AuteursO. Gardy (1) C. Hermand (1) C. Lejeune (1) K. Levecque (1) S. Besnard (1) I. Reinhard (1) V. Lalande (2) D. Pateron (1) 1. Urgences, Hôpital Saint-Antoine, APHP, Paris, France. 2. Microbiologie, Hôpital Saint-Antoine, APHP, Paris, France. ![]() |
IntroductionLes infections urinaires sont fréquemment rencontrées aux urgences, leur traitement repose sur une antibiothérapie probabiliste. Le but de cette étude a été d’évaluer les caractéristiques des patients consultant pour une infection de l’arbre urinaire et d’analyser leurs résultats bactériologiques devant le sentiment d’une augmentation des résistances des germes communautaires aux quinolones couramment prescrites de façon empirique. MéthodeIl s’agit d’une étude prospective observationnelle monocentrique à inclusion systématique de patients consultants aux urgences ayant un résultat d’examen cytobactériologique des urines (ECBU) positif, réalisée entre le 1/7/09 et le 31/12/09. RésultatsDurant la période de l’étude, 23807 patients ont consulté aux urgences, 442 avaient un ECBU positif. Trente six ont été exclus devant des antécédents d’infection urinaire chronique ou porteurs de sonde urinaire à demeure. L’âge moyen est de 53 +/- 27 ans, 81% étaient des femmes. Dans 37% des cas, il s’agissait d’une pyélonéphrite aigue, 40% des patients étaient asymptomatique sur le plan urinaire. Parmi les femmes présentant une cystite, 65% avaient moins de 35 ans, 56% des patients asymptomatiques avaient plus de 75 ans. L’Escherichia coli a été identifié dans 70% des cas. 11% des germes étaient résistants aux quinolones et 8% aux céphalosporines de 3ème génération (C3G). Chez 10 patients (2.5%), le germe [E Coli n = 7, Klebsiella pneumoniae n = 3] était producteur d’une béta-lactamase à spectre étendu (BLSE). Parmi ces 10 patients, 9 étaient des femmes, d’âge moyen de 79 ans (25-103), 5 étaient asymptomatiques, 2 avaient des antécédents d’hospitalisation récente, 3 avaient reçu des antibiotiques dans les 6 derniers mois et 3 vivaient en institution. Sept des 10 germes BLSE étaient également résistant aux quinolones. DiscussionL’antibiothérapie probabiliste dans le cadre d’une infection de l’arbre urinaire repose principalement sur l’utilisation des quinolones et des C3G. Les facteurs de risques de résistance ou de germes producteurs de BLSE sont la prise récente d’antibiotiques, les antécédents d’infections urinaires et les hospitalisations récentes. ConclusionLes infections urinaires ont représenté 1.7% des consultations aux urgences. Il existe une augmentation des résistances aux antibiotiques couramment utilisés en probabiliste. L’existence d’une entérobacterie productrice d’une BLSE peut être suspectée par une anamnèse rigoureuse. |