SMUR et psychiatrie : principes de prise en charge et devenir des patients agités.

Auteurs

R. Mermillod-blondin (1),

D. Delgado (1),

AL. Schmit (1),

A. Faucher (1),

G. Binauld (1),

FX. Ageron (1),

D. Savary (1),

JP. Perfus (2)

1. SAMU/SMUR, CHR Annecy, Annecy, France

2. SAMU, CHR Annecy, Annecy, France

Introduction

Le SMUR est régulièrement amené à prendre en charge des patients agités ou présentant des troubles du comportement. Cette activité se révèle parfois difficile tant au point de vue diagnostic que thérapeutique.

Méthode

Etude rétrospective observationnelle des traitements instaurés, des pathologies rencontrées et de la trajectoire des patients au sein d’une filière de soins. L’inclusion s’est faite de manière consécutive entre le 1er janvier 2010 et le 15 novembre 2010 et la sélection en fonction du diagnostic préhospitalier établi par le médecin urgentiste (HDT, HO, agitation, troubles du comportement).

Résultats

147 patients ont été inclus, parmi eux, 48 % avaient déjà consulté un psychiatre. 45 % de cette population était féminine. 34 (23 %) ont pu être laissés à domicile (manifestation anxieuse, somatisation, éthylisme), 48 (32 %) ont été hospitalisés à la demande d’un tiers et 9 (6 %) hospitalisés d’office. 21 ont reçu une benzodiazépine orale (prazépam), 38 patients ont nécessité la prescription de traitements plus agressifs : la plupart de la loxapine  et/ou une BZD (clonazépam) administrées par voie intramusculaire le plus fréquemment, parfois per os voire en intranasal (midazolam). Parmi les situations notables, on rapporte un cas de syndrome malin des neuroleptiques suite à l’injection de loxapine seule ; une sédation trop profonde nécessitant une intubation, une manifestation hystériforme prise pour un état de mal convulsif et une autre qui s’est avéré être une hémorragie méningée. 22 patients relevant d’une HDT seulement ont pu être conduits directement en hôpital psychiatrique et 3 hospitalisés d’office ont été admis aux urgences.

Conclusion

Conformément aux recommandations en vigueur, l’association loxapine/benzodiazépine  doit être utilisée en priorité dans les situations urgentes. Chez ces patients agités, le voie IM et la possibilité d’utiliser un hypnotique par voie intranasale paraîssent être la solution la plus à même d’obtenir une efficacité maximale en limitant les effets indésirables. Les complications sont rares si l’on utilise des posologies adaptées au poids du patient et si l’on suit les recommandations. Les structures psychiatriques dans le cadre des HDT ou HO semblent avoir du mal a assurer un service adapté, notamment en matière de disponibilité de lits. L’examen somatique doit être rigoureux et en cas de doute, ne pas hésiter à se rendre au service d’accueil des urgences pour réaliser des examens complémentaires.

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