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14/06 2019
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URGENCES: AGNÈS BUZYN DÉBLOQUE 70 MILLIONS D'EUROS DÈS CET ÉTÉ POUR RENFORCER LES SERVICES ET DÉVELOPPER UNE PRIME DE RISQUE

PARIS, 14 juin 2019 (APMnews) - La ministre de solidarités et de la santé, Agnès Buzyn, a annoncé que 70 millions d'euros seraient débloqués dès cet été pour soutenir les services d'urgence en tension et valoriser le travail des personnels de ces services, lors d'une conférence de presse organisée vendredi à l'issue de la réunion de lancement de la mission "flash" de Pierre Carli et Thomas Mesnier.

"Nous avons tenu ce matin la réunion d'installation de la mission d'urgence que je viens de confier au député Thomas Mesnier (LREM, Charente), urgentiste de métier, et au Pr Pierre Carli, président du Conseil national de l'urgence hospitalière (CNUH)", a rapporté Agnès Buzyn, en préambule de cette conférence de presse.

"Il y avait autour de la table tous les représentants des différentes professions, les organisations syndicales, les ordres, les fédérations hospitalières, les sociétés savantes, les représentants des patients et le collectif qui s'est mobilisé pour la crise actuelle."

La ministre a indiqué avoir souhaité décliner devant cette assemblée "les annonces [...] faites devant le congrès des urgentistes la semaine dernière" (cf dépêche du 06/06/2019 à 12:01), et notamment une enveloppe de 70 M€ pour soutenir le budget des établissements et développer une prime de risque pour le personnel non médical des services d'urgence.

Au-delà de la "mission flash confiée au Pr Carli et au Dr Thomas Mesnier", elle a détaillé ses propositions concernant le budget des hôpitaux, "avec une première enveloppe budgétaire allouée aux hôpitaux en tension pendant la période de l'été, leur permettant de recruter des professionnels".

Cette enveloppe de 15 M€ devrait notamment être mobilisée en vue de permettre le recrutement des personnels manquants pour la période estivale.

Une réunion de mise en place avec les représentants des agences régionales de santé (ARS) aura lieu la semaine prochaine au ministère "pour préparer le fonctionnement estival de tous les services d'urgence, notamment pour anticiper un épisode de canicule".

La ministre a précisé que ces 15 M€ seraient "alloués dès le mois de juillet et au fur et mesure en fonction des besoins".

"Par ailleurs, nous avons décidé de rehausser le plafond des heures supplémentaires à 20h par mois, c'est à dire 240 heures par an au sein de la fonction publique hospitalière", a ajouté la ministre.

Une enveloppe budgétaire sera par la suite attribuée "à la réfection des services d'urgence lorsque ceux-ci sont trop vétustes". Elle sera issue des 300 M€ de crédits budgétaires supplémentaires alloués en mars aux établissements publics et privés de santé au titre de l'exercice 2018 (cf dépêche du 13/03/2019 à 15:27).

Deux primes pour améliorer la "reconnaissance de la spécificité du travail aux urgences"

La ministre des solidarités et de la santé a également annoncé l'adoption de "mesures de reconnaissance de la spécificité du travail aux urgences qui expose à un certain nombre de difficultés et d'incivilités les personnels".

Cette volonté se traduit par le déblocage d'un budget de 55M€ pour permettre l'extension de la prime de risque actuellement réservée "à certains professionnels soumis à des risques particuliers, notamment des risques de violence de patients psychiatriques lourds".

A compter du lundi 1er juillet, cette prime d'un montant de 100 € net (118 € brut) pourra être perçue par tous les professionnels des services d'urgence (hors médecins), soit "près de 30.000 personnes".

"J'ai également annoncé pour les professionnels des urgences une prime de coopération", a poursuivi la ministre, "il y a moyen de déléguer un certain de nombre de tâches aux professionnels paramédicaux, comme la prescription d'examens de radiologie ou de biologie, qui permettraient de réduire le temps d'attente aux urgences et d'accélérer le diagnostic du médecin".

Elle a appelé "un maximum de services d'urgence de se saisir de ces protocoles de coopération", qui seront accompagnés d'une prime de 100 € brut mensuels.

Un premier "protocole de prescription d'imagerie par des infirmiers est actuellement en examen par la Haute autorité de santé [HAS] qui devrait donner son avis très prochainement", a-t-elle rapporté .

De premières pistes pour "la mission commando" de Thomas Mesnier et Pierre Carli

Agnès Buzyn a dévoilé à cette occasion les premières pistes que devraient explorer Thomas Mesnier et Pierre Carli lors de leurs travaux, à commencer par la mise en place de "primes d'intéressement collectif".

Ces primes pourraient "permettre de motiver les équipes à penser des organisations nouvelles qui viseraient à la fluidification des services d'urgence" et favoriser les "coopérations avec d'autres services de l'hôpital, voire des coopérations avec des structures de ville".

La ministre a également enjoint le parlementaire et le président du CNUH à "travailler plus sur les lits d'aval, sans exclure aucune piste", en appelant au passage à "une meilleure articulation dans la gestion des lits entre hôpitaux d'un même GHT [groupement hospitalier de territoire]".

"On a parlé de l'aval de l'aval, c'est à dire tout l'aval d'un territoire, car beaucoup de patients en lits de médecine ne trouvent pas de place en soins de suite et de réadaptation [SSR] ou unités en soins de longue durée [USLD]", a-t-elle développé.

"Il va falloir aller au plus près du terrain", a enchaîné le Pr Carli, "apporter sur le terrain des solutions qui sont éprouvées par l'expérience et éventuellement en développer certaines que nous n'avons pas pu mener jusqu'à leur bout".

En reprenant la métaphore d'une "mission commando" employée plus tôt dans la matinée par la ministre, le président du CNUH a affiché sa détermination: "Les commandos ne gagnent pas les guerres, c'est ceux qui passent d'abord pour ouvrir le terrain, puis après le reste de l'armée peut suivre, peut s'engager vers un résultat".

"C'est une mission commando qui se doit d'être rapide, efficace, audacieuse, en complément du texte de loi qui finit son parcours au Parlement", a ajouté Thomas Mesnier.

Interrogée sur l'éventuelle mise en place d'un "numéro unique d'urgence", la ministre a répondu que seul le "problème de la régulation médicale au sens large" avait été évoqué, "mais sans rentrer dans le numéro unique".

"Le sujet ce n'est pas le secours, le sujet c'est la santé", a contextualisé Pierre Carli, "c'est l'appel médical d'urgence et l'accès à la permanence de soins, le fait que depuis la ville on puisse être pris en charge pour des soins non programmés sans passer forcément par les urgences hospitalières".

La président du CNUH a plébiscité la "mise en place de plateformes spécialisées sur la santé, avec la possibilité de les interconnecter avec les autres ou de discuter ensuite des numéros par lesquels on y accède".

"L'objectif est de répondre à l'urgence, qu'elle soit vitale ou ressentie", a abondé Thomas Mesnier, "c'est donc non pas à l'usager de s'adapter au système, mais au système de s'adapter à lui".

"Cette mission est une mission flash, nous n'avons pas besoin d'un énième rapport sur les urgences", a rappelé Agnès Buzyn, en assurant que "toutes les solutions qui [lui] seront apportées seront mises en oeuvre au fur et à mesure qu'elles [lui] seront remontées".

"Je souhaite que ce rapport me soit remis avant la période de tension de l'hiver avec l'épidémie de grippe, avant le mois de décembre", a prévenu la ministre.

gl/ab/APMnews

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PARIS, 14 juin 2019 (APMnews) - La ministre de solidarités et de la santé, Agnès Buzyn, a annoncé que 70 millions d'euros seraient débloqués dès cet été pour soutenir les services d'urgence en tension et valoriser le travail des personnels de ces services, lors d'une conférence de presse organisée vendredi à l'issue de la réunion de lancement de la mission "flash" de Pierre Carli et Thomas Mesnier.

"Nous avons tenu ce matin la réunion d'installation de la mission d'urgence que je viens de confier au député Thomas Mesnier (LREM, Charente), urgentiste de métier, et au Pr Pierre Carli, président du Conseil national de l'urgence hospitalière (CNUH)", a rapporté Agnès Buzyn, en préambule de cette conférence de presse.

"Il y avait autour de la table tous les représentants des différentes professions, les organisations syndicales, les ordres, les fédérations hospitalières, les sociétés savantes, les représentants des patients et le collectif qui s'est mobilisé pour la crise actuelle."

La ministre a indiqué avoir souhaité décliner devant cette assemblée "les annonces [...] faites devant le congrès des urgentistes la semaine dernière" (cf dépêche du 06/06/2019 à 12:01), et notamment une enveloppe de 70 M€ pour soutenir le budget des établissements et développer une prime de risque pour le personnel non médical des services d'urgence.

Au-delà de la "mission flash confiée au Pr Carli et au Dr Thomas Mesnier", elle a détaillé ses propositions concernant le budget des hôpitaux, "avec une première enveloppe budgétaire allouée aux hôpitaux en tension pendant la période de l'été, leur permettant de recruter des professionnels".

Cette enveloppe de 15 M€ devrait notamment être mobilisée en vue de permettre le recrutement des personnels manquants pour la période estivale.

Une réunion de mise en place avec les représentants des agences régionales de santé (ARS) aura lieu la semaine prochaine au ministère "pour préparer le fonctionnement estival de tous les services d'urgence, notamment pour anticiper un épisode de canicule".

La ministre a précisé que ces 15 M€ seraient "alloués dès le mois de juillet et au fur et mesure en fonction des besoins".

"Par ailleurs, nous avons décidé de rehausser le plafond des heures supplémentaires à 20h par mois, c'est à dire 240 heures par an au sein de la fonction publique hospitalière", a ajouté la ministre.

Une enveloppe budgétaire sera par la suite attribuée "à la réfection des services d'urgence lorsque ceux-ci sont trop vétustes". Elle sera issue des 300 M€ de crédits budgétaires supplémentaires alloués en mars aux établissements publics et privés de santé au titre de l'exercice 2018 (cf dépêche du 13/03/2019 à 15:27).

Deux primes pour améliorer la "reconnaissance de la spécificité du travail aux urgences"

La ministre des solidarités et de la santé a également annoncé l'adoption de "mesures de reconnaissance de la spécificité du travail aux urgences qui expose à un certain nombre de difficultés et d'incivilités les personnels".

Cette volonté se traduit par le déblocage d'un budget de 55M€ pour permettre l'extension de la prime de risque actuellement réservée "à certains professionnels soumis à des risques particuliers, notamment des risques de violence de patients psychiatriques lourds".

A compter du lundi 1er juillet, cette prime d'un montant de 100 € net (118 € brut) pourra être perçue par tous les professionnels des services d'urgence (hors médecins), soit "près de 30.000 personnes".

"J'ai également annoncé pour les professionnels des urgences une prime de coopération", a poursuivi la ministre, "il y a moyen de déléguer un certain de nombre de tâches aux professionnels paramédicaux, comme la prescription d'examens de radiologie ou de biologie, qui permettraient de réduire le temps d'attente aux urgences et d'accélérer le diagnostic du médecin".

Elle a appelé "un maximum de services d'urgence de se saisir de ces protocoles de coopération", qui seront accompagnés d'une prime de 100 € brut mensuels.

Un premier "protocole de prescription d'imagerie par des infirmiers est actuellement en examen par la Haute autorité de santé [HAS] qui devrait donner son avis très prochainement", a-t-elle rapporté .

De premières pistes pour "la mission commando" de Thomas Mesnier et Pierre Carli

Agnès Buzyn a dévoilé à cette occasion les premières pistes que devraient explorer Thomas Mesnier et Pierre Carli lors de leurs travaux, à commencer par la mise en place de "primes d'intéressement collectif".

Ces primes pourraient "permettre de motiver les équipes à penser des organisations nouvelles qui viseraient à la fluidification des services d'urgence" et favoriser les "coopérations avec d'autres services de l'hôpital, voire des coopérations avec des structures de ville".

La ministre a également enjoint le parlementaire et le président du CNUH à "travailler plus sur les lits d'aval, sans exclure aucune piste", en appelant au passage à "une meilleure articulation dans la gestion des lits entre hôpitaux d'un même GHT [groupement hospitalier de territoire]".

"On a parlé de l'aval de l'aval, c'est à dire tout l'aval d'un territoire, car beaucoup de patients en lits de médecine ne trouvent pas de place en soins de suite et de réadaptation [SSR] ou unités en soins de longue durée [USLD]", a-t-elle développé.

"Il va falloir aller au plus près du terrain", a enchaîné le Pr Carli, "apporter sur le terrain des solutions qui sont éprouvées par l'expérience et éventuellement en développer certaines que nous n'avons pas pu mener jusqu'à leur bout".

En reprenant la métaphore d'une "mission commando" employée plus tôt dans la matinée par la ministre, le président du CNUH a affiché sa détermination: "Les commandos ne gagnent pas les guerres, c'est ceux qui passent d'abord pour ouvrir le terrain, puis après le reste de l'armée peut suivre, peut s'engager vers un résultat".

"C'est une mission commando qui se doit d'être rapide, efficace, audacieuse, en complément du texte de loi qui finit son parcours au Parlement", a ajouté Thomas Mesnier.

Interrogée sur l'éventuelle mise en place d'un "numéro unique d'urgence", la ministre a répondu que seul le "problème de la régulation médicale au sens large" avait été évoqué, "mais sans rentrer dans le numéro unique".

"Le sujet ce n'est pas le secours, le sujet c'est la santé", a contextualisé Pierre Carli, "c'est l'appel médical d'urgence et l'accès à la permanence de soins, le fait que depuis la ville on puisse être pris en charge pour des soins non programmés sans passer forcément par les urgences hospitalières".

La président du CNUH a plébiscité la "mise en place de plateformes spécialisées sur la santé, avec la possibilité de les interconnecter avec les autres ou de discuter ensuite des numéros par lesquels on y accède".

"L'objectif est de répondre à l'urgence, qu'elle soit vitale ou ressentie", a abondé Thomas Mesnier, "c'est donc non pas à l'usager de s'adapter au système, mais au système de s'adapter à lui".

"Cette mission est une mission flash, nous n'avons pas besoin d'un énième rapport sur les urgences", a rappelé Agnès Buzyn, en assurant que "toutes les solutions qui [lui] seront apportées seront mises en oeuvre au fur et à mesure qu'elles [lui] seront remontées".

"Je souhaite que ce rapport me soit remis avant la période de tension de l'hiver avec l'épidémie de grippe, avant le mois de décembre", a prévenu la ministre.

gl/ab/APMnews

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