Intubation difficile en SMUR : survenue, facteurs de risque et méthodes alternatives utilisées.

Auteurs

C. Baralla (1),

M. Fournier (2),

P. Michelet (3),

A. Champenois (4),

JP. Auffray (5)

1. Service d’Accueil des Urgences, Hôpital Conception, Marseille, France

2. SAMU 13, Hôpital de la Timone, Marseille, France

3. Réanimation des Urgences, Hôpital de la Timone, Marseille, France

4. Département d’anesthésie réanimation, SAMU 13, Hôpital de la Timone, Marseille, France

Introduction

L’Intubation Endotrachéale (IET) est un geste fréquent en médecine d’urgence préhospitalière, il concerne 8 à 10 % des interventions primaires. En France, la fréquence de l’Intubation Difficile (ID) en SMUR est de 8 à 15 % des IET.
Objectifs de l’étude : évaluation de la survenue d’ID chez les patients intubés en préhospitalier (pédiatrie exclus) ; recherche de facteurs de risques retrouvés dans les dossiers SMUR ; comparaison aux données de la littérature.

Matériel et méthode

Enquête prospective et descriptive au SAMU. L’IET concerne 7,5 % des interventions primaires. Ainsi, 299 patients intubés en préhospitalier ont été inclus. L’ID était définie par un échec d’intubation après deux tentatives par laryngoscopie directe. Nous avons retenu les dossiers où la notion d’ID était précisée, ou ceux où des moyens alternatifs avaient été utilisés.

Résultats

La mortalité préhospitalière des patients intubés en dehors de l’hôpital est de 54 %. Le taux d’intubation difficile est de 7 % pour la totalité des patients. Il n’y a pas de différence de mortalité entre les ID et les non ID en préhospitalier. Pour les ID, le mandrin d’Eischmann a été utilisé dans 80 % des cas et l’Airtrach dans 20 % des cas. Le principal facteur d’ID retrouvé est l’inhalation massive (52 % des ID). Certains critères anatomiques ont été précisés : cou court, rétrognatisme, macroglossie, ouverture de bouche limitée. D’autres dépendaient directement ou indirectement de la pathologie sous jacente : cancer ORL, brûlures oropharyngée ou traumatisme crâniofacial.

Discussion

Le nombre de patient inclus (299) peut constituer un biais. Le taux de 7 % est sous réserve du signalement systématique d’une ID (ou de moyens alternatifs utilisés) et du respect de sa définition. Son caractère prospectif a permis d’éviter des biais de mémorisation et de sensibilisation des équipes pendant la durée de l’étude. Le taux retrouvé est comparable sans différence significative par rapport aux données de la littérature.

Conclusion

Le taux retrouvé d’ID est de 7 % dans les interventions préhospitalières. L’établissement d’un protocole bien défini au sein du service est recommandé. L’Airtrach semble être un outil apprécié par les praticiens et pourrait être intégré dans ce protocole.

 

 

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