Evaluation du massage cardiaque externe automatisé dans la prise en charge des arrêts cardio-respiratoires

Auteurs

TH. SCHWETTERLE (1),

SA. DURANTON (2)

1. Service Départemental d’Incendie et de Secours, Val d’Oise, EAUBONNE, France

2. Service Départemental d’Incendie et de Secours, Val d’Oise, NEUVILLE SUR OISE, France

Introduction

Le projet MCE automatisé (MCEA) est né d’une volonté d’amélioration de la prise en charge des ACR au niveau secouriste, et d’entrer dans la chaîne des prélèvements sur Donneurs Décédés après Arrêt Cardiaque (DDAC) et des ECMO.

Matériel et méthode

Outre les tracés enregistrés par les DSA, un fichier renseigné par le premier secours est télétransmis. Les critères principaux sont le Retour en Activité Cardiaque Spontanée (RACS) et la survie. Les critères secondaires sont les évènements indésirables liés au MCEA.
Le registre est complété par le recueil des fiches d’intervention SMUR et les compte-rendus d’hospitalisation.

Résultats

Après trois ans d’exercice, l’analyse de 1360 dossiers retrouve 243 RACS transportés soit 17,87 % versus 14,7 %, 29 patients orientés pour DDAC ayant abouti à 14 greffes rénales, et 12 patients mis sous ECMO (tous décédés). 30 patients ont survécu (2,2 %) dont 22 sans séquelle neurologique majeure (1,6 %).
La durée médiane d’utilisation est de 22 min.
Parmi les incidents rapportés, on note 23 utilisations hors procédure (âge < 18 ans, transfert héliporté, traumatisme thoracique et surcharge pondérale > 135 kg), 14 effets secondaires mineurs (hémoptysie modérée). Neuf complications thoraco-abdominales ont été signalées lors du suivi hospitalier dont 4 ont posé problème à la réanimation.

Discussion

Les avantages attendus du MCEA sont réels : rapidité de mise en route, facilité de manipulation, peu d’incidents, incidence positive sur le nombre de RACS donc de prélèvements à cœur battant, aucune incidence sur la survie.
Les inconvénients sont peu nombreux et surmontables : maintenance, appropriation du matériel, gestion des batteries, poids, difficultés de brancardage et coût.

Conclusion

Ces résultats sont très intéressants en termes de RACS, de DDAC et d’ECMO.
La planche n’est pas délétère sur nos patients, mais n’a pas amélioré de façon significative le taux de survie.
Elle est un outil performant d’aide à la réanimation des arrêts cardiorespiratoires et a permis d’optimiser le segment circulatoire de la RCP, largement priorisé aujourd’hui, mais ne constitue qu’un des maillons de la chaîne de survie. En effet, la performance des derniers maillons de cette chaîne, même si elle contribue à améliorer le succès de la réanimation, ne peut suffire à pallier l’insuffisance des premiers, à savoir la formation du grand public à l’alerte, aux gestes de premiers secours et à la défibrillation précoce.

 

 

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