Actualités de l'Urgence - APM

08/07 2021
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UNE GESTION DE CRISE NE PEUT SE FAIRE SEUL (VINCENT PRÉVOTEAU)

(Par Sabine NEULAT-ISARD)

RENNES, 8 juillet 2021 (APMnews) - Si les directeurs d'hôpital sont formés à la gestion de crise, ils doivent le faire la plupart du temps "en collectif", tant en interne qu'avec des acteurs extérieurs à l'établissement, a estimé Vincent Prévoteau, président de l'Association des directeurs d'hôpital (ADH), dans un entretien à APMnews jeudi.

Le président de l'ADH était interrogé à l'occasion d'un atelier d'été organisé vendredi par l'ADH à l'Ecole des hautes études en santé publique (EHESP), à Rennes, sur le thème: "le métier de directeur d'hôpital à l'épreuve des crises".

"Nous avons souhaité réinscrire l'activité de l'ADH dans la vraie vie de nos travaux et ainsi organiser cette matinée de réflexion en présence des deux promotions d'élèves directeurs d'hôpital", explique Vincent Prévoteau.

La réflexion porte plus spécifiquement sur le métier de directeur d'hôpital dans la gestion de crise.

La matinée commencera par une intervention par vidéo de la ministre de la transformation et de la fonction publiques, Amélie de Montchalin, suivie de celle de Vincent Prévoteau puis du directeur de l'EHESP, Laurent Chambaud.

Elle sera ensuite marquée notamment par une intervention d'un professeur de l'EHESP, Christophe Van Der Linde, puis par un retour d'expériences des élèves directeurs d'hôpital sur le thème du débat et enfin une table ronde avec le directeur général de l'agence régionale de santé (ARS) Bretagne et des représentants du groupe hospitalier Bretagne Sud.

"Si la crise liée à l'épidémie de Covid-19 est exceptionnelle dans sa forme et dans sa durée, notre métier, c'est gérer la crise […] Nous sommes formés à cela", assure Vincent Prévoteau. Il observe que dans les hôpitaux, les crises peuvent avoir plusieurs origines et de "multiples dimensions", pouvant être liées à "un incident, à un drame, à une rumeur, à une problématique financière importante, à une crise interne…" "En tout cas, il faut la gérer", insiste-t-il.

Lors de l'atelier vendredi matin, "nous évoquerons ce que cette crise peut nous enseigner en matière de capitalisation d'expériences, sur nos pratiques, la réactivité ou sur la question de la simplification", explique-t-il.

Il sera aussi mis en avant qu'une gestion de crise "ne se fait pas seul".

"On gère bien une crise à partir du moment où on la gère en collectif, et sans opposition clanique, sans clivage. C'est chaque maillon de la chaîne qui agit", insiste Vincent Prévoteau.

"On l'a vu pendant la crise du Covid lorsqu'il fallait assurer l'équilibre des organisations pour gérer les prises en charge de patients Covid et gérer celles des patients non Covid, et adapter les organisations au niveau territorial, tant du côté de la direction commune que de celui du GHT [groupement hospitalier de territoire] et même au niveau de l'ensemble de l'Aveyron, pour éviter qu'un établissement ne se retrouve en hypocentre de la crise".

La gestion collective avec les acteurs extérieurs à l'hôpital, comme l'agence régionale de santé, ses délégations départementales et les collectivités locales, est aussi "extrêmement importante", ajoute-t-il.

"L'idée est de dire que cela fait partie du métier de directeur d'hôpital et qu'il faut s'y préparer."

La relation avec les médias est également importante, reconnaît aussi Vincent Prévoteau. "Elle est fondée sur la confiance mais se gère avant la crise", note-t-il.

Il constate par ailleurs que les hôpitaux ont dû poursuivre les projets non liés au Covid.

Directeur de l'hôpital de Rodez, Vincent Prévoteau indique avoir présenté il y a quelques jours différentes opérations devant la presse quotidienne régionale.

Il précise avoir annoncé le lancement, le 7 juin, de la rénovation des urgences pour un coût de 1,2 million d'euros et une durée de "7-8 mois". Les travaux visent à "fluidifier les parcours, améliorer l'accès et le fonctionnement du service et intégrer une maison médicale de garde qui a été ouverte le 6 février en étant installée dans un Algeco".

L'hôpital de Rodez, qui a investi 3,5 millions d'euros en 2020 et compte doubler ce montant en 2021 grâce aux crédits pour les investissements courants, a mis aussi en service un nouvel accélérateur de particules dans le cadre d'un remplacement d'appareil, va déposer une demande d'autorisation pour une autre gamma-caméra, et créé un plateau d'imagerie mutualisé.

"On a voulu montrer que l'hôpital est sur tous les fronts, sur celui de la gestion de crise mais aussi sur celui de l'avenir. Il se projette et évolue toujours", affirme le chef d'établissement.

Vincent Prévoteau, qui assure aussi la direction commune de cinq autres établissements en Aveyron, représentant tous les établissements du GHT du Rouergue à l'exception du CH de Villefranche-de-Rouergue, ajoute qu'à Espalion, l'hôpital va être reconstruit et qu'à Decazeville, le projet médical a été finalisé.

san/ab/APMnews

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(Par Sabine NEULAT-ISARD)

RENNES, 8 juillet 2021 (APMnews) - Si les directeurs d'hôpital sont formés à la gestion de crise, ils doivent le faire la plupart du temps "en collectif", tant en interne qu'avec des acteurs extérieurs à l'établissement, a estimé Vincent Prévoteau, président de l'Association des directeurs d'hôpital (ADH), dans un entretien à APMnews jeudi.

Le président de l'ADH était interrogé à l'occasion d'un atelier d'été organisé vendredi par l'ADH à l'Ecole des hautes études en santé publique (EHESP), à Rennes, sur le thème: "le métier de directeur d'hôpital à l'épreuve des crises".

"Nous avons souhaité réinscrire l'activité de l'ADH dans la vraie vie de nos travaux et ainsi organiser cette matinée de réflexion en présence des deux promotions d'élèves directeurs d'hôpital", explique Vincent Prévoteau.

La réflexion porte plus spécifiquement sur le métier de directeur d'hôpital dans la gestion de crise.

La matinée commencera par une intervention par vidéo de la ministre de la transformation et de la fonction publiques, Amélie de Montchalin, suivie de celle de Vincent Prévoteau puis du directeur de l'EHESP, Laurent Chambaud.

Elle sera ensuite marquée notamment par une intervention d'un professeur de l'EHESP, Christophe Van Der Linde, puis par un retour d'expériences des élèves directeurs d'hôpital sur le thème du débat et enfin une table ronde avec le directeur général de l'agence régionale de santé (ARS) Bretagne et des représentants du groupe hospitalier Bretagne Sud.

"Si la crise liée à l'épidémie de Covid-19 est exceptionnelle dans sa forme et dans sa durée, notre métier, c'est gérer la crise […] Nous sommes formés à cela", assure Vincent Prévoteau. Il observe que dans les hôpitaux, les crises peuvent avoir plusieurs origines et de "multiples dimensions", pouvant être liées à "un incident, à un drame, à une rumeur, à une problématique financière importante, à une crise interne…" "En tout cas, il faut la gérer", insiste-t-il.

Lors de l'atelier vendredi matin, "nous évoquerons ce que cette crise peut nous enseigner en matière de capitalisation d'expériences, sur nos pratiques, la réactivité ou sur la question de la simplification", explique-t-il.

Il sera aussi mis en avant qu'une gestion de crise "ne se fait pas seul".

"On gère bien une crise à partir du moment où on la gère en collectif, et sans opposition clanique, sans clivage. C'est chaque maillon de la chaîne qui agit", insiste Vincent Prévoteau.

"On l'a vu pendant la crise du Covid lorsqu'il fallait assurer l'équilibre des organisations pour gérer les prises en charge de patients Covid et gérer celles des patients non Covid, et adapter les organisations au niveau territorial, tant du côté de la direction commune que de celui du GHT [groupement hospitalier de territoire] et même au niveau de l'ensemble de l'Aveyron, pour éviter qu'un établissement ne se retrouve en hypocentre de la crise".

La gestion collective avec les acteurs extérieurs à l'hôpital, comme l'agence régionale de santé, ses délégations départementales et les collectivités locales, est aussi "extrêmement importante", ajoute-t-il.

"L'idée est de dire que cela fait partie du métier de directeur d'hôpital et qu'il faut s'y préparer."

La relation avec les médias est également importante, reconnaît aussi Vincent Prévoteau. "Elle est fondée sur la confiance mais se gère avant la crise", note-t-il.

Il constate par ailleurs que les hôpitaux ont dû poursuivre les projets non liés au Covid.

Directeur de l'hôpital de Rodez, Vincent Prévoteau indique avoir présenté il y a quelques jours différentes opérations devant la presse quotidienne régionale.

Il précise avoir annoncé le lancement, le 7 juin, de la rénovation des urgences pour un coût de 1,2 million d'euros et une durée de "7-8 mois". Les travaux visent à "fluidifier les parcours, améliorer l'accès et le fonctionnement du service et intégrer une maison médicale de garde qui a été ouverte le 6 février en étant installée dans un Algeco".

L'hôpital de Rodez, qui a investi 3,5 millions d'euros en 2020 et compte doubler ce montant en 2021 grâce aux crédits pour les investissements courants, a mis aussi en service un nouvel accélérateur de particules dans le cadre d'un remplacement d'appareil, va déposer une demande d'autorisation pour une autre gamma-caméra, et créé un plateau d'imagerie mutualisé.

"On a voulu montrer que l'hôpital est sur tous les fronts, sur celui de la gestion de crise mais aussi sur celui de l'avenir. Il se projette et évolue toujours", affirme le chef d'établissement.

Vincent Prévoteau, qui assure aussi la direction commune de cinq autres établissements en Aveyron, représentant tous les établissements du GHT du Rouergue à l'exception du CH de Villefranche-de-Rouergue, ajoute qu'à Espalion, l'hôpital va être reconstruit et qu'à Decazeville, le projet médical a été finalisé.

san/ab/APMnews

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