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UN SYSTÈME DE TRIAGE PAR TÉLÉMÉDECINE COÛT-EFFICACE POUR LES NÉCROLYSES ÉPIDERMIQUES
Les nécrolyses épidermiques (syndrome de Stevens-Johnson, syndrome de Lyell et syndrome de chevauchement) sont extrêmement rares mais particulièrement graves, avec une mortalité en phase aiguë de 20-25%. Un transfert précoce vers un centre expert semble augmenter les chances de survie, rappellent le Dr Christine Wong, de la faculté de médecine Stanford, et ses collègues dans une Research Letter.
Cependant, l'absence de critères standardisés et de consultation de dermatologie avant un transfert conduisent à une surestimation de l'urgence.
Afin d'améliorer le triage des cas suspects de nécrolyse épidermique, les chercheurs ont mis en place un système de télé-expertise multidisciplinaire au centre médical de Harborview, à Seattle.
Lorsqu'un diagnostic de syndrome de Stevens-Johnson ou de Lyell est évoqué, des photographies des surfaces touchées sont envoyées par messagerie sécurisé pour une réponse différée (protocole store and forward. Un dermatologue et un chirurgien spécialisé dans la réparation de la peau après brûlure analysent les clichés puis participent à une téléconférence avec les professionnels de santé requérants. Si, sur l'ensemble des éléments disponibles, les spécialistes du centre expert suspectent une nécrolyse épidermique, le patient est transféré.
Les chercheurs ont réalisé une analyse rétrospective de 317 appels passés entre novembre 2012 et novembre 2018 pour demander une expertise à distance.
Parmi les 133 appels passés avant la mise en place du système de télétriage en 2015, 67% des patients ont été transférés vers le centre expert et une nécrolyse épidermique a été diagnostiquée pour 21% d'entre eux, les 79% restants ayant reçu un autre diagnostic.
Après 2015, un peu moins d'un quart (24%) des patients ont été transférés parmi les 184 appels et plus de la moitié d'entre eux (57%) avaient bien une nécrolyse épidermique, les autres recevant un autre diagnostic.
Les chercheurs observent que peu de données étaient disponibles pour les patients non transférés, mais ont considéré qu'ils n'avaient pas de nécrolyse épidermique ou un profil de risque ne permettant pas leur transfert.
La mise en place du système de télétriage a permis d'améliorer la prise en charge de ces patients, avec un diagnostic final de nécrolyse épidermique pour 43% d'entre eux, contre 79% avant, et un transfert réduit de 29 à 4 patients avec des réactions médicamenteuses non compliquées, ce qui s'est traduit par une économie de 24.793 $ en coûts de transport sanitaire sur les trois années qui ont suivi.
Ces données suggèrent que la télémédecine est utile pour améliorer le triage des patients avec une suspicion de nécrolyse épidermique sans éliminer totalement la surestimation des cas mais en évitant un recours au système de soins inutile pour les patients qui n'en avaient pas besoin et prioriser les moyens, concluent les chercheurs.
(JAMA Dermatology, édition en ligne du 25 novembre)
ld/hc/APMnews
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UN SYSTÈME DE TRIAGE PAR TÉLÉMÉDECINE COÛT-EFFICACE POUR LES NÉCROLYSES ÉPIDERMIQUES
Les nécrolyses épidermiques (syndrome de Stevens-Johnson, syndrome de Lyell et syndrome de chevauchement) sont extrêmement rares mais particulièrement graves, avec une mortalité en phase aiguë de 20-25%. Un transfert précoce vers un centre expert semble augmenter les chances de survie, rappellent le Dr Christine Wong, de la faculté de médecine Stanford, et ses collègues dans une Research Letter.
Cependant, l'absence de critères standardisés et de consultation de dermatologie avant un transfert conduisent à une surestimation de l'urgence.
Afin d'améliorer le triage des cas suspects de nécrolyse épidermique, les chercheurs ont mis en place un système de télé-expertise multidisciplinaire au centre médical de Harborview, à Seattle.
Lorsqu'un diagnostic de syndrome de Stevens-Johnson ou de Lyell est évoqué, des photographies des surfaces touchées sont envoyées par messagerie sécurisé pour une réponse différée (protocole store and forward. Un dermatologue et un chirurgien spécialisé dans la réparation de la peau après brûlure analysent les clichés puis participent à une téléconférence avec les professionnels de santé requérants. Si, sur l'ensemble des éléments disponibles, les spécialistes du centre expert suspectent une nécrolyse épidermique, le patient est transféré.
Les chercheurs ont réalisé une analyse rétrospective de 317 appels passés entre novembre 2012 et novembre 2018 pour demander une expertise à distance.
Parmi les 133 appels passés avant la mise en place du système de télétriage en 2015, 67% des patients ont été transférés vers le centre expert et une nécrolyse épidermique a été diagnostiquée pour 21% d'entre eux, les 79% restants ayant reçu un autre diagnostic.
Après 2015, un peu moins d'un quart (24%) des patients ont été transférés parmi les 184 appels et plus de la moitié d'entre eux (57%) avaient bien une nécrolyse épidermique, les autres recevant un autre diagnostic.
Les chercheurs observent que peu de données étaient disponibles pour les patients non transférés, mais ont considéré qu'ils n'avaient pas de nécrolyse épidermique ou un profil de risque ne permettant pas leur transfert.
La mise en place du système de télétriage a permis d'améliorer la prise en charge de ces patients, avec un diagnostic final de nécrolyse épidermique pour 43% d'entre eux, contre 79% avant, et un transfert réduit de 29 à 4 patients avec des réactions médicamenteuses non compliquées, ce qui s'est traduit par une économie de 24.793 $ en coûts de transport sanitaire sur les trois années qui ont suivi.
Ces données suggèrent que la télémédecine est utile pour améliorer le triage des patients avec une suspicion de nécrolyse épidermique sans éliminer totalement la surestimation des cas mais en évitant un recours au système de soins inutile pour les patients qui n'en avaient pas besoin et prioriser les moyens, concluent les chercheurs.
(JAMA Dermatology, édition en ligne du 25 novembre)
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