AuteursJB. Andrieu (1), G. Smith (1), C. Lucas (2), C. Lemanski-Brulin (1), N. Assez (3), E. Wiel (4), P. Goldstein (3), M. Girot (1) 1. Service d’Accueil des Urgences, Hôpital Roger Salengro, Lille, France 2. Service de neurologie, Hôpital Roger Salengro, Lille, France 3. UFRH Pôle de l’Urgence, SAMU Régional de Lille, CHRU de Lille, Lille, France 4. UFRH Pôle de l’Urgence, SAMU Régional de Lille, CHRU de Lille et Université Lille 2 Nord de France, Lille, France ![]() |
ObjectifLes vertiges sont définis comme une illusion de mouvement qui se manifeste par une impression de rotation ou de pseudo-ébriété. Ils sont un motif fréquent de consultation aux urgences. Leur prise en charge est difficile car ils recouvrent des pathologies allant des plus bénignes quand le vertige est d’origine périphérique à des pathologies au pronostic plus sombre quand l’origine suspectée est vasculaire. L’objectif de notre étude était d’évaluer la prise en charge des patients consultant pour vertiges aux urgences médicales de notre CHU et de proposer, si nécessaire, des améliorations. Patients et méthodesEtude prospective, descriptive et observationnelle, réalisée sur une période de 20 semaines. La majorité des patients admis aux urgences médicales de notre CHU pour vertige ont été inclus. Nous avons recueilli les caractéristiques générales et cliniques, les modalités de la prise en charge en terme de délai, de neuro-imagerie, d’avis spécialisés, de concordance entre le diagnostic porté à la sortie des urgences et celui proposé au terme du séjour hospitalier ou de la consultation spécialisée en externe. RésultatsSur 93 patients vertigineux inclus, 48 décrivaient un vertige rotatoire et 45 une sensation d’instabilité. Deux patients sur trois ont bénéficié d’une imagerie cérébrale et 88 % d’un avis spécialisé. Seuls 25 % des patients ont bénéficié d’une exploration systématique du réflexe oculo-vestibulaire et de l’oculomotricité. La concordance diagnostique était de 42 % pour les patients admis en neurologie. 2 patients souffrant d’un AVC ont été hospitalisé en ORL. Il n’a pas été constaté de différence de prise en charge en fonction de la présentation clinique initiale. Les patients suspects de pathologie vasculaire de moins de 24 heures ont eu une imagerie de contrôle dans 22 % des cas. La présence de facteur de risque vasculaire, la sensation d’ébriété et le syndrome cérébelleux sont associés significativement à une origine vasculaire du vertige. Un tiers des vertiges vasculaires s’est manifesté par une présentation vestibulaire, tandis qu’un tiers des vertiges ORL a eu une présentation ébrieuse. ConclusionLa formation des urgentistes doit être renforcée pour diminuer les erreurs diagnostiques, les demandes d’imagerie et d’avis spécialisés. Il faut insister sur l’importance de réaliser le Head Impulse Test et le Skew Deviation ainsi que sur la faible sensibilité de l’IRM dans les vingt-quatre premières heures du vertige. |