AuteursM. Vranckx (1), R. Hulemo (1), H. Shungu (1), M. Caldow (1), C. Hautain (1), E. Bourmanne (1), S. Kemmegne (1), M. El Kaissi (1) 1. Service d’Urgence Spécialisé, CHU de Charleroi, Charleroi, Belgique ![]() |
IntroductionL’ivresse alcoolique aiguë est un diagnostic fréquent chez les patients admis au service d’urgence. Tant l’anamnèse que l’examen clinique sont le plus souvent difficiles à réaliser chez ces patients dont la collaboration est aléatoire. Le risque d’erreur est permanent, bien connu des urgentistes, et nécessite une rigueur importante y compris dans la rédaction des dossiers médicaux, ne fut-ce que pour des raisons médicolégales. Est-ce le cas ? Matériel et MéthodeNous avons mené une étude rétrospective observationnelle des dossiers médicaux informatisés de cent patients consécutifs admis aux urgences à partir du 01/01/2009 et dont le motif d’admission ou le diagnostic principal choisis dans une liste fermée d’items était “intoxication éthylique”. Nous avons recherché la présence ou l’absence d’un élément anamnestique ou clinique traumatique, les mesures des paramètres vitaux et les détails de l’examen neurologique. RésultatsL’anamnèse mentionne l’absence de traumatisme chez 18 % des patients. Parmi les 35 % où un traumatisme est survenu, il est décrit par l’examen clinique dans 83 % des cas. Chez les 47 % des patients où l’anamnèse laisse un doute, 64 % des examens cliniques ne décrivent pas sa présence ou son absence formelle. La mesure des paramètres vitaux est inconstante (tension 66 %, pouls 66 %, température 38 %, saturation 57 %, fréquence respiratoire 7 %, glycémie capillaire 44 %). Le niveau de conscience est décrit par l’échelle de Glasgow dans 22 % et par l’échelle EPaNoDo dans 47 % des cas. Le patient est décrit comme calme dans 13 %, agité 11 % et agressif 16 % des cas. 30 % des dossiers décrivent les pupilles (réflexivité 24 %). La force ou motricité est évaluée chez 13 % des patients (Barré 7 %), la latéralisation (ou son absence) chez 27 % et la distinction entre les membres supérieurs et inférieurs est faite chez 6 %. La recherche du signe de Babinsky est faite chez 12 %, les réflexes tendineux rotuliens et bicipitaux décrits chez 14 % et 2 %. 12 % des dossiers utilisent la mention examen neurologique sans particularité". ConclusionsMalgré leur parfaite connaissance du risque d’erreur face à des patients ébrieux, les médecins urgentistes baclent la rédaction du dossier médical de ceux-ci. Cette attitude désinvolte peut pourtant être source de conflits médicolégaux non négligeables. Quels sont les éléments de l’examen neurologique réalisables chez les patients en intoxication éthylique reste à déterminer." |