Protoxyde d'azote (gaz hilarant)
Risques principaux
Lors de l'abus, des complications peuvent apparaître
à chaque prise : risque de brûlure par le froid (le
gaz libéré est très froid), asphyxie par
manque d'oxygène avec décès possible, perte
de connaissance avec chute, inhalation trachéo-bronchique
par perte des réflexes de toux et de déglutition.
Une consommation régulière à fortes doses
peut entraîner :
- Sur le plan neurologique : polyneuropathies axonales
sensitivo-motrices, atteinte de la moelle épinière (paresthésies,
troubles de la marche et de la coordination). Ces troubles sont liés à
une carence en vitamine B12 provoquée par le protoxyde d'azote
- Sur le plan pulmonaire, plus rarement : emphysèmes sous-cutanés,
pneumothorax, pneumomédiastins, par augmentation de la pression dans les
voies respiratoires, dyspnées de repos
- Sur le plan psychiatrique : dépressions, hallucinations, psychoses,
tentatives de suicide
- Anémie liée à la carence en vitamine B12
Principe actif
Le protoxyde d'azote (N2O, oxyde nitreux, nitrous
oxide) est un gaz connu depuis très longtemps en anesthésie
où il est utilisé en association avec de l'oxygène.
Utilisé à l'origine comme gaz hilarant dans des
foires et fêtes foraines, où ses propriétés
analgésiques furent remarquées en 1844 par Horace
Wells, c'est à nouveau comme gaz hilarant et euphorisant
qu'il est abusé actuellement.
On le trouve dans des bouteilles et bonbonnes de gaz utilisées
en médecine et dans l'industrie, et surtout facilement
dans des cartouches pour siphon à Chantilly.
Caractéristiques du produit
- Gaz incolore à l'odeur douceâtre pour lequel la réglementation en
cours dépend de son usage
- Utilisé comme gaz propulseur (cartouches et capsules pour Chantilly),
il est en vente libre
- Utilisé pour un usage médical, c'est un médicament inscrit sur la
liste 1
- Utilisé en association avec de l'oxygène, en pré-hospitalier en
particulier comme analgésique (MEOPA), il suit une partie de la
réglementation des stupéfiants
- Son utilisation industrielle comme agent comburant est licite
- Lors de l'abus, le gaz est le plus souvent inhalé par la bouche après
transfert dans un ballon de baudruche
Pharmacologie
- Gaz anesthésiant et analgésiant. Toujours utilisé en médecine et en
chirurgie dentaire en association avec de l'oxygène
- Lorsqu'il est abusé, les effets observés sont une euphorie accompagnée
de rires incontrôlables, des distorsions visuelles et auditives, un état
de flottement, de dissociation, une désinhibition. Les effets sont
instantanés et disparaissent en 2 à 3 minutes
- De nombreux effets secondaires peuvent persister quelques heures à
quelques jours : troubles digestifs variés, maux de tête, somnolence,
vertiges, acouphènes
Méthode d'analyse
Non pertinent, pas d'analyse disponible en routine.
Éléments diagnostiques
- Les circonstances de consommation sont assez évidentes (cartouches de
gaz). La prise aiguë habituelle se caractérise par une sensation
d'euphorie avec des rires incontrôlables. Le surdosage peut se
manifester par des troubles moteurs, des altérations de la perception,
une confusion, une désorientation, des convulsions, une détresse
respiratoire
- Le diagnostic des complications tardives peut être difficile et impose
d'y penser !
Conduite à tenir
- Aucun traitement spécifique ou antidotique
- Prise en charge symptomatique et psychologique
- Actions de prévention
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la direction du Pr Vincent Danel, Université Grenoble Alpes
Dernière révision : Décembre 2019