrainte et "éviter certaines hospitalisations de très courte durée", a détaillé Christophe Verduzier.

En parallèle, concernant les soins non programmés, l'établissement "organise et développe une manière de mieux traiter les soins non programmés dans les centres médico-psychologiques [CMP]".

Le troisième sujet transversal est "l'organisation d'un service de soins somatiques". Alors qu'aujourd'hui, des médecins généralistes "sont rattachés à chaque secteur", l'établissement ne dispose pas "d'unité transversale" dévolue aux soins somatiques, a souligné Christophe Verduzier.

Le projet est donc de créer ce service, "dans lequel chaque secteur donnera un peu de temps médical", et la présence de médecins généralistes sera renforcée "de manière globale" pour "mieux prendre en charge les problématiques somatiques des patients psychiatriques".

Les deux dernières thématiques concernent les "soins au long cours" et la "coordination des parcours", par exemple entre la "psychiatrie sectorisée" et les "filières spécialisées" (addictologie, psychiatrie de la personne âgée, réhabilitation psychosociale, etc.).

Des projets par pôles

Outre ces thématiques transversales, le projet médico-soignant aborde des thématiques "plus spécialisées", a expliqué le directeur du CH.

L'établissement dispose de deux pôles de psychiatrie adultes (chacun regroupant deux secteurs) et un pôle de pédopsychiatrie, a-t-il rappelé.

Pour le premier pôle de psychiatrie adulte (universitaire), plusieurs dispositifs sont abordés dans le projet médico-soignant: le déploiement de "sevrage en ambulatoire" en addictologie, la mise en place d'une unité de neuromodulation, le développement d'un hôpital de jour pour les personnes sous main de justice, qui viendrait "compléter le dispositif" déjà existant dans l'établissement, et la création d'un centre ressource en psychiatrie du sujet âgé, "qui pourrait avoir une vocation interdépartementale sur la subdivision Poitou-Charentes", liste le directeur de l'établissement.

Dans le deuxième pôle de psychiatrie adulte, les projets "concernent un public plutôt jeune". L'établissement prévoit ainsi un travail sur la question des troubles du comportement alimentaire (TCA), le développement d'un "partenariat encore plus actif" avec l'université de Poitiers pour les étudiants et la mise en place d'un projet sur la détection des psychoses émergentes.

Dans le pôle de pédopsychiatrie, les thématiques sont le développement d'équipes mobiles, la "création d'une filière complète de psychiatrie périnatale" et le "développement de la médiation animale" dans les différents services.

A côté du projet médico-soignant, Christophe Verduzier a rappelé que le CH participe au déploiement du numéro national contre le suicide avec, à Poitiers, la mise en place d'un centre d'écoute diurne (cf dépêche du 28/07/2021 à 16:40). Il a aussi annoncé que l'établissement allait "défendre ses demandes d'aides" dans le cadre du Ségur de l'investissement (cf dépêche du 09/03/2021 à 13:11), pour réinstaller l'addictologie "dans des locaux dédiés à cette activité" et pour créer "un pavillon dédié à la psychiatrie périnatale".

Ségur de la santé: une insuffisance de financement

Sur le plan budgétaire, la situation de l'établissement "a été rééquilibrée" (cf dépêche du 20/03/2018 à 12:39) et est désormais "légèrement excédentaire".

A horizon de cinq ans cependant, la "dynamique de dépenses" est "supérieure à la dynamique des recettes" et il y a "un effet ciseau qui va se produire assez vite", a averti le directeur, pointant notamment les "effets du Ségur de la santé" qui ne sont "pas totalement financés à ce stade".

Il a en effet expliqué avoir, à l'heure actuelle, "une insuffisance de financement de l'ordre de 600.000 euros" pour soutenir les mesures de revalorisation pour les personnels médicaux et non médicaux, dans le cadre du Ségur de la santé.

Il anticipe donc "un rétrécissement très fort des marges de manoeuvre", précisant que des "incertitudes" demeurent aussi concernant la future réforme du financement de la psychiatrie, qui devrait débuter au 1er janvier 2022 (cf dépêche du 02/06/2021 à 18:29).



Le CH Henri-Laborit de Poitiers en chiffres

Selon les chiffres, datant de novembre 2020, transmis par le directeur de l'établissement, jeudi, le CH Henri-Laborit de Poitiers dispose de:

  • 297 lits d'hospitalisation à temps complet pour les adultes et 28 pour les adolescents
  • 123 places d'hospitalisation de jour pour les adultes et 104 en pédopsychiatrie
  • 79 places d'accueil familial thérapeutique pour les adultes et 22 pour les enfants
  • 181 places d'établissements et services d'aide par le travail (Esat)
  • 48 lits en maison d'accueil spécialisée (MAS)
  • 35 places en foyer de vie
  • 10 places en foyer d'accueil médicalisé (FAM).

    Le CH a un budget d'exploitation de 76,3 millions d'euros et une enveloppe d'investissement de 7,7 millions.

af/nc/APMnews

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