AuteursPC. Thiebaud F. Thébault A. Frey Service des Urgences, CHI Poissy Saint-Germain, Poissy, France. ![]() |
IntroductionL’objectif de cette étude est d’analyser les pratiques actuelles de prise en charge de l’hématémèse aux urgences, et de les comparer aux récentes recommandations internationales. MéthodeUne enquête a été réalisée en septembre 2010 auprès de 65 structures d’urgence, par analyse des protocoles de prise en charge ou via un questionnaire. Les sujets abordés étaient la pose de la sonde naso-gastrique (SNG), les thérapeutiques médicamenteuses immédiatement instaurées, et l’organisation de l’endoscopie. RésultatsLes réponses de 21 services (32%) sont exploitables, dont 58% ont un protocole. Une SNG est posée de manière systématique dans 4 services (19%), discutée dans 13 autres (62%) et non évoquée dans 4 protocoles. Lorsque l’origine ulcéreuse est évoquée, un inhibiteur de la pompe à protons (IPP) est prescrit dans 100% des cas et un agent vaso-actif (AVA) dans 6 services (29%). Lorsque l’origine variqueuse est suspectée, un AVA est débuté dans 95% des cas, 15 services (71%) administrent un IPP et 9 services (43%) débutent une antibiothérapie. 81% des services utilisent l’érythromycine pour la préparation de l’endoscopie, réalisée par tous dans les 24 heures. DiscussionLa pose de la SNG, très controversée, reste indiquée en cas de doute diagnostique et en présence de signes de gravité. Nous constatons qu’elle est encore posée de manière systématique dans quelques services. En cas d’hématémèse d’origine ulcéreuse, les IPP sont utiles mais les AVA n’ont aucun intérêt. Pourtant, ils restent utilisés dans cette situation dans plus d’un quart des services. En cas d’hématémèse d’origine variqueuse, un AVA doit être instauré le plus précocement possible mais les IPP ne sont pas obligatoires, et une antibiothérapie systématique est recommandée. La prescription d’IPP est trop systématique, et plus de la moitié des services n’instaurent pas d’antibiothérapie. L’endoscopie doit être réalisée dans les 24 heures et la vidange gastrique faite par perfusion d’érythromycine, ces pratiques sont respectées. ConclusionLa prise en charge actuelle de l’hématémèse dans les structures d’urgence ne semble pas assez concordante avec les dernières recommandations internationales. Le point essentiel à corriger est l’absence d’antibiothérapie dans les hémorragies digestives d’origine variqueuse. La pose d'une SNG étant un geste douloureux, elle doit être évaluée au cas par cas. De plus, la limitation des prescriptions d’AVA et d’IPP permettrait des économies. |