Etude de la trépanation en extrême urgence des hématomes extra-duraux et leurs séquelles chez les enfants, par les chirurgiens généraux de Centres Hospitaliers Généraux, depuis l'année 2000.

Auteurs

C. Bohler (1),

R. Dewilde (2),

C. Khoury (1),

G. Lebuffe (3),

J. pannetier (2),

T. Pottier (1),

Q. Sebilleau (4),

E. Wiel (3)

1. Service d’Accueil des Urgences, Hôpital, Dunkerque, France

2. Service d’Accueil des Urgences, Hôpital, Maubeuge, France

3. Département Universitaire d’Anesthésie-Réanimation et de Médecine d’Urgence, centre hospitalier universitaire, Lille, France

4. Service d’Accueil des Urgences, Hôpital Victor Provo, Roubaix, France

Introduction

La littérature retrouve que 80 % des hématomes extraduraux (HED) sont opérés dans une unité neurochirurgicale, les centres hospitaliers généraux (CHG) ne pratiquant qu’une à 2 crâniotomies par an, se limitant à la trépanation en extrême urgence. Ce travail porte sur cette pratique dans des centres hospitaliers généraux réalisée par des chirurgiens généraux sur une population d’enfants présentant un HED avec signe d’engagement. Le but de ce travail est d’évaluer l’efficacité de cette pratique en termes de reprise chirurgicale en milieu spécialisé et de séquelles à moyen terme.

Patients et méthode

Cette étude est rétrospective, descriptive et observationnelle. Ont été inclus tous les enfants âgés de 2 à 15 ans ayant bénéficié d’une trépanation en extrême urgence pour un HED avec signe d’engagement dans un CHG, de 2000 à 2008 en reprenant les circonstances de l’accident, les symptômes, l’intervalle libre, le délai de prise en charge, les techniques opératoires, le transfert vers le CHU, le taux de reprise chirurgicale par un neurochirurgien et les séquelles à 6 mois.

Résultats

9 enfants (2 filles, 7 garçons) dont 4 âgés de moins de 4 ans ont été inclus. Ne présentant pas de signes cliniques à leur admission, la majorité de ces enfants ont été placés en surveillance. La trépanation est réalisée en moyenne 3 h après l’accident, principalement des chutes de leur hauteur. 3 enfants ont été opérés par la technique du trou de trépan et six par un volet de crâniotomie ; 3 ont été repris dont 2 suite à un trou de trépan. Un seul enfant a présenté des séquelles à 6 mois à type d’ataxie et d’impulsivité.

Discussion

Les CHG ne pratiquent qu’une à 2 crâniotomies par an en se limitant à la trépanation en extrême urgence. La technique de référence est le volet de craniotomie ; elle n’est malheureusement pas maîtrisée par tous. Parallèlement à la technique, c’est la rapidité de l’arrivée de l’enfant au  bloc opératoire qui est importante, nécessitant une excellente coordination entre les différents intervenants. La littérature montre une durée médiane entre l’accident et la trépanation de 6 h 30, 4 h si elle est réalisée dans un CHG, ce que retrouve notre travail.

Conclusion

Tous les HED avec signe d’engagement doivent être opérés en extrême urgence, même si l’on se situe à distance d’un centre de neurochirugie. La technique de référence reste la craniôtomie mais un trou de trépan permet aussi d’augmenter le pronostic et la qualité de vie de ces enfants.

 

 

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