Rascasses
Risques principaux
- Douleur syncopale, pouvant entraîner
la noyade
- Etat de choc
Trois groupes se différencient par la
structure de leur appareil venimeux et par la symptomatologie
qu'ils provoquent
- Les rascasses (famille Scorpaenidae,
genre Scorpaena)
- Les pteroïs, dans les récifs
coralliens des mers chaudes
- Les poissons-pierres, dans les récifs
coralliens des mers chaudes. Leur piqûre peut être
mortelle.
Scorpaena scrofa
(Rascasse rouge ou chapon)
Photo S. Corrieu
Points essentiels
- Douleur intense = signe d'une envenimation
- Venin thermolabile
- Ne pas inciser, ne pas poser de garrot
- Ne pas sucer, aspirer, ou glacer la plaie
Notions générales
- Envenimations rares : poissons vivant dans
les rochers, absents des plages de sable
- Sont concernés les marins pêcheurs,
les plongeurs et les poissonniers (mains)
- En France métropolitaine, les effets
sont habituellement locaux
- Toxicité maximale avec les espèces
tropicales : genres Pteroïs, Synanceia (25% de cas mortels
en Australie)
Mécanisme toxique et toxines
- 12 épines (aiguillons creux) dorsales,
3 anales, 2 ventrales : épaisses, courtes et reliées
à des glandes à venin
- Plusieurs épines operculaires non
venimeuses
- Venin : mélange de protéines
toxiques de poids moléculaire élevé et de
composés actifs comme l'acétylcholine (DL50 : 2,6 mg/Kg
chez la souris)
- Venin encore actif 2 jours après la
mort du poisson, surtout si conservation au frais
Photo S. Roncas
Eléments diagnostiques
- Signes locaux
- Douleur intense, à type de brûlure,
pouvant être syncopale
- Paresthésies possibles au niveau du
membre atteint
- Plaie punctiforme qui saigne abondamment, œdème
rouge et dur, pouvant persister plusieurs jours et atteindre
tout le membre
- Décoloration, phlyctènes locales
- Signes généraux (rares avec
les rascasses métropolitaines)
- Digestifs (nausées, vomissements,
diarrhée)
- Neurologiques (paresthésies, paralysies
et convulsions)
- Cardiaques (bradycardie) et respiratoires
(œdème du poumon), pouvant entraîner un état
de choc
Conduite à tenir
- Sortir la victime de l'eau
- Rincer abondamment (calme la douleur et neutralise
une partie du venin)
- Réaliser un « choc thermique
» : approcher une source de chaleur ponctuelle pendant
deux minutes puis appliquer une source de froid (glaçon
dans un linge, canette glacée). La source chaude ponctuelle
peut être remplacée par l'immersion du membre piqué
dans un bain d'eau chaude, en prenant garde aux brûlures
(vérifier la température de l'eau).
- Soulager la douleur (antalgiques)
- Désinfecter. Vérifier l'absence
de débris d'aiguillons dans les tissus (radiographie si
œdème persistant). Vérifier la prophylaxie
antitétanique. Antibiothérapie en cas d'infection.
- Hospitalisation systématique si blessure
à l'abdomen, au thorax, au visage, au périnée,
dans une articulation
- Surveillance de la fonction articulaire si
piqûre au niveau ou à proximité d'une articulation
- Dans les cas graves : hospitalisation, assistance
tonicardiaque, respiratoire. Un sérum anti-poisson-pierre
("anti stone-fish serum") est commercialisé
en Australie et doit être administré dans les 10
à 15 minutes (30% dans la plaie, le reste en sous cutané).
Prévention
- Ne pas marcher pieds nus en eaux troubles
et/ou peu profondes
- Eviter de saisir sans protection les poissons
pêchés
- Plongeurs : dans les rochers, prendre garde
où on pose les mains
Accueil
Animaux aquatiques
Réalisé sous la direction du Pr Vincent Danel,
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Dernière révision : Novembre 2017