AuteursP. Andregnette (1), I. Plénier (2), D. Garrigue (3), N. Assez (4), P. Goldstein (4), E. Wiel (5) 1. Service d’Accueil des Urgences, SMUR, Centre Hospitalier de Lens, Lens, France 2. Service d’Accueil des Urgences Chirurgicales, Centre Hospitalier Régional Universitaire de Lille, Lille, France 3. Service d’Accueil des Urgences Réanimatoire, Centre Hospitalier Régional Universitaire de Lille, Lille, France 4. Pole de l’Urgence, SAMU Régional de Lille, Centre Hospitalier Régional Universitaire de Lille, Lille, France 5. Pole de l’Urgence, SAMU Régional de Lille, Université Lille 2 Nord de France, Centre Hospitalier Régional Universitaire de Lille, Lille, France ![]() |
IntroductionLa rate est l’organe le plus fréquemment lésé dans les contusions abdominales graves. Notre établissement est le centre de référence régional pour la prise en charge de ce type de traumatisme. Nous avons mené une étude sur la prise en charge chirurgicale des contusions spléniques dans notre établissement, notamment en comparant les patients ayant bénéficié d’une splénectomie immédiate vs. retardée. Patients et méthodesNous avons réalisé une étude rétrospective sur la période du 01/01/2004 au 31/12/2009. Tous les patients adultes admis aux urgences de notre établissement et présentant un traumatisme fermé de la rate ayant nécessité une splénectomie ont été analysés. Nous avons considéré 2 groupes de malades : splénectomies immédiates (SI) (< 12h de l’admission) et splénectomies retardées (SR) (> 12h de l’admission). RésultatsAu total, sur les 43 patients ayant bénéficié d’une splénectomie (âge moyen = 39,9 ans, min. 16 – max. 79,4 ; DS 20,5), 28 (6,2 %) ont bénéficié d’une SI, 15 (3,6 %) patients ont bénéficié d’une SR après échec du traitement non-opératoire. Le taux de succès du traitement non-opératoire est de 96,4 %. Le mécanisme des lésions n’était pas significativement différent entre les 2 groupes. Le groupe SI présentait significativement plus fréquemment un choc hémorragique (p < 0,01), des lésions cérébrales associées (p = 0,03), des pressions artérielles basses (p < 0,01), une hémoglobinémie basse (p < 0,01), des besoins en transfusions sanguines plus importants (p < 0,01), et plus d’extravasation de produit de contraste au TDM initial (p < 0,01). La durée d’hospitalisation et la mortalité n’étaient pas significativement différentes entre les 2 groupes. ConclusionNotre série nous a conforté dans notre procédure de traitement non-opératoire, qui répond aux standards internationaux, et présente un taux de réussite excellent. Notre étude suggère d’une part que la prise en charge initiale opératoire d’un traumatisme splénique est dictée par le statut hémodynamique du patient, l’hémoglobinémie, et les lésions associées, et d’autre part qu’une chirurgie retardée sous surveillance rapprochée en milieu chirurgical n’entraine pas une augmentation de la mortalité ou des comorbidités.
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