AuteursA. Bard (1) A. Puidupin (1) M. Oliver (2) C. Marimoutou (3) 1. Service d'Accueil des Urgences, Hôpital d'Instruction des Armées Alphonse LAVERAN, MARSEILLE, France. 2. Service de biochimie et toxicologie clinique, Hôpital d'Instruction des Armées Alphonse LAVERAN, MARSEILLE, France. 3. Département d’épidémiologie et santé publique-Sud (DESP-Sud), IRBA-IMTSSA, MARSEILLE, France. ![]() |
IntroductionLes intoxications médicamenteuses volontaires (IMV) constituent la majorité des conduites auto agressives en général et le premier mode de suicide chez les femmes de 25 à 54 ans. Les médecins généralistes ont un rôle primordial car le premier recours est extra hospitalier dans la moitié des IMV. Leur prise en charge en urgence se base l’interrogatoire et la clinique. Notre objectif principal était de comparer les toxiques déclarés lors d’une IMV à ceux retrouvés à la recherche toxicologique, afin d’évaluer la fiabilité des données recueillies au premier recours. Matériel et méthodeTous les cas d’IMV chez des patients de plus de 15 ans pris en charge au Service des Urgences et en Réanimation, à l’Hôpital X de X, du 1/02/2009 au 31/10/2009, ont été inclus prospectivement. Chaque cas a bénéficié d’un dépistage (recherche d’antidépresseurs tricycliques, de benzodiazépines, de phénobarbital, de salicylés, paracétamolémie, alcoolémie) suivi d’un screening par chromatographie liquide. RésultatsLes cas étaient principalement des femmes jeunes, traitées par psychotropes (64,4%) avec des comorbidités psychiatriques (52,1%). Les intoxications étaient majoritairement peu graves, et dues à des psychotropes. Les cas de réanimation étaient cliniquement plus graves et plus souvent poly intoxiqués. La concordance entre les classes de toxiques déclarées et celles retrouvées à l’analyse toxicologique était de 84,5%. DiscussionLes discordances concernaient des médicaments courants à visée musculo-squelettique, respiratoire, et cardiovasculaire, mais appartenant rarement au traitement habituel des cas. Dès lors, quel est l’intérêt des analyses toxicologiques ? La prise en charge d’une intoxication devant être guidée par le traitement des détresses vitales en tout premier lieu. Les analyses toxicologiques ne semblent susceptibles de modifier la prise en charge initiale que dans de rares cas et nécessitent donc une prescription ciblée. ConclusionAu total, la concordance du déclaratif par rapport à la toxicologie dans les IMV était bonne : dans près de 9 cas sur 10, le clinicien pouvait se fier au premier recours. Les analyses toxicologiques ont montré peu d’intérêt en urgence où la prise en charge symptomatique prime. Une étude similaire avec un recrutement extra hospitalier et multicentrique permettrait de renforcer ces conclusions. |