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17/10 2019
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URGENCES: LE CHU DE TOULOUSE ANNONCE UN PLAN DE 4 M€

TOULOUSE, 17 octobre 2019 (APMnews) - Le CHU de Toulouse a déclenché un plan de 4 millions d'euros (M€) pour soutenir ses services d'urgence face à une augmentation continue de l'activité et dans un contexte social tendu, a annoncé jeudi à APMnews son directeur général, Marc Penaud.

Les deux services d'urgence du CHU, sur les sites de Purpan et Rangueil, connaissent un "accroissement annuel d'activité de 5% qui explique une charge de travail croissante et l'épuisement des équipes", rapporte l'établissement dans un dossier de presse diffusé mercredi soir.

De plus, l'hôpital universitaire connaît depuis trois semaines un mouvement social aux urgences avec des grèves et notamment des arrêts maladie coordonnés, le jeudi, de la part de personnel paramédical du service de Purpan.

Le plan, baptisé "plan de renforcement des organisations des urgences", est divisé en 4 axes. Il a été adopté par le directoire du CHU, après présentation en commission médicale d'établissement (CME), a expliqué Marc Penaud. "Il est le fruit d'une concertation large, réalisée par le biais de groupes de travail et de rencontres avec les professionnels."

Il est doté d'une enveloppe de 4 M€ qui n'est toutefois pour l'instant pas entièrement pourvue: "2,7 M€ sont intégrés dans le budget 2019 et 2020" mais "il reste 1,3 M€ à trouver", a précisé le directeur général.

Le CHU espère dégager la somme restante (1,3 M€) par diverses économies et par un éventuel soutien financier de l'agence régionale de santé (ARS) Occitanie, a-t-il expliqué.

Le plan "a vocation à soutenir les urgences, jusqu’à ce que les orientations portées par le plan national 'Ma Santé 2022' et par le pacte de refondation des urgences", annoncé en septembre par la ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn (cf dépêche du 09/09/2019 à 17:13), "apportent des solutions alternatives pour des prises en charge qui ne relèvent pas d’un service d’urgence, en lien avec la médecine de ville", écrit le CHU dans son dossier de presse.

"Il ne prévoit pas de réduction de postes de soignants", il s'agit de "débloquer du temps supplémentaire" via "un travail sur l'organisation du temps de travail", a affirmé Marc Penaud. "Nous ferons en sorte qu'un professionnel passe par exemple moins de temps en réserve pour se consacrer davantage aux soins."

Le premier axe du plan porte sur l'amélioration de l'organisation du travail aux urgences, avec notamment la réintroduction du binôme infirmier diplômé d'Etat (IDE) et aide-soignant, le maintien "de la prestation bionettoyage de 16 heures à minuit". Il prévoit également des moyens matériels supplémentaires (répétiteur d'alarme, chariot, rajout de point d'eau, etc.), détaille le CHU.

L'axe 2 prévoit, entre autres, le renforcement de l'offre de soins en amont des urgences, la création d'une ligne Smur supplémentaire "selon une temporalité à définir avec l'ARS", ou encore 84.000 € en année pleine pour une prestation supplémentaire de brancardage.

L'axe 3 porte sur l'amélioration des conditions de travail, avec notamment la mise en place d'une organisation en 12 heures à Purpan, des mesures de prévention de la "fatigabilité" des professionnels et la garantie d'une "capacité de suppléance de 10%". Il prévoit également le "versement de la prime prévue par le pacte de refondation des urgences, à l’ensemble des personnels des urgences, toutes catégories confondues, soit 913.000 €", écrit l'hôpital universitaire.

L'axe 4 porte sur le renforcement de l’organisation hivernale des urgences pédiatriques et des services d’aval de l’hôpital des enfants. Il est notamment prévu de recruter 3,8 équivalents temps plein (ETP) d'urgentistes, un renforcement du capacitaire de pneumologie et de pédiatrie générale, ou encore de sécuriser les locaux avec 50.000 € de travaux.

Les syndicats dénoncent un "coup de communication"

Dans un communiqué diffusé jeudi, la CGT du CHU de Toulouse, Sud santé et le collectif Inter-Urgences local dénoncent un "coup de communication". La direction "a rendu public son plan en réponse à la crise des urgences après 3 journées noires de mobilisation perturbant fortement le fonctionnement habituel", faisant notamment référence aux arrêts maladie à Purpan pendant plusieurs jeudis.

"Or, sur les 4 M€ annoncés, [...] 2,7 M€ étaient déjà attribués sous forme de primes (près de 1 M€), de renfort aux urgences psychiatriques et pour le plan hivernal en pédiatrie", écrivent les organisations syndicales.

"En réalité, 1,3 M€ ont été obtenus par la mobilisation récente et le recrutement de 11 aides-soignants est une première victoire du mouvement. Mais qu’en est-il des paramédicaux et des médecins supplémentaires demandés sur Purpan ? Alors même que l’activité a augmenté de 20% en 4 ans ?", s'interrogent-elles.

Dans ces conditions, "l’assemblée générale du personnel des urgences de Purpan a décidé dans une grande majorité de reconduire le mouvement", annoncent-elles.

syl/ab/APMnews

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17/10 2019
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URGENCES: LE CHU DE TOULOUSE ANNONCE UN PLAN DE 4 M€

TOULOUSE, 17 octobre 2019 (APMnews) - Le CHU de Toulouse a déclenché un plan de 4 millions d'euros (M€) pour soutenir ses services d'urgence face à une augmentation continue de l'activité et dans un contexte social tendu, a annoncé jeudi à APMnews son directeur général, Marc Penaud.

Les deux services d'urgence du CHU, sur les sites de Purpan et Rangueil, connaissent un "accroissement annuel d'activité de 5% qui explique une charge de travail croissante et l'épuisement des équipes", rapporte l'établissement dans un dossier de presse diffusé mercredi soir.

De plus, l'hôpital universitaire connaît depuis trois semaines un mouvement social aux urgences avec des grèves et notamment des arrêts maladie coordonnés, le jeudi, de la part de personnel paramédical du service de Purpan.

Le plan, baptisé "plan de renforcement des organisations des urgences", est divisé en 4 axes. Il a été adopté par le directoire du CHU, après présentation en commission médicale d'établissement (CME), a expliqué Marc Penaud. "Il est le fruit d'une concertation large, réalisée par le biais de groupes de travail et de rencontres avec les professionnels."

Il est doté d'une enveloppe de 4 M€ qui n'est toutefois pour l'instant pas entièrement pourvue: "2,7 M€ sont intégrés dans le budget 2019 et 2020" mais "il reste 1,3 M€ à trouver", a précisé le directeur général.

Le CHU espère dégager la somme restante (1,3 M€) par diverses économies et par un éventuel soutien financier de l'agence régionale de santé (ARS) Occitanie, a-t-il expliqué.

Le plan "a vocation à soutenir les urgences, jusqu’à ce que les orientations portées par le plan national 'Ma Santé 2022' et par le pacte de refondation des urgences", annoncé en septembre par la ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn (cf dépêche du 09/09/2019 à 17:13), "apportent des solutions alternatives pour des prises en charge qui ne relèvent pas d’un service d’urgence, en lien avec la médecine de ville", écrit le CHU dans son dossier de presse.

"Il ne prévoit pas de réduction de postes de soignants", il s'agit de "débloquer du temps supplémentaire" via "un travail sur l'organisation du temps de travail", a affirmé Marc Penaud. "Nous ferons en sorte qu'un professionnel passe par exemple moins de temps en réserve pour se consacrer davantage aux soins."

Le premier axe du plan porte sur l'amélioration de l'organisation du travail aux urgences, avec notamment la réintroduction du binôme infirmier diplômé d'Etat (IDE) et aide-soignant, le maintien "de la prestation bionettoyage de 16 heures à minuit". Il prévoit également des moyens matériels supplémentaires (répétiteur d'alarme, chariot, rajout de point d'eau, etc.), détaille le CHU.

L'axe 2 prévoit, entre autres, le renforcement de l'offre de soins en amont des urgences, la création d'une ligne Smur supplémentaire "selon une temporalité à définir avec l'ARS", ou encore 84.000 € en année pleine pour une prestation supplémentaire de brancardage.

L'axe 3 porte sur l'amélioration des conditions de travail, avec notamment la mise en place d'une organisation en 12 heures à Purpan, des mesures de prévention de la "fatigabilité" des professionnels et la garantie d'une "capacité de suppléance de 10%". Il prévoit également le "versement de la prime prévue par le pacte de refondation des urgences, à l’ensemble des personnels des urgences, toutes catégories confondues, soit 913.000 €", écrit l'hôpital universitaire.

L'axe 4 porte sur le renforcement de l’organisation hivernale des urgences pédiatriques et des services d’aval de l’hôpital des enfants. Il est notamment prévu de recruter 3,8 équivalents temps plein (ETP) d'urgentistes, un renforcement du capacitaire de pneumologie et de pédiatrie générale, ou encore de sécuriser les locaux avec 50.000 € de travaux.

Les syndicats dénoncent un "coup de communication"

Dans un communiqué diffusé jeudi, la CGT du CHU de Toulouse, Sud santé et le collectif Inter-Urgences local dénoncent un "coup de communication". La direction "a rendu public son plan en réponse à la crise des urgences après 3 journées noires de mobilisation perturbant fortement le fonctionnement habituel", faisant notamment référence aux arrêts maladie à Purpan pendant plusieurs jeudis.

"Or, sur les 4 M€ annoncés, [...] 2,7 M€ étaient déjà attribués sous forme de primes (près de 1 M€), de renfort aux urgences psychiatriques et pour le plan hivernal en pédiatrie", écrivent les organisations syndicales.

"En réalité, 1,3 M€ ont été obtenus par la mobilisation récente et le recrutement de 11 aides-soignants est une première victoire du mouvement. Mais qu’en est-il des paramédicaux et des médecins supplémentaires demandés sur Purpan ? Alors même que l’activité a augmenté de 20% en 4 ans ?", s'interrogent-elles.

Dans ces conditions, "l’assemblée générale du personnel des urgences de Purpan a décidé dans une grande majorité de reconduire le mouvement", annoncent-elles.

syl/ab/APMnews

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