Prise en charge pré-hospitalière erronée pour un syndrome coronarien aigu avec sur décalage persistant du segment ST fréquence et conséquence.

Auteurs

A. Champenois (1),

L. Bonello (2),

L. Jacquin (1),

JP. Auffray (1),

F. Paganelli (1)

1 : pôle RUSH hôpital de la Timone Marseille France

2 : cardiologie hôpital nord Marseille France

Les patients pris en charge en urgence par le SAMU pour un syndrome coronarien aigu avec sur décalage persistent du segment ST (SCA ST+) sont adressés sur table de coronarographie et recoivent en pré-hopsitalier une prémédication. Nous avons cherché à évaluer dans cette étude rétrospective le taux de patients pour lequel le diagnostic de SCAT+ était erroné, le diagnostic final et leur devenir. On était analysé : le dossier médical de prise en charge avec l’électrocardiogramme (ECG) et les traitements administrés ainsi que la prise en charge réalisée par le cardiologue, le diagnostic final de sortie et le suivi à un mois. Au cours de l’année 2009, 93 patients pris en charge par le SAMU ont été transféré sur la table de coronarographie pour un SCA ST+. Tous présentaient à leur prise en charge une douleur thoracique et un ECG considéré comme interprétable. Tous ont reçus en pré-hospitalier un traitement comprenant : aspirine, héparine, clopidogrel et pour 4 d’entre-eux des anti GPIIb/IIIa. Parmi ces 93 patients, prés d’un quart (23 %) se sont révélés ne pas être des SCA ST+. L’analyse de l’ECG par le cardiologue à l’arrivée à conduit à ne pas réaliser de coronarographie chez 12 d’entre eux. Chez les 9 patients restant celle-ci a été réalisée mais a infirmé le diagnostic de SCA ST+. Les diagnostics de sortie retenus sont : 1 choc hémorragique, 3 embolies pulmonaires dont une grave, 1 malaise vagal, 5 péricardite ou myo-péricardites, 2 précordialgies non coronaire, 4 oedèmes aigus du poumon, 5 SCA sans sur-décalage du segment ST et une dissection aortique de type A. Il n’a pas été noté de complications iatrogènes liées aux traitements administrés ou aux procédures réalisées dans cette cohorte. A un mois un patient était décédé (choc hémorragique). Au total chez prés d’un quart des patients orientés par le SAMU vers la table de coronarographie avec le diagnostic de SCA ST+ le diagnostic a dû être rectifié. Certains diagnostics différentiels sont difficiles à éliminer en pré-hospitalier (myo-péricardites). Les autres erreurs sont principalement liées à des erreurs d’interprétation de l’ECG. Bien que dans cette série de patients aucune complication iatrogène n’aie été notée, le retard à la prise en charge ou l’administration d’un cocktail médicamenteux potentiellement hémorragique et la réalisation d’une procédure invasive sont potentiellement dangereux.

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