Interêt de la cetonemie capillaire au sein d'un service d'urgences

Auteurs

W. Mrabet (1),

F. Virard (1),

E.Kras (1),

J. Blanc (1),

M. Kadem (2),

S. Bourgeois (1),

P. Olivier (1)

1. Service d’accueil des urgences, Hopital Henri Duffaut, Avignon, France

2. Service d’endocrinologie, Hopital Henri Duffaut, Avignon, France

Introduction

La cétonémie capillaire est un dosage quantitatif et simple réalisé à partir d’un prélèvement de sang capillaire.
Elle est un reflet fiable de la carence insulinique chez le diabétique et permet le diagnostic précoce d’une acidocétose nécessitant une hospitalisation urgente pour une insulinothérapie.
L’hyperglycémie reste un motif fréquent de consultation aux urgences.

Patients et méthode

Un protocole d’utilisation de la cétonémie capillaire a été mis en place au sein de notre unité en étroite collaboration avec le service d’endocrinologie.
Il consistait à la doser chez tout patient se présentant avec une glycémie capillaire ≥ 2,50 G/L et ce, quelque soit le motif de la consultation.
La réalisation de bilan biologique (notamment le dosage du CO2) et/ou de traitement spécifique (insuline), l’orientation du patient dépendaient de la valeur obtenue de la cétonémie.

Résultats

L’étude prospective a été menée sur 18 mois et colligé 138 patients ayant une glycémie capillaire ≥ 2,50 G/L.
L’âge moyen est de 53,7 ans.
On retrouve 30,4 % de patients porteurs d’un diabète de type 1 contre 69,6 % de type 2.
Pour la moitié des patients (soit 50,7 % des cas) l’hyperglycémie isolée représentait le motif de consultation.
Le taux de cétonémie capillaire variait de 0 à 6,2 mmol/L (moyenne 1,5 mmol/L).
Un bilan sanguin a été réalisé chez 78,3 % des patients et 48 d’entre eux (34,7 %) ont pu retourner à domicile avec une prise en charge différée.

Conclusion

Notre protocole a permis de mieux cibler les patients nécessitant une hospitalisation en urgence pour acidocétose et ceux présentant une hyperglycémie chronique sans risque de carence insulinique, de même que la prise en charge optimale des patients diabétiques avec des éventuelles hospitalisations différées, leur meilleure orientation avec une demande d’examens biologiques ciblée et adaptée et par conséquent des économies en terme de dépenses de santé non négligeables.

 

 

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