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Analyse des tests de probabilité clinique de Wells modifié et de Genève révisé dans le diagnostic de l’embolie pulmonaire : Le biais des médicaments bradycardisants ? Etude comparative, prospective et randomisée

Auteurs

P. Gayol (1)

C. Bellec (1)

E. Bayle (1)

A. Torcatoriu (1)

S. Harscoat (1)

AR. Cojocaru (1)

N. Meyer (2)

J. Kopferschmitt (1)

1. Urgences  Médico-Chirurgicales Adultes, Nouvel Hôpital Civil (NHC), strasbourg, France.

2. DEPARTEMENT D'INFORMATIQUE MEDICALE, Nouvel Hôpital Civil (NHC), strasbourg, France.

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Introduction

L’évaluation de la probabilité clinique (PC) d’embolie pulmonaire (EP) est une donnée capitale dans la démarche diagnostique de cette maladie. Les deux scores les plus connus sont le score de WELLS (W) et celui de GENEVE (G), déjà révisés en 2006 et encore récemment.

Objectifs

1. Comparer les 2 scores et recherche de supériorité entre eux pour prédire une EP; 2. Analyser l’influence des bradycardisants (traitement au long cours) sur résultat des 2 scores qui attribuent des points au chiffre de la fréquence cardiaque.

Matériel et  Méthode

Entre octobre 2009 et avril 2011 des patients (pts) âgés de >=18 ans avec suspicion d’EP à l’admission ont été inclus dans l’étude. L’algorithme décisionnel était basé sur le score de PC (groupe W modifié 2006 ou groupe G révisé 2006 selon randomisation), les D-Dimères et l’imagerie. Nous avons fusionné les catégories à risque faible et intermédiaire (F+I) du groupe G. Nous avons analysé les pts avec diagnostic positif (Dg+) d’EP dite certaine: a. EP tronculaire, lobaire et/ou segmentaire à l’angioscanner; b. Forte probabilité d’EP à la scintigraphie; ou c. Signes écho de CP Aigu si hémodynamique instable.

Résultats

Un total de 452 pts ont été inclus dans l’étude: 240 (W) et 212 pts (G). Cent once pts (24.5%) avaient une EP certaine (51 W et 60 G). Dans le groupe W avec Dg+, le risque faible (10.5%) avait une sensibilité (Se) de 29.4%, spécificité (Sp) 31.2%, VPN 62.1% et VPP 10.3 %; tandis que le risque fort (38%) avait Se 70.5%, Sp 68.7%, VPN 89.6%,  VPP 37.8%. Dans le groupe G avec Dg+, le risque F+I (26.9%) avait Se 85%, Sp 9,2%, VPN 60.9% et VPP 27.1% ; tandis que le risque fort (39.1%) avait Se 15%, Sp 90.7%, VPN 72.9%, VPP 39.1%. L’analyse des pts sous bradycardisants a montré : a. Qu’ils étaient présents chez 26.6% (W) et 29.7% des pts (G), ainsi que chez 29.6% avec risque faible du groupe W, et chez 40% des W avec Dg+ dans cette même catégorie (dont 5 EP sous béta-bloquants). b. Qu’ils étaient présents chez 30.1% des pts avec risque (F+I) du groupe G, et chez 21.5% avec Dg+ dans cette même catégorie (dont 7 EP sous béta-bloquants).

Conclusion

Aucun des deux scores n’est apparu plus performant pour prédire une EP. La fréquence cardiaque a semblé être un point faible des 2 scores. Les bradycardisants seraient une source d’erreur non négligeable car ils peuvent provoquer un score inférieur et sous-estimer la probabilité clinique d'EP, en modifiant donc la démarche diagnostique initiale des patients.

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