AuteursA. Bouchara (1) P. Charestan (2) 1. Service d'Accueil des Urgences, CHI R.Ballanger, Aulnay sous Bois, France. 2. Serive d'Accueil des Urgences, CHI R.Ballanger, Aulnay sous Bois, France. ![]() |
IntroductionL’hyperglycémie (HGlc) de stress n’a pas reçue à ce jour de définition précise : c’est une HGlc survenant chez un patient non diabétique lors de la phase aigue d’une agression, sans seuil retenu. Elle est largement décrite dans les états réanimatoires, notamment septiques, et en phase initiale des SCA et des AVC. Ces pathologies se rencontrent souvent au SAU : qu’en est-il de l’hyperglycémie dite de stress aux urgences ? Matériel et MéthodeRétrospectivement sur 6 mois, tous les dossiers où avait été colligé un dextro > 2 g/L (patients considérés comme non à jeun) ont été analysés, afin de déterminer si les patients étaient connus ou non diabétiques d’une part, et si non, quel était le facteur explicatif à l’HGlc. RésultatsSur 321 dossiers analysés, seuls 44 patients (13,4 % [IC95 = 9,9 – 17,5]) n’étaient pas connus diabétiques (age médian = 57 ans [44-71], sex ratio = 1,26). Parmi ceux-là, 25 (7,8 % [IC95 = 4,9 – 10,7]) ont été diagnostiqués comme diabétiques au décours, et pour 6 patients (1,9 %), les données de suivi étaient insuffisantes pour conclure. Restent 12 patients (3,7 % [IC95 = 1,7 – 5,8]) pour qui l’HGlc initiale n’était effectivement pas liée à un diabète (régression secondaire complète, HbA1c normale). Cette HGlc est surtout survenue lors d’événements neurologiques aigus (7 patients), mais se retrouvait également lors d’états de choc, de SCA et de pancréatites. DiscussionAux urgences, si une HGlc chez un patient non diabétique correspond le plus souvent à une découverte de diabète, cette étude confirme qu’il existe une dysrégulation glycémique transitoire dans certaines situations aigues bien établies. Cependant, il faudrait une évaluation systématique de la glycémie pour en prendre la mesure exacte. Si l’HGlc à la phase initiale est un facteur de mauvais pronostic reconnu, son traitement ne fait pas consensus, a fortiori en urgence. Limiter les apports glucosés et prescrire une surveillance glycémique rapprochée paraît un minimum, mais faut-il aller au delà ? ConclusionLorsqu’il existe une HGlc aux urgences, il s’agit dans plus de la moitié des cas d’un diabète non diagnostiqué. Cependant, il existe également dans des situations aigues (d’ischémie essentiellement) une HGlc indépendante de tout diabète, dont la prise en charge reste très débattue : aucune conduite pratique ne peut actuellement être conseillée en urgence, en l’absence d’études claires sur un bénéfice de la correction glycémique en elle-même. |