Rhabdomyolyse toxique
Définition
On entend par rhabdomyolyse toxique, ou lyse des muscles striés,
toutes les rhabdomyolyses survenant au cours des intoxications
aiguës.
Au facteur compressif lié au coma (syndrome postural) vient
se surajouter l'effet propre du toxique en cause, et/ou les conséquences
indirectes qu'entraîne l'intoxication : hypovolémie,
hypotension artérielle par vasoplégie, hypothermie,
acidose, anoxie, et diminution du métabolisme.
Le pronostic d'une rhabdomyolyse toxique est beaucoup plus souvent
fonctionnel que vital.
Signes cliniques
- Syndrome musculaire : crampes spontanées ou provoquées
par la palpation des muscles atteints, impotence fonctionnelle,
mais avec présence des ROT. Possibilité de syndrome
des loges
- Syndrome urinaire : oligurie, pigmenturie par myoglobinurie
et surtout insuffisance rénale
- Hyperthermie
- Choc fréquent
Signes biologiques
- Elévation enzymatique : les transaminases (ALAT, ASAT)
sont toujours augmentées, de même que les LDH. Les
CPK augmentent également de façon considérable
avec élévation des CPK-MB.
- La myoglobinurie est précoce et brêve, elle
est associée à une protéinurie variable
et à une glycosurie. La myoglobinémie est rarement
retrouvée. Les techniques de recherche de la myoglobine
sont uniquement qualitatives.
- Augmentation très rapide de la créatininémie
avec hyperkaliémie rapidement menaçante, hypocalcémie
et hyperphosphorémie initiales, puis hypophosphorémie.
Traitement
- Réanimation générale
- Traitement de l'insuffisance rénale avec alcalinisation
pour lutter contre l'acidose et l'hyperkaliémie. L'expansion
volémique est indispensable à la lutte contre l'anurie.
L'épuration extra-rénale est parfois nécessaire
- Le traitement chirurgical, d'indication assez rare, est discuté
s'il existe un syndrome des loges ou des signes de déficit
neuro-musculaire
Réalisé sous la direction
du Pr Vincent Danel, Université Grenoble Alpes
Dernière révision : Décembre 2019