Actualités de l'Urgence - APM
RETARDER LA CARDIOVERSION N'EST PAS DÉLÉTÈRE POUR LE RETOUR EN RYTHME SINUSAL EN CAS DE FIBRILLATION ATRIALE RÉCENTE
Il est courant que les patients atteints de fibrillation atriale récente reçoivent une cardioversion électrique ou pharmacologique dès que possible afin de restaurer le rythme sinusal, rappellent Nikki Pluymaekers du Maastricht University Medical Center aux Pays-Bas et ses collègues. Mais on ne sait pas si cette restauration immédiate est nécessaire, d'autant que la fibrillation atriale cesse souvent spontanément, ajoutent-ils.
Ils se sont intéressés à cette question dans l'essai de non-infériorité RACE 7 ACWAS, multicentrique (15 hôpitaux néerlandais), randomisé et mené en ouvert, dont les résultats font l'objet d'une publication simultanée dans le New England Journal of Medicine (NEJM).
L'objectif de cette étude, menée chez 437 patients atteints de fibrillation atriale symptomatique depuis moins de 36 heures, a été de comparer l'effet, en matière de retour à un rythme sinusal à 4 semaines, d'une stratégie de prise en charge attentiste avec cardioversion retardée et de prise en charge standard avec cardioversion immédiate.
Les patients pris en charge selon une stratégie attentiste ont reçu dans un premier temps un traitement (β-bloquants, inhibiteurs calciques non dihydropyridines, ou digoxine) leur permettant de présenter une fréquence cardiaque de 110 battements par minute ou moins, puis, dans le cas où la fibrillation atriale ne s'était pas résorbée en 48 heures, ils ont bénéficié d'une cardioversion.
Un rythme sinusal à 4 semaines a été observé chez 91% (193 sur 212) des patients du groupe "stratégie attentiste", contre 94% (202 sur 215) de ceux du groupe contrôle. Ces données ont permis d'établir la non-infériorité de la stratégie attentiste par rapport à la stratégie standard.
Dans le bras attentiste, une conversion spontanée vers un rythme sinusal s'est produite sous 48 heures pour 69% (150 sur 218) des patients. Pour 28% des patients, le rythme sinusal a été observé après la cardioversion différée.
Dans le bras contrôle, les patients étaient 16% (36 sur 219) à présenter une conversion spontanée avant la cardioversion, et 78% après la cardioversion.
Parmi les patients ayant pris part à l'ensemble des 4 semaines de suivi à distance, une fibrillation atriale récurrente est survenue chez 30% des patients (49 sur 164) du bras attentiste, contre 29% de ceux du bras contrôle (50 sur 171).
Des complications cardiovasculaires ont été observées chez 10 patients du bras attentiste et 8 patients du bras contrôle, soit un taux comparable entre les deux groupes.
(NEJM, publication en ligne du 18 mars)
sb/nc/APMnews
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RETARDER LA CARDIOVERSION N'EST PAS DÉLÉTÈRE POUR LE RETOUR EN RYTHME SINUSAL EN CAS DE FIBRILLATION ATRIALE RÉCENTE
Il est courant que les patients atteints de fibrillation atriale récente reçoivent une cardioversion électrique ou pharmacologique dès que possible afin de restaurer le rythme sinusal, rappellent Nikki Pluymaekers du Maastricht University Medical Center aux Pays-Bas et ses collègues. Mais on ne sait pas si cette restauration immédiate est nécessaire, d'autant que la fibrillation atriale cesse souvent spontanément, ajoutent-ils.
Ils se sont intéressés à cette question dans l'essai de non-infériorité RACE 7 ACWAS, multicentrique (15 hôpitaux néerlandais), randomisé et mené en ouvert, dont les résultats font l'objet d'une publication simultanée dans le New England Journal of Medicine (NEJM).
L'objectif de cette étude, menée chez 437 patients atteints de fibrillation atriale symptomatique depuis moins de 36 heures, a été de comparer l'effet, en matière de retour à un rythme sinusal à 4 semaines, d'une stratégie de prise en charge attentiste avec cardioversion retardée et de prise en charge standard avec cardioversion immédiate.
Les patients pris en charge selon une stratégie attentiste ont reçu dans un premier temps un traitement (β-bloquants, inhibiteurs calciques non dihydropyridines, ou digoxine) leur permettant de présenter une fréquence cardiaque de 110 battements par minute ou moins, puis, dans le cas où la fibrillation atriale ne s'était pas résorbée en 48 heures, ils ont bénéficié d'une cardioversion.
Un rythme sinusal à 4 semaines a été observé chez 91% (193 sur 212) des patients du groupe "stratégie attentiste", contre 94% (202 sur 215) de ceux du groupe contrôle. Ces données ont permis d'établir la non-infériorité de la stratégie attentiste par rapport à la stratégie standard.
Dans le bras attentiste, une conversion spontanée vers un rythme sinusal s'est produite sous 48 heures pour 69% (150 sur 218) des patients. Pour 28% des patients, le rythme sinusal a été observé après la cardioversion différée.
Dans le bras contrôle, les patients étaient 16% (36 sur 219) à présenter une conversion spontanée avant la cardioversion, et 78% après la cardioversion.
Parmi les patients ayant pris part à l'ensemble des 4 semaines de suivi à distance, une fibrillation atriale récurrente est survenue chez 30% des patients (49 sur 164) du bras attentiste, contre 29% de ceux du bras contrôle (50 sur 171).
Des complications cardiovasculaires ont été observées chez 10 patients du bras attentiste et 8 patients du bras contrôle, soit un taux comparable entre les deux groupes.
(NEJM, publication en ligne du 18 mars)
sb/nc/APMnews