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IRM versus scanner pour les patients admis dans un service d’Urgence avec indication d’imagerie cérébrale

Auteurs

P. Williatte (1)

P. Grosset (2)

X. Lenne (3)

H. Hubert (4)

N. Assez (1)

P. Goldstein (1)

E. Wiel (5)

M. Girot (1)

1. Pôle de l'Urgence, CHRU Lille, Lille, France.

2. Service d'Accueil des Urgences, Hopital Lens, Lens, France.

3. Departement d'information médicale, CHRU Lille, Lille, France.

4. Laboratoire de Santé Publique, Université Lille 2, Lille, France.

5. Pôle de l'Urgence, EA 2694 Université Lille Nord de France, CHRU Lille, Lille, France.

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L’IRM, de part sa sensibilité à dépister l'ischémie cérébrale, est recommandée en 1ère intention pour les suspicions de pathologie neurovasculaire (NV). En revanche, l’impact de sa réalisation en 1ère intention sur la filière de soins n’a jamais été étudié. Notre hôpital dispose depuis 2009 d’une IRM dédiée aux urgences. Notre objectif était d’évaluer le changement de prise en charge depuis l’enrichissement du plateau technique.

Méthodes

Nous avons mené une étude prospective sur 2 périodes de 3 mois, différant par l’accès privilégié à la TDM pour la 1ère (P1), et à l’IRM pour la 2ième (P2), pour les patients justifiant d’une imagerie cérébrale. Les demandes d’imagerie ont été classées en suspicion d’AVC et en motifs répertoriés non-AVC (céphalée, épilepsie, vertige, confusion, autres) quand la pathologie NV était un diagnostic d’élimination.

Résultats

Durant P1, 529 patients ont été inclus, 486 ont eu un TDM, 18 une IRM et 17 TDM+IRM. Durant P2, 689 patients ont été inclus, 337 ont eu une IRM, 281 un TDM et 47  TDM + IRM. Nos critères d’évaluation ont été délais de prise en charge, performance diagnostique, orientation des patients et durée de séjour.

Durant P2, 196 IRM ont été demandés pour motif AVC, 182 pour non-AVC ; 76% (196/257) des AVC ont bénéficié d’une IRM vs 5% (11/229) sur P1. Le délai d’obtention de l’imagerie était allongé pour tous les patients avec une diminution du temps de passage aux urgences pour les AVC (p=0.003) et une augmentation pour les non-AVC (p=0.017). La proportion de patients sortant avec imagerie a augmenté de 80% (p=0.001). Les proportions d’AVC diagnostiqués aux urgences et hospitalisés dans tous services confondus ont diminué (p=0.001). La concordance diagnostique entre services d’urgence et de neurologie a augmenté de 75% à 85% (p=0.001). La durée de séjour a diminué de 2J pour l’ensemble des patients (p=0.007), de 3J pour les AIT (p=0.014), 2.5J pour les accidents constitués (p=0.031).

Conclusion

L’IRM dédiée à l’urgence a permis, malgré un accès plus long, de mieux organiser la filière NV en diminuant les hospitalisations pour stroke-mimics, en favorisant l’admission en UNV des AVC/AIT et en diminuant leur durée d’hospitalisation. La diminution de la durée de passage aux urgences témoigne d’un possible effet « filière » en relation avec une meilleure identification et compréhension de la pathologie NV par les cliniciens.

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