AuteursM. MATHE (1), E. LAFFORGUE (1), C. MICHENET-KIELAR (1) 1. Service d’Accueil des Urgences, Centre Hospitalier de Bigorre, Tarbes, France ![]() |
IntroductionL’hyperglycémie lors de la phase aigue d’un AVC ischémique est présente dans 60 % des cas. Notre étude a pour objet de préciser son lien avec la récupération fonctionnelle de ces patients. Matériel et MéthodeNous avons réalisé une étude prospective de 11 mois (septembre 2008-aout 2009) au sein des urgences du centre hospitalier de Tarbes. 79 patients victimes d’AVC ischémiques ont été inclus avec recueil de l’âge, du sexe, du NIHSS et de la glycémie d’arrivée, et la mention d’une thrombolyse ou non. Le score de Rankin a été noté en sortie d’hospitalisation isolant 40 sujets autonomes (score 0 ou 1) et 39 sujets dépendants (score entre 2 et 5). Un lien entre la glycémie à l’admission et la probabilité de récupération fonctionnelle au sein des cofacteurs âge, sexe, NIHSS d’arrivée et thrombolyse a été recherché par analyse de régression logistique. RésultatsLa glycémie élevée à l’admission apparaît comme un facteur de risque important de dépendance après un AVC ischémique et ce, indépendamment des facteurs âge, sexe, NIHSS d’arrivée, et thrombolyse (p = 0,0002). Le risque relatif de dépendance (score de Rankin > ou = 2) consécutif à une augmentation de 5 mmol/l de glycémie à l’arrivée est de 4,2 (p = 0,01). DiscussionL’hyperglycémie est un facteur de risque connu de mauvais pronostic fonctionnel en phase aigue de l’AVC ; elle augmente également la taille de l’infarctus et le risque de transformation hémorragique. Or il n’existe pas de seuil d’intervention clairement défini ni d’objectif à atteindre, les recommandations françaises et européennes retiennent une valeur seuil de 10 mmol/l. Notre modélisation par régression logistique montre que chaque augmentation de glycémie de 1 mmol, altère le pronostic fonctionnel. ConclusionL’hyperglycémie apparait comme un facteur délétère dans la récupération fonctionnelle des patients victimes d’un AVC ischémique. Dès le début de la prise en charge du patient aux urgences ou en préhospitalier, la glycémie doit être surveillée et contrôlée selon des protocoles écrits en collaboration avec les neurologues des établissements. Des études plus poussées doivent être menées pour déterminer un objectif de glycémie optimale.
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